Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/153

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écarter le cadet de la ligne de feu, essaya de raisonner l’aîné. Discrètement, il lui représenta que l’excès de zèle est toujours une sottise, que certains qui « savaient y faire » montraient bien comment se dépêtrer en laissant les « poires » risquer leur peau. Jean, tranquille comme Télémaque en présence du sage Mentor, écouta ce discours, puis, retirant sa bouffarde de poilu, répliqua :

— Mon oncle, l’esprit de famille parle par votre bouche. Merci pour votre sollicitude. Ces allusions visent Fabert, si j’ai bien compris, et vous m’engagez à rester à l’usine, ainsi que lui. Vous oubliez qu’il possède des compétences professionnelles dont je suis complètement dépourvu et qui le rendent aussi utile à l’arrière que sur le front. Il a d’ailleurs fait largement sa tâche de combattant. Deux citations, à l’ordre de l’armée, qu’il n’affiche pas à sa porte, interdisent qu’on le traite jamais d’embusqué, épithète qui ne me serait pas ménagée à moi, si je parvenais au but que vous me désignez. J’aime encore mieux entendre siffler des balles que des moqueries à mes oreilles.

M. Boulommiers se mordit les lèvres et n’insista pas. Plusieurs mois après, l’événement jus-