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ROMANS À PROSCRIRE

et l’extravagance dans ses costumes et ses mœurs comme dans ses livres, a laissé une œuvre très éparpillée, assez vaste pour remplir 300 volumes.

En littérature, c’est un fantaisiste. Il jette sur le papier des mots rares, des expressions, des phrases harmonieuses et éblouissantes, avec l’arrière-pensée d’émerveiller le lecteur, et l’œuvre est faite : c’est du bibelot, c’est du Gautier. Le vrai chef-d’œuvre de ce genre, c’est Le capitaine Fracasse, savant mélange de fantaisie échevelée et de réalisme trivial, long épisode d’amour.

En morale, il cultive l’art pour l’art, il se pose lui-même en « dilettante du scandale », et, comme tel, écrivit Mademoiselle de Maupin, roman très licencieux.

Lire avec prudence : Pages choisies ; Ménagerie intime ; Constantinople ; Voyage en Espagne, et autres récits de voyage.


Judith Gautier, fille aînée du grand Théo, née en 1850, épousa, en 1866, Catulle Mendès, dont elle se sépara plus tard. Morte en 1917.

Elle se familiarisa de bonne heure avec les littératures de l’Extrême-Orient ; elle apprit le chinois, le japonais, le persan, et, dans ses livres, se fit une spécialité de la peinture des mœurs orientales. Oyez ces quelques titres : Le dragon impérial (épopée héroïque et galante des Boxers, quelques détails risqués seulement) ; Princesses d’amour, courtisanes japonaises ; Poèmes de la libellule ; Le paravent de soie et d’or ; Le collier des jours (souvenirs autobiographiques) ; Les mémoires d’un éléphant blanc.

Évidemment, la morale n’a rien à faire en ces récits exotiques ; et pour que personne ne se méprenne, Judith Gautier, dans son Livre de la foi nouvelle, a eu soin de nous montrer l’identité du bien et du mal.


Madame de Genlis (1746-1830), éducatrice des prin-