Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/65

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inconsciente du dérangement qu’elle occasionnait, poussait l’audace jusqu’à demander M. et Mme Boulommiers.

— Impossible ! Revenez plus tard ! Monsieur n’est pas ici. Et Madame est à table ! Ce dernier fait fut énoncé avec une autorité dont Thérésine se fût réjouie en toute autre occasion. Il semblait que rien au monde ne pût prévaloir contre ce règlement dûment établi, et qu’un tremblement de terre fût même obligé à un délai pour ne pas déranger le repas de Madame !

— Eh bien ! quand même, prévenez-la ! répliqua Thérésine, prenant à son insu un ton de commandement. Il est de toute urgence que je lui communique sans tarder la nouvelle qui vient de m’être téléphonée à l’usine. Le valet toisa de haut en bas, avec hostilité, l’importune obstinée, et à contre-cœur rétrograda vers la maison. Thérésine, de la grille où elle restait plantée, entrevit, dans l’écart d’un rideau du rez-de-chaussée, la moustache brune de Jean Marescaux. Le majordome revint, l’air rechigné.

— Vous pouvez entrer. On va vous parler. Et il conduisit la jeune fille à un vestibule