Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/398

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cines dans la société. Le Code, en morcelant les héritages, a étouffé l’aristocratie dans son germe, et le principe de l’hérédité nobilière a aujourd’hui fait son temps. »

Le duc prit la défense de l’hérédité de la pairie, mais avec mollesse. Il la considérait comme formant la base d’un bon système de garanties politiques. « Du reste, ajouta-t-il, c’est une question à examiner, et si la pairie héréditaire ne peut exister, ce n’est pas moi qui l’édifierai à mes frais. » Le duc parla ensuite des cours royales et de la nécessité d’en respecter l’organisation, tout en rappelant des procès qu’il avait perdus ; il s’éleva contre la république avec beaucoup de fermeté il avoua qu’il avait été républicain, mais il condamnait ce système, surtout dans son application à la France.

« Monseigneur, lui dit alors M. Bastide avec une douceur presque ironique, dans l’intérêt même de la couronne, vous devriez convoquer les assemblées primaires. »

Le prince retira sa main qu’il appuyait négligemment sur le bras de M. Bastide, fit deux pas en arrière, changea de visage, et, s’emparant de la parole avec vivacité, il s’étendit sur la révolution, sur ses excès, sur tant de pages funestes à mettre à côté de quelques pages glorieuses ; — et il montrait du doigt deux tableaux représentant la bataille de Jemmapes et celle de Valmy. — il continuait et attaquait en termes fort clairs le système suivi par la Convention, lorsqu’attachant aur lui un regard dur et fixe qui déjouait le sien, M. Godefroi Cavaignac s’écria rudement : « Monsieur, vous oubliez