Les Quatre Saisons (Merrill)/La Maison solitaire

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Les Quatre SaisonsSociété du Mercure de France (p. 20-21).

LA MAISON SOLITAIRE

C’est ici la maison de douce solitude
Dont le vantail de bois ne s’entr’ouvre, discret,
Comme à l’appel de Dieu, qu’au cri d’inquiétude
Du vagabond venu du fond de la forêt.

C’est ici la maison dédiée à l’étude
Où la lampe allumée à l’heure du secret
Éclaire les feuillets que ma béatitude
Livre au leurre du temps sans remords ni regret.


C’est ici la maison qui te vit apparaître,
Ô charmeuse qui sus, avec des mots d’amour,
Faire fleurir la rose au bord de la fenêtre.

C’est ici la maison d’un trop tardif séjour
Où l’on ne m’a pas dit qu’en un soir de désastres
La Ville avait hurlé ses chants de mort aux astres.