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Bigot et sa bande/34

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Le nommé Hautray


Jean Bourdon qui, au début du régime français, remplit tant de besognes utiles dans la colonie, eut, entre autres enfants, un fils qui porta le nom de Bourdon de Dombourg et un autre qui prit le nom de Bourdon d’Autray. À cause de la similitude des noms, on a cru que le sieur Hautraye qui fut un des acteurs de l’Affaire du Canada pouvait être le fils de M. Bourdon d’Autray. Hautray et Autray en effet ont la même consonnance. On a fait erreur. Claude Hautraye n’avait aucune relation quelconque avec le fils ou le petit-fils du respectable Jean Bourdon.

Claude Hautraye était né en France, paroisse Saint-Hilaire des Verbois, diocèse d’Avranches, en Normandie, du mariage de Noël Hautraye et de Marie Hamond.

Écrivain dans les bureaux de l’Intendance à Montréal, Hautraye fut envoyé à Saint-Frédéric en 1754 pour remplacer le garde-magasin Porlier.

Hautraye ne resta pas plus d’un an au fort Saint-Frédéric, mais, évidemment, il y commit de graves irrégularités puisque sept ans plus tard, en 1763, il fut un des accusés du Châtelet de Paris.

Hautraye ne se présenta pas devant le tribunal, et, celui-ci le condamna à être banni de Paris pendant cinq années et à payer une amende de cinquante livres pour avoir reçu des présents, signé de faux états, fabriqué et signé de faux états de vivres non fournis et non payés.

La condamnation ne portait pas à conséquence puisque Hautraye était resté au Canada, et la justice française ne pouvait l’atteindre ici.

Hautraye avait épousé à Québec, le 9 janvier 1753, Marie-Marguerite-Claire fille de Jean-Gabriel Debuire et de Marguerite Leroux, et veuve de Noël Buteau, Il épousa ensuite, à Montréal, le 26 novembre 1759, Marie-Françoise Viger, fille de Charles Viger…

Après la Conquête, soit en 1765, Hautraye recevait une commission de notaire et se fixait à Laprairie,

En 1767, Hautraye transportait ses pénates à Saint-Antoine-sur-Richelieu, mais, en 1773, il revenait à Laprairie et, l’année suivante, s’installait au village voisin de Saint-Philippe. Il y signa son dernier acte à la fin de décembre de 1776. Il décéda en janvier 1777, et fut inhumé dans l’église de cette paroisse.[1]

  1. Notes de M. Jean-Jacques Lefebvre, archiviste en chef au Palais de justice de Montréal.