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Œuvres complètes de Frédéric Ozanam, 3e édition/Volume 10/014

La bibliothèque libre.
Lecoffre (Œuvres complètes volume 10, 1873p. 68-80).

XIV
À M. ERNEST FALCONNET.
Paris, 19 mars 1833.

Mon cher Ernest

Te dirai-je que tes deux lettres m’ont fait beaucoup déplaisir ? Non, ce serait une-expression trop faible pour désigner le sentiment qu’éprouve un homme, lorsque son ami lui découvre son cœur et lui fait lire au dedans. Notre amitié n’a jamais été troublée. Nos âmes sont comme deux jeunes étoiles qui se lèvent ensemble et s’entre-regardent à l’horizon une vapeur légère peut passer entre elles et les voiler quelques heures; mais bientôt l’illusion se dissipe, et elles reparaissent pures, intactes, brillantes l’une pour l’autre, et elles se retrouvent sœurs. J’avoue que j’ai eu tort de penser ce que j’ai pensé et d’écrire ce que j’ai écrit ; mais écoute, mon ami, l’amitié est aussi une vierge timide et jalouse, le moindre souffle de froideur la fait frissonner, et moi, à cent lieues de distance de mon cher Ernest, tandis qu’il est lancé dans le tourbillon des fêtes et des plaisirs, tandis que le monde bruit si fort à ses oreilles, ne pouvais-je pas craindre que mon souvenir perdît quelque place dans son esprit, et que, trop éteigne pour me faire entendre mes paroles fraternelles ne se perdissent en chemin ?

Non, je ne t’accusais pas. Je comprenais en quelque sorte la possibilité de ton oubli. Je suis ton parent, ton ami mais hors de la, je suis trop peu de chose, pour avoir droit à réclamer une part privilégiée dans tes affections. Le temps n’est plus où le dimanche nous retrouvait assis au même foyer, rêvant les mêmes rêves, désirant les mêmes désirs, l’un complétant ta pensée de l’autre, et tous deux formant ensemble une seule intelligence dont tu étais, toi, la partie riante, mobile, légère moi le centre de gravité, solide mais lourd. Tes idées capricieuses, mais pleines de grâce et de délicatesse, tes jugements souvent hasardeux, mais toujours originaux et quelquefois vrais, se rattachaient merveilleusement à mes réflexions plus sérieuses, plus roides ; plus empruntées. Mais dans ce partage la meilleure part ne m’était pas échue. L’âge, en condensant, pour ainsi dire, la fluidité de ton esprit, devait lui donner de jour en jour l’aplomb qui lui manquait ; et moi, en marchant vers la maturité de la raison, je devais acquérir toujours plus de pesanteur et garder toujours moins de mobilité : Une époque devait donc venir où tu pourrais fort bien te passer de moi, tandis que tu devais toujours me manquer davantage. Tout cela est vrai, mon ami ; souviens-toi comme dans nos causeries familières nous commencions toujours par discuter, comme pour nous mettre à l’unisson ; puis, lorsque nous étions d’accord, tu environnais de tes rêveries tourbillonnantes le principe que j’avais posé. Je formulais une idée, tu la poursuivais, tu la développais sous les faces les plus brillantes. Aujourd’hui l’étude t’a fait capable de formuler par toi-même, et pour toi-même tu as beaucoup lu, beaucoup travaillé depuis un an et demi que nous nous sommes séparés, tu as marché vite dans la voie. Non-seulement tu m’as atteint, mais tu m’as devancé sous bien des rapports ; tu t’es beaucoup occupé du grand problème social de l’amélioration des classes laborieuses, auquel j’ai a peine songé bien mieux que moi tu connais la littérature et la philosophie allemandes ; tu as acquis dans l’usage de la bonne société une facilité de parole dont je suis bien éloigné ensuite, ce qui est beaucoup plus méritoire, tu as porté dans tes nouvelles études de procédure une bonne volonté qui sera récompensée plus tard. Pour moi, au contraire, excepté quelques connaissances d’orientalisme, quelques idées très-vagues de droit et de législation, un certain nombre de notions nouvelles sur la philosophie de l’histoire, de légers aperçus d’économie politique, puisés surtout dans les discussions de la conférence, ces quatorze mois passés dans la capitale m’ont laissé bien peu de fruits. Et je reconnais que c’est ma faute, parce que je me suis laissé envahir par une sorte de mollesse et de lâcheté presque insurmontables. Ainsi, tu vois combien peu je puis t’offrir et quelle faible contribution je puis apporter dans cette association de deux âmes pour le bien, que l’on nomme amitié. Ne te figure pas que je te dise tout cela par jalousie non, je t’ai parlé à cœur ouvert.

