Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/57

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passants à l’aide d’une aiguille ou d’un poinçon. Des femmes, des enfants auraient été victimes de ces maniaques — peut-être mythiques. Quoi qu’il en fût, devant cette mort soudaine et violente en pleine rue, la légende s’accréditait ; l’imagination populaire aussitôt imputait au criminel introuvable ce nouvel attentat.

Fabert, malgré son désarroi, perçut les propos accusateurs. Comme en un cauchemar, tissé d’abominables invraisemblances, il devait vaquer à de cruelles obligations et secouer sa stupeur pour répondre à des questions précises, établir l’identité du défunt, expliquer les conditions de leur voyage.

— Ami intime de M. Guérard, n’avez-vous aucune donnée sur la cause de ce malheur ? Fabert se rappela le mot, balbutié par le moribond dans un suprême effort, et crut en deviner le sens occulte. Révéler la véritable situation, ce serait empoisonner des pires amertumes la douleur si violente qui allait frapper Hélène. Flétrir ses plus beaux souvenirs, ruiner sa foi, lui enlever la force de supporter la dure épreuve ! Mieux valait encore soustraire la coupable supposée à un légitime châtiment que d’accabler une innocente.