Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/140

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qu’à la victoire… qui sera rapide… Vous, Fabert, et ma sœur, serez seuls à savoir notre secret.

Mme Guérard ? murmura Thérésine, les lèvres blanches. Que va-t-elle penser ? — Ayez bon espoir ! fit Marescaux d’un ton

assuré. Je connais Hélène… À tantôt ! chère… bien chère amie !

Il prit la main hâlée, marquée de taches violettes, et y déposa un baiser aussi tendre que si c’eût été une menotte patricienne, pétrie de lis et de roses. Et suivi des encouragements de Fabert, le jeune homme, le panama en bataille, escalada d’un trait la pente roide qui menait aux Fauconneries.

Là, des femmes pleuraient autour d’Hélène qui s’efforçait à les exhorter. Les hommes étaient rentrés des champs ou de l’usine, les mâchoires serrées, les yeux durcis, la voix rauque, préoccupés de leurs ordres de mobilisation, des livrets, des apprêts de départ, tous, maris, frères, fils ou fiancés, déjà soldats avant même de s’éloigner. Et les cœurs féminins se déchiraient d’angoisse.

Mme Guérard courut vers Jean, dès que celui-ci se montra. Il lui enlaça la taille, sans mot dire,