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Annales de pomologie belge et étrangère/Cerisier bigarreautier à rameaux pendants

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Cerisier Bigarreautier

à rameaux pendants.

Autrefois des variétés fruitières d’un mérite plus ou moins distingué naissaient et mouraient dans le jardin ou le verger d’un amateur, ou bien ne s’étendaient guère au delà d’un faible rayon, où trop souvent aussi elles ne tardaient pas à s’éteindre. Grâce à nos nouveaux moyens de publicité et à d’autres circonstances, ces pertes regrettables seront moins fréquentes, et tel ne sera pas le sort, nous l’espérons, réservé à l’excellente cerise, encore innomée, obtenue de semis dans un jardin des environs de Liége, que nous venons recommander ici à l’estime des connaisseurs.

Ce qui la rend digne d’intérêt et justifie le nom que nous lui avons imposé, c’est que le fruit a la valeur d’une très-bonne cerise (dans l’acception spéciale du mot), et que l’arbre participe, par la vigueur et le facies du bois, du Bigarreautier, — et des Griottiers en général par l’horizontalité, par l’inclinaison des branches.

Il est aisé, on le voit, de ne pas la confondre avec le Bigarreautier dit pleureur, qu’on trouve mentionné dans quelques catalogues. Le fruit de ce dernier est d’une qualité bien inférieure.

Le fruit du Cerisier Bigarreautier, d’abord rougeâtre, puis presque noir, est gros, luisant, à peu près rond, sans rainure très-prononcée, à pédoncule long et grêle. La pulpe est d’un rouge noirâtre ; la chair, succulente, à la fois ferme et fondante, d’un goût acidulé-sucré relevé et agréable.

Le noyau est assez gros relativement.

L’arbre est de moyenne grandeur, vigoureux et productif ; les branches, s’élevant par étages réguliers, affectent une position horizontale, une forme convexe, susceptible d’ajouter à l’effet ornemental d’un jardin, d’une pelouse, etc.

En les greffant sur Sainte-Lucie, ou peut en obtenir des quenouilles ou pyramides assez régulières et fertiles.

Le bois est d’un brun foncé luisant, ponctué et lavé de gris cendré ; l’extrémité des brindilles se couronne de fleurs multiples ; au-dessous, les lambourdes inférieures, assez distantes l’une de l’autre, ne portent qu’un seul bouton.

Les feuilles, d’un vert clair sur la page supérieure et terne au-dessous, sont ovales-cordées, ou obovales allongées, d’une longueur de 9 à 10 centimètres, finement et doublement dentelées, à pétiole long et mince.

Le fruit mûrit vers la fin de juin et dans les premiers jours de juillet. Pour l’apprécier convenablement, il faut attendre qu’il soit bien mûr.

C.-Aug. Hennau.