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Œuvres littéraires de Napoléon Bonaparte/Lettres de Famille/33

La bibliothèque libre.
Texte établi par Tancrède MartelAlbert Savine (Tome 1p. 254).

XXXIII

À SA BELLE-FILLE, LA REINE HORTENSE[1].

Château de Finkestein[2], le 20 mai 1807.

Ma fille, tout ce qui me revient de la Haye m’apprend que vous n’êtes pas raisonnable. Quelque légitime que soit votre douleur, elle doit avoir des bornes. N’altérez point votre santé ; prenez des distractions, et sachez que la vie est semée de tant d’écueils, et peut être la source de tant de maux, que la mort n’est pas le plus grand de tous[3]. Votre affectionné père.

  1. Hortense-Eugénie de Beauharnais, née à Paris le 10 avril 1783, fille du vicomte de Beauharnais et de Marie-Rose-Josèphe (Joséphine) de Tascher de la Pagerie ; mariée le 3 janvier 1802 à Louis Bonaparte. Protectrice des maisons de la Légion d’Honneur en 1804, reine de Hollande en 1806. Pendant les Cent-Jours, en 1815, elle demeura auprès de Napoléon. Duchesse de Saint-Leu après la chute de l’empire, elle est morte, en exil, au château d’Arenemberg (Suisse) le 5 octobre 1837. La reine Hortense est inhumée dans l’église de Rueil.
  2. En Pologne, où l’empereur se reposait de sa dernière campagne, en compagnie, dit-on, de la belle madame W…
  3. Hortense venait de perdre, le 5 mai 1807, son fils aîné Napoléon-Charles, né à Paris le 10 octobre 1802.