Aller au contenu

Des hommes sauvages nus féroces et anthropophages/Mœurs et coutumes/01

La bibliothèque libre.
Traduction par Henri Ternaux.
Arthus Bertrand (p. 227-228).


CHAPITRE PREMIER.


De la navigation depuis Lisbonne jusqu’à Rio-de-Janeiro, situé par 24 degrés au delà de l’équateur et environ sous le tropique du capricorne.


Lisbonne est une ville de Portugal, située à environ trente-neuf degrés au nord de la ligne équinoxiale. Quand on veut aller de cette ville à la province de Rio-de-Janeiro, au pays du Brésil, on se dirige d’abord sur les Canaries, îles appartenant au roi d’Espagne, et qui sont au nombre de six[1], dont voici les noms : La Grande-Canarie, Lancerote, Forteventura, l’Ile-de-Fer, Palma et Ténériffe. On va de là aux îles du cap Vert ; ce cap est situé au pays des Maures, on le nomme aussi Gène (Guinée). Ces îles sont situées sous le tropique du cancer, et appartiennent au roi de Portugal. On navigue de là au sud-sud-ouest pour gagner le Brésil, en traversant une mer si grande, que l’on est quelquefois trois mois et plus sans voir la terre ; on passe d’abord le tropique du cancer et ensuite la ligne équinoxiale. Alors on perd de vue l’étoile du nord, nommée aussi du pôle arctique ; puis on arrive à la hauteur dû tropique du capricorne ; on navigue sous le soleil ; et quand on a traversé ce second tropique, le soleil parait au nord ; la chaleur y est très-grande. Une partie du Brésil est située entre les tropiques.

  1. On sait que l’archipel des Canaries se compose de vingt îles et îlots.