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Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Comte de Flandre

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Poire Comte de Flandre.

(Van Mons.)

Cette variété, obtenue de semis par Van Mons, en 1843, doit se ranger parmi les meilleures productions de l’auteur ; elle joint à l’ampleur du Beurré-Diel une maturité tardive et les qualités du Passe-Colmar. MM. Bouvier et Van Mons fils l’ont dédiée, de commun accord, à S. A. R. le comte de Flandre ; elle méritait, sous tous les rapports, cet auguste patronage.

Le fruit est gros ou très-gros, pyriforme, pyramidal, bosselé et parfois côté vers le calice. Ses dimensions ordinaires sont de 10 centimètres de hauteur sur 8 de diamètre.

L’épiderme, rude, vert, jaunit légèrement à la maturité ; il est parfois maculé de pourpre du côté du soleil ; ombré, panaché et ponctué de gris-roux sur toute sa surface. Les diverses nuances qui dominent la couleur primitive de l’épiderme, sont bien plus intenses lorsque le fruit a été récolté sur coignassier.

Le pédoncule, long de 15 à 20 millimètres, est gros, charnu à la base, renflé au sommet et placé obliquement à fleur du fruit.

Le calice, couronné, parfois clos, ordinairement ouvert, est large et placé superficiellement ; ses divisions sont épaisses, dressées, gris-blanc, en partie caduques.

La chair est blanche, très-fine, fondante, beurrée ; son eau est abondante, sucrée et d’un parfum des plus agréables.

La Poire Comte de Flandre est vraiment un fruit délicieux, dont la maturité a lieu vers la mi-décembre, et se prolonge jusqu’à la mi-janvier, lorsqu’il a été récolté sur franc, mais commence dès novembre, lorsqu’il est le produit d’un arbre greffé sur coignassier.

L’arbre est fertile, d’une vigueur moyenne ; son bois gros, gris, forme avec le tronc un angle ouvert. Ses branches à fruits sont courtes, assez grosses, grises.

Les supports sont gros, courts, gris et ridés à leur base, lisses, renflés et brun-clair à leur sommet.

Le bouton à fleur est gros, conique, pointu, parfois obtus, brun-clair, ombré et nuancé de brun-foncé et de gris-cendré.

Les jeunes rameaux sont gros, de longueur moyenne, droits ou légèrement coudés, striés et cotonneux. L’épiderme, gris-noisette, est ponctué de quelques lenticelles rondes ou ovales, blanc sale.

Les gemmes sont saillants, allongés, pointus, brun-clair ombré de brun-noir et de gris ; ceux du centre sont portés sur des rudiments de lambourdes.

Les mérithalles sont courts et réguliers.

Les feuilles sont grandes, épaisses, vert-clair, cotonneuses, ovales-lancéolées, planes ou à bords légèrement relevés en gouttières ; elles sont entières ou partiellement serretées ; leur longueur moyenne est de 8 centimètres et leur largeur de 5.

Le pétiole, long de 3 à 4 centimètres, est gros, cannelé, jaune-clair ; les bords de la cannelure sont brun-rouge.

Les stipules sont linéaires.

L’arbre se comporte bien en pyramide sur franc, et ne pourra être cultivé avec avantage sur coignassier que dans un sol privilégié. Comme il produit beaucoup de branches latérales qui annihileraient la tige principale si l’on n’y mettait obstacle, il convient d’y obvier par des retranchements bien raisonnés. Nous ne sachons pas que cette variété ait déjà été cultivée en espalier, mais nous pensons qu’elle peut offrir de bons résultats à l’exposition du levant et même du couchant.

Alex. Bivort.