Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
UNE SECONDE MÈRE.

Hautmanoir, en poussant la grille d’entrée.

M. le Curé, sursautant.

Ah ! mon Dieu ! madame la baronne !… Je suis confus d’être surpris par vous dans cette tenue. Permettez au moins que j’enlève mon tablier de travail, que je me donne un coup de brosse et je suis à vous à l’instant. En attendant, prenez donc la peine d’entrer au salon.


Mme de Hautmanoir pénétra dans la pièce nue et pauvre que le curé baptisait du nom de « salon » et dans laquelle de simples chaises de paille étaient rangées le long du mur. En vain les châtelains de Brides avaient-ils essayé plusieurs fois de meubler le presbytère, le curé et sa sœur ne gardaient rien pour eux et distribuaient tout aux pauvres : c’était toujours à recommencer. Le dernier fauteuil venait de partir, la veille, pour la chaumière d’un vieillard paralytique. Mme de Hautmanoir en était découragée, à la fin.

Six semaines auparavant, Mgr l’évêque était venu, en tournée de confirmation. M. le curé voulut lui offrir une petite collation. « Quelques