Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses/6

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DIALOGUE
DES GOULES

I

PAS PLUS DIFFICILE QUE ÇA

« Combien qu’il t’a donné ?

— Une thune.

— Oh ! c’que t’en as de la chance ! Moi, maman ne veut pas que je suce avant ma première communion.

— Godiche !… Et t’écoutes ? On s’en fout, voyons.

— J’ose pas. Pis, je l’ai jamais fait, j’ai peur de rendre.

— On n’a pas besoin d’avaler !… Écoute que je te dise ; t’ouvres la braguette du pante, t’y sors sa queue. Si qu’il bande pas, tu te branles une minute en y disant des saloperies : “Cochon, que t’y dis, tu fous les petites mômes dans la bouche. Gros polisson, tu vas m’en faire siffler, du sirop de couillon.” Enfin quoi, des conneries. Et pis tu retrousses ta jupe, tu y fais peloter ton cul. Attention seulement qu’il ait pas d’ongle… Quand qu’il est bien raide, tu chopes son nœud dans ta bouche comme qui dirait un sucre d’orge et tu suces en remuant la tête. Sitôt qu’il a fini de juter, tu mollardes son paquet de blanc et tu y dis : “Bonsoir, chéri.” C’est pas plus difficile que ça. »

II

SAOULE DE FOUTRE

« Tiens ! Nestine !

— Tiens ! Blanchette !

— Ça va toujours bien !

— Comme tu vois.

— Qu’est-ce que tu fous-là !

— Ej’pisse.

— Même que t’en pisses long !

— J’pisse mon vin.

— Quoi qu’t’as donc bu ?

— Six verres.

— T’as bu que six verres et t’en pisses tant !

— Tu vois.

— Mince, alors ! qu’est-ce que j’vas pisser, moi !

— Quoi qu’t’as donc bu ?

— T’es trop curieuse.

— Quoi ! je te l’ai dit, tu peux bien me le dire.

— C’est pas la même chose.

— Quoi ce que c’est !

— J’ai bu…

— Accouche donc, nom de Dieu !

— Dix-huit clients… trente-six couilles. »

III

COIN DE RUE

« Ah ! Quelle chierie de métier !

— Qu’est-ce qu’on t’a fait ?

— On m’a fait que j’en ai basta de me monter du blanc dans la bouche à six fois l’heure. Avec les michés de Paris, c’est toujours la même chanson. “Allez ! embrasse-la-moi… j’aime pas baiser, j’aime mieux une plume.” Ma parole, je sais pas pourquoi c’est faire que j’ai un con.

— Pour pisser. Mes clients c’est la même chose. “Baiser ? macache ; suce-moi un coup.” Et y en a pas un sur douze qu’a la politesse de vous bouffer le cul pour la peine.

— Ma petite, tu me croiras si tu veux, mais aujourd’hui samedi, j’en ai fait onze de pantes, eh bien, sur onze hommes, onze plumes. Ah ! tu sais, la onzième pine qui m’a pissé dans la bouche, j’ai cru que j’allais dégobiller.

— Là ! là ! je te crois que c’est dégueulasse. Et tout le monde n’a pas le foutre bon.

— Mais bordel de nom de Dieu, j’ai seize ans, nom de Dieu de merde ! avec quoi que je turbinerai quand ça sera que j’en aurai cinquante ? »

IV

MAM’ZELLE LILI N’EST PAS SAGE

« Madame devrait bien venir à la cuisine, voir un peu. Mam’zelle Lili n’est pas sage.

— Qu’est-ce qu’elle fait, la pauvre chérie ?

— Elle va pomper la queue de tous les valets de chambre dans l’escalier de service, et elle vient cracher ça dans la sauce du poisson, à cause que c’est du blanc de maquereau.

— Empêchez-la. Cela vous regarde.

— Quand on veut l’empêcher, elle vous le crache à la figure. J’ai essayé de lui donner le fouet, elle m’a pissé dans la main…

— Lui donner le fouet ! vous avez de l’audace !

— Mais Madame, j’avais du foutre plein les yeux qu’elle m’avait mollardé dessus, croyez-vous ! et puis elle me tirait les poils à travers ma jupe à me les arracher.

— Aussi pourquoi êtes-vous si poilue ?

— Tiens ! c’est-y de ma faute à la fin si j’ai du poil au cul, maintenant, et si toute la maison décharge dans la bouche de Mademoiselle ? Oh ! moi, je ne veux plus rester ici, je demande mon compte. »

V

AU BAL

« D’où viens-tu, Yvonne ? Du jardin ? C’est comme ça que tu t’éclipses du bal ? Tu viens de sucer quelqu’un ?

— Et toi ?

— Moi personne ; mais toi, réponds, qui est-ce ?

— Maurice.

— Gourmande !

— Ah ! tu en as goûté aussi, donc ?

— Qui est-ce qui n’a pas sucé Maurice ? c’est une crème, ma chère. First quality, qu’en dis-tu ?

— Pas mauvais.

— Et il t’en a donné beaucoup ?

— Sept petites gorgées.

— À la bonne heure, on a le temps de savourer. Mais en attendant, le voilà défloré pour ce soir, car je ne veux pas sucer tes restes, ma chère, j’aime les bonnes doses.

— Oh ! à trois heures du matin ! si tu trouves un danseur qui ait encore les couilles pleines, ma petite, tu auras de la chance.

— Et ton frère ?

— Naïve enfant ! tu crois donc que je ne l’ai pas sucé avant de sortir ? »

VI

À TRAVERS LA CLOISON

« Que je te fasse rigoler, Gustine. Tu sais que ma chambre est porte à porte avec celle du fils à mes maîtres, seulement le gosse on l’enferme à clef, peur qu’il vienne coucher dans mon lit.

— Sûr qu’il irait ! Il bande assez pour tes gros tétons, ce gosse-là. Quand tu le ramènes du lycée, on croirait ton bon ami.

— Écoute donc ! Tu vas voir mon truc. Y a dans la cloison une petite plaque de tôle, où que les anciens locataires passaient un tuyau de poêle. Tous les soirs, je dévisse la plaque…

— Oh ! la maline ! Oh ! c’que tu la connais ! Ben vrai !

— Il passe le bras par le trou, il pelote bien mon cul tout partout, il fout ses doigts dedans, il me fait mouiller, et quand je suis bien excitée, j’y dis de passer sa queue à la place, et j’y pompe.

— Il décharge déjà ?

— Comme un homme. Et un bon petit foutre, tu sais ; quand ça me dégouline dans la gargoulette, ça me fait de l’effet jusqu’aux babines du chat ; alors il me repasse sa main et je me branle avec son doigt jusqu’à la pissée.

— N’en v’là des inventions ! C’est souvent que tu le fais ?

— Tiens ! Autant de fois que j’ai envie de jouir. Moi, j’ai vingt-deux ans, j’ai le cul chaud. »

VII

FATUITÉ

« Va donc ! Moi qui suis pucelle, j’en ai fait plus que toi ! Tu sais pas ce que c’est que d’avoir du vice.

— Je ne sais pas ce que c’est ? Ben mince ! Je me fais baiser et enculer, je pompe la queue aux garçons, je bouffe le cul des filles, je me branle avec des plumes de paon. Qu’est-ce que t’as fait de plus ? Dis-le voir.

— Non ! Tu ferais la dégoûtée.

— Penses-tu ! Dégoûtée ! c’est bon pour une pucelle comme toi. Allons raconte.

— C’était dimanche. On était couchées, moi et ma gousse, et puis on avait pris son frère pour nous enculer pendant qu’on se boufferait.

— Ça, on me l’a fait. Crois pas que tu l’as inventé !

— Attends voir. Il m’a enculée d’abord, pis sa sœur après, et pis encore moi, et pis encore sa sœur. Seulement, le quatrième coup il feuilletait dans le cul depuis dix minutes, il arrivait pas à jouir. Alors il m’a dit : “Chiche que t’es dégoûtée de ta gousse !” J’ai fait : “Chiche que non.” Alors il me fait : “Chiche que si je me décule, tu ne me pompes pas la queue sans que je me lave !” J’ai fait : “Chiche que si !” Il a sorti sa queue, si t’avais vu ça, y avait tellement de caca autour, qu’on aurait dit un étron.

— Et tu as sucé ?

— La merde avec le foutre. Va donc, t’en as jamais fait autant. »

VIII

EN VACANCES

« Telle que je te connais, Charlotte, depuis huit jours que tu es ici, tu dois avoir sucé tout le monde.

— Tu penses.

— Mais j’arrive, donne-moi des renseignements.

— Complets. Tant que tu voudras. Pose tes questions.

— Fernand ?

— Ordinaire. Une pine comme toutes les pines. Un jus fade. On a pompé cinquante garçons comme ça. Rien d’excitant.

— Marcel ?

— Pas mauvais. Une pine douce, agréable à téter.

— Richard ?

— Oui, fais attention à ton corsage. Il décharge comme un cheval, on n’a pas le temps d’avaler. Moi je n’étais pas prévenue, j’ai bavé comme un bébé.

— Antoine ?

— Oh ! celui-là, ma bonne, si tu voyais sa queue ! Je n’ai jamais rien peloté d’aussi gros. Il n’a pu entrer que la tête et j’en avais plein la bouche. Et puis il jouit bien, lui aussi.

— Michel ?

— Tu sais qu’il encule Suzanne ? Ça ne te fais rien.

— Oh ! alors… Écoute… Quand j’aurai fait minette à Suzy, soit, mais jusque-là, tu comprends, j’aime mieux ne pas avoir ses restes. »

IX

LA CONFESSION INTERROMPUE

« Ça c’est rien à côté de ce qui m’est arrivé une fois dans l’église de Bougival.

— Dans l’église ?

— Tu vas voir. J’avais onze ans, j’étais au catéchisme. Le curé m’avait dit de venir me confesser un lundi à 1 heure… À cette heure-là y a personne dans l’église. Je viens, je me mets à genoux, je dis le Je me confesse à Dieu et tout le boniment, pis je commence à déballer mes petits péchés, que je suçais la pine à tout le monde…

— À onze ans ? tu t’y es pris de bonne heure !

— Quoi, y a pas de mal, j’avais mon pucelage. Alors y me demande si j’aime ça, j’y dis qu’oui. Y demande si j’avale, j’y dis qu’oui. Et tout d’un coup, v’là t’y pas qui passe sa queue par le grillage et qui m’dit : “Montre comment qu’tu fais.”

— Ben, merde, il n’avait pas la trouille.

— Moi, je m’en foutais ; quand j’ai eu la queue, je l’ai gobée. Mais ma chère, si t’avais vu l’coup ! V’là t’y pas qu’il bande, qu’il se gonfle, et le grillage était trop étroit ! Il pouvait plus décharger ni retirer sa pine, ni débander, ni rien ! “Ôte ta bouche, qu’il disait, ne suce plus !” Moi, j’rigolais ! Plus qu’il se tortillait derrière la grille plus que j’pompais par-devant… Heureusement pour lui que le grillage était en bois. Il l’a cassé avec ses mains, et alors… ah ! nom de Dieu c’qu’il m’en a pissé dans la bouche ! Moitié foutre et moitié sang ! »

X

LA MAIN CHAUDE RÉFORMÉE

« La plus chic main chaude, c’est comme ça : celle qui y est se met la tête au mur, les jupes troussées sur les reins ; un garçon lui fourre la pine au cul, et faut qu’elle devine qui c’est.

— Oh ! quoi ! c’est pas difficile. Vaut mieux jouer comme chez Léontine.

— Comment qu’on joue chez Léontine ?

— Ben, suppose que tu y es. On te bande les yeux. Gustave m’enfile un moment, sans jouir, histoire de se mouiller, pis il te fiche sa queue dans la bouche et faut que tu dises : C’est Gustave qu’a piné Jeanne.

— Oh ! mais moi je saurais pas. J’ai pas bouffé le cul de toutes les mômes d’ici. Je sais pas leur odeur.

— Tant mieux, ça te l’apprendra. Faut bien perdre avant de gagner. Laisse-toi bander les yeux… Là… Ouvre la bouche. V’là une pine. À qui qu’elle est ?

— À Julot.

— Tu la connais celle-là. Et de quel cul qu’a sort ?

— Du cul de Régina.

— Pas vrai ! C’est du cul de Berthe ! T’as perdu ! Pompe la queue et bouffe le blanc. On va t’en passer une autre. »

XI

PAROLES À LA SUCEUSE

« Princesse, pendant que vous avez ma pine dans la bouche, je veux vous dire vos vérités. J’ai baisé plus de douze cents femmes, c’est-à-dire que vous me sucez en ce moment les restes de douze cents cons plus ou moins prostitués, gluants et vérolés.

— Vous ne réussirez pas à me dégoûter. Je vous suce.

— Ne le répétez pas ; mais j’aime les bonnes.

— Moi aussi.

— Je ne peux pas voir la cuisinière sans relever son tablier, ses jupes, sa chemise sale, pour lui fourrer ma pine dans le con.

— Et moi la langue.

— Quand je dis dans le con, c’est une façon de parler. Ces filles sont d’une telle docilité… J’ai en ce moment à mon service une petite Bretonne de seize ans qui se laisse enculer comme une chèvre.

— Ne vous vantez pas. Elles le font toutes.

— Vous me sucez délicieusement, mais vous n’avez pas la bouche aussi étroite que le trou de son cul.

— Voulez-vous le mien ?

— Et le matin, quand elle me le présente avant de chier…

— Vous croyez me répugner, vous m’excitez, mon cher. Dites encore un mot et je décharge. »