Les Quatre Saisons (Merrill)/Plein Air

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Les Quatre SaisonsSociété du Mercure de France (p. 31-32).

PLEIN AIR

La mère étend des linges dans la cour
En chantant une chanson d’amour,
Le père bêche, les poings durs, au jardin,
En souriant aux clairs lendemains.

Un oiseau sous le lierre ne cesse
Ses trilles qui perlent comme la pluie,
Et l’on entend, sous la corde qui la blesse,
Grincer la poulie du puits.


C’est le paisible labeur au soleil
Dans l’enclos de la petite maison
Où moururent, vieux enfants qu’on veille,
Tant d’aïeux au son des oraisons.

Soudain, en crispant les mains,
Le nouveau-né se réveille à la faim
Dans son berceau que la brise balance
Comme une nourrice murmurant une romance.

Et la mère qui lave dans la cour
Cesse, pensive, sa chanson d’amour,
Et le père qui bêche au jardin
Fronce le front aux soucis de demain.