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Délices royales, ou le Jeu des échecs/Statuts du jeu d’échecs

La bibliothèque libre.
et Aben-Yé’Hia
Traduction par Léon Hollænderski.
Chez B. Créhange (p. 64-68).

STATUTS DU JEU D’ÉCHECS.




I. POSE DES PIÈCES.


1er rang : Tour, Cavalier, Fou, Reine, Roi, Fou,
Cavalier, Tour.
2e rang : Les huit Pions se rangent à côté les uns des
autres, devant chaque pièce un Pion.

N. B. La Reine se pose sur la case de sa couleur, par exemple, la Reine blanche sur la case blanche et la Reine noire sur la case noire.


II. LA MARCHE DES PIÈCES.


Le Pion.Le Pion avance droit devant lui. Il a la faculté, quand il part de sa place primitive, de faire deux pas d’un seul coup, c’est-à-dire avancer de deux cases ; mais, une fois éloigné de sa première place, il ne peut plus avancer que d’une seule case à la fois, sans pouvoir jamais reculer.

Il prend obliquement, en avant, à droite ou à gauche, indistinctement Pion ou pièce qui se trouve ou qui vient se placer sur une des deux cases que sa marche ou que sa position défend : il se met à la place de la pièce ou du Pion qu’il a pris.

Tout Pion parvenu sur le premier rang de l’adversaire, sur une case quelconque, se change en une pièce à son choix : Reine, Tour, Cavalier ou Fou.

Ordinairement, chez la plupart des joueurs, le Pion ne se remplace que par une des pièces perdues déjà. Si on a toutes ses pièces, le Pion arrivé à la huitième case reste inactif jusqu’à ce qu’on ait perdu une pièce.

Le Roi. — Le Roi ne fait qu’un seul pas, mais dans tous les sens. Il prend toute pièce ou Pion qui se trouve à côté de lui et se met à la place. Le Roi peut être pris par toutes les pièces, même par un Pion, mais il faut annoncer en voulant le prendre.

Tant que le Roi et la Tour n’ont pas bougé de leurs places respectives, et s’il n’y a pas de pièces qui les séparent, on peut faire avancer le Roi de deux pas vers la Tour ou faire passer celle-ci à l’autre côté du Roi, en lui donnant la case qu’il vient de traverser, ce qu’on appelle roquer. On ne peut pas roquer lorsque le Roi est en échec.

Le Roi est la seule pièce qu’il faille prendre pour gagner la partie.

Le Roi est quelquefois pat, ce qui fait partie nulle ou remise ; cela arrive lorsque le Roi se trouve seul sur l’échiquier et dans une position telle que, n’étant pas en échec, il ne puisse plus jouer sans se mettre sous l’échec d’une pièce adverse. Il peut aussi être pat avec des Pions et des pièces qui ne peuvent plus se mouvoir ; mais jamais, ni dans l’un ni dans l’autre cas, tant que les pièces ou les Pions peuvent agir, car alors on les oblige à jouer.

La Reine. — La Reine réunit la marche de la Tour et celle du Fou : elle peut se mouvoir partout, en avant, en arrière, horizontalement, perpendiculairement. Elle avance et recule, franchit toute la longueur des lignes, lorsque rien ne s’y oppose. C’est la pièce la plus importante du jeu.

La Tour. — La Tour ne peut aller qu’en ligne droite ou carrée, mais dans toute longueur, en avant et en arrière, sur les cases parallèles et perpendiculaires de l’échiquier. C’est la pièce, après la Reine, la plus puissante.

Le Fou. — Le Fou avance obliquement et peut s’arrêter dans chaque case diagonale de la ligne qu’il occupe, quand aucune pièce ou Pion ne s’y oppose. Ils marchent en avant et en arrière, l’un sur les cases blanches, l’autre sur les cases noires.

Le Cavalier. — Le Cavalier saute diagonalement dans tous les sens, en tombant sur une case adjacente mais d’une couleur contraire à celle qu’il vient de quitter, sans même faire attention aux pièces ou Pions qui se trouvent près de lui ; c’est-à-dire, il peut sauter par-dessus tout ce qui l’entoure. C’est aussi la seule pièce dont on ne puisse parer l’échec qu’en jouant le Roi, si elle ne peut être prise.


III. LA PRISE PAR LES PIÈCES.


La Reine, la Tour, le Fou et le Cavalier peuvent prendre toute pièce ou Pion qui se trouve sur leur chemin, d’après leur propre mouvement, où ils peuvent se transporter sans obstacle.

FIN.

7249 — Paris, impr. de Jouaux et Fils, rue Saint-Honoré, 338