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Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Tome 2/Pratique P

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(p. 706-755).

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PALETTE. La palette pour la peinture à l’huile, efl : une planche de bois fort mince, ordinairement de forme ovale & quelquefois quarrée. Cette forme dépend de celui qui l’emploie, & qui doit tho fir celle qui li.i femble la plus commode. Elle doit erre plus épailTe du côté du pouce , ce qui la rend plus légère à la main : fi la plus forte épaifi’eur ie trouvoifdu côté oppcfé, elle tendroit à être entraînée par Ton poids, & feroit fatigante à tenir. A l’endroit le plus épais , qui ne doit être tout au plus que de deux lignes, on pratique vers le bord , un ircu de tigure ovale, & alTcz grand pour y prifTer à l’aile le pouce de la main gauche. Ce trou eft taillé de biais & en mourant, dans l’épaiffeur du bois ; La partie de delTcus de la paierie qui eft vers le dedans de la main , eft un peu tranchante , & au côté oppole , c’e/t celle de deffus. La palette s’appuie en partie fur le bras. Le trcu dans lequel on paffe le pouce , doit être d’une grandeur proportionnée à ia palette : une grande paletre qui a un petit trou , incommode fort le pouce par fa pefanteur ; une petite palette, percée d’un grand trou, n’eft pas affez ferme à la main. Ce trou fe fait à un grand pouce du bord.

Le bois de la palette ne doit pas être poreux , mais uni & fort plein. On fe fert ordinairement de pommier , ou de poirier : on employé rarement le noyer parcequ’il fe tourmente & le déjette. Les bois durs de l’Amérique font propres à faire des palettes : la cherté de leur prix empêche de les employer Ibuvent. Tels l’ont les bois de Brefil , de Gayac ikc. Avant de fe lervir d’une palette, il faut l’imbiber d’huile de noix ou de queiqu’autre huile ficcaive : Cette préparatio.i doit commencer trois lemaines ou un mois avant de faire ufage de la palette ; on recommence l’opération a plulieurs reprifss , à melure que l’huile Ce lèche, & on ne la termine qu’au moment où l’huile ne .s’imbibe plus dans le bois : autrement la .couleur pénétreroit dans les pores & feroit des taches, qui non-feulement ni’iroient à la propreté de la paletre, mais qui empêcheroienc d’y juger furement les nuances des teintes. Enfin qutind l’huile eft bien feche , on ratiffe li palette avec le tranchant d’un couteau, & on la frotte d’un linge avec un peu d’huile de noix ordinaire.

C’cll far ia palette qu’on difpofe les couleurs avant de peindre. On les range fur le lord d’en haut , qui fe trouve le plus éloigné du corps quand on tient la palette à ia main, & on les place les unes à côté des autres, fans qu’elles fe touchent ; le milieu &■ le ba» de la palette lervent à faire les teintes & le mélange des couleurs avec le couteau. La propreté eft très- néceffaire daps la peinture a l’huile. Pour entretenir certe propreté, il faut avoir foin de nettoyer tous les jour» fa palette après avoir quitté le travail. On commencera par lever avec le couteau, les couleurs qui reftent & qui peuvent l’crvir une autre fois. Si l’on a belbin d’employer la lendemain ces même cuuleiirs , il fuffit de les remettre fur une autre palette : mais fi l’on doit être quelque temps fans en faire alage, il faut mettre dans de l’eau les couleurs les plus ficcatives , telles que le bljnc , ia terre d’ombre & le mafticot : les autres peuvent reftcrcinq à fis jours fur la palette fans fécher ; le noir d’os & la greffe laque , qui ne lèchent jamais , pourroient y refter bien davantage, Lorfqu’on veut employer des rcftes de couleuf où il eft entré beaucoup de ficcatif, on peut le fervir commodément d’une vitre ou d’un morceau de verre plat & huilé, fur lequel on les applique, & que l’on plonge dans de l’eau nette , d’où il elt facile de les retirer quand on veut s’en fervir. On remarquera cependant qu’il y a des couleurs, comme l’ochre jaune, le ftil-de-grain , la terre verte, l’outremer, &c. qui , mifes dans l’eau , quittent : leur huile & : fe délayent. Quand on veut faire ufage des couleurs qu’on a confervées dans l’eau , il faut , avant de les mettre fur la palette , fouffler deffus pour en ôter les goiutes qui s’y font attachées , & les laiffer fechcr quelque temps, pour d.lfiper le peu d’humidité qui y refle. Après que les principales couleurs qu’on veut conferver onr été levfes de deffus la palette. Si mifes à part, on enlève tous les reftes inutiles le plus qu’il eft poilible ; puis avec un petit linge, on cff’uie la palette, on met deffus avec le doi^t un peu d’huile nette, qu’on étend -par le frottement. Enfin , avec un petit linge, on effuie exaflement la palette, jufqu’à ce que le linge ne contra ;’île plus aucune faleté. S’il arrivoit qu’on eilt lalffe fécher les couleurs fur la ptilette, ilfaudroic la ratifl’er proprement avec le couteau , ik la frotter enfuite , cosnin.* ci-devant , ayec un peu d’huile.

Lorfqu’ùn peint à l’huile , on a ordînaîremînt ie I huile de noix nette dans un godet ou vale de fayence ou autre. On la prend avec le couteau ou avec les pinceaux pour tous les ufages auxquels on peut en avoir befoin. ( Élément de peinture pratique.)

PAPIER. ( rabfl. mafc. ) Le papier à defTiner au .crayon , doit avoir de la force & du gain , parce que le grain du papier en donne un agréjbie au crayon , fur-tout à celui de l’anguine. On trouve chez les marchands des papiers de demi-teinte bleu & : grife pour faire aux crayons noir ou rouge , ou même avec tous les deux, des delfins dontles lumières t’érabllffent avec du crayon blanc. Le papier bleu a un duvet qui le rend difficile à ménager ; il ne faut pas le fatiguer avec le crayon. On peut faire foi-même fur le papier des demiteintes plus douces & plus agréables que colles àes papiers c[ui Ce trouvent dans les boutiques. Pour defliner en petit, à la mine de pLomb , on choifit des papiers très-doux , tels que celui de Hollande.

Le delFin au lavis , exige du papizr fort Se bien collé.

PANTOGRAPHE. (fubft. mafc.) Le

paiitographe ou finge , eft un inftrument qui 1ère à copier le trait de toutes fortes de defîins & de tableaux , & à les réduire 11 l’on veut en grand ou en petit ; il eft coinpole de quatre régies mobiles, ajuftécs enCemble fur quatre pivots, (Se qui formant enfemblc un parallélogramme, A rextrcmité d’une de ces régies prolongées , eft une pointe qui parcourt tous les traits du tableau, tandis qu’un crayon fixé a l’extrémité d’une autre branche femblable , tr.ice légèrement ces traits ou de même grandeur , ou dans une plus grande ou plus petite proportion, fur le papier ou plan quelconque, lur lequel on veut les raprorter. Cet inftrument n’eft : pas feulement utile aux perfonnes qui ne favent pas delFiner ; il eft encore . très-commode pour les plus habiles , qui fe procurent par fon m ;)yen des copies ficelés du premier trait, & des réductions qu’ils ne pourroient afoir qu’en beaucoup de temps, Bvec bien de la peine, & vraifemblablement , ou même trè :;-cerTainenient , avec moins de fidélité.

Cependant de la manière dont pendant longtemps le/^a/ztoo-^^’Af avoir été conitruic, il ctoir fujet à bien des inconvcniens qui en faifoien : négliger i’ufage. Le crayon porté à l’extrémité de l’une des branches, ne pouvoit pas roujours luivre les inégaliiés du plan fur lequel on deffinoit ; fouvenc il cefToic de marquer le trait, & plus fouvent encore fa pointe venant a febrifer, gâtoitune copie déjà fort avancée : P A P

cr

lorfqu’il falloÎE quitter un traît achevj poisr en commencer un autre , on étoit obligé de déplacer les règles , ce qui arrivoit àtousmomsns.

M. Langlois, ingénieur du roî , à très-Iieureufement corrigé tous ces défauts dans le nouveau pantK)graphe qu’il a préfenté à l’académie des fciences en 1743 , & c’efl : principalement par le moyen d’un cmon de métal dans lequel il place un porto-crayon , qui , pretfant feulement par fon poids , & autant qu’il le faut, lur le plan qui doit recevoir la copie, cède aifément & de lui-même, en s’élevant & s’abbaiffant, aux inégali :éi qu’il r&ncontre fur ce plan. A la tê :e du porte-ctayon s’attache un fil , avec lequel on le foulève à volonté , pour quitter un trait & en commencer un autre ^ fans interrompre le mouvement des règles ^ & fans les déplacer.

Outre ces corrections, M. Langlois ajufle la pointe à calquer de fon pantographe , le portecrayon , & : le pivot des règles , fur des efpèces de hoëtesou couliffea qui peuvent fe combiner di/erfement fur ces règles, félon qu’on veut copier , d’une proportion égale à celle de l’original, ou plus grande ou plus petite, & il rend tous les mouvcmjns beaucoup plusaifés, en faifant foutenir les règles , par do petits piliers garnis de roulettes excentriques. Le pantographe, ainfi reclifié, eft un inftrument propre à réduire en grand & en petit toiitei forces de figures, de plans, de cartes, d’ornemans, &c. très-co.Timodément, &. avec beaucoup de précilian ik. de promptitude. Quand le trait a été donné fa.r e pantographe, on eft fur qu’il eft de l’exaditude la plus févére , s’il a été conduit par une main exercée : mais 11 faut encore que l’hoinme habile le repaffe , pour y répaniîre le taiâ , l’efprit Se le goût. Sans cela le Jïnge , comme le di !i>ic un bon deflinateur, no praduiioit que dss Jinge-^ ries.

C’eft à l’aide du pantograpke , qu’ont été réduites la plupart des vues des ports de France, peints par Verriet, & gravés par Cochin Se Lebas. Mais Lebas, S :: fur- :outun de fes élèves, M. Mariîlier , avolt une habileté rare à fe fervir de cet inftrument. Voyez à l’article Dcffîn de ce diéhionnaite pratique , ce qui a été dit du Vojitog’aphe.

PANNEAU (fubfî. mafc.) Planche imprimée fur laquelle on peint. Les Grecs & les Romains paroiffent n’avoir peint que fur bois , ou fur des m.irailles. Il n’eft fait mantion de peinture fur toile , que fous le règne de Néron , & encore peut-on croire qu’un feul ouvrage fut exécuté de cette msTiière, C’étoit le portrait coUofTal de ce prince , dans la proportion de cenj vingt pieds, On choiiit rrailembjas V V y V ij 70 8

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"blement la toile pour ee morceau, parce que le ] panneau auroit été compofé d’un irop grand nom- ] bre de pièces, qu’on n’auroit pu parfaitement ) réunir. A. la renaiffance des arts, on crintiniia de préférer le bois, pour peindre les tableaux d’une moyenne grandeur , les petits tableaux j fe peignoicnt fouvent l’iir des planches de euivre ou d’étain. Dans la fuite, on a donné la préférence à la toile , parce que les panneaux étant compofés de pUifieurs planches , étoient Itijers à le déjetter & à le délimir. Ils avoient aufli l’inconvénient d’être rorgés en deffous par les vers, & l’ouvrage étoit détruit avec la lubfiance qui lui fervoit d’appui. Enfin comme on avoit courume d’imprimer le^ panneaux en détrempe , il arrivoit fouvent que la couleur s’enlevoit par écailles. Malgré ces inconvénians , l’auteur de la vie de Raphaël Mengs , nous apprerd que cet artifle prcteroit de peindre liir panneau , quand il en avoit la facilité , parcs que la roile , quelque bien préparée qu’elle foir, ne préfente jamais une fuiface aiifTi lifTe, ni aufli unie que le bois, & parce que chaque inégalité de la toile, quelque foible qu’elle puiffe erre , en rend la furface plus on moins raboteufe , & occafionne de fauffes réflexions de lumière. D’ailleurs il trouvoit eticore à la toile un autre défaut -, c’eft que, lorfqu’elle e(t un peu grande, elle ne peut être fi bien tendue, qu’elle ne cède un peu fous le pinceau, ce qui nuit à la fureté & à la fermeté de la main.

. Pour la préparation du panneau qui doit recevoir la peinture , voyez l’article ImpreJJîon. PASTEL. (fubfV. mafc. ) Sorte de peinture, dont le nom efl dérivé du mot pâte, & (uivant l’ancienne ortographe pafle ; le mot pajlc lie prouve que l’j a quelquff is la prononciaiion dure dans les dérivés de pâce. On peint au pajî^l avec des couleurs miles en poudre, & réduites en pâte. On donne à cette pâte encore molle, la forme de rouleaux ou de crayous ronds. On tient ces crayons un peu plus grOs que ceux de fanguine , parce qu’étant plus tendres , il faut leiiv donner plus de force en maffe, afin qu’ils ne fe caflent pas trop l’.iféïnent. , Daiileurs on ne les manie pas à l’.iide d’un porte-crayon , mais avec les dnigts : pour qu’on puiffe les manier aifémcnt , il faut donc leur donner une certaine longueur , à laqueUe jia grofi’eur doit être proportionnée. Ces crayons fe nomment paflels.

La peinture au pa’ld abeaucotip de rapport avec le dcflin à l’e'lompe : la différence confifte en ce qu’on y employé des crayons d’une grande varié ;é de couleur , & qu’au lieu d’étendre fur le fond la couleur de ce ? crayons avec i’inflrument nommé edompe, on l’étend avec le doigt, quoique l’on ehiplcye même PAS

quelquefois une petite eftompe de papîer roule. Dans l’un ni dans l’autre art , on ne frotte ni ■ les fortes lumières , ni les principales toiicbes. • Malgré les rapports qui rapprochent ces deux -J genres, la difficulté eft cependant bien plus-, grande dans la peinture au pnjlel ; car comme, ? l’artifle efl maître d’employer un gtand nombre de crayons différemment colorés , on a le droit d’exiger de lui qu’il imite la couleur propredes objets, & les variations que le jeu de la. lumière & la petfpeélive aérienne caulcnt a cet’e couleur, au-iieu que le deliina eur a 1 eftompe n’ayant à !a dilpofi-ion qi.e deux ou trois crayons, n’eft obligé de rendre que les effets du c’air-obfur.

Mais fi la difficulté efl : plus grande, l’ouvrage’ terminé, offre aulTi bien plus de ch’irnies. Cette’ forte de peinture produit à-peu-prcs les mêmes^ ^ efîetsque celle à l’huile ; elle peut fe promettrej j tous ceux qui font accordés à une belle dé- | trempe : & elle n’efl pas expofe aux inconvé-] niens de l’huile qui jaunit en vieilliflant , & ’ altère les couleurs dent elle efl enveloppée. Elle ne paroît pas pouvoir fe prêter à tous les genres ; mais elle cfV <’ans reproche, dans les, genres auxquels ille convient. Celui qui 1* revendique fur- tout , efl : le portrait : c’efl en cette partie qu’elle a créé des chef-d’œuvre. Le velouté que jiroduifent la poiilHère des. crayons au’elle employé & le duvet du papier, contribue à bien rcpréfenter ia l’uperficie des érrfFcs, & le mcëleux des carnations. Latour, peintre au pajîel^ a été regardé comme le plus grand peintre de portrait , que ia France eilt de fon temps. II ne faut pas faire decendre le pcijlel à de trop petites propornons ■. c’eft furtout dans les portraits de grandeur naturelle , que fes fuccès ont été jufqu’à prcfent le mieux prouvés. Comme les crayons doivent être tendres , on ne peut leur donner ia finefTé du pinceau : ce n’eft donc que dans de grandes parties, qu’il peuvent bien exprimer les formes & fournir une grande variété de teintes. Ce n’eff pas qu’on n’oit vu de petits portraits au paJîel , qui ne manquoient pas de mérite ; mais il, auroier.t pu avoir plus de mérite encore , dans les genres de peinture où l’on emploie le pinceau.

M. Watelct a dit , dans fon poëme intitulé Vj^rt de p’.indre :

De la beauté

Le paflcl a l’éclat Se la fragilité. Cette fragilité efl : en --fFet le plus grand défaut que l’on ait pu reprocher au paftel : comme cette peinture n’efl : qu’une pouilière coiorée , qui n’a d’autre lien que le duvet du papier, tout frottement l’enlève & la moindre goutte d’eau y laiffe une tache : il n’eft enfin protège contre les accidents qui le menacent , que par une glace dont on le couvre & : qui eft fragile eJl^-mêmf., On m peut-le tranl’porter d’un lieu à l’autre , qu’a^’ec les plus grandes précautions , puilque les fecoufles du tranffort, détachent des parties de la poufllère colorée qui le campole.

PJufieursperfonnes avoient trouvé dés moyens tïe le fixer : mais ces moyens mêmes avoient des inconvéniens : ils dérruifoient l’éclat des lumièrej & on étoit obligé de les retoucher après cette opération : ainfi l’ariifle pouvoir regretter ce qu’il avoit fait trèj-bien la première fois , & ce qu’il ne fairoit peut-êrre pas avec la même chaleur, le n.ême fentiment, le même efprit dans cette retouche : d’ailleurs, il le trouvoit ainfi dans le même ouvrage des parties devenues fixes, & d’autres qui reiloient encore liijettes aux accidens.

Larour chercha long-temps un moyen de fixer le paftel , & il eut enfin la fatisfaélion d’en trouver un. On le vit pafTer deux ou troij fois la manche de fon habit, fur un portrait auquel il n’avoît pas encore donné la dernière m-Jin , & rien ne fut effacé par ce frottement. Cependant il faut croira qu’il ne fut pas entièrement fatisfair du précédé qu’il avoit découvert, car il l’abandonna, & prit le parti de" renfermer entre deux glaces, & de mettre ainfi en quelque forte à la preffe , ceux de fes ouvrages dont il défiroit le plus aflurer la conferyation. Le paflel ainfi comprimé, ne pouvoir recevoir aucune atteinte de l’huraiditë , & : fe trouvoit à l’abri de toutes les agitations qui en aiiroient pu détacher la poufTière. Les deux glaces étoient parfaitement collées enfemble par les bords, enlbrte qu’aucune iniprelîion extérieure , ne pouvoit fe communiquer à la pein tu requ’ellestenoi en t étroitement renfermée entr’elles. Mais enfin elles pouvoient brifer, & l’on a toujours lieu de trembler pour un chef-d’oeuvre , dont la durée n’ell : confiée qu’à la fragilité du verre.

M, Loriot, en 1755, trouva une manière de fixer le pajld ^ préférable fans doute à celles qu en avoit imaginées julques-là. La Iblidité ^n fut prouvée par l’expérience , & l’on n’apperçut point que les teintes euflent reçu aucune altération, non que cependant elles n’aient du fubir quelque changement ; mais ce changement fe trouvant le même pour ro ;itei, confervoit la même harmonie. Le procédé de M. Loriot eft maintenant connu , ainfi que quelques autres qui en difierent peu. Voyez l’article Fixation du paflel. ,^

Le peintre au paftel emploie, pour Ibù tenir ■fon tableau, le même chevalet que le peintre à l’huile ; il a de même aulli une baguette nommée appuie-main, pour s’appuyerle poignet ; PAS

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il fe place au même jour , & fon cabînet efl difpoie de même.

La fub<l :ance fur laquelle, on peint plus ordinairement au paftel eft le papier. On étend d’abord iur un cIialTis femblable à celui des tableaux à l’huile , i :ne toile que l’on fixe fur les bords de ce chaflis avec de la colle , & avec c[uelques clous. Cette colle n’eft que de la farine délayée dans l’eau , à laquelle on fait faire deux ou trois bouillons. On frotte de cette colle les bords de la toile tendue ; on y applique le papier dont on .mouille toute la furface : On le tire par les quatre bords pour le tendre parfaitement, avec la précaution de ne le pas déchirer. Quelque tenfion qu’on parvienne à lui donner, il forme d’abord des plis &des ondes, mais il devient uni en ie féchant. Quoique , pour foutenir le papier , on n’employé ordinairement qu’une toile ordinaire , il l’eroit peut-être bon de faire, à l’exemple de quelques artifîes , ulage de toiles imprimées à l’huile. Pendant que la glace qu’on applique fur la peinture finie , la défendroit de l’hnmidité à fa furface , la toile imprimée l’en garantirait en deflt>us : elle feroit l’effet de la glace qiieLatour s’avifa d2 placer fous quelques-uns de fes tableaux. On ne fauroit donner tiop de foins à garantir les ^pflyïe/j- de l’humidité ; elle les couvre de moifilfure , & les gâte promptement.

Le papier bleu préparé fans colle, eft celui que l’on préfère ordinairement. Il ne doit pas être raboteux ; il faut que le grain en foit fin & uni ; le pnjlel s’y attache aifemenr. On peint aulli fur pap’er gris ; mais s’il eft préparé à la colle , la pouffiere colorée y prend avec plus de peine.

On peut aufli peindre fur le veîin ou fur le parchemin : on l’applique l’ur le chaffis en le mouilianc de la même mnnière que le papier , & il n’eil pas néceffaire qu’il y ait une toile par deffous. Cette forte de canevas plaît aux perlbnnes qui ont moins le vrai goût de l’art que celui du léché, & qui regardent une propreté froide comme le premier méiite d’une peinture. Comme le velin & le parchemin ont une furface lifle , au lieu de la furface veloutée du papier fans colle , le paftel les couvre fans les pénétrer, & l’ouvrage a toujours de la féchereffe. La cotileur ne mordant point fur le fond , relie moins épaiffe , & plus foible , mais comme elle eft aufil plus unie, elle plaît davantage aux mauvais connoifieurs ; &. c’eû, pour les maiÀ’ais artiftes , un avantage qui n’eft point à dédaigner.

Cependant fi l’on veut préférer le velin au papier parce qu’il eft plus fblide, moins facile à fe déchirer ou à être fatigué parle crayon, il eft un moyen d’) donner du velouté & de

leietjdre capable de happer la couleur : c’eft ■10 

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de le frotter avec «ne pierre-ponce, donce & bien unie , jufqu’à ce que la furface en devienne cotonneul’e.

On employé quelquefois pour canevas, du papier blanc , très-fort & collé , tel que celui iur lequel on fait ds grands delFins au lavis ; mais il faut lui faire fubir une piéparation Jans laquelle il ne prendroit pas la couleur. Quand il s’eft bien lëché , après avoir été tendu fur le chaflîs avec une toile en deffous , on lé met à plat fur une table, l’on y jette deux ou trois fois de l’eau bouillante , & on le frotte légèrement chaque fois avec une brofle douce pour enlever la colle. Il ne faut pas que l’eau gagne les bords, afin que le papier ne fe décolle pas. On le laiffe parfaitement fécher, & enfuite on y patTe la pierre -ponce pour en emporter les inégaliiés & y donner un velouté bien égal. Il happe alors s pafierzn moins aufll bien que le papier bleu.

Le taffetas peut iervirauffi de canevas au paPti : il doit être fort & feiré ; s’il étoic trop clair, il hifleroit échapper le pallel à travers fon tiflu. Unie colle furie chaffis comme le papier. Le crayon prend fur ce fond du moelleux & de la vigueur ; mais il y tient peu , & il a befoin d’y fftre fixé.

Quelques artiftes fa font avifés de peindre au paftel fut des feuilles de cuivre ; il faut en ôter le poli pour qu’elles prennent le paftel. Mais le cuivre doit , avec le temps , altérer les couleurs pour peu qu elles contiennent de parties falines. tes peinture^ apoliquées fur ce fond craignent plus que fur tout autre les lieux humides, puilqu’u. i des efFets dcl’hamiditéefl : de convertir le cuivre en Terd-de-gris.

A Rome , qtielcues peintres en pajlnl font enduire une roils lv-c de la colle de parchemin , dans laquelle ils ont jette de la poudre de marbre & de pierre-ponce bien tamifée. Ih unifient enfuite ce fond avec de la pierre-ponce pour en détruire les inégalités. Ils ne couvrent la toile de cette efpecc d’enduit, que lorfqu’elle eft déjà tendue fur le chaflis. Lepajlsl y prend très-bien. Au lieu de poudre de marbre & de pierreponce , on peut couvrir la toile d’une forte Couche de craie mêlée de celle.

On peut enfin peindre en p^flel fur du papier de tenture non-liffé : c’eft ce papier peint en détrempe dont on tapifle les cabinets. La détrempe dont il eft couvert le rend aufli propre à recevoir la poafliere colorée du vaftel , que les toiles enduites dont nous venons de parler. Les peintres rangent leurs pajlds dans des boëres ’d'une longueur & d’une largeur indéterininép, & d’environ deux pouces de profondeur j & partagées par des cloifons minces en difiérsns compartimens de trois pouces de diamètre. On met dans chaque compartiment les p ajlels àont iss tons fe rspptrochejic le plus. .Comme ces PAS

crayons font fort tendres, on les y tient coi’cliés fur du l’on , & couverts d’un lit de coton. On pe^it ménager dans cette même boëte quelques cellules , ou avoir une boëte fcparée , pour y placer des couleurs en poudre : on les appliqueaveo de petits morceaux de papier roulés en forme d’oftoni^ies.

On commence au / ;; !/ ?«/, comme à l’huile, par defllrer le trait de ce qu’on veut peindre : on établit enfuite largementlesmaflbs d’ombre & de lumière , fans s’occuper aucunement des détails : on peint par hachures avec les crayons de ^a/Z«/, comme fi l’on faifoit un deilin à la fangtiine , & on ne fond ce travail avec le doigt que quand on a fait toute l’ébauche. On tient , dans cette première opération, les lumières moins brillantes , les ombres moins oblcures, & tous les tons plus foibles qu’ils ne feront dans l’ouvrage terminé. Enfuite on recherche les détails, on arrondit, on peint, on touche, on approche l’imitation des efFets qu’indique la nature. Les rehauts fe font avec- deipnjlils de couleurs vierges mêlés de plus ou moins de blanc.

Comme la nature eft bien plus variée que la boëte i pa/leCs , il arrive fouvont qu’on netrouve . pas toute faite la teinte dont on a befoin , c’eftr à-dire, qu’on n’a dans (a boëte aucun crayon qui Ibit précil’ém ;nt de cetteteinte. Alors ilfaut bien fe fervir de celui qui en approche davantage , mais on pafle enfuite par-deffus cet endroit un autre crayon qui , par le mélange de fa teinte avec celle du premier , rende l’effet qu’on retîïarque furie modale , ou qu’on a dans la penfée. Par e’temple , fi avec le pa/lelie plus approchant de l’effet qu’on veut imiter, il arrive que la teinte foie trop bleue, on revient fur cette teinte avec un/’a/^«/du-même ton quifoitrouffârre , rougeâtre ou jai’nâtre , fuivant que le lujet le demande, C’eft en cette oçcafion qu’on peut avoir recours à des couleurs cti poudre , que nous avons dit qu’il étoit bon d’avoir en réferve , & avec lefquals on peut faire fa teinte, comme le peintre à l’huile la feroitfur fa palette. Quan4 par une pratique intelligente, on a acquis la il connoifTance des couleurs, & des effets que pro-, duifent les divers mélanges qu’on en peut faire , on peut le latisfaire avec la moitié moins àe paftels que n’en contiennent les boëces ordinairei» , parce qu’on fait fuppléer aux uns par les autres. Des couleurs. Pour avoir un affortiment complet de paftds , il en faut faire de toutes le ? -S couleurs tant fimples que compofées , avec les nuances ou teintes de chacune , depuis le plus clair jufqu’aii plus brun. On doit en avoir aulli de toutes les teintes néceffaires pour les carnations, & pliifieurs autres de couleurs rompues pour les fonds & pour divers attires fujeis qui peuvent fe rencontrer. On ejv HGUV^ra la cojnpoljtion

dans cet article. ^
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Il n’exifte , à prcprenienc parler, que trois couleurs primitives -, c’eft ce qu’on trouve établi dans la partie théorit|ue de ce Oidionnaire. Elles ne peuvent pas êire formées d’autres couleurs ; m-ïis loures les autres couleurs peurent en être comnolëes.’ Ces trois couleurs primitives font le jaune, le rouge &ie ^leu. Le blanc & le noir ne iont pas des couleurs : lebianc n’eft autre chofe que la repréfen ration de la lumière , & le noir que la repréfentaiioh delà privation de toute lumière. Cependant, comme il y a deux fortes de rouge primitif, l’un tenant du jaune , comme le rouge de feu ou vermillon , & l’autre du bleu, comme le rouge cramoifi ou de laque , on psut compter quatre couleurs primitives , fayoir : le jaune , le rouge de feu , le rou^e eramoiji & le huu. De ce^ quarrc couleurs primitives , il s’en forme d’autres que nous nommons conipcfées. Ainli, du rouge de feu & du jaune , fe forme Voiansé ; le rouge cramoifi & : le bleu produifent ieviolet ; le bleu Se le laune compolent le lerd. Voilà donc une fuite ou un cercle de lepc couleurs , qui Ibnt le jaune , l’orangé , le rouge de feu, le craraoiii, le violet , !e bleu & le verd , lefd’jelles en peuvent reproduire d’autres : car le jaune & l’orangé feront un jaune doré : le rouge de feu & le cramoifi produiront le vrai rou^’e : le cramoifi & le violet teront la couleur de pourpre : le bleu & le verd feront un verd de mzr ■enfin le verd & le jaune feront un verdjaundire. Toutes les couleurs ci-deffusfont vives ; mais fl on les avoir mêlées d’une au re façon , par exemple, l’orangé avec le violet, le rouge de feti avec le bleu , le violet avec le verd ,& celui-ci avec l’orangé ou avec le rouge de 1 eu , ce mélange n’auroir produit que des cculeuis laies & délagréables. Pour faire des paftels de toutes les couleurs dérivées des couleurs primitive ? , on fe l’ert des mêmes matières qui entrent dans la coinpofltion de celles qu’on employé à l’huile. En voici les noms ; ’ Cérufe. ■’ ■ Craie de Champagne fine. • ’Maflîcot pâle. Mafficot doré. Jaune de Naples. Ochre jaune. Ochre brune. Stil-de-grain clair. Stil-de-grain brun, r Minium. Vermillon. , .,- Brun rouge.-Rouge d’Angleterre. La-que, Outremer. CsRiitej bleues. ’~ P A S Tii Tr.dîgo. Email ou Smalr. Terre verte. Terre d’ombre ? Terre de Cologne. Bifhe. Noi.f de charbon. Noir d’Allemagne, ou d’^mprîmèu^ Noir d’os ou d’ivoire. On peut y ajouter le carmin : on (ê (èrt aufîi de la i’anguine & du crayoh noir ordinaire. Avec toutes ces matières , on compote des /’<2/&/jnon-feulement des couleurs dont on vient de parlei ; mais on fait aulfi des couleurs fales , des couleurs rompues, & ; enfin un très-grand nombre de teintes différentes. Composition des pasteis. Il faut premièrement fa re des paftels de routes les matières iimples que nous avons nommées , fans y joindre aucun mê’ange. Pour cet eftet onobfervera , °. Que la cérufe , le ftil-de-grain clair , l’ochre , le jaune , le rouge-brun , la terre d’ombre & la terre de Cologne, étant de la confiPtance defirée pour Tobjef qu’on fe propofe , le peuvent limplemeTitfcier & tailler en crayons, comme on taille la fanguine & la pierre noire. Si cependant on n’en trouve pas d’affez gros morceaux, on peut les broyer comme les autres couleurs. ,°. Que toutes les autres coulsurs qui ne font pasdeconfifl-anceà pouvoir être fciées, fe broyent à l’eau, le plus fin qu’il eft poffible, fur le marbre ou fur la pierre à broyer. Plus la pâte du^a/ZeZ ell fine , & plus aifiment elle s’attache au papier que l’on veut pemdre. Elle doit être paitrie dans une confiftancc qui permette de la réduire en rouleaux ou crayons. On donne à ces rouleaux à-peu-près la groffeur du petit doigt d’une femme délicate , & on les tient d’une longueur qui les rende propres à être maniés aifément. ". Qu’il eft néceffaire que les paftels marquent lans peine , & fans qu’on ait befoin d’appuyer beaucoup fur le papier. Ainfi, comme certaines couleurs fe trouvent d’une trop dure confiftance lorfqu’elles font mifes en paftels , il faut les mêler avec quelqu’autre fubflance moins dure, & dont la couleur en fbit voifine. Par exemple , le flil-de-grain brun , la terre verte , le noir d’os ou d’ivoire, l’indigo feroient des paftels trop durs : on joindra donc au ftil-degrain brun’, de la terre de Cologne ; à la terre verte , de l’émail avec un peu de ftil-de-grain clair ; au noir d’ivoire, un peu de noir de charbon ; & à l’indigo, de l’émail. °. Qu’il y a d’autres couleurs qui au contraire font trop tendres , comme l’émail , l’outremer le carmin , le vermillon & quelques autres. Alors , au lieu d’eau fimple , il faut les détrem» per avec de l’eau plus ou moins gommée félon que la matière fera plus ou moins tendre. Pour ne fc pas tromper, il fera bon de faire des effais en petit. Pour faire des pajlels tant des couleurs (]ue nous avons défig’nées, que des teintes qui réfultent de leur mélange, depuis l&s plus claires jufqu’aux plus brunes , voici les couleurs matérielles qu’il faut prendre, rangées fui van t l’ordre de ces mêmes couleurs Se fuivant leurs teintes ou nuances. Jaune. Première teinU. MzfTicot pâle ; ou du blanc & un peu de ftil-de-grain clair. Seconde teinte. Jaune de Naples ; ou maïïicot pâle & ochre jaune ; ou encore , blanc , flil- degrain clair, ifc ochre jaune. Troifiéme teinte. Ochre jaune. Quatrième teinte. Ochre brune ; ou ochre jaune & ftil-de-grain brun. Cinquième teinte. Terre d’ombre. Jaune doré. Première teinte. Maflicot doré. Seconde teinte. Maflicot doré , ochre jaune & un peu do minium. Troifiéme teinte. Ochre jaune, ftil-de-grain «lair & un peu de minium. Quatrième teinte. Stil-de-grain brun & minium : ou ochre brune & laque. Cinquième teinte. Terre d’ombre & laque ; ou bien itil-de-gtain brun & brun-rouge. Orangé. Première teinte. Maflicot doré & peu de minium. Seconde teinte. Minium. Troifiéme teinte. Minium, vermillon , & ftilde-grain brun : ou ftil-dç-grain clair & brun rouge. Quatrième teinte. Stil-de-grain brun & vermillon ; ou bien ftil-de-grain clair, laque & brun rouge. Cinquième teinte. Stil-de-grain brun , laque & ))run rouge. Rouge de feu. Première teinte. Bleu & vermillon. Seconde teinte. Vermillon & blanc ; p’eft-àclire, que dans l’une de ces deux teintes, le blanc domine le plus ; & dans l’autre, le vermillon. Troifiéme teinte. Vermillon, Quatrième teinte. Laque & brun rouge. Cinquième teinte. Laque, ftil-de-grajn brun Si- brun rouge, PAS R U G È. Première teinte. Blanc , laqae Sc vermillon ; ou bien blanc & carmin. Seconde teinte. Laque , vermillon & blanc ; ou bien carmin & blanc. Troifiéme teinte. Laque & vermillon ; ou biea carmin. , Quatrième teints. Laque & rouge d’Angleterre ; ou laque. Cinquième teinte. Laque & un peu de rouge d’Angleterre. ROUCE CRAMOISI, OU CE lAQUS. Première teinte. Blanc 8c laque. Seconde teinte. Laque & blanc ; c’eft-à-dirê, que dans cette féconde teinte , il y a plus de laque , & dans la première plus de blanc. Troifiéme teinte. Laque avec moins de blanc que dans les deux premières teintes. Quatrième teinte. Laque avec encore moins de blanc. Cinquième teinte. Laque. P O R P R E. Première teinte. Blanc , laque S : outremer. Secoride teinte. Mêmes couleurs ; mais dans ce mélange , la laque & l’outremer doivent plus dominer que dans la première teinte. Troifiéme teinte. Mélange des mêmes couleurs , mais avec encore moins de blanc. Quatrième teinte. Encore laque & outremer, mais fort peu de blanc. Cinquième teinte. Laque & outremer. Violet. Les cinq teintes de violet fe compofent comme celles du pourpre , & par le mélange des mêmeg couleurs , avec la différence quelalaque domine dans le pourpre, & que le carmin domine dans le violet. D’ailleurs lesquatre premières teintes fe font en mettant graduellementmoins de blanc, & il n’en entre pas du tout dans la cinquième. B X K U. Première teinte. Blanc & outremer. Seconde ! teinte. Outremer & moins de blane«  Troifiéme teinte. Outremer & encore moins de blanc Quatrième blanc. teinte. Outremer & très -peu d«  Cinquième teinte. Outremer.

y 8R B
PAS PAS 713

V E R D D K M E R.

Première ceinte. Blanc , outremer Se mafHcot pâle ; ou blanc & terre verte.

Seeonde teinte. Outremer & malTicot pâle avec moins de bjanc ; ou de la terre verte, auffi avec moins de blanc que pour la première teinte.’* Troifiéme teinte. Outremer & mafficot pâle, fans mêiang^e de blanc ; ou fort peu de blanc avec deja terre verte.

Quatrième teinti. Terre verre. & outremer. Cinquième teinte. Terre verte & noir de charbon.

Ver d.

Première teinte. Blanc , outremer & malTicot doré , ou blanc, outremerou flil-de-grain clair ; ou bien encore, blanc , terre verte & maflicot. Seconde teinte. Outremer & mafficot <loré ; ou bien outremer, flil-de grain pâle & blanc ; ou enfin terre verte &maflicor pâle. • rroifié e teinte. Outremer, flil - de - grain clair , blanc ; ou terre veiie 8c mafficot doré. Quatrième teinte. Outremer , ftil - de - grain clair , & peu de blanc : ou terre verte pure. Cinquième teinte. Terre verte , ftil- de-grain brun , & noir de charbon.

Verdjauna rs. e.

Première teinte. Mafficot pâle & peu d’outremer ; ou blanc, mafficot pâle & terre verte. Seconde teinte. Mafficot doré, & outremer ; ou b’.anc , (til-de grain clair Se outremer ; ou mafficot pâle & terre veîte.

TroifiSme teinte Stil-de-grain clair, outremer, & blanc en moindre quantité que lorfqu’on fait la féconde teinte avec ces mêmes couleurs. On peut auffi compofer cette troifiéme teinte d’ochre claire , de terre verte , & : d’un peu de mafficot. Quatrième teinte, ftil-de-grain clair , ochre & terre verte.

Cinquième teinte. Stil-de-grairt brun , ochre brune & noir de charbon.

Nota. Le mélange de toutes les couleurs dont nous venons de parler, ou quelqu’autre mélange <jue ce foit , doit fe faire fur la pierre à broyer : quand les couleurs font bien mêlées , on roule en crayons la pâte qu’elles forment, & on laiffc fécher ces rouleaux.

Comme l’outremer eft très-cher , on peut l’épargner , & employer le fmalt ou émail , au, lieu de cette couleur précieufe : pour les bruns , on fupplée à l’outremer par l’indigo. C’eft un moyen d’économifef , mais ce moyen ne conduira pas à la même (blidité ni à la même beauté de teintes. Tv)us les /’iKÎi^j dont nous venons de donner Ja compofiîion, conviennent aux draperies, aux Jieaux-Arts. Tome IL

P AS

J

fieurs , & généralement à toutes les chofes qui demandent des couleurs vives : nous allons en indiquer d’autres pour les carnations. Pastels pour les carnaticus. Les carnations, ou le coloris des chairs, varie prefqu’autant que les divers individus. Il eft peut être aiiffi di . cile de trouver deux peèTonnes quiayent préciRment la même couleur , que d*en trouver qui ayent les mêmes traits, 8c en conlidérant bien attentivement la nature, on reconnoît qu’elle n’a pas moins diverfifié les couleurs que les. formes : cependant par une méthode imparfaite, comme le font toutes celles qui forment des claffes pour y comprendre les produits de la nature , on partage fous deux claffss différentes la variété incalculable des carnations : l’une eft celle de : coloris tendrei& délicats , comme ceux des femmes, des adulefcens & des jeunes gens ; l’autre eft celle des coloris plus bruns 8c plus fiers , tels que ceux des pericnnes âgées & des hommes. C’eft au peintre de paftel à fuppléer par de nouvelles combinaifons que lu- inl’pire là nature, à la défeéliiofi ; é des teintes qui peuvent être artificiellement compriles fous ces deux teintes. Mais quand on auroit multiplié jufqu’à deux cents, jufqu’à deux mille le -nombre de ces claffes, quand on auroit varié dans la même proportion les teintes de (es ctayons , il refteroit toujours de nouvelles combinaifons à faire pouc chaque modèle qii’on voudroit imiter. Après avoir compris en deiix feulas claffes tous les coloris , on fubdlvife chacune de ces claffes en trois afpeêls difîérens , fuivant que Tobjec coloréeft frappé de lahimiere , vu dans la demiteinte ou enfeveli dans l’ombre. Voici les couleurs matérielles dont on compofe les principaux ^^_/ ?«/j pour exprimer l’un ou l’autre des coloris des deux claffes , fuivant leurs lumières, leurs demi-teintes & leurs ombres. Quoique ces principaux paftels ne fbient pas fôrc nombreux, & que la nature, comme nous venons de le dire , approche de l’infini ; l’habile artifte trouveroic dans un nombre encore bien inférieur de matériaux de quoi lutter contre I2 richeffe de la nature.

•Carnations tendres. ( Lumières. ) Première teinte. Blanc & très- peu d’ochre jaune.

Seconde teinte. Blanc & très-peu de vermillon. Troifiéme teinte. Blanc, vermillon & laque. Quatrième teinte. Vermillon , laque & moins de blanc. ’• ’

Cinquièine’teinte. Blanc Scfouge d’Angleterre. D E M I-TEI^T B S.

Première teinte. Blanc & outremer, X X X X

m p A s ^ Seconde tebite.Bhnc , outremer , peu d’bchf^ ’ jaune & de laque. Troijîéme teinte. Moins de blartt, & plus des trois autres couleurs. Ombre s. Première teinte. Outrent^ ocJire jaune & laque. " Second ? teinte. Gchre brune, laque Se peu d’outremer. Troifiéme teinte. StiJ-de-grain.bruîi , la<jue^& peu de terre de Cologne. Coloris forts. ( Lumières. ) Première teinte. Blanc Se peu d’ochre brurte. Seconde teinte. Blanc & peu de brun rouge. Troijzéme teinte. Blanc, brun rouge & oCÎire brune. Quatrième teinte. Plus des deux couleurs en proportion du blanc. Cinquième teinte. Brun.roiige & blanc. D I M I-T E r N TE s. Prejniere KÎnte. Blanc» terre verte,. & peu d’Qchre brune. , ; , ;, Seconde teinte. Blàm : ,. terre verte ,, 8c. rouge d’Angleterre. Troifléme teinte. Blanc , terre verte & brun rouge. ♦ Quatrième teinte. Terre verte , brun, rouge, ocJire brune, & : blanc. O _M.8 R^B,ç.

) ir-ib >.3i.’ ji-.iù ;T ; -
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’Première teinte-i TejTe’ verte , brun rouge & ochre brune. Seconde feinte. Nair d’ps.& rouge d’Angleterre, if). ; .,1 . ■ : , ; , ;.^, ,,s , Uc’ijtâmc teinte. Stil- de-grain brun, ktjue & îiojr d’os. . Tels font les crayons- principaux- qui peuvent c-fltrcr danf l’im’ta’i-on ces carnations di/erfes : on peut fuppJéer à rinfuffiiance de leurs combirailbns par les crayons iuivans , qj on ne man^ quera pas d’occafijns d’employer encore à différériS : .u lag.es, neutres. ra{î :ls , qui peuyent fervir aux carnations & à d’autres. ebjets. Ochre jaune & : peu de blanc Ochrc brune & peu de blanc. _’ Sril-de-gviiu ç],a|rjavef.,du b^a->&J8i’.s-.-.l,. Vermillon avec peu de blanc, iaque & pcu^de^bianc. Vermillon & laque, liaque ay&cjnoinsde verîîullosv. PAS Outcemer avec peu de blanc. Outremer & ochre jaune. Ochre jaune & noir de charbon. Ochre brune, ik noir d’ivoire. Terre verre & : rouge d’A-ngleteri’e,. Ces douze combinaifons-nouveUes qurpeuvené fe combiner elles-mêmes avec plufreurs des teintas précédentes y& former entre elles un nombre inappréciable de combinaifons, offrent à-l’artllfe qui fait les employer,, un fond immenle de ri-chefles. Ce ne fera jamais des-reflburces de fonart , mais de celles de l’on génie , qu’il aura droit de fe plaindre. Voici encore d’autres com^po(itions pourîiaî-^ ter les objets blancs. Pastels pour les linges ^denteîUs^ Hermines f. étoffes blanches , &c. Blanc. Blanc & peu de noir de charbon. Moins de blanc, plus de noir & un peu de vermillon.. Blanc , noir , ochre & vermillon-. Les mêmes couleurs avec moins de blanc. Blanc , ochre jaune & peu de noir. Noir , ochre &i peu de brun rouge. Pastels /70î^r des fonds, dés.fiikriques d^at" ciiceSure, &c.. Blanc , o ;hre , noir & rouge. Mêmes couleurs avec moiai dé blanc hJoir, ocJire Se rouge.. Si l’on veut un fond plus grifâtre, on compo* fera desjjajîels avec moins d’ochre & moins de rouge. Veut-on qu’il foit au contraire plus rougeâtre ?

on ajoutera plus de rouge : faut- il enfin 

qu’il foie plus jaunâtre ? on merira plus de jaune. Le fyilênie que l’on vient d’établir pour laconpoiition des paji-ls , ne dilFsrfe pas de celui qu’on ebferve en compofant la palette pour la, peintureà.rhuile. En effet , on n’a qu’à broyer fur la palette, avec de l’huile, les mêmes pûjidsi que nous venons d’Jndiq’.ier, & l’on en fera les mêmes ufagesraveo unfuccèségal. Il faudra feulement rejetrer les couleurs qcii ne s’employenr , pas à l’huile, telles que le biflre, le carmin , l’émail , la terre verte & l’indigo, qui du moins n’y ell employé qu’avec du blanc. Tout ce que nous avons dit de la CDmpofi :ioni dej paflels , efl : tiré de la dernière édition des Elémer.s de la Veihture pratique , & peut être tris-utile pour la compoliiion & la combinaifondes teintes : ce que nous allons ajouter eu, plus, utile encore , puifque les artiftes y trouveront. des lumières fur le choix de fubftances qu’ils

doivent faire , û j.non contens de donner à4e±ir&.
PAS PAS 715

euvrages urt charme paiTager, ils veulent leuf •atTurer une beauré durable.

L’auteur du Traita de la Peinture au pafiel , léduic aux matières fuivanies le nombre des couleurs qui fuffirsnt pour compolèr un artbrtiment ■^àg pajîels.

Craie de Troies,

Oehre jaune.

Ochre de rut.

Stil-de-grain jaune ou doré.

Cinnabre.

Carmin.

Laque carminée.

Bleu de Pruffe.

Terre d’ombre.

Terre de Cologne.

Noir d’ivoire,

F’oyei ce qui eft dit de ces dJîfére ntes couleurs « leurs articles.

Cet auteur ne rejç^tte cependant pas d’autres rubftances colorées qui , après avoir été puri- £ées , peuvent fervir à compolêr Ashow^paf- <tiis : on v«rra même qu’il préfère plulieurs l’ubltances à celles qu’on a coutuBie d’employer , •comme il en rejette abfoUiment plufieurs dont on fait trop coTnmunéraenc ufage.

Certaines couleurs s’altèrent par le temps , oa leurs combinaiibns font changées par l’influence de l’<iir, : Je premier de ces accidens efl : prévenu far le feu gui dévore tout ce que le temps peut détruire -, le fécond efl prévenu par l’eau, parce ■qu’elle enlève tous les fels qui s’abbr«uveroient de l’humidité del’air , tomberoient en eîïlorcfence & répandroient fur les tableaux une forte ■de poulTiere qui changeroit l’effet que l’artifle s efl : promis, jlais un mal auquel on n’oppoferoît tjue tles remèdes impuiffans & trompeurs, c’eft ’la difpofirion Qu’ont es couleurs fournies parles chaux métalliques à fe révivifier en métal , ce qui les fait pouffer au noir. Notre auteur vou--îdroit donc bannir de toute efpece de peinture , la cérufe , le blanc de plomb , les malFicots, le minium , la lithargc ; & en un mot toutes les -couleurs qui ne réfiftent pas à la vapeur du foie àc foufFie en efFervefcence avec un acide. Pour faire des pajîtls , il ne fuifir pas de bien «hoifirles couleurs dont on les compofe ; il faut encore que les crayons n’ayent que le degré de fermeté convenable ; trop durs , ils fatigueroient le papier, on ne pourroit les fondre enfemble moelleufement ; trop mous, ils s’écrafenoienc & ne permettroient d’établiraucune forme , aucun détail avec fureté. Voici le modèle que donne i auteur pour reconnoître la confiflance convenable aux ^<iy2e/j, » Prenez, dit-il, un charbon » tout en feu , de quelcfue bois que ce foit : » jette2-l,e tout brûlant dans de l’eau. Quelques 3> momens après j éci^fez-le, tel qu’il eft, fur un ^ corps dur, &rldûîfez le ea pâtetiènfihs’au

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» *hoyen d’un autre corps dur que •vous paflerer » & repasTerez plufieurs.fois deffus. » ( L’un de ces cbrj/S durs eiî pour les peintres la pierre à broyer , & l’autre efl la molette^ n Lorfque ce » charbon fera bien broyé , ce «^ue vous recoa^’ » noîtrez fi vous n’en Tentez pas la pâte graveleufe fous le doigt , ramaîTcz-le , & donnezrluî » la forme d’une cheville «n le raclant fur dii » papier. Quand il fera fec , il vous donnera très» » certainement une idée jufte de la confiflance » que doit avoir , à-peu-près , tout autre crayon » de paftel , de quelqu’efpece qu’il foit. Il formera iuî-mêi»e un bon crayon , s’il a écdgar*. » faitement broyé. » ’j--

•1

Crayons blancs. La craie <m le hlanù dé Troyes , dont les crayons blancs doivent être compofés, n’éprouve point d’altération fenfibl» par l’effet, de l’air. Il faut feulement le bien. purifier. Voyez à l’article Blanc les détails de cette opératîon. Voici un autre procédé qui conduit à une purification encore plus parfaite» Réduifez en poudre une livre ou deux de ce blanc Jettcz-la dans un rafe qui contienna deux ou trois pinteS d’eau. Remuez ^ matière avec une baguette de bois ou de verre , jufqu’à ce qu’elle paroiffe toute délayée : laifièz-la repoferdeux ou trois minutes pour donner le tempir aux parties groflîères de fe précipiter. Verfez z liqueur toute tiDuble dans un autre vafe , & laiffez le précipité qui n’eft que du fable. Quand l’eau fera devenue claire, jettez-en la majeure partie fans agiter le vafe : cnfuire verfez tout co qu’il contient dans des cornets de parchemin ou de papier, dont vous aurez aifujetti les circonvolutions avec de la cire à cacheter. Sufpendez-les enfuite quelque part,, & repliez un peu le hauc des cornets pour empêcher la pouffière d’y pénétrer. S’il eft refté des parties graveleufes ,’ elles fe dépoteront au fond par le repos. Quelques heures après , l’eau fera bien éclaircie, & vous pourrez percer les cornets au -deffu s du fédimenc pour la faire écouler. Quand la craie ne fera plus trop liquide, vous lierez les cornets dans leur partie intérieure avec un fil pour Téparec les parties groirières oui s’y feront précipitées , & vous répandrez le rafle fur le porphyre pour l’y faire broyer. Lorfque vous jugerez que la craie eft réduite , par la molette , en particules très-fines , vous la ferez ramaffer en petits tas avec le couteau, fur du papier Jofeph ou Lombard. ( C’efl du papier fabriqué fans colle ). Quelques momens après , vous pourrez facilement paîtrir dans les doigts chacun des petits tas, & les rouler fur la même forte de papier pour leurdonnec la forme de crayons. D’ordir.aire on leur donne à-peu-près la longueur & la grofleur dy petit doigt. On peut les faire fécher fur d’autre craîe ou fur du papier. La manière de réduj.re efl ct^yoïgis les autres couleurs, eft la même.’ ^ ■■■•’ " ’ '•^" X X K X ij

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Comme la craîe eft par elle-même très-frsable , fi l’on en trouve les crayons trop fragiles , & qu’on veuille les rendre un peu plus fermes, il faudra diffoudre un morceau de gomme arabique bien blanche dans quelques gouttes d’eau pure, & répandre cette eau fur la craie avaitt de la porphyrifer.

Le même auteur que nous ne ferons qu’exjraire dans tout le refle de cet article, fans en avertir davantage , propofe d’employer , au lieu de blanc de Troyes , le koalin , que les. Ckinois font entrer dans lacompofition de la porcelaine, & qui n’efl : pas très-rare en France. Voye l’article Blanc. On peut f lire aufli des crayons de yaflel avec le blanc de zinc. Voye le même «rticlç.

Crayons jaunes. L’ocîire Jaune n’éprouve aucune altération par l’influence de l’air, foyeii à l’article Ochre la manière de le purifier. Il eft bon d’être averti que cette ochre n’aftpaspurifioe quand on l’achète chez les marcliands, & : qu’elle ïbefoin de l’êire fi l’on veut éviter qu’elle ne fcit un jour altérée par les parties ferrugineufes qu’elle contient.

Ce qu’8n vient de dire de l’ochre jaune , convient à l’ochre’ de rut & à la terre d’Italie. Il faut encore laver avec plus de loin les ftilsde grain. Comme il entre beaucoup de Tels dans leur compoûtion. , les crayons fetoient durs comme des clous, fi l’on négligeoit de les défaler complettemcnt par des lavages, & les fels tombant en efï !ore(cence dégraderoient les tafcleaux. Voyei l’article STiL-D£-GRAiii. Les fabriquans le di’penfent de ces lavages qui leur donneroient de la peine & dirainiieroient le poids des couleurs. Les marchand :- qui les reçoivent d’eitx & : qui les vendent routes préparées, foit à l’eau, (bit à l’huile, ne fe doutent pas, non plus que ceux qui compoTent le ? paitels, de la nécelîl :é de cette opération. Ce ? derniers, pour remfdîer à la dureté deb crayonç de ilildt--ga ; n, fe contentent dn les brov’ca-ec un ftn d’efpr’t de vin.. L’efp’i'-de-vin rend effectivement ces marîcre>-là très-friables, malgré fabondance des (c’s q-.i entrent dans leur corar pofr ion ; mais comme il n’empêche pas que ces fels n’y rsflent, cette opération eft infijffifante. Au re.le.ces firmes de crayons doivent plus particu. !ière.n»n : q je les autre ; fédierà i’bmbre, vu qtie ie^ -fïils dc-g, ain ne donnent pas une couleur înd ;’kbi’e. Un moyen de s’aflurer fi le ftil-de grain jaîme ou doré, celui dont iii’agit îci, eîTr d’b.ne bonne qualité ,,c’efl d’en écrafer avec du bleu de Prufls , ea mettant un peu aïoins de qe dernier : ce mèlaiiga djit donner «ne poudre d’un beau verd, pur & net. Qa trouve dan- 1e dtocèfe d’UJës , en ï,angiiedoc, tout pré,, d’^un endroit appelé Coi DÎHon,. «ne. terre trè^-fine doét lacoul&uf rè^ite.au^feu.. ^ P A S

Elle eft ^’un jaune citron. Elle feroît propre 9 faire des paflels.

Pour former le jaune de Naples cnpaflels, il fuffit de le broyer à l’eau pure , mais il faut le broyer long-temps.

Crayons rouges. Pour compofcr des crayons à ochre rouge, couleur qui ne charge pas,.it (uffit de la broyer fur le porphyre avsc de l’eau , comme l’ochre jatme. On traite de même les crayons d’ochre brane’ ou de rut. Les oclircs de fer, telles que i’éthiops martial & le lafran de mars, font à toute épreuve dans quelque geme de peinture qu’on les employé. /^oyej l’article Ochre. . 1

Le mirtium doit être abfohiment rejette.

ne faut d’autre opération pour faire des 

crayons de cinnabre , qi e de les porphyrlfer avec de l’eau dans laquelle on aura fait diffoudre un morceau de gomme arabique ; le cinnabre ne changera pas s’il n’eft pas mêlé de minium. Le carmin , dans le pajlel. , doit le traitercomme le ftil-de-grain. Sur-tout il ne faut pa» épargner l’eau pour le laver & le purifier, fans, quoi les crayons fcroient aufTi durs que du corail. SI l’on vouloir abréger, on pourroit^ après l’avoir broyé fimplement avec un pea d’eau. Lui laiiTer le temps de fécher à demi, puis. le. détremper ou délayer avec de l’efpril— de- vin bien reftifié. Par cette méthode , les. crayons fcroient auili friables qu’il eft néceffaire : mats toute commode qu’elle eft, elle doit être abfolumenf rcjettée t d’abord parce qu’en ne pourroir faire entrer le carmin dans, des pajlils mêlé-, d’autres couleurs fans les durcr, à moins qu’on ne les composât de même avec de l’efprit-de-yin ; mais fur-tout , parce, qu’il ne faut employer aucune couleur (ans l’avoir parfaitement d’tpouiUcc deto-jtes !e.s parties, lalines qiii entrent dans fa compofition. C’eft cequ’il e(l llir-tuut bien eiïén.iel d’obîèrver dans la peinture à l’huile. Au reffe , le carmin eft d’un grand ulage dans le paftel , fur-tout pour les carnations t la couleur en eft vive ; & de. tous les cramoifu brillans, c’eft le moins fu-Les laques doivent ê’tre traitées comme le carmin t il faut les délayer dans une grande, quantité d’eau tiède aprèt, les avoir porphyrif-es-, ,P^oye{, pour la manière de les purifier, l’article^ Stil-de-6RAIn..

Crayons liteus. Pour tirer du bien de PrutTe. des. crayons dont on puiffe faire ufage, il faut le traiter comme le ftil-de-grain , le broyer, avec afTcz d’eau poitr le rendre un peu liquide^ enfuite le délayer dàr^ une très-grande Quantité d’eau chaiide , &c ; afin d’enôïer les parties falines ; car il entre beaucoup de fels chins cette

. conmofjcioiu tsls q,"e l’^akin j ;,le yiirlol de niars^
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l’aeîde marin , dont les fabriquans n’ont pa ? ioîn de le dopouiller. Cette couleur bien épurée , fournit des crayons d’un bleu turc, qu’on peut ameneç à des nuances plus claires par des mélanges de blanc.

On peut joindre au Tbleu de Prufle un peu d’azur en poudre ; il le rend plus friable & n’en gâte pas la couleur • il l’affoiblrt feulement quand il n’eft pas lui-même très foncé. Au refte, ce mélange eft inutile quand le bleu de Pruffe efl : bien delalé.

L’indigo n’eft pas d’ufage dans la peinture au pafiel, fans doute parce que les fabriquans n*ont •pas trouvé de moyen pour le réduire & vaincre fa ténacité, qui rélîile à relpric-de-vin. Cependant cette couleur donne un beau bleu-Suyant, & il eft trille de s’en priver. Voici le moyen d’en faire uiage. On fera pulvériler l’indigo dans un mortier, on le fera broyer enfuite fur le porphyre avec de l’eau chaude ; on le jettera dans un pot do terre vernifTée plein d’eau bouillante. On y joindra par intervalles gros comme deux noix d’alun de Rome en poudre , fi l’on emploie gros comme une noix d’indigo. On meara le pot fur le feu. La matière gonflera bien vite ; il faut bien prendre garde qu’elle ne s’élève hors du vafe : on la remue pour cet effet avec une cailler de bois , en l’éloignant de temps en temps du feu. Quand elle aura jette fix à fept bouillons, on la’laiiTera refroidir & repofer quelques heures : on jettera la plus grande partie de l’eau comme inutile ; onverfera le dépôt fur un filtre de papier fautenu par un linge ; on l’arrafera d’eau chaude pour enlever tout l’acide vitriolique de l’alun. Quand l’eau lera paffée à travers le filtre , on ramaffera la fécule qui fera reftée deffus , pour la faire broyer fur le porphyre. Si l’on a mis tout l’alun néceSaire , & que le lavage en ait bien emporté l’acide, & n’en ait laiffé que la terre qui fe fera incorporée avec Pindigo , les crayoniferont auflî friables que du blanc de Troyes» Crayons vtrds. Le bleu de Prufle & les ftilsde-grain , étant rendus traitables & bien défalés , fourniffent, par le mélange, de très-beaux verds. Prenez, par exemple, parties àpeu-près égales de bleu de Pruffe & de ftil -de-grain jaune, tous deux bien lavés : faiies-Ies porphy rifer avec un peu d’eau. Quand vous jugerez qu’ils font réduits en par ies très-Snes , & qu’ils font -bien combinés enfemble , vous les ramafTerez avec le couteau divoire ; vous les mettrez furie papier Lombard, &lorfqae la pà’e fera devenue maniable , vous en compcferez des crayons en la roulant fur du papier de la même forte. Il y a des ftils-de-grains de diâerens tons. Ceux donc le jaune a le plus d’intenfité, qui tirent un peu fur !a couleur de canelle, donnent, gar le mélange avec le bleu d« Prufle^ un beau PAS


verd très’profond, L’ochre jaune & la terre d’Italie font un verd fombre & ter/eux qui peuc fervir pour des parties obfcures ou des draperie» de peu d’éclat.

Le verd de-gris ou verdet , quelque belle couleur qu’il puifle donner, doit être rejette. Il en faut dire autant de toutes les couleurs qui ne font que des combinaifons de rouille de cuivre, telles que la terre de Vérone, le bleu de montagne , la cendre bleue , la cendre vet^te.

Crayons violets. Ils fe compofent d’un mélange de laque & de bleu de Prufle , bien lavés , & broyés enfemble avec un peu d’eau. Les pro’ portions dépendent de la teinte que l’on veutproduire. Le carmin donne un violet plus pro-fond que îa laque.

Voye ;^, article Laque , le moyen de fe procurer une lu’iue violette.

Crayons hruns-. Les pajlels ccm-pofés avec ta terre d’ombre font de couleur brune ; mais ils ne font pas friables, fi l’on n’a pas eu la précaution de la calciner. Il futSc pour cela, li elle eft en maffe, de la mettre un quart-d’héure fous de la braife chaude ; fi elle eft en poudre , de la tenir pendanc le même temps far une pelle au-deffus du feu. Il vaut mieux la prendre en maffe, autant qu’il eft poflible, parce qu’elle eft moins mêlée de matières étrangères. Sa couleur de tabac ou defeuillesèche devient un peu plus rougeât^ au feu. Dès qu’elle eft calcinée , on peut la mettre avec unpeu d’eau fur le porphyre. Apres avoir éréfuffiiamment broyée, elle fournira de bons crayons d’un fauve ou d’iui brun rougeâtre obfcur ; ’Isle^ ront un peu compatis & gras , 11 vau t encore mieux plonger dans un vare plein d’eau froide la terre’ d’ombre encore toute brûlante. Il eft vrai qu’elle : en deviendra plus dure & plus difficile à broyer :• mais une fois bien porphy rifée , les crayons feronc encore plus friables qu’ils ne l’aur :>ient été. C’cft le feu 1 moyen que j’aie trouve de réduire cette : fubflance extracrdinairement rebelle au pajlely à moins qu’on n’emplt)ye lefecours del’efprit-devin , dont on a déjà obfervé l’infufîifance. La terrç de Cologne qui donne également de» pafids hnms , eft encore plus-intraitable. Il faut la calciner long-tem-ps fur labraii’e dans unecuil-’ 1er de fer ou dans un creufet. Quand on l’aura ti- , rée du feu toute rouge , on la portera da^s un lieie bieaaeré pour l’y lailfer brûler, jufqu’à ce qu’elle : s’éteigne d’elle-même. Alorson la feraporphyrifer long-temps avec de l’eau claire ; on la- |ettera’ furie filtre pour l’arrofer abondamment : parc© moyen , la terre de Cologne donnera des cvayons d’un brun noir olivâtre. Il feroit impolTible d’ère rien faire fans l’avoir bien torréfiée. L’étiops martial & le fafran de Mars, dont on £B dé[agaïlé, faurnlrontdes couleur&fauye&ou &r®r 7i8 PAS

nés très-foncées. Foyq l’article Oc h RE. Il /aut les bien dépouiller de toute lalimaille de fer qui re le i’eroit pas convertie.en chaux, & les traiter vomme l’ochre jaune. On les rend parlacalcination d’un rouge fanguinolent. Voye[ pour les ftils-de-grain bruns, l’article Stil- de-grain. On trouve, pour le pajlel, des crayons très-bruns, d’une efpèce particulière, & quife ven- ■ doient quatre francs la pièce vers l’année 1788. Quelques peintres en font ufage pour jetter des tons vigQureux dani leurs tableaux. En touchant ces fortes de crayons, je crus m’appercevoir , dit l’auteur que nous transcrivons ici , que c’étoit en grande partie du noir de fumée ; & le fabriquant m’avoua qu’en effet c’étoit un mélange de carmin & de noir de fumée préparé d’une façon particulière. C’en eft affea pour qu’on doive juger qu’il faut abfolument s’en abflenir. ■Il y a tout lieu de croire que les peintres, qui lesemployent, nes’endoutentpas -.car il n’en eft sûrement pas un feul qui ne fâche quela fuie , le noir de fumée , & toutes les préparations qu’on peut en faire , telles que le biftrc, ne font bonnes qu’à enfumer un tableau. Les ochres de fer, naturelles ou calcinées, peuvent fuppléer à de telles compolîtions , loiTqu’on les broyé avec du noir pour en former des teintes brunes ; ce qui eft vrai pour toutes les manières de peindre.

Crayons noirs. On peut les cûm[)ofer de noir d’ivoire, de cljarbon de bois, ou de l’un & de l’autre mêlés enCemble.

Le noir d’ivoiie a beaucoup d’intenfitc ; la •couleur en est veloutée : mais il eft prefque toujours diir & pierreux, fi l’on n’a pas la précaution de le traiter comme le bleu de Pruffe. Il faut donc commencer par le bien porphyrifer , Hc le laver enl’uite dans une très-grande quantité d’eau bouillanre. Le lendemain , lorfque l’eau fe fera bien cclaircie , on la verfera comme inutile , fans agiter le vafc ; on fera de nouveau porphyrifer le fédimcnt , qu’on laiffera fécher ■fur un filtre de toile ou de papier, jufqu’à ce qu’il ait affez de confiftance pour pouvoir être roulé fur du papier lombard , & mis en crayons. Rien de tout cela n’cft néceflaire pour le noir de charbon , pourvu que le bois n’ait pas été bîûlé dans un creufet couvert , mais à feu nud. C’eft dans l’eau qu’il faut l’éteindre, quand jj eft bien embrâfé. Ce noir a moins de profondeur & moins d’intenlîté que l’autre ; mais comme il eft extrêmement friable, après avoir éié bien porphyrifé , ce qui eft d’abord un peu difficile , on peut le mêler avec le noir d’iv-oir.e , ou mêniel’employerreiij. Lci charbons de bois de ■ chêne, éteints dans l’eau , donnent d’excellens crayons, ainfi que ceux des ceps de vigne, de charme & d’ormeau. Ceux des bois mous , ■ pomnje le pcupliçr , le laulç, font tr-)p tendres , PAS

employés feuls ; mais ils font très-b’en , mÈl^i avec le brun-rouge , la terre d’ombre ou le bleu, pour faire des bruns de diftirrentei nuances. Il faut acçufer ceux qui ne favent pas tirer partî de tous ces noirs de charbons , s’ils paroiflent moins veloutés que le noir de fumée. PÂTE DE VERRE. Les ariiftes employent le mot pâte , qui eft le terme dont fe fervent les Italiens, pour exprimer- ces empreintes de’ verre nommées par les anciens objîdianum ritrum. La langue fran^oife ne fournit pas d’autre terme propre, & celui de pâte eft déjà confacré. Quelques-uns néanmoins les appellent des. compofitions de pierres gravées faSices. Les pâtes de verre , à la .matière près , ont de quoi fatisfa’re les curieux , autant que les originaux, puifqu’étânt moulées deffus, elles en font des copies fidèles. Ceux qui ont cru que c’étoit une invention moderne, font dans l’erreur. Les. anciens ont eu le fecret de teindre le verre & de lui faire imiter les couleurs de», pierres précieufes. On montre tous les jours de ces verres antiques colorés , fur lefquels il y a des gravures en creux, & l’on en voie aufll qui rendent parfaitement l’effet des plus finguliers camées. Je ne mets point en- doute que quelques-uns de ces verres n’aient e’té travaillés à l’outil , comme lej pierres fine» ; ce qui me le petfuade , c’eft ce que dit Pline, que l’on gravoit le verre , en le faifant paffer fur le tour ; mais je n’en fuis pas moins convaincu que les ancien» ont fu mettre le verre en fufion ; ils ont dii mouler des pierres gravées avec le verre , à-peu-près comme on le fait aujourd’hui, & c’eft ainfi qu’a été formée cette grande quantité de pâtes antiques qui fe confervent dans les cabmets.

Cette pratique , qui peut-être avoit été interrompue , fut remife en vogue fur la fin du qiîinzième

  • fièc]e. On trouva pour lors à Milan un

peintre en miniature , nommé Francefco Vlcecomite , qui polTédoit le fecret des plus beaux émaux , & qui contrefaifoit , i s’y tromper , les pierres gravées, par le moyen des pâtes de verre. Il s’en eft toujours fait depuis en Italie i mais on eft redevable au duc d’Orléans , Régent, de la découverte de la manière d’y procéder, & plus expéditive & plus parfaite. Ces pâtes ont le transparent & : l’éclat des pierres fines ; elles en imitent jufqu’aux couleurs ; & quand elles ont été bien moulées, & que la fuperficie eft d’un beau poli , elles font quelquefois capable.s d’en impôfer au pn-mier afpeft , & de faire prendre ces pierres fadlices pour de véritables pierres gravées. Entrons dans les détails, d’après M. Mariette.

Comme l’extrême variété des pierres pré» ciciifes , &r le vif empreflement avec lequel

on les recherçhoic dans l’antiquité , ne per
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roettoîent qu’aux perfonnes riches d’en avoir . & de s’en parer, ij fallut emprunter les tecours de l’ait pour fatisfaire ceux qui , manquant de facultés , n’en é oient pas mx)ins poffédcs du defir de paroître. Le verre, matière utile & belle, mais qui, étant commune, n’eft pas autant confidéree qu’elle le devroit être , offre un moyen tout-à-fait propre à remplir ces vues. On n’eut pas beaucoup de peine à lui faire imiter la blancheur & le diaphane d’un cryftal ; & bieniôt en luî alliant divers métaux , en le travaillant, en le faiftntpaflcr par divers degrés de feu , il n’y a prefqu’aucune pierre préftieule dont on ne lui fit prendre la couleur & la forme. L’artifice lut même quelquefois fe déguiler avec tant d’adreffe , que ce n’étoit qu’après un examen férieux , que d’habiles joailli-ers parvenoient à difcerner le faux d’avec le vrai. L’appât du gain rendoit l’es faufîiiires encore plus attentifs , & accéléroit leurs progrès : aucune ptofeffion n’éioit auffi lucrative que la leur. Pour en impofer avec plus de hardiefle & plus sûrement, ils avoient trouvé le fecret de Hietamorphofer des matières précieufes , en de^ matières encore plus précieufes. Ils teignoient le cryfVal dans toutes les couleurs, & fjrtout dans un très-beau verd d’émeraude ; julques dans les Indes, on imitoit le béril avec le cryftal. D’autres fois on produifoit de fauffes améthyftes, dont le velouté pouvoit en impofer, même à des connoiffeurs : ce n’étoit cependant que de l’ambre teint en violet.

Le verre ainfi coloré ne pouvoir manquer d’être employé dans la gravure ; il y tint , en plus d’une occafion , lieu de pierres fines, & il jnultif)lii confidérablenient l^ufage des cachets. J’ai déjà dit que les anciens avoient non-feulement gravé fur le verre , mais qu’ils avoient aulli contrefait les pierres gravées , en les moulant , & en imprimant enluite fur ces . Bleuies du verre mis en fufion. J*ai remarque que , dès le quir."zicme ficelé, les Italiens étoient rentrés en poiTelfion de faira de ces pâtes ou pierres faftices. J’ajoute ici que les ouvriers qui y furent employés dans les derniers. temps , n ayant ps eu apparemment afl’ez d’occafions de s’exercer , ne nous avoient rien donné de bien parfair. Peut-être ne connoiffoient ils pas affez la valeur des matières qu’ils employoient. Le verre qui doit être moulé , la terre qui doit fervir à faire le moi.le , font des matières analogues , toujours prêtes à fe confondre & à s’unir inféparablement^ lorfqu’on les expofe à un grand feu. Cette opération , peu confidérable en apparence , pouvoit donc devenir l’objet des recherches d’un excellent chimifle ; & Hom-Bcrg ayant été chargé par M. fe duc d’Orléans, de travailler à la perfectionner , il ne crut pas qu’il flic au-deûbus dj lui de s’y agpliquer^ •

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Après difFérehs efiais , après avoir répété plu» _ fieurs expériences , auxquelles le Prince voulut bien aflifler ; il parvint à faire de ces pares avec tant d’élégance , que les connoilieurs même pouvoient y être trompés , & prendre quelquefois les copies pour les originaux. En expofant ici la façon de procéder de Homberg , je ne fais que tranfcrire le mémoire de cer habjle phyficien , qui efl inféré parmi ceux de l’Académie royale des Sciences , de l’annéa 1712.

Le point eflentiel étoit de trouver une terre fixe qui ne contînt aucun fel , ou du moins fort peu , &• avec laquelle il fût pofîîble de faire un moule qui pût aJler au feu fans fe vitrifier, & fans le confondre avec le mcrceaii de verre amolli au feu , ou à demi-fondu , qui devoir être appliaué fur ce moule , & recevoir l’empreinte du relief qui y a-voit é.é formée. La chofe devenoit d’autant moins aifée, que le verre ne diffère des iîmples terres , qii en ce que l’un efl une matière terreule qui a été fondue au feu , & eue l’autre eft la même matière terrcufe qui n’a pas encore été fondue , mais qui fo tond aifement , & qui s’unit avecle verre , fi on met l’une & l’autre enfemble dans un grand feu. Si dcnc on n’ufe jas de précautions dans le choix & l’emploi de la terre, le moule & le verre moulé fe collent fi étroitement dans le feu , qu’on ne peut plus les disjoindre ; &i la figure qu’on avoit intention d’exprimer fur le verre, fe trouve alors détruite,-Une matière terreufe à laquelle on auroit fait perdre les fels par art , foit en y procédant par le feu , foit en y employant l’eau y comme’ font, par exemple, la chaux vive , & les cendres lelîivées , l’eroit encore fujette aux mêmes inconvéniens ; car ces terres confervent en entier les locules qui é :oient occupés par les. iéls qu’elles ont perdus ; & ces locules fonr tout prèrs à recevoir ces mêmes matières qui les rempliffoient , quand elles fe préfenteronr. Or , comme le verre n’a été fondu & vitrifié-qu’au moyen d’une grande quantité de fel fon-dant que l’art y a joint ,. pour peu qu’on l’approche dans le feu d’iine terre d’oii l’on a* emporté les fels , il s’infinuera promptement dans l’es pores, & Tune & l’autre matière neferont qu’un lïul corps.

Il n'en efl pas ainfi de cel>es des matières rerreufes, qui naturellement ne contiennent rien de falin, ou qui n’en contiennent que très-peu : elles’ n’ont pas les pores figurés de manière à recevoir’ faiilement des fel-s étrangers, fur-tout quand’ ’■ ces fels font enchâffés dms une autre matièreterreufe, comme efl le verre, ik qa’cn ne leS’ retient pas trop long-temps enfemble dans un--’ grand feu ; car ileft vrai qu’autrement la qiian» ’ tité de fel qui efl dans le verre, fer-viroiï : »’ imsnanquablement de fondant à oeite darnièi^720

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forte de terre , & ils te fondroîent & Te vîtrîfieroien

  • à la fin l’un par l’autre.

Perfuadé de la vérité de ces prii5cipei , Homberg examina avec attention toutes les efpeces de terres ; & après en avoir fait l’anal) fe , il s’arrêta à une certaine forte de craie qu’il troura très-neu chargée de fel , & qui par cette raifon lui parut plus propre qu’aucune autre matière à l’accompliflement de fpn deflein. Cette craie ; qu’on nomme communément du tripoli , lert à polir les glaces desi miroirs & la plupart des pierres précieufes. On en connott de deux efoeces ; celle qui le tire de France eft blanchâtre , mêlée de rouge & de jaune , & quelquefois tout-à-fait rouge ; elle eftordinairementfeuilletJe & tendre. Le tripoli du levant, plus connu Ibus le nom de tripoli de Venife , eft au contraire rarement feuilleté : fa couleur tire fur le jaune ion n’en voit pas de rouge ; & il eft quelquefois fort dur.

Qu’on fe ferve de l’un ou de l’autre , il faut choifir celui, qui eft tendre & doux au toucher comme du velours, & rejetter celui qui pourroit être mèlc d’autre terre ou de grains defable. Mais on doit fans difficulté donner la préférence au tripoli de Venife ; il eft plus fin , & par conféquent il mou’e plus parfaitement que le tripoli de France. Outre cela le verre ne s’y attache jamais au feu ; ce qui arrive quelquelois au nôtre. Cependant comme il eft rare & cher à Paris , on peut, pour épargner la dépenfe, employer à la fois , d^ns la même opération , les deux fortes de tripoli , en obfervant ce qui fuit. Chacune des deux efpeces do craies exige une précaution par ;iculiere. On pile le tripoli de France dans un grand mortier de fer ; on le pafTe par un tamis, & on le garde ainfl pulvérifé pour s’en lervir , comme on le dira bientôt : au lieu que le tripoli de Venife demande à être graté légerepient , & fort peu à la fois , avec un couteau ou avec des éclats de verre à vître. Il ne fuffitpas de l’avoir enfulte paffé par un tamis de foie très-délié & très-fin ; il faut encore le broyer dans un mortier de verre, avec un pilon de verre. Ce dernier tripoli étant particulièrement deftiné à recevoir les empreintes , plus il fera fin, mieux il les prendra.

Le tripoli ayant été ainfi réduit en poudre , on prend une certaine quantité de celui de Francs qu’on humefle avec de l’eau , jufqu’à ce qu’il le forme en un petit gâteau quand on en preffe un peu avec les doigts : à-peu- près comme il arrive à la mie de pain frais , lorfqu’on la p’irit ds même avec les doigts. On remplit de ce tripoli hiimeété un petit creufet plat , de la profondeur de fept à huit lignes, Hz du diamètre q ;ii convient à la grandeur de la pierre qu’on a deflein de mouler. On prefie légèrement Is tripoli dans le creufet , puis on met par-defTus une couche de tripoli dî P A T

Venîfe en poudre feche, aflez épailTe pour pouvoir fuffire au relief qui doit jj être exprimé. La pierre qu’on veut mouler étant pofee fur cette première couche , de m ;niere que fa fuperficie gravée , touche immédiatement la fti- ■ perficie du tripoli , on appuie deffus, en preflant fortement avec les deux pouces, & l’on ne doit point douter que l’impreflion ne fe fafle avec toute Ja netteté poffible -, car elle fe fait fur le tripoli de Venife, & ce tripoli a cela de propre, qu’il eft naturellement doué d’une légère onctuofité, & que, lorfqu’on le preffj , lés petites parties qui , comme autant de grains , étoient divifies, fe rf unifient, & fe tenant collées enfemble , forment une mafle dent la fuperficie eft aulTi liffe eue celle du corps, le mieux poli. On applatit, ou bien on enlevé avec le doigt , ou avec un couteau d’ivoire, l’excédent du tripoli qui déborde la pierre. En cet état , on laifle repofer le moule , jufqu’à ce qu’on juge que l’humidité du tripoli de France ait pénétré celui de Venife , qui , comme on Ta vu , a été répandu en poudre féche , & qu’elle en ait lié toutes les parties. Avec un peu d’habitude , on l’aura au jufte le temps que cela demande. Il convient , pour lors, de féparer la pierre d’avec le tripoli. Pour cela, on Tenleve un peu avec la pointe d’une aiguille enchaffee dans un petit manche de bois ; & l’ayant ébranlée , on renvcrfe le creufet -, la pierre combe d’elle-même , & le fujet qui y eft gravé refte imprimé dans le creufet. Oa réparera, s’il eft néceffaire, les bords du tripoli que la pierre auroit pu déchirer en les quittant , ii : on laiffera fécher le creufet dans un lieu fermé , où l’on feraalTuré que lapouffiere n’entrera point & ne pourra pas gâter l’impreflion qu’on vient d’achever.

Il eft furtout d’une grande importance qu’il ne l’oit abfolument refte aucune portion de tripoli dans le creux de la pierre qu’on a moulée , & que le dépouillement de cette pierre fe foit fait dans toutfon entier, quand elle s’eft féparée du tripoli ; autrement l’impreflion du verre fe feroic imparfaitement. Tout ce qui feroit demeuré dans la pierre-formeroit autant devuides dans la copie. Il faut donc y regarder de près ; &fi l’on remarque quelque partie emportée , quelque déchirure , on recommencera une nouvelle empreinte fur le même tripoli, qui pourra fervir, l’uppofé qu’il foit encore moite.

Si le moule eft en bon état , & lorfqu’on fera affuréque le tripoli dont le creufet eft rempli eft parfaitement fec , on prendra un morceau de verre de quelque couleur qu’on voudra , iln’imr porte : mais il eft pourtant à propos qu’il imite autant qu’il eftpolîble la couleur des agathes , des jafpes, des cornalines, des améthiftes , ou de quelques unes des pierres fines qu’on choifit ordinairement cour graver. On le taillera de la grandeur convenable, en le paff^ra fur le moijlç,

enibrte
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enforte que le verre ne touche en aaciin endroît la figure iinprimse , car il l’écraCeroit par fow poidï. On approchei^a du fourneau le creuiet ainfl couvert de fon morceau de verre , & on l’échauf- ,• fera peu-à-peu, jufqu’à ce qu’on ne puiffe pas le toucher des doigts fans febru’.er. II eu : temps pour lors de le mettre dans le fourneau , qui doit être un petit four à vent, garni au milieu d’une mouffle autour de laquelle il y aura un grand feu de chai-bon , ainfî que defftis Se dcffous. ■■. On pourra mettre un ouplufieurs creufetsfous la mouffle, Celon fa grandeur ; on boucheral’ouverture de la mouffle avec un gros charbon rouge, & on obrervera le morceau de vMTe. Quand il commencera à devcnirluifant , c’eft la marque qu’il ert aflez amolli pour foufFrlr l’impreffion : il ne faut pas tarder à retirer le creufet du tourneau , & fans perdre de temps , on predera le verre avec un morceau de fer plat, pour y imprimer la figure moulée dans le creufet. L’impreffion finie, on aura attention de remettre le . creufet auprès du fourneau , dans un endroit un peu chaud, & où le verre à l’abri du vent puiffe refroidir peu à-peu ; car le paffage trop (ubit du chaud au froid, le feroit furement pétiller & y occafionneroit des fentes ; Se même, afin de prévenir cet accident , qui arrive louvenr peu de temps après l’opération , pa’-ticulierement quand le verre eft un peu revêche, on ne doit pas manquer d’en cgruger les bord ? avec des pincettes, auffi ôt que, tout-à-fait refroidi, le verre aura étéô :éde deffus le creufet.

Tous les verres ne Ibnr cependant pas ftijetsà cet inconvénient. Il n’y a pas d’autre règle pour les connoître , que d’en imprimer deux ou trois morceaux qui en feigneront aflez la manière dont il faudra les traiter. Ceux qui font les plus durs à fondre , doivent être préférés ; ils portent un - plus beau poli , & ne fe rayent pas fi facilement que les tendres.

Si l’on eft curieux de copier en creux Hile çîerre qui eftiaiilée en relief, ou démettre en relief une pierre qui eu gravée en creux , on pourra s’y prendre de la façon fuivante. On imprimera en cire d’Efpagne ou çn foufFre, le plus exaftement qu’il fera poflïble , la pierre qu’on veut transformer. Si elle eft gravée en creux , elle produira un relief, & fi c eft un relief, il viendra un creux. Mais comme en faiCant ces empreintes, ofi ne peut empêcher que la cire ou P’ le foufFre ne déborde, il faudra ^ avant que î d’aller plus loin , abbattre ces balevres & ne laiffer fubfifter que la place de la pierre, dont on unira le tour avec la lime ou avec un canif. Le cachet ou empreinte étant formé , on le moulera dans un creufet rempli de tripoli, de la même manière que fi l’on vouloir mouler une pierre , & l’on imprimera de même au grandfeu , dans ce motile , un tnorceau de verre , en obiàrvint tout ce qui, a été prefcrk ci-dpffM, ’ ■ ^sauiê^n :f : Tàmélt. ’ ■’■'-F ♦’^"■’- ■^-P A T 721

Su^ la manière de faire les empreintes en. fouffre , voyez l’article Empreinte. Quanta celles qui feront faites en cire d’EPpagne , on les appliquera fur de petits morceaux de bois , ou fur du carton fort épais , pour empêcher qu’elles ne fe tourmentent ; car s’il arrivoit que la carte ou le papier fur lefquels elles auroientétémifes, pliaffent dans le temps qu’on, les imprime fur le tripoli , la cire d’Efpagne fe fondroit,& le tripoli venant à s’infinuer dans ces fentes, on ne pourroit éviter que l’impreffion en verre ne fût traverfée de raies qui la défigureroient horriblement, ou qui feroient penfer que la pierre qui a fourni le modèle auruit été caffée.

Enfin, pour que la pierre contrefaite imite plus paifaitement fon original , il eft néceffkire de lui faire prendre une forme bien r_’guliere, & qu’élis foit exaftement ronde , ovale, tkc. Pour cet effet, on la fera paffer fur la meule , Tufanï fur fon entour aux endroits qui ne feroient pas unis. La pâte de verre ainfi perfedionnée, on la monte en bague , ou on la conferve dans des layettes commeles véritables pierres gravées, 8c l’un peut affurer que , pour ce qui concerne le travail du graveur , elle fait à-peu-près le même plaifir , & fert ai :ffi utilement pour l’inftruélion : que ces dernières. Je dois avertir qu’au lieu de creufet, ily a devgens qui employant un anneait, de fer, ce qui revient au même. Cet anneau dure plus longtemps , & c’eftje feul avantage qu’il peut avoir fur le creufet.

Soit que le verre tepréfente un relief, foie qu’il fe charge du travail de la gravure en creux , on ne peut, en fuivant le travail dont on vient de rendre compte, qu’imiter une pierre d’une feule couleur, & jamais on n’exprimera les variétés & les différcns accidens de couleurs d’un camée. Voilà cependant ce que les anciens ont fu faire dans la plus grande perfeûion , & l’on doit regretter la perte d’un fecret fi propre à multiplier des ouvrsges auffi excellensquefmguliers. On voit des pierres fadices antiques, qui fém- ’ blentétre de véritables agates-onyx. Je ne parle point de ces fardoines-onyx où, pour contrefaire cette efpece de pierre fine ,qui , quand elle étoit régulièrement belle , n’avoit pas de prix , un ouvrier patient & adroit jColloit enfemble trois petites tranches d’agates fort minces & parfaitement bien dreffées , l’une noire , la féconde blanche, & la troifiéme rouge, & le faifoit û habilementque les joints ne paroiffolent abfolumont point , & les agates ayant été bien sfforties pour les nuances , il n’étoit prefque pas poffible. d’appercevoirla fraude & de s’en garantir. Eh ’, qui fait fi dans les fardoines-onyx que nous admirons , il ne s’en neuve pas quelqu’une d’artificielle , &0Ù l’on a ufé anciennement de la fupercherie que je vien.s de faire obferver r iVîaîs ce n’eft pas ce qu’il s’agif d’examiner préfeata- • Y y y 7

722

PAT

ïnen : ; il n’eft qucftion que despotes quî ont été . jettées dans des moules, & avec lelcjuelles les anciens ont fi heureufement imité les camées. Il n’étoit guère poflîble de pouffer plus loin que le firent las Romains l’art de contrefaire les tamées , ik je penie que , fi l’on Tcflit les égaler, 51 faut de toute néceflité fénétrer leur manœuvre & :laruivre de point en point. Qu’on cherche tant qu’on voudra , qu’on fafle diverfes tentatives , qu’on multiplie les expériences, il n’y aura jamîis que la matière feule delà porcelaine qui foit convenabie cour rendre, avec une apparence de vérité, les figures en bas-relief qui , dans les agates naturelles, fe détachent en blanc fur un fond de couleur ; & il ne faut pas défefpérer, fi on s’y applique lërieufemcnt , qu’on ne réuffiiTe à la fin. Quelques effais affez heureux femblentVanroncer &• le promettre.

Nous avons vu cependant quelques perfonnes tenir une aurve loute, & fondant enfemble des tranches de verre , diverfement color-é, à-peuprès comme les anciens en avoient ufe avec l’agare , entreprendre de faire des camées faftices prefque femblables aux véritables. Ils ont cru que l’imication fe feroit avec d’autant plus de fuccès , que les morceaux de verre qu’ils employoient étant mis dans un creufet avec de la chaux , du plâtre , ou de la craie , appellée blanc â’Efpagne ou tripoli ( en ohfervant de pofer alternativement un lit de chaux ou de plâtre , Se xm lit de verre) & étalit pouffes à un feu trcs-Yiolent , perdent leur tranfparence , & deviennent même à la fin tout-à-fait opaques & bons à être travaillés fur le touret comme l’agate. Ces Jnorceaux de verre ainfi calcinés, on en prend deux , l’un blanc & l’autre de couleur, on les applique l’un contre l’autre , & les mettant enfemble en fufion fous la moufîle , les deux tranchas s’unifient en fe parlondant , & n’en font plus qu’une, confervant cependant chacune leur propre couleur. Si l’on veut s’épargner cette peine , on peut prendre quelque morceau de ces verres peints , que la peinture n’a pas pénétrés entièrement . & dont elle n’a mêm ? teint que la moitié de la fub fiance -, on le calcinera en le préfentant encore au feu fous la moufïle , & il ibrtira devenu un corps opaque , moitié blanc & moitié colorié dans fon épaiffeuf , & qui fera le même effet que deux verres unis enfemble. Mais avant que de le Servir des uns ou des aurres, il faut faire paffer ces verres fous la ro :;e du lapidaire , & manger de la furface qui eft blanche , & qui eft deftint’e à exprimer les figures de relief du camée, jufqu’à ce qu’ell^lbit réduite à «ne éraiffeuraiifîl mince qu’une feuille de papier. La matière étant préparée , le fourr.eau bien jîllumé, & la pierre qu’on a deffein d’imiter, ayant été précédemment moulée dans un creufet ik fur du tripoli, de !a manière qu’il a été en- ^eignç ciTdevKnt , prenant garde que l’empreinte PAT

ne doit pas offrir un relief-, mais un creux , on pofe fur ce moule le verre du côté qu’il monire une l’uperficie blanche ; on l’enferme fous la mouffle , tk au moment que la fufion commence à le faire , on l’imprime fans rien changer dans le procédé dont on a déjà rendu corapie. Pont dernière opération , on découpe fur, le touret , & avec les mêmes outils dont on fe fert pour là gravure en pierres fines, tout le blanc qui déborde le relief Se qui l’environne, & qui étant fort mines , part fans beaucoup de difficulté : en découvrant ainfi tout-autour le fécond lit du verre, on forme un champ aux figures, qui paroiffent alors ifolées & de demi-relief fur un fond de couleur, comme dans i«s véritables camées.

S’il n’étoit queflinn que d’une fimple tête, qui ne fût pas trop difficile à chantourner , on pourroit commencer par mouler cette tête, & l’imprimer enfuite en relief fur un morceau de verre teint en blanc : puis faifant paffer ce verreimprimé fur la roue du lapidaire , on l’uferoit par derrière avec de l’émeril Se de l’eau , jufqu’à ce que toute la partie qui fait un champ à la têce fe trouvât abbatue , & qu’il ne refi :ât abfolument que le relief ; & Il , après cette opération , il y avoir encore quelque petite partie du champ qui fût demeurée , on l’enleveroit avec la lime ou. avec la pointe des cifeaux. .

Cette tête ainfi découpée avec foin, on l’applique fur un morceau de verre teint en noir ou autte couleur : on l’y colle avec de la gomme liquéfiée , & quand elle y efl : bien adhérente , on pofe le verre fur du tripoli , & on l’y preffe comme fi on l’y vouloir mouler : aiais au lieu de l’en retirer , comme on fait quand on prend une empreinte, on laifle fécher le moule, toujours couvert de fon morceau de verre , & en cet état y on l’enfourne fous la mouffle , on preffe le verre avec une fpatule de fer lorfqu’il efl en fufion , & lerefte fe fait ainfi qu’ilaété expliqué ci-devant, La gomme qui attachoit la tête fur fon fond, brûle & s’évapore ; & les deux morceaux de verre, celui qui forme le relief & celui quî doit lui fervir de champ, r’érant plus lêparés par aucun corps étranger , ils s’nniffent étroitement en fe fondant, fans qu’on puiffe crainàre oue, dans cette adion , le relief i"<>utfie ;z moindre altération , puifque le tripoli dans lequel il eft enfoncé & qui l’enveloppe de toutes- parts, lui fert comme d’une chappe , & ne lui permet pas de s’écarter.

Cette dernière pratique paroît plus fimple que la première ; on n’y eft pas obligé d’emprunter le fecours d’^inftrumens qui ne peuvent être bien man’ésque par un graveur : mais elle ne laîffe pas d’avoir fes difficultés, & Tune & l’autre deviennent (fi/ne exécution qui demande beaucoup de patience & d’adreffe. îl faut encore avouer

que le blanc, quelque foin , & quelques précaii
PEI PER 723

tîons qu’on apporte, n’eu jamais bien pur & bien opaque ; il eftprelque toujours bleuâtre & laiffe encre-, oir la m-ance du verre qui eft en dclTous. { Article de M. de Jaucoukt , dans l’ancienne Encyclopédie. ) V- l’arc. Pierre gravée factice. PEINTURE. Voye les articles Détrempe, Email, Encaustique, Fresque, Huile, Impression, Miniature, Mosaïque, Pastel, Verre.

PERSPECTIVE , ( fubfî. fe’m. ) Léonard de Vinci dit que cette icience eft la règle & la bafe de fart de peindre, puUque fans elle on ne peut juger de la diftance & du plan des objets qu’il nous préfente. La p-ofpttiiva è laBriglia , e Timone délia Pitrura , La gyand :a délia figura d,lpinta mojîra a che difian^a eW e veduta. Ca-C’eftparla perfpective que nous parvenons a tracer fur une fuperficie plate, le trait des objets de la nature tels qu’ils fe peignent dans nos yeux. C’eft par la pratique de cette fcience que le peintre rend les proportions relatives de tous les corps , fans les avoir fous les yeux , avec plus de préc’.fion que i’il cherchoit à les imiter, fans «onnoître les principes de la perfpeélive. Nous la divifons, l". en celle qui fert à préfenter les objets fur un champ vertical ; i". en perfpeclive propre aux plafonds ; 3». en perfpectivc des ombres ; 4"^. en cette partie qui apprend lesloix de la réflexion fur les corps fpéculaires ; «nfin en perfpeélive propre aux décorations théâtrales.

Les bornes de ce Dictionnaire ne nous permettent pas de donner à cette matière l’étendue dont elle feroit Aifceptible , puifqu’elle devroit comprendre toutes les opérations relatives à chacune de ces branches. Il feroit bon aufFi d’éta-Tjlir les divers fyftêmes des auteurs célèbres qui s’en font occupés •. tels que Jean Coufin , le Fere Dutreuil, leP. Nieeron , Barrozzi daVignoh , le P. del Pozzo , Jaurat , La Caille , & une iniinité d’autres. Il faudroit faire entrer dans un traité de Perfpeélive qu’on voudroit rendre complet , les élémens de la Géométrie , de l’Opriqne , delaPhyÛque qui y font néceffaires, comme l’^ontfait beaucoup d’auteurs, afin de montrera former les figures de mathématiques employées dans la perfpeclive , & pour avoir des idées précifesfur la nature & la marche des d :ftérentes lumières , fur le méchanifme de la vue , &l’efFet des émilfionsde lalumiere fur cet organe. En nous reftreignant aux principes généraux de la perfpeflive-pratique , en nous contentant d’expofer les mé :hodes les plus fimples pour l’exécution des ouvrages de peinture , nous ne croyons cependant pas devoir rien laifler échapper des principales loix de la nature fur lefqueliciia perfpediye efl fondée : parce qu’ayec la P E R 72y

connoiffance des caufes, on peut aîfément s’înPtruire des effets, & parce que, d’un autre côté, la pratique la plusétudiéedesdiverfes opérations s’oublie aifément, & ne fe conçoit même jamais, lorfqu’on en ignore les principes. Comment les ohjets frappent notre vue , & jiifq’fà quel degré cet organe peut lesfaifir. LOI PREMIERE.

Les objets viennent à notre vue par tous les points de lumière dont ils font empre’nrs, & chacun de ces points envoyé un rayon qui lui communique fa forme , fa couleur & Ion degré de lumière. Fbye^ VI. I, fig. i. ~ L O I I I.

Le corps éclairé réfléchit des rayons parallelei qui deviennent convergens en entrant dans laprunelle , s’y réuniffenc , & forment un cône dont la bafe eft la portion d’objet que notre œil etnbratTe , & dont le fonimet eft à la prunelle. fig. I.

LOI III.

Les rayens arrivés à ïi prunelle & fur le cryftallin , s’y croifent , & devenant divergens, ils vont frapper la rétine , membrane qui tapiîTe le fond de l’œil, & fur laquelle fe forme le tableau perfpedlif desob^etsqui lui communiquent leurs rayons.

La fig. i. par laquelle nous allons démontrer ces affertions, préfente une coupe de l’œil en maffe. Toutes les parties de détail deviennent inutiles pour les folutions que nous avons à donner.

A A A , eft le globe de l’œil.

l. Portion du nerf optique.

1. Expanfion du nerf optique qui tapifle le 

fond du globe de l’œil, Sv qu’on appelle la r«i/2f, . Le cryftallin.

, La prunelle , trou qui fert de partage aux rayons de la lumière , & eft fufceptible de s’ouvrir & de fe rétrécir fuivant que les rayons de 1^ lumière font vifs ou tendres.

B B B B , eft l’objet lumineux.

C, C, C, eft le cône des rayons de la lumière dont la bafe eft fur l’objet & le fommet fur la prunelle. Loil.

D eft le cône de rayons qui deviennent divergens , après avoir paffé par la prunelle. Loi 11. E eft la repréfentation de l’objet B , B , B , B , peint fur la rétine par des rayons lumineux. Ilj font exprimés dân’îl’œ'.l » à peu près comme dans » la chambre obfcure , & y forment des angles » proportionnel à ceux qui partent da l’objet 1’^milieux. Opt, de La Caihe. »

y y y y ij

724 P É ^

L O I I V.

Chaque point lumineux de l’objet portant un rayon qui va frapper en ligne direfte la rét’ne de l’œil qui fe tourne vers lui , mais de manière à fe croil’er avec le rayon qui lui eft oppofé ; il s’enfuit que les objets fe peignent renveifés fur notre organe.

C’eftainfi que de toutes les pointes d’angles du plan ABC ,fig 2 , ponant des rayons liim ;- ■ aeux (ur le fond da l’œil D, E , en les faifant pafl’erparle trou de la prunelle F, nous voyons que le point A fe trouve renverfé en <7 , & que les deux autres B, C , faifant laba’e du triangle de l’original, retrouvent au fommet en 3 & c dans^ fon image fur la rétine.

Nous n’cn-reprendrons pas d’expliquer comment nous voyons dans leurs polirions réelles des objets qui trappent le fens de la vue dsns une •fituation oppofee. Les philofophes ont ra’.fonné fort diverfement fur ce phénomène. Mais l’explication qui femble la plus déraifonnableeft celle qui attribue le redreffement des objets au raifonneraent humain. S’ilenétoitainfi, un enfant né depuis quelques femaines, & en qui la ra fon n’a pu encore rien perfedionner , iroit chercher ce qu’on lui préfente dans une direâijn oppolceà la véritable.

Quelques favans tels que Nollet, La Caille , le P. Ango & autres, en ont donné des explicationsp’us plaufibles. Mais il efl peut-être encore plus jufte de n’attribuer le redreffement des objets dans notre ame , alnli que !e fcniiment de leur grandeur réelle, qu’à un méchanifme inconnu : l’effet pofitif eft, que nous voyons les objets dans leur fuuation naturelle, & que l’ufage de la vue nous en fait juger la grandeur avec ifTez de jufteffè , quelque petite qu’en foit l’imprelTicii phyfique fur la rétine. Voy.fig. i & 2. LOI V.

L’image d’une étendue n’efl peinte dans l’œîl , félon fes dimenfiont exaftes , que lorfque fa furface préfento une perpendiculaire fur l’axe optique ou ra on principal.

Ainfi le bâton A,^^. 3, qui, vu par une de fes extrêmir/s , s’oftriroit à notre organe dans la diretlion d’un rayon vifuel , n’y peindroit qu’un point a.

Si le même bâton lui étoit préfenté obliquement comme en fl , C , l’œil alors ne pourroit juger de fa grandeur totale, quoiqu’il lui fût bien vifible de tous les points de fon étendue, parce qu’il le verroit fous un angle trop petit pour la juger en entier.

Pour que ce bâton D E ïnt vu dans fa dimenfion précife d, e , il faudroit qu’il nous fût pré-P E R

fente dans une fituation parallèle à notreœîl ,01» plutôt perpendiculaire au rayon principal F , G. LOI VI.

Les objets égaux nous femblen^ moindres 3 mefure qu’ils font éloignés de noire œil, parce que les rayons lumineux y parviennent fous des angles plus petits.

Les rayons qui nous font voir en « , & , le bâton A B , planche Il,fig. i , forment un angle proportionné à fa diftance-fi le même bâton eft fituéen C, il paroît fous l’ouverture d’anglr c, J, dans l’œil ; s’il eft placé en E, il paroî ra fou» l’angle e , f ; s’il eft en G , il ne donnera que la baie g-, /i, & :c.

Donc les objets de même grandeur placés de diftance en diflance , & parallèlement entr’eux jufqu’à un éloigneraent infini, fe terminent par un point fur notre organe , jufqu’à ce qu’il ceffe de les appercevoir. Cette diminution apparente n’empêche pas que nous ne jugions les objets tel» qu’ils font réellement : la preuve en efl , que l’homme qui ignore l’effet d’optique dont nou» parlons , eft étonné de cette diminution de» corps , quand elle lui eft démontrée. LOI VIT.

Le centre de l’objet lumineux portant à l’œil des rayons direds, frappe cet organe d’une manière d’autant plus vive ; car c’eft-là oii rcfide le rayon principal E , fig. 1 , planche II. Tout ce qui en eft près s’apperi^oit bien ; tout ce qui en eft éloigné fe voit mal , paroît confus, ou ne fe voit pas du teut.

De cette loi , il réfulte que l’œil embraffe beaucoup de parties d’un objet éloigne à une certaine diftance de la prunelle, comme nous l’avons vu dans toutes les figures de la planche première , & : par la figure i delà planche deux, & qu’au contraire , tous les rayons luniinei.x d’un objet troj près , ne peuvent en rer dans la prunelle. Voye-^ la dei.xiéme figure de la planche II. les rayons partant des po’nts AB, ne peuvent pénétrer jufqu’au cryftallin , & par conféqaent ne peuvent entrer dans l’oeil , les rayons venant des points C, D, qui n’occupent cependantquela moitié de l’objet , ne peuvent être vus que très-confullmeni ena,è, parce qu’ils s’éloignent trop du rayon principal. Au lieu que le même objet A A placé en F , fe voit tout entier & très-bien, parce que les rayons cd, qui touchent la rétine fe rapprochent de ce rayon principal E. A T

FLICATJOH

des Loix de la vifion à la perfpe3ive pratique.

C’eft fur les loix d’optiqije que nous venons
PER PER 725

d’expofer , que fe fonde l’art de préfenter les objets en peri’peai’e fur une fi/perficie platte. Notre ame ell émue de la reprél’eniation de la nature, quand elle efl conforme à la manière dont les objets fe peigi-jnc fur le fens de la vue. Ainfi nous allons voir que les priiftipes de la perlf-eiîive , fuivent les ioix de la viflon. En quelque pofuion que fe trouve le deflîn ou l’ouvrage de peinture , il doit être ^nfidéré comme parallèle à l’œil de celui qui le regarde. La ligne qui le termine par en bas eft de niveau & fe nomme la ligne de terre G , H , planche IL fi§-"i- ’^' ’s tableau efl : circulaire , il faut fuppofer une ligne droite à fa partie inférieure , pour les opérations pcrfpeflives. Il feroit néceffaitTs auflî d’y fuppofer des lignes d’à plomh fur les côtés , également utiles pour la perfpeûive. Ainfi. le chafTis perfpeflif eft cenfé fe terminer de toute part en ligne droite , quelle que foit la forme du tableau.

Cela pofé , il faut convenir ds la hauteur de l’œil du regardant, pour la fixer fur le tableau par une ligne qui eft perpendiculaire au rayon principal , ( Loi Fil) , cette ligne ( en perfpectlve ) ie nomm.t ligne horlfontale. Sa hauteur efl celle où le regardant e£t cenfe arrêter fa vue ; foit que l’horifon réel fe voye dans le tableau , foit que la fcène fe paffc dans un lîeu renfermé ; car la ligne horifontale eft ainfi appellée , parce que la vue de l’homme efl : arrêtée par Thorilbn , lorfqu’il fixe le terme d’un efpace de terre .unie. Sl efl : placé fur une hauteur, l’horifon eft haut p3ur fes regards, Se lui laiff^^ un efpace très-confidérable proportionné à fon dJgré d’élévation. S’il eftafTisou defcendu dans une partie de terrein enfoncé ; alors , ou il n’appercevra qu’un léger intervalle entre lui & l’horifon , ou même îlpeurr.e plus rien voir du terrein. L’horifon, dans ce dernier cas, efb pour lui au-deffous de la terre , parce qu’il eft toujours au niveau de fon œi !.

La hauteur de la ligne horifontale fe tracera à volonté , fi l’ouvrage eft fufceptible d’être placé en différens lieux & à différentes hauteurs, comme, par exemple, un tableau de cabinet. Mais fi l’ouvrage ell immuable, ou il touche la terre , ou il en eft éloigné & : peut être placé au deffus de Tœil du fpeèlateur. Dans le premier cas, la ligne horifontale doit être tracée à cinq pieds environ, hauteur commune de la vue ; elle le fera plus bas à mefure que l’ouvrage fera plus élevé. Cependant on ne fuit ce principe à la rigueur que pour les genres de peinture fufceptibles d’illufion , comme le feroit de l’architecture , de la boiferie, une croifée feinte, & :c. Mais dans les tableaux d’hiftoire , dont le but eft d’inft"uire, de toucher, & qui ne peuvent pas tromper, on doit cho’fir pour la ligne horifontale, la hauteur la plus convenable au fujet, fans s’occuper de celle tju’auroitprefcrit leprin-P E R

cipe , s’il eût fallu fe déterminer par le lieu que l’ouvrage doit occuper.

Quelle que foit la hauteur a loptce pourlalirns horifontale , elle doit toujours fe tracer parallèlement à la ligne de terre A , B , pi. ll.fig, j. La ligne horifontale comprend toute la largeur du tableau , & la vue doit , ians être obligée de changer de fituation, en parcourir toute l’étendue. En TembraiTant d’un coup d’œil , le rayon principal a a , fig. i . planche I , Sz E y fig. ^. pi. II. fe termine fur un point de cettjS Isgne. Or ce point fe nomme en.perfpeftive le point de vue , ou moins ordinairement le point principal. Jean Covsiv. C fig. 3. pi. II. Comme les tableaux peuvent êire regardés de différens côtés ,1e peintre peut placier le point de vue à tous les endroits de la ligne horiibnrale. Mais fi fon ouvrage doit être vu plus particulièrement d’un feul coté , il aura égard à cette circonftance pour ne mettre le point de vue que dans un endroit qui fe rapporte au regard du fpeflateur.

Ls point de vue fe met rarement hors du tableau, à moins que ce tableau ne foit très-étroit* Dans ce cas , la ligne horifontale pouvant fe prolonger hors du tableau à un tel degré qu’elle ne puiffe former qu’un angle étroit que l’œil embraffera facilement, (F.fij. i.pl.II.), le pninc de vue pourra fe placer fur la partie de cette prolongation de la ligne horifontale , & cette partie qui fera occulte, l^raeenfée cachée par quelque» corps pour l’œil du regardant qui, fans lui , auroit pu l’embraffer aifcment. Par la raifon in- ■ verfe , on fent qu’il feroit déraifbnnabie de placer le point de vue hors d’un tableau d’une grande largeur. Nous v.errons que toutes les lignes àa tableau qui font parallèles au rayon principal tendent au point devue, Ainfi les parties fuyantes des objets fuivent cette direélion. Mais quelle règle nous apprend à fixer leur profondeur refpetlive ■ ? c’eft celle du point de diftance. Le point de diftance fe met ordinairement fur la ligne horifontale : fa place eft déterminée par la diftance réelle oufuppoféedu regardant, au tableau. Le choix de cette diftance demande une grande attention de la part de l’artifte ; car s’il la fuppofe trop courte, les objets de fon tableau montreront une grande fuperfîcie, & fi l’ouvrage eft placé au -deffus de la hauteur de l’homme , ils fembleront tomber furie regardan*. Les loix de l’optique indiquent quelle doit être cette diftance. {Loi Vll.pl. II- fig- x. ) L’œil, comme nous l’ayons démontré, ne peut embtaffer un objet étendu lorfqu’il en eft trop près. Pour jouir d’un enferable , il ne faut pas qu’iî forme avec la prunelle la bafe d’un angle plus grand gué de 45 dégrés. Mais fi l’on veut que la vue faiiiffe l’ouvrage avec aiîànce , on peut encore réduire cet angle à quarante , trente dégrés, ou moins encore. Or comme de tels angles ont 72<î P E R

en longueur deux fois ou deux fois & dem ! la largeur de leur baie , il efl ; néceffaire que le peintre éloigne le point ds dlflance du point de vue , d’une fois & aeraie ou deux fois de la plus grande étendue du tableau , foit qu’elle le trouve dans la hauteur , ou que cette plus grande étendue foit dans fa largeur.

Les lignes qui tendent au/ ;omr de vue Ce nomment rayons vifitels e,f, pi. Il.fig. 3. Leur ufage ell de déterminer perlpeftivement les hauteurs & les largeurs.

Les lignes qu ?on tire au point de dijîance s’appellent diagonales g. A, pL. 11. fg. 3. & iervent à déterminer la profondeur apparente des plans Se des Jblides. Nous difons apparente, car les grand’Curs réelles des objets n’exiftent jamais dans un tableau que pour les faces qui font parallèles à l’œil , foit qu’elles le foient aufli avec la ligne de terre , foit qu’elles lui foient perpendiculaires.

Après avoir expofé les moyens employés dans la perfpeflive , nous allons en faire voir l’ufage dont le rélultat eft l’cft’et perfpeftif des plans 6c des folides de toutes les formes & dans toutes les fituations. Notre deflein efl de nous borner aux feules opérations abfolument néceffaires à prouver nos principes,

S E RFAT J O il.

Avant que de mettre en perfpedîve l’objet qui doit entrer dans le tableau, le peintre en doit bien arrêter toutes les dimenHons. ARTICLE PREMIER.

Des P ï a n s ;

Mettre en per/pecïive un quarré. L» lîgne horitontaje ayant été choilïe en A , B ^pi. u.fig. 3. le point de vue en C, & le point de diftance en D. on veut avoir la perfpeiSive du quarré géométral <j , h, c , d ■> lequel efl tracé fous la ligne de terre. Des points a , b , tirez les rayons vifuels e ,/", qui donneront perfpedtivement les parallèles a , ç , 8c i> ,d- Pour déterminer la profondeur que ce plan en perl’peélive doit avoir , eu égard à la diflance ; du point /> ( oppoféau point de diflance ) , tirez à ce dernier point D une diagonale g, & vous aurez fur le rayon e une feâion A, qui donnera la profondeur apparente du quarré iŒ, l> , c , d. De cette feftion h , tirez une parallèle à la ligne de terre , & vous aurez tout le quarré eii perfpeélive, }jfervez que fi le point de dijîance au lieu d’être en D , Ce trouve en E , c’eft-à-dice , plus • éloigné du point de vue, alors la leftion A fe tFO.uvçr^en i ,çe(jui diminuera ^’aut ?nt Ipprp-P E R

fondeur perfpeftïre , fuivant ce que Housavinj dit fur l’effet du point de diftarxe. Il efl encore à remarquer qu’ayant voulu faire un quarré équilateral , il étoit fuperflu do delliner le géométral a , i> , c , d , 8c que la feule longueur rt ;, à , donnée fur la ligne de terre, eAcfuffi pour rendre 1* quarré perfpeélif par les deux rayons vifuels , Se par la diagonale prife d«  point b en D ou en E.

A R T I c t

I I.

Mettre un parallelogramt enperfpecïtve. Le géométral a , ô , c , d , pi. III. fig. i. parallelograme étant donné pour mettre en perfpeclive ; de deux points a , t , qui touchent à la ligne de terre, tirez les rayons vifuels au point A , afin de déterminer les faces fuyantes ,-enluite prenez la profondeur réelle a, b, 8c la porteï fur la ligne de terre en f, & de ce point tirez la diagonale au point de diflance B, ce qui déterminera la profondeur perfpeélive du plan propole. Si cependant le géométral devoir être placé fur le coin du tableau en C , vous ne pourriez vous donner le point e , fur la ligne de terre -, en ce cas vous marqueriez la hauteur en dedans du parallelograme de c , en /, & tirant de ce point /", vous auriez la feâion à la même hauteur que en ( , ainfi qu’il fe voit dans la figure. A R T I Cf I. E III.

Mettre en per/peûive un plan qui doit être éloigtié de la ligne de terre dam le tableau. Le parallellograme a yl>,c , d, pi. III. fig. 2, ^ devant être éloigné du tableau comme de e à a, de/à 3 , élevez des deux pointsfl,ô, deux perpendiculaires jufqu’à la ligne de terre, & de leur rencontre ef, tirez les rayons au point de vue D, ce qui donnera la perfpeélive du plan propofé, Enfuite portez en «■ la diflance/"^, ea, & de ce point ^, ayant tiré une diagonale, vous avez une feétionfurle rayon vifuelî,qui déter-f jnine la diflance perfpeftive du plan au bord du tableau. Pour avoir la profondeur de ce plan , du point g, marquez en h fa hauteur l> , d , & de ce point A, tirez une diagonale au point de diflance ^ ,8c la. feflion de cette ligne fur le rayon i , vous donnera la profondeur perfpeftive du plan. Nota. Les méthodes précédentes fuffifent pour mettre en perfpeélive tous les plans réguliers parallèles à Ja ligne de terre.

-.AETicr,ç IV.

Mettre un cercl^ en perfpeSlve.

Encre toutes Içs méthodes propofééi pour trji" ?

/
PEI PER 727

Cèr fégiilierement en peripeclive un plan cîrcu-Jairc , nou.n’en avons pas trouvé qui foit préférable à celle de Seriid , rapportée par le P. Du Breuil.

Faites un demi-cercle A B C , />/. 111. fig. 3. à l’endroit où vous voule/, tracer le cercle lur le fcurdda rableau. Après a ’oir élevé une ligne C au point milieu , divifei les deux quarts de cercle A B en parties égales 0^0,0, &c i de ces points, élevez des per-endici,Iaires à la ligne de terre ; nvezàei points qu’elles vous donneront, & des deux extrémités du denii-ce’cle , des rayons vifueh. De l’angle du premier rayon D, tirez la diagonale au point de dilVance , Se vous aurez la feSion E , qui vous donnera un quarré perfpeélif , ainfi que nous l’avons montré dan^ la première opération. De toutes les leftions que fera la diagonale fur les rayons vifuels donnés par les perpendicula res o o o ^Hzc. tirez des parallèles à la ligne de terre , & : des feélions de ces parallèles lur les rayons viluels , vous aurez des points avec lefquels vous formerez très-ailëmenc un cercle perlpedif Se régulier. Autre Méthode.

Lorfqu’avec la mfthode précédente, on aura appris à delTiner régulièrement des cercles per^ psclifs , on pourra employer la méhodc commune qui fiiffira pour une perlbnne déjà exercée. Elle efl plus courte.

Faites un quarré géometral A B ,fig. 4. pi. III. divifez-le régulièrement par des diagonales , & de leur centre formez le cercle dont le quarré vous donnera le diamètre demandé ; des feéiions ab c d que fera le cercle fur les diagonales , élerez deux perpendiculaires. Enfuite tirez des rayons vifuels des points que ces deux perpendiculaires donneront fur la ligne de terre. Tirez auffi des rayons vifuels des extrémités du quarré & de fon milieu. Tirez une diagonale au point de diftance , Se une autre diagonale de l’angle e à l’angle /", que formera le quarré perfpedif , & des feftionsde ces diagonales avec les rayons vifuels , vous aurez ^es points avec lefquels vous pourrez tracer le cercle psrfpedif. Nota. 1°. Si le cercle, dans le tableau, doit être éloigné du premier plan , on commence par donner au quarré, le degré d’enfoncement defiré ainfi qu’n a évé montré par la troifieme opération. y oyez pi. III fig. X.

". L’opération de cercle que nous venons de démontrer , pourra ferviraux autres formes circulaires , telles que celles qui font ellyptiques , avec cette différence qu’il faudra tracer i’ellypfe dans un parallelograme qui donnera les diamètres demandés , & qu’il ièra placé dans le fens ^’qu’on aura defiré.

P E R

Article V.

•^27

Mettre en perfpealve Us plans irréguliers. Avant que d’indiquer la méthode propre àcette opération , il eft bon de refLmer ce que nous avons dit jufqu’ici relativement aux principes qui donnent les grandeurs perfpeéiives des plans. Ