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Cours d’agriculture (Rozier)/PATURON

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 453-454).


PATURON. Médecine vétérinaire. On appelle ainsi dans le cheval, cette partie située entre le boulet & la couronne. (Voyez ces mots)

Il faut en observer : 1° l’épaisseur qui doit être proportionnée à celle des autres portions de l’extrémité dont il fait partie. 2°. La longueur ; le paturon ne doit être ni trop court, ni trop long. Dans le premier cas, le cheval est dit court-jointé, dans le second, il est dit long-jointé ; l’un & l’autre de ces défauts sont toujours héréditaires. Le cheval court-jointé devient aisément droit sur ses membres ; il se boute ou se boulette (voyez Boulet) plus facilement que les autres, sur-tout si le maréchal lui laisse les talons hauts & s’il n’a pas soin de les lui abattre. D’ailleurs, la brièveté de cette partie ne permettant pas qu’elle soit pliante & assez flexible, la réaction est toujours dure dans ces sortes de chevaux qui ne sont point regardés par cette raison comme propres au manège. Le cheval long-jointé, plie trop au contraire : la partie postérieure du boulet porte presqu’à terre, quand il marche ; il a rarement de la force, à moins que celle des tendons ne s’oppose à l’excès de la flexibilité, & ne supplée à ce défaut de conformation.

Maladies du Paturon.

Le paturon est sujet à des luxations & à des entorses, comme le boulet & comme toutes les autres articulations de l’animal. (Voyez Luxation, Entorse) Cette partie est de plus exposée à des atteintes ; c’est-à-dire, aux coups qu’il se donne ou qu’il reçoit des autres chevaux, qui, trop près de lui, heurtent son paturon & marchent sur lui. (Voyez Atteinte) On donne se nom de forme ; (voyez ce mot) à une tumeur dure & calleuse, qui survient quelquefois entre le boulet & la couronne à l’un des côtés ou aux deux côtés du paturon ; elle peut attaquer le derrière comme le devant ; on peut aussi la ranger parmi les maladies héréditaires, & plus elle est près de la couronne, plus elle est dangereuse. Le paturon est encore sujet aux poireaux, (voyez ce mot) qui semblent être d’une autre espèce que ceux qui naissent sur les autres parties du corps. Ils viennent ordinairement à la suite des eaux, (voyez Eaux aux jambes) & ils rendent continuellement une sérosité âcre, d’une odeur très-désagréable.

Du reste, on prétend que le paturon de derrière est un peu plus long & plus étroit que celui de devant. Cet os présente les mêmes éminences & les mêmes cavités que celui de la jambe de devant, mais avec cette différence seulement, que l’os du boulet de la jambe de derrière, est plus long que celui de la jambe de devant, & que son corps est plus grêle.