Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/160

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jamais ! Quelle que soit ta répugnance à m’écouter, il est de mon devoir de te répéter : Prends garde ! dans l’intérêt de ton avenir, de ton bonheur, de ta réputation…

— Mon bonheur ?… Ce mot n’a plus de sens pour moi ! Mon avenir ? Dieu en déciderai Ma réputation ? Elle est à la merci des malveillants. Ma route est droite, ma conscience nette. Cela me suffit !

Mme Boulommiers arracha un soupir du fond de sa vaste poitrine.

— Cela devrait suffire, en effet !… Mais ni toi, ni moi ne changerons le train du monde ! Ta route te semble droite. Tu n’y vois pas les traquenards qui se tendent à la muette. Ouvre les yeux ! Et retrouve ta vraie voie… qui ne doit pas rester solitaire… et où tu mèneras une existence honorée, protégée, entourée d’affections.

Hélène, en un trait de lumière, entrevit la figure falote d’un baron du voisinage, quadragénaire grison et grêle, veuf nanti de cinq filles, grand chasseur, buveur intrépide, dont l’amitié enorgueillissait hautement M. Boulommiers. Mme Guérard arrêta d’un signe les insinuations.