Correspondance de Voltaire/1733/Lettre 323
Correspondance de Voltaire/1733
323. — Á M. DE MONCRIF.
Mon cher ami, le père de Rhadamiste m’a rogné un peu les ongles ; mais il m’en reste encore assez. Voici un petit billet que je vous prie de lui faire tenir, pour le remercier. Pour vous, je ne vous remercie plus. Je compte vous voir demain à la répétition. Il sera bon que nous ayons des amis dans le parterre pour faire taire les malins, et pour éclairer les sots qui ne verraient que l’air de ressemblance d’Issé, et qui fermeraient les yeux sur la manière différente et nécessaire dont cela est amené. Si nous passons heureusement cet écueil, je compte sur un très-grand succès.
Je crois que vous songerez à faire habiller différemment monsieur le génie quand il redeviendra Alcidon[1].
Voltaire.
- ↑ Le génie (Alcidon) figture dans la seconde entrée du ballet héroïque intitulé l’Empire de l’Amour ; et ce ballet fut représenté, pour la première fois, le 14 avril 1733.