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Correspondance de Voltaire/1732/Lettre 304

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Correspondance de Voltaire/1732
Correspondance : année 1732GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 318-319).
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304. — Á M. DE CIDEVILLE.
Mardi, 30 décembre.

Lorsque je vous écrivis, il y a quelques jours, mon cher Cideville, et que je vous mandai que ceux qui sont à la tête de la librairie permettaient tacitement l’impression de l’Èpître dédicatoire de Zaïre, j’oubliai, comme un étourdi, de vous dire


que ces messieurs voulaient n’être point cités ; malheureusement pour moi votre premier président[1] est venu à Paris, et il a conté toute l’affaire à M. Rouillé, qui est, avec raison, trôs-fâché contre moi. C’est bien ma faute, et je ne vous le mande que parce que vous vous intéressez à moi, et que j’aime autant m’entretenir avec vous quand j’ai tort que quand je pense avoir raison. Au reste, je n’ai encore aucune nouvelle de Zaïre ; elle devait arriver hier, lundi, et n’est point venue. À l’égard du Temple du Goût, je suis bien fâché de vous l’avoir déjà envoyé, car il est bien meilleur qu’il n’était : il vaudrait beaucoup mieux encore s’il avait été fait sous vos yeux.

Mandez-moi, je vous prie, où demeure, à Paris, votre premier président ; je veux l’aller voir, mais je ne lui parlerai de rien. Adieu ; mille compliments, pour l’année prochaine, à MM. de Formont, de Brévedent, et du Bourg-Theroulde. Je vous embrasse avec bien de la tendresse. V.

  1. Camus de Pont-Carré ; voyez, plus haut, la note 1 de la lettre 207.