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Cham - Albums du Charivari/Nouvelles fariboles

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Journal le Charivari (5p. 257--).
NOUVELLES
FARIBOLES
PAR

Cham
Cham


— J’aimerais bien nager, mais pas dans l’eau.
— Dans quoi, alors !
— C’te bêtise ! dans l’opulence, parbleu !

CHEZ ARNAULD DE VRESSE, EDITEUR
55, RUE DE RIVOLI.
Paris — Imprimerie J. Voisvenel, rue du Croissant, 16.

— Voici le printemps, décidément !

— Vous voyez cela aux arbres ?

— Non, aux bonnes d’enfants.

— Mon Dieu ! monsieur, ma chienne n’est nullement hydrophobe : pour vous rassurer, menez-nous boire au prochain café.

— Tu dis que ce sont des marronniers, à quoi reconnais-tu cela ?

— Aux courtiers marrons qui sont dessous.

TOUT, EXCEPTÉ UN ARBRE.

— Qu’est-ce que cela ?

— Eh parbleu ! c’est un lavabo ; voilà la cuvette.

— Mais non, imbécile, c’est un chandelier ; tu ne vois donc pas la bobèche ?

Les arbres de la Bourse attendant qu’on vienne leur faire la barbe.

L’ENFANT. — Hi ! hi ! je ne veux plus être habillé comme les arbres de la Bourse ; je ne veux pas de collerette ! les chiens se trompent et viennent contre moi.

— Quelle horreur ! quelle indécence ! un arbre tout nu !

— Mais, madame…

— Mais, monsieur, je demeure place de la Bourse, j’ai l’habitude de voir les arbres habillés.

— Dis donc, grand-papa, quand est-ce qu’il va te pousser des feuilles ? T’es en retard sur les arbres de la Bourse, qui sont emmaillotés comme toi.

— Mon Dieu ! madame, vous avez eu la bonté, vu l’extrême chaleur, de me permettre d’ôter mon habit ; vous avouerai-je maintenant que je trouve la chose insuffisante ?

— Vous voulez boire de mon coco à la glace ?

— No, pas suffire à moi ! Moi voulais savoir combien vous prendre pour laisser moi entrer tout entier dans le coco à la glace à vous.

Le soleil domptant chevaux, Rarey et tout ; en voilà un gaillard ! Parlez-moi de celui-là !

— Voyons, monsieur, laissez-vous aller à votre bon cœur ; achetez ce billet de spectacle. Si vous saviez comme on pleure au contrôle !

— Mon ami, rentre donc ta langue !

— Rentre la tienne ! Si tu crois que ce soit facile d’une chaleur pareille.

— Mademoiselle Françoise, je vois sur le journal que la troupe va prendre des chemises de coton ; qu’il va falloir que je quitte de suite ma chemise de toile.

— Dites donc, tout de suite ! Je pense que vous allez attendre que vous soyez rentré à la caserne. Vous n’allez pas changer ici ?

— Je t’assure que c’est un homme très-comme il faut.

— Laisse-moi donc tranquille ! Il ne serait pas à Paris dans cette saison-ci.

— il faut que je profite de ce que nous sommes à Asnières pour écrire au vicomte.

« Mon cher vicomte,

« Je vous écris de Wiesbaden…… »

— Ah ! mon Dieu ! d’où revenez-vous comme cela ?

— Je reviens de l’école de natation.

— Mais vous avez oublié de vous rhabiller.

— Tiens, c’est ma foi vrai ; je suis d’une distraction !

— Restez là, vous allez voir comme je nage. Vous ne m’avez jamais vu entre deux eaux ?

— Non, je ne vous ai jamais vu qu’entre deux vins.

— Elle est bien bonne. Je ne le croyais pas bâtie comme ça, ma pauvre amie !

— Que tu es méchante ! Tu vas aller répéter ce que tu as vu.

— Au contraire, puisque je ne vois rien du tout !

— Madame, je ne puis pas vous baigner à moins de vingt-cinq sous, je me verrais forcé de vous lâcher, et madame n’a pas pied ici !

— Pardon, monsieur, auriez-vous l’obligeance de vous mettre un peu au fond pour me faire de la place ?

— C’est l’école de natation des femmes, ici !

— Impertinente que vous êtes ! Que voulez-vous dire par là ?

— Voyons, mademoiselle, mettez votre chapeau, vous allez venir à l’école de natation avec votre maman.

— Hi ! hi ! J’aimerais mieux aller à celle de papa, c’est bien plus amusant ; je jouerais avec mes petits cousins qui y vont.

— Pauvre jeune personne ! elle fait vraiment de la peine ; elle manque de tout !

— C’est là le bain des dames où tu veux me mener ? Merci ! je n’en veux pas, c’est trop couvert ! On ne vous voit pas assez là-dedans ; mon costume ne ferait pas son effet.

— J’espère que nous avons bien nagé ! depuis le pont de la Concorde jusqu’à Saint-Cloud !

— Oui, mais nos effets qui sont restés à Paris.

— Nous prendrons le chemin de fer pour aller les chercher.

— Mais, mon ami, je t’avais dit de m’acheter une jolie robe de Barège et un chapeau de paille d’Italie pour aller à Dieppe.

— Eh bien ; ma chère, je me suis informé du costume qu’on portait là-bas ? et voici ce qui se porte.

— Combien me prendrez-vous pour me baigner ?

— Ah ! dam, si madame désire qu’on la baigne tout autour ça sera cher ! vu le temps que ça prendra à parcourir madame.

— Quelle horreur ! Voilà où nous mène la liberté de la boucherie ! un monsieur qui va détailler son jockey pour le vendre à la livre.

Chevaux arrêtés tout à coup par le regard fascinateur de M. Rarey, qui se trouve mêlé à la foule.
LE SAUT DE RIVIÈRE.

— Pas si bêtes que le programme le ferait supposer. Trouver de la boisson de cette chaleur et passer outre, merci !

— Qu’est-ce que vous faites dans le steeple-chase militaire, vous n’avez jamais été soldat ?

— Nom mais mon cheval a servi dans un régiment de cavalerie. Pourvu qu’un des deux ait été au service cela doit suffire.

PRIX DU PREMIER PAS.

— Mon cher, tu as perdu le prix du premier pas, tu me dois 3 000 francs !

— Diable ! le proverbe a raison, c’est le premier pas qui coûte !

Danger du voile pour les fumeurs.

— Fleurissez-vous, ma belle dame !

— Tu es fou, mon enfant ; tu oses donner un sou à ce gentleman ?

— Mais, maman, c’est un aveugle ! il a un voile.

Les marchands de fouets voulant faire un mauvais parti à M. Rarey qui ruine leur commerce à tout jamais.

— Je suis le plus malheureux des hommes depuis que je connais le secret Rarey.

— Ah bah !

— Oui, mon cher, ma femme ne me quitte plus d’une minute dès que je possède un secret.

— Tu dois être contente, M. Rarey a dompté les chevaux de ta voiture.

— La belle avance ! on ne peut pas venir à bout du cocher !

— Sapristi ! monsieur Rarey, vous avez dompté mon cheval et je ne tiens pas dessus mieux qu’avant !

— Vous n’avez peut-être jamais su monter à cheval ?

— Mais non ! c’est donc nécessaire avec votre méthode ? C’est pas malin alors votre découverte !

Le secret de M. Rarey faisant le tour du monde.
CONSÉQUENCE DE LA DÉCOUVERTE DU DOMPTEUR RAREY.
On aura encore plus de sécurité en les envoyant promener ainsi qu’avec des nonnes fort souvent très-mal dressées.
M. Rarey faisant du cheval un animal véritablement domestique. AVANTAGE DU SYSTÈME RAREY.
Le groom remplacé désormais par une bergère.
À L’EXPOSITION D’HORTICULTURE.

— Un arrosoir, une bêche, un râteau ! Ma foi, je ne regrette pas d’avoir payé vingt sous pour voir ça.

— Tu regrettes tes vingt sous ? Mais vois donc cette rose mousseuse.

— Allons donc ! pour huit sous j’ai vu de la bière qui moussait bien plus que ça.

— Vois donc comme cet Anglais regarde ce soleil.

— Ma foi ! il ferait bien de l’acheter pour en faire cadeau au ciel de son pays.

GRAND PRIX DU COMICE AGRICOLE.
Vaches à lait de première classe.

— Madame, il est défendu de toucher aux animaux. Finissez !

— Mais, gardien, c’est pas moi ! vous voyez bien, c’est lui !

— Cet animal commence-t-il à s’acclimater ?

— Mais oui, monsieur.

— Aime-t-il l’homme maintenant ?

— Mais oui, il en a mangé un l’autre jour avec assez de plaisir.

— Un crocodile, qui me court après ! Allons-nous-en bien vite !

— Mais, monsieur, si vous fuyez comme, pela, il ne s’acclimatera jamais ! il faut l’habituer à vivre au milieu de nous.

L’orang-outang devenant français, grâce à la Société d’acclimatation.
Bâtiment faisant son entrée dans la Tamise. Le voisinage de la Tamise forçant les orateurs du

parlement à parler du nez.

Nouveau commerce sur les ponts de la Tamise.

— Oh ! yes, je avais pris un bain dans le Tamise ; venir à Paris maintenant nettoyer moi dans la Seine.

— Ohé ! monsieur l’abonné ! on va restaurer la salle du Théâtre-Français ; faut vous réveiller et vous en aller. Ohé ! ohé ! réveillez-vous donc ! Ohé ! ohé !

AGAMEMNON AUX ITALIENS.

AGAMEMNON. — Qu’est-ce qu’il dit, le souffleur ?

LE SOUFFLEUR. — Parla te italiano ?

M. Théophile Gauthier indiquant lui-même à Mme Ferraris les différents pas de son ballet, qu’elle n’a fait qu’interpréter devant le public.

FRANÇOIS Ier AU PRÉ CATELAN.
François Ier lâchant la belle Ferronnière pour courir après Pomponette.