Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/19

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jetant ce cri, blême, ses prunelles claires, couleur de topaze, noircies tout à coup. Mais sous le regard étonné de sa compagne, elle maîtrisa ce trouble et murmura, avec un haussement d’épaules :

— Tant pis !… Il y a eu erreur de date ! Je croyais que c’était pour demain… Et la cérémonie s’est faite sans moi… Je regrette !

« Probablement une chanteuse qui devait prêter son concours à la messe ! » pensa Thérésine. Et compatissant au déboire, elle dit gentiment, en manière de consolation :

— J’ai été moi-même privée du plaisir de voir le mariage et de participer aux réjouissances, étant obligée de me rendre aux obsèques d’un parent.

L’étrangère toisa d’un coup d’œil la jeune fille qui se tenait debout au milieu du wagon, svelte, presque maigre, désinvolte comme une nymphe de Jean Goujon sous sa très simple robe noire.

— Vous connaissez M. Guérard ? demanda-t-elle, revenant, sans s’en douter, au ton incisif et autoritaire qui choquait Thérésine.

— Je le connais ! fit celle-ci, sans plus de détails, ses impressions antipathiques réveillées.