Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Attelage

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Attelage  ; union des bœufs à la charrue.

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ATTELAGE des bœufs à la charrue. Le citoyen Saulnier observe que par une mauvaise pratique, dans une partie de l'élection de Joigny, on attache les bœufs à une perche, ou à une chaîne qui passe dans le joug des paires de bœufs attelés à la charrue : les jougs tiennent par chaque extrémité, à un collier qui n'est qu'un brin de bois courbé ; ce bois porte sur le fanon & sur les épaules, y cause des douleurs au moindre effort que fait le bœuf, & le blesse, s'il reste attelé & travaille un peu long tems de suite. On juge aisément qu'il ne tire jamais avec force, & qu'il faut un plus grand nombre de ces animaux pour faire travailler la charrue, quand la terre offre de la résistance : aussi attele-t-on jusqu'à dix ou douze bœufs sur une seule charrue, d'où il résulte une grande difficulté de former l’attelage, & une augmentation de frais de culture.

On conseille de renoncer à toute espèce de joug pour le labourage, & d'y substituer des colliers de toile ou de cuir, rembourrés de foin ou de bourre, avec des traits qui s'attachent au milieu des attelles du collier ; ce collier ne peut être fermé comme celui du cheval, à cause des cornes du bœuf, qui empêcheroient de le passer, ou le feroit faire d'une trop grande ouverture pour son usage ; mais il doit s'ouvrir par un bout ; tandis que l'autre sera uni à charnière, ou par des courroies : le bout qui s'ouvre à volonté, se ferme avec des courroies, quand on le passe dans le col de l'animal. L'usage le plus général & le plus favorable, est de les lier dans le haut. Il y a cependant quelques contrées où on les lie dans le bas. Le bœuf qui tire avec un collier, a la tête dégagée & les mouvemens plus libres, il est plus à son aise & il travaille sans gêne ni douleur. C'est une erreur de croire que sa force réside dans les muscles de son cou & de sa tête ; quand il pousse avec ses épaules, par le moyen du collier, il ajoute à sa force la masse de son corps mis en action, il conserve son attitude naturelle, au lieu qu'en tirant par la tête seule, quand il est sous le joug décrit ci-dessus, il agit dans une attitude forcée, & sa marche est plus lente.