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Cours d’agriculture (Rozier)/VACHER

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 534).


VACHER. Celui qui mène paître les vaches, & qui les veille dans les pâturages. Dans les paroisses où il se trouve de grands communaux, il y a ordinairement un vacher en titre, & c’est presque toujours un vieillard ou un habitant infirme ou estropié ; de quel secours peuvent être l’un ou l’autre ? comment un tel homme & seul peut-il garantir les possessions voisines du dégât des animaux confiés à ses soins ? En dernière analyse, tout son travail consiste donc à les appeler au son de la corne, le matin, pour les conduire au pâturage, & le soir, pour les ramener au village. Dans plusieurs cantons, ils y vont d’eux-mêmes le matin lorsqu’on ouvre la porte de l’écurie qui les renferme, & d’eux-mêmes ils reviennent sur le soir. Dans ce cas, il y a toujours un de ces animaux qui s’érige en conducteur, donne l’exemple aux autres, les force à coups de cornes de se plier à la loi générale. J’en ai vu qui accoutumoient ainsi les jeunes bêtes à traverser matin & soir de grandes rivières, pour les faire aller brouter dans les isles voisines. Il est à croire que bientôt les vachers deviendront inutiles lorsqu’en fin des loix sages auront supprimés les communes ou communaux, & qu’elles les auront rendues à la culture. Consultez les articles Commune & Communaux.