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Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4285

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1760
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 4-5).

4285. — À M. LE DOCTEUR TRONCHIN[1].

Voici, mon cher Esculape, le volume dont vous voulez sans doute amuser Son Excellence. Je vous demande en grâce de me le renvoyer au plus tôt. J’ai cherché la lettre de ce J.-J. ou J.-F. Si je la trouve, vous l’aurez sur-le-champ. Je vous demande en grâce de ne pas laisser ignorer à votre ambassadeur malade le vif intérêt que je prends à sa santé. Vous le guérirez, j’en réponds. Il n’a que trente-quatre ans, et j’en ai soixante et onze.

P. S. Je n’aurai pas le dernier ; croyez qu’il y a une très-grande différence entre Paris et une petite ville, que la plaisanterie de Hume est fort bonne, et que celle des Dialogues chrétiens est fort triste. Je ris pour Paris, mais je ne ris point pour Genève. Non omnibus video. Je prends ici la chose très-sérieusement, et je ne veux pas accoutumer des faquins de libraires à abuser de mon nom. Je dirai à Vernet qu’il est un fripon, quand il me plaira ; mais je ne veux pas qu’on me le fasse dire. Mon cher Esculape, croyez-moi, aimez la franchise de mon caractère.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.