Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion, ils s’amusèrent de ce qu’ils voyaient. C’était précisément l’endroit par lequel le héros avait mérité le nom de mélampyge. Atlantos en fit la remarque à son frère Andolous, qui lui répondit que le héros était bien celui que leur mère leur avait nommé. Et tous deux, tandis qu’ils pendaient comme des chevreuils à l’épieu d’un chasseur, chuchotaient : « Mélampyge, mélampyge », avec un rire moqueur, semblable au cri de la huppe dans les bois. Hercule était fort irritable et ne supportait pas volontiers la moquerie ; mais il ne mettait pas partout son amour-propre et ne prétendait pas avoir la peau blanche tout le long du corps comme le pauvre petit Hylas. Ce nom de mélampyge lui paraissait au contraire honorable et très propre à un homme fort, qui allait par les routes accomplissant de grands travaux. Il était simple et s’égayait de peu. Le propos des deux Cercopes lui donna une telle envie de rire