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Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5071

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Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 268-269).
5071. — À M. DEBRUS[1].
Dimanche, aux Délices.

Il y a trois mois, monsieur, que je répète qu’il faut être tranquille, que l’affaire est indubitable, La famille Calas obtiendra justice.

Je crois que pour les galériens il faudra un peu plus de temps et d’adresse : il y a des affaires qu’il suffit de présenter à l’équité des hommes ; nous n’avions en vérité besoin que d’avocats pour obtenir la révision du conseil ; mais pour faire cesser la persécution, il faudra la protection la plus secrète et la plus puissante ; j’ose l’espérer pour l’honneur de la France. Je fais des vœux tous les jours pour la liberté du commerce et de la conscience ; ce sont deux choses, à mon avis, qu’il ne faut jamais gêner.

Faites-moi savoir, je vous prie, des nouvelles de votre santé. Si la mienne était meilleure, je viendrais au coin de votre feu raisonner avec vous.

  1. Éditeur, A. Coquerel.