Le temps est passé où notre affection mutuelle n’avait pour objet que de donner un charme de plus à nos jeux ; à l’heure qu’il est, elle doit devenir la source d’une réciproque assistance, ce doit être une alliance sérieuse entre ceux qui vont combattre le combat de la vie, et j’ai voulu te faire voir quel allié je pouvais être pour toi, afin de ne pas te laisser concevoir des espérances qu’il me serait impossible de remplir.

Pourtant, si je n’ai rien en moi-même à t’offrir, je me réjouis en songeant qu’un jour approche où je pourrai ne t’être pas inutile, et lorsque tu viendras à Paris, je pourrai t’introduire dans une sphère nouvelle où tu ne trouveras sans doute ni brillantes fêtes ni joyeux tumulte, mais où tu rencontreras en échange des jouissances plus pures et plus fécondes.

Tu sais quel était avant mon départ de Lyon l’objet de tous mes vœux. Tu sais que j’aspirais à former une réunion d’amis travaillant ensemble à l’édifice de la science, sous l’étendard de la pensée catholique. Cette idée était restée longtemps stérile; seulement un ami m’avait ouvert la porte d’une réunion littéraire très-peu nombreuse, dernier débris de l’ancienne société des bonnes études, mais dont les habitudes peu scientifiques ne laissaient presque pas de place à la philosophie et aux investigations sérieuses. Une étroite enceinte nous rassemblait ;à peine quinze membres étaient fidèles à ce rendez-vous studieux, à peine les hautes questions de l’avenir et du passé osaient-elles s’y produire. Aujourd’hui, grâce au zèle de quelques-uns des anciens membres, cette société a grandi d’une merveilleuse manière ; elle compte soixante personnes dont plusieurs portent des noms qui ne manquent pas de célébrité. De nombreux auditeurs assistent aux séances, et le vaste local est encombré. Nous avons cru devoir mettre des conditions assez sévères pour l’admission des candidats, et cependant les candidatures se multiplient, et nous nous sommes recrutés de jeunes hommes d’un talent supérieur. Les uns, voyageurs précoces, ont visité plusieurs parties de l’Europe, et l’un même a fait le tour du monde ; il en est qui ont approfondi les théories de l’art, d’autres qui ont sondé les problèmes d’économie politique. Le plus grand nombre se livre à l’étude de l’histoire, quelques-. uns à la philosophie. Nous avons même deux ou trois de ces âmes choisies à qui Dieu a donné des ailes et qui seront un jour des poëtes, si la mort ou les tempêtes de la vie ne viennent pas les briser en chemin.

Le domaine tumultueux de la politique est en dehors de nos excursions. Mais partout ailleurs, il y a pleine et entière liberté. Aussi des questions graves s’élèvent, de jeunes philosophes viennent demander compte au catholicisme de ses doctrines et de ses œuvres, et alors, saisissant l’inspiration du moment, l’un de nous fait face à l’attaque, développe la pensée chrétienne mal comprise, déroule l’histoire pour y montrer ses glorieuses applications, et, trouvant quelquefois une source d’éloquence dans la grandeur du sujet, établit sur des bases solides l’immortelle union de la vraie philosophie avec la foi. Bien entendu que ce nesont pas des propositions théologiques, mais surtout la portée scientifique et sociale de l’Evangile que l’on discute ainsi. La lice est ouverte, et toutes les opinions, voire même saint-simoniennes, sont admises à la tribune. Toutefois, comme les catholiques sont égaux en nombre à ceux qui ne le sont pas, et que d’un autre côté ils apportent plus d’ardeur, de zèle et d’assiduité, c’est toujours en leur faveur que la victoire intellectuelle se décide. Aussi, entre eux, franche et intime cordialité une sorte de fraternité toute spéciale ; avec les autres, toujours bienveillance et politesse. Nous sommes surtout une dizaine, unis plus étroitement encore par les liens de l’esprit et du cœur, espèce de chevalerie littéraire, amis dévoués qui n’ont rien de secret, qui s’ouvrent leur âme pour se dire tour à tour leurs joies, leurs espérances, leurs tristesses. Quelquefois, lorsque l’air était plus pur et la brise plus douce, aux rayons de la lune qui glissaient sur le dôme majestueux du Panthéon, en présence de cet édifice qui semble s’élancer au ciel et auquel on a ôté sa croix comme pour briser son élan, le sergent de ville, l’œil inquiet, a pu voir six ou huit jeunes hommes, les bras entrelacés, se promener de longues heures sur la place solitaire ; leur front était serein, leur démarche paisible, leurs paroles pleines d’enthousiasme, de sensibilité, de consolation ; ils se disaient bien des choses de la terre et du ciel, ils se racontaient bien des pensées généreuses, bien des souvenirs pieux ils parlaient de Dieu, puis de leurs pères, puis aussi de leurs amis restés au foyer domestique, puis de leur patrie, puis de l’humanité. Le Parisien stupide qui les coudoyait en courant à ses plaisirs ne comprenait point leur langage : c’était une langue morte, que peu de gens connaissent ici. Mais moi, je les comprenais ; car j’étais avec, eux et en les entendant je pensais et je parlais comme eux, et je sentais se développer mon cœur ; il me semblait que je devenais homme, et j’y puisais, moi, si faible et si pusillanime, quelques instants d’énergie pour les travaux du lendemain.

Une autre source de vie, ce sont les assemblées du jeune et excellent comte de Montalembert. Là, les plus illustres champions de l’école catholique nous ouvrent les trésors de leur conversation ; d’autres y viennent qui ont défendu de l’épée et arrosé de leur sang le domaine de leurs convictions de jeunes officiers belges ou polonais, des diplomates distingués ; puis des hommes d’une autre école, qui viennent, comme des pèlerins d’un autre empire, contempler quelques instants l’esprit d’union et de douceur qui règne parmi leurs adversaires. Là, sont venus tour à tour MM. Ballanche et Sainte-Beuve, Savigny jeune et Beauffort, Ampère fils et Alfred de Vigny, de Mérode et d’Eckstein. Dimanche dernier Lherminier y était ; j’ai parlé même quelque peu avec lui ; puis une causerie très-intéressante s’est établie entre lui et M. de Montalembert ; nous sommes restés jusqu’à minuit pour les écouter. Victor Considérant y était aussi ; on a beaucoup parlé de la misère actuelle du peuple et on en a tiré de sinistres présages pour l’avenir. Du reste, on cause très-peu de politique.et beaucoup de science ; les jeunes gens y sont nombreux. M. de Montalembert fait ses honneurs avec une grâce merveilleuse. Il raconte très-bien et il sait nombre de choses.

Si je croyais que cela pût t’intéresser, je te ferais confidence de ceux de mes travaux actuels qui sortent de la sphère jurisprudentielle. Je m’occupe d’esquisser à grands traits un tableau que je me propose de peindre un jour ; métaphore à part, je fais pour la conférence une histoire abrégée des idées religieuses dans l’antiquité, et déjà la Chine et l’Inde m’ont passé par les mains. Je découvre de temps à autre des mines immenses, qui pourront être exploitées plus tard, et cette érudition, quelque mince qu’elle soit, m’est d’une grande utilité pour réformer mes idées générales. Au reste, le résultat est toujours le même ; toujours, après avoir traversé l’avenue du Sphinx, après avoir parcouru le long labyrinthe des mythes et des allégories, l’œil découvre au fond du sanctuaire le génie mystérieux du genre humain, qui est la parole divine.

Le plaisir me donne assez courage pour ces sortes de recherches ; mais, lorsque je dois écrire ma pensée, rédiger mes sentiments, un grand découragement me saisit.

Voilà, mon ami, où j’en suis avec moi-même ; de bonne humeur du reste, et de santé chancelante. Souvent je me gronde, je me boude ; mais toujours je finis par faire la paix avec mon vénérable individu, quoique ce soit un triste sire ; j’espère cependant mieux faire ; en redoublant d’efforts, je mériterai le succès, et mon amitié pourra n’être point infructueuse à ceux qui la cultiveront.

Et maintenant, mon cher Ernest, que nos mains s’étreignent plus fort que jamais. L’avenir est devant nous, immense comme l’Océan ; hardis nautoniers, naviguons dans la même barque et ramons ensemble ; au-dessus de nous la religion, brillante étoile qu’il nous est donné de suivre ; devant nous le sillage glorieux des grands hommes de notre patrie et de notre doctrine ; derrière nous nos jeunes frères, nos compagnons, plus timides, qui attendent l’exemple.

Peut-être un jour nous sera-t-il donné d’avoir répandu sur nos pas quelques bienfaits, et d’être salués hommes de bien dans l’assemblée des sages. Plus de gravité à toi ; à moi plus d’ardeur et d’énergie ; à tous deux les leçons de nos pères, les exemples de nos mères, et la bienveillance du ciel. Au reste le temps vient où nous pourrons nous dire toutes ces choses.

Adieu, mon excellent ami, dis à tous les tiens combien profond est pour eux mon respect et pour toi mon affection.

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Les étudiants catholiques qui assistaient à ces conférences d’histoire, dont Ozanam parle ici, résolurent un jour de redoubler leurs efforts en face de leurs adversaires ; à cet effet, MM. Ozanam, Lallier et Lamache se réunirent chez ce dernier, à l’hôtel Corneille, pour s’entendre. Cette réunion n’aboutit à rien de précis, mais le germe de la Société de Saint-Vincent de Paul y fut jeté. Ozanam leur fit part, pour la première fois, d’une conversation qu’il avait eue précédemment avec un de ses amis, M. Letaillandier, où ils s’étaient demandé s’il ne serait pas possible d’avoir une réunion exclusivement chrétienne, où l’on s’occuperait non de discussions, mais d’oeuvres. Il ne fut pas donné suite à cette idée ce jour-là, et ils se promirent de se revoir toujours pour coordonner leur action dans la conférence d’histoire.

Dans l’intervalle, sans que chacun sût pourquoi, mais par une grâce spéciale de Dieu qui voulait se servir d’eux, la pensée d’une réunion exclusivement chrétienne grandit dans leurs esprits, et l’importance dé l’union pour la lutte dans la conférence d’histoire baissa ;finalement ils se rendirent chez M. Bailly pour en causer avec lui. Il accueillit avec un véritable empressement leurs ouvertures, les encouragea et leur offrit les bureaux de la Tribune catholique, rue du Petit-Bourbon-Saint-Sulpice, pour y tenir leurs réunions. Ils s’y

installèrent au mois de mai 1833. Ils étaient huit, tous très jeunes, un seul avait un peu plus de vingt ans. Ils prièrent M. Bailly de les présider ; il accepta.

Il fut convenu dès le premier jour qu’on visiterait les pauvres chez eux et qu’on prierait les sœurs de Charité d’indiquer les familles les plus nécessiteuses. La prière ouvrait et fermait la séance, et on faisait chaque fois une quête. Chacun des membres eut bientôt une famille, à laquelle on portait des bons achetés à la sœur Rosalie, la conférence n’étant pas assez riche pour en avoir en son nom. Mais les quêtes auraient été bien insuffisantes si Ozanam et quelques autres membres n’eussent, par des traductions et des articles insérés dans la Tribune catholique, apporté quelque argent pour aider leur charité.

Vingt ans plus tard, le 30 janvier 1853, Ozanam rappelait ce souvenir dans un discours aux membres de la Société de Saint-Vincent de Paul de Florence : « Nous étions alors, disait-il, envahis par un déluge de doctrines philosophiques et hétérodoxes qui s’agitaient autour de nous, et nous éprouvions le désir et le besoin de fortifier notre foi au milieu des assauts que lui livraient les systèmes divers de la fausse science. Quelques-uns de nos jeunes compagnons d’étude étaient matérialistes ; quelques-un. saint-simoniens d’autres, fouriéristes d’autres encore, déistes. Lorsque nous, catholiques, nous nous efforcions de rappeler a ces frères égarés les merveilles du christianisme, ils nous disaient tous « Vous avez raison si vous parlez du passé le christianisme a fait autrefois des prodiges mais aujourd’hui « le christianisme est mort. Et, en effet, vous qui vous vantez « d’être catholiques, que faites-vous ? Où sont les œuvres qui « démontrent votre foi et qui peuvent nous la faire respecter « et admettre ? » Ils avaient raison : ce reproche n’était que trop mérité. Ce fut alors que nous nous dîmes : Eh bien, à l’œuvre ! et que nos actes soient d’accord avec notre foi. Mais que faire ? Que faire pour être vraiment catholiques, sinon ce qui plaît le plus à Dieu ? Secourons donc notre prochain, comme le faisait Jésus-Christ, et mettons notre foi sous la protection de la charité.

« Nous nous réunîmes tous les huit dans cette pensée, et d’abord même, comme jaloux de notre trésor, nous ne voulions pas ouvrir à d’autres les portes de notre réunion. Mais Dieu en avait décidé autrement. L’association peu nombreuse d’amis intimes que nous avions rêvée devenait, dans ses desseins, le noyau d’une immense famille de frères, qui se devait répandre Sur une grande partie de l’Europe. Vous voyez que nous ne pouvons pas nous donner véritablement le titre de fondateurs : c’est Dieu qui a voulu et qui a fondé notre société ! « Je me rappelle que, dans le principe, un de mes bons amis, abusé un moment par les théories saint-simoniennes, me disait avec un sentiment de compassion « Mais qu’espérez-vous donc faire ? Vous êtes huit pauvres jeunes gens, « et vous avez la prétention de secourir les misères qui pullulent dans une ville comme Paris! Et, quand vous seriez « encore tant et tant, vous ne feriez toujours pas grand’chose ! « Nous, au contraire, nous élaborons des idées et un système « qui réformeront le monde et en arracheront la misère pour « toujours ! Nous ferons en un instant pour l’humanité ce « que vous ne sauriez accomplir en plusieurs siècles. » Vous savez, messieurs, à quoi ont abouti les théories qui causaient cette illusion à mon pauvre ami Et nous, qu’il prenait en pitié, au lieu de huit, à Paris seulement, nous sommes deux mille et nous visitons cinq mille familles, c’est-à-dire environ vingt mille individus, c’est-à-dire le quart des pauvres que renferment les murs de cette immense cité. Les conférences, en France seulement, sont au nombre de cinq cents, et nous en avons en Angleterre, en Espagne, en Belgique, en Amérique et jusqu’à Jérusalem. C’est ainsi qu’en commençant humblement on peut arrivera faire de grandes choses, comme Jésus-Christ qui, de l’abaissement de la crèche, s’est élevé à la gloire du Thabor. C’est ainsi que Dieu a fait de notre œuvre la sienne et l’a voulu répandre par toute la terre en la comblant de ses bénédictions[1]. »

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  1. Œuvres complètes d'Ozanam, t. VIII, p. 39.