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Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5025

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Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 225).

5025. — À MADAME CALAS[1].

Madame, tous ceux qui ont le bonheur de vous servir dans une affaire si juste doivent se féliciter également. Vous savez que je n’ai jamais douté de l’événement de votre procès. Il me paraît que le conseil du roi s’est engagé à vous donner une satisfaction entière en obligeant les juges de Toulouse d’envoyer la procédure et les motifs de l’arrêt. Jouissez maintenant du repos ; je vous fais les plus tendres et les plus sincères compliments, ainsi qu’à mesdemoiselles vos filles. Vous vous êtes conduite en digne mère, en digne épouse ; on vous doit louer autant qu’on doit abhorrer le jugement de Toulouse. Soyez pourtant consolée que l’Europe entière réhabilite la mémoire de votre mari ; vous êtes un grand exemple au monde. Je serai toujours, avec les sentiments qui vous sont dus, madame, votre, etc.

  1. C’est à tort que Beuchot a classé ce billet à l’année 1765, époque de la réhabilitation de la mémoire de Calas. Il s’agit ici de l’arrêt qui ordonnait aux juges de Toulouse d’envoyer les pièces de la procédure. (G. A.)