Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/117

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n’apporta pas la diversion habituelle. M. et Mme Boulommiers arrivaient à la Chènetière le surlendemain. Et leur ombre massive, sans doute, se projetait déjà sur le jeune homme. On eût pu le supposer à le voir nerveux, distrait, aller de-ci, de-là dans l’appartement, manier des bibelots sur la cheminée, ouvrir des revues qu’il rejetait aussitôt. Finalement, il se planta au milieu du tapis, les mains dans les poches et commença presque solennel :

— Hélène, j’ai une communication à te faire ! Mademoiselle Mainfrey, ne bougez pas ! Vous n’êtes pas de trop, au contraire ! Eh bien ! — vous en doutiez-vous toutes les deux ? — je médite depuis un mois comme si je devais entrer au monastère. Un changement s’impose ! Je suis las de moi-même et dégoûté de la banque. Je m’y assomme : rien ne m’y intéresse. Si je ne bifurque pas à l’heure propice, je suis un homme flambé ! Bref, j’évolue !

Sur cette définition transcendante, Jean reprit haleine et demanda d’un ton tout uni à sa sœur étonnée :

— Hélène, ton habitation est vaste ! Te plaît-il de m’y prendre pour locataire ?

— Comment ! se récria-t-elle, de plus en plus