Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/204

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— Pourquoi pas, en somme ? N’est-il pas désirable qu’elle reprenne pied dans la vie ! Je ne vois guère d’homme qui soit plus digne d’elle que celui-là.

Instinctivement, il se retourna vers ceux qui suivaient. Mais Hélène ne marchait plus parmi eux. Entre les baliveaux d’un sentier de la futaie, Jean distingua la forme noire, svelte et rapide, qui s’éloignait.

— Elle aussi nous fuit !… Bizarre, en vérité ! Par l’allée obscurcie déjà, la jeune femme fuyait réellement. Mais, délivrée de ses compagnons, elle ne parvenait pas à rejeter l’idée qui la tourmentait. Tandis que Fabert parlait là-bas, sur le pont, avec un feu inaccoutumé, confessant les aspirations de jouvenceau que développait sa laborieuse maturité, Hélène, soudain, reconnaissait quelle voix la guidait depuis plus de quatre ans.

La haine de Mme Boulommiers avait donc été clairvoyante. Quand la veuve de Serge croyait obéir à des suggestions d’outre-tombe, c’était un être vivant qui la dirigeait, au nom du disparu…

En vain, de toute sa fierté révoltée, essaierait-elle de secouer l’influence établie ! Sa per-