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Bigot et sa bande/46

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Le nommé Roustan ou Roustau


Voici encore un des inculpés de 1763 qu’il n’est pas facile d’identifier. Les procureurs de la poursuite n’avaient pas plus de renseignements sur lui que nous en possédons car ils le désignent sous les noms de Roustan ou Roustau. Qui était-il ?

Le seul renseignement que nous avons sur lui c’est qu’il était garde-magasin au fort Duquesne.

Au procès de 1763, Roustan ne parut pas. La cour décida qu’il serait plus amplement informé contre lui.

À la fin d’avril 1765, Roustan se livra à la justice, fut incarcéré à la Bastille et subit son procès qui se termina comme la plupart des procès des accusés qui se livrèrent après coup, c’est-à-dire qu’il fut acquitté.

Dans les Mémoires de Pierre de Sales Laterrière, il est question d’un M. de Rostan, Rustan ou Roustan. À la veille de s’embarquer pour le Canada, peu après le procès de 1763, M. de Laterrière fut présenté dans une famille Mounier qui avait vécu au Canada, et il y rencontra quelques personnes qui, également, avaient eu des rapports avec la colonie de la Nouvelle-France, entr’autres M. Taché, marchand de draps, madame de Couagne, M. de Rustan, Rostan, ou Roustan. Ce dernier ne serait-il pas l’ancien garde-magasin du fort Duquesne ?

Qu’on le remarque, nous n’affirmons rien, la similitude des noms, seule, nous permet de faire cette conjecture.

Le 31 mai 1762, le président du Conseil de marine prie M. Bentabois d’accepter ses remerciements pour les deux mémoires qu’il lui a transmis, en même temps que la lettre de M. Rustan qui en est l’auteur. M. Bentabois pourra dire à M. Roustan que le roi est satisfait de ces mémoires et que s’il a d’autres renseignements sur le Canada ils seront reçus avec la même satisfaction.

Le 15 janvier 1768, le président du Conseil de Marine écrit encore à M. de Fontanien au sujet de papiers du sieur Rustan mais cette fois il dit qu’il est de Montréal.

Rustan est à la Longue Pointe le 6 juin 1762.

Pour nous, le sieur Roustan ou Rustan, garde-magasin au fort Duquesne n’est autre que Pascal Rustan qui fut négociant à Québec après la Conquête. Lors de son voyage en France pour se justifier en 1766-1767, il était porteur de papiers du Canada pour une valeur de 267,527 livres. Sa réclamation porte « Pascal Rustan, négociant à Québec ».