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Cours d’agriculture (Rozier)/COQ DES JARDINS ou MENTHE-COQ

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 477-478).


COQ DES JARDINS ou MENTHE-COQ, (Planche 12, page 463.) M. Tournefort la place dans la troisième section de la douzième classe, qui comprend les herbes à fleur à fleuron, qui laissent après elles des semences sans aigrettes, & il l’appelle tanacetum hortense, folio & odore menthæ. M. von Linné la nomme tanacetum balsamita, & la classe dans la singénésie polygamie égale.

Fleurs, jaunes, composées de fleurons hermaphrodites dans le disque, & de fleurons femelles dans la circonférence. B, représente un fleuron hermaphrodite ; C, un fleuron femelle. Le tube du premier est cylindrique, évasé à son extrémité, divisé en cinq segmens pointus ; le fleuron du second est moins évasé, & est divisé en trois parties. Tous les fleurons sont rassemblés autour d’un réceptacle convexe & nu, qui se trouve placé au fond de l’enveloppe D, composée de plusieurs feuilles linéaires, soutenues par un corps écailleux, représenté en E, où l’on voit son enveloppe par-dessous.

Fruit F, semences solitaires oblongues, nues & brunes.

Feuilles, ovales, entières, dentées en manière de scie ; celles du bas des tiges sont portées par des pétioles ; celles des tiges leur sont adhérentes.

Racine A, oblique, longue, fibreuse brune à l’extérieur.

Port. Tiges hautes de deux pieds environ, velues, rameuses, blanchâtres, pâles : les fleurs naissent au sommet, disposées en bouquet ; les feuilles sont alternativement placées sur ces tiges.

Lieu. Les provinces méridionales de France ; la plante est vivace, & fleurit en Juillet & août.

Propriétés. Toute la plante est un peu amère, mais aromatique, agréable, ayant l’odeur de menthe ; elle est stomachique, anti-émétique, céphalique, anti-narcotique, vulnéraire, résolutive : la semence & les feuilles font quelquefois mourir les vers contenus dans l’estomac & dans les intestins : les feuilles fortifient les organes de la digestion, dérangés par des humeurs séreuses ou pituiteuses : elles réveillent les forces vitales & échauffent beaucoup ; elles sont indiquées, dans le dégoût, par des humeurs pituiteuses ; dans le météorisme sans disposition inflammatoire ; dans la suppression des règles, par l’impression des corps froids, avec foiblesse des forces vitales & musculaires ; elles sont très-rarement utiles dans l’affection hystérique.

Usages. Les feuilles sèches se donnent depuis demi-drachme, jusqu’à une once, en infusion dans six onces d’eau, ainsi que les sommités fleuries : on en prépare une huile par infusion, utile, dit-on, contre les contusions ; la décoction de la plante est à préférer dans ce cas. La dose, pour les animaux, est de deux onces, sur deux livres d’eau : on peut se servir des feuilles & des sommités pour cette décoction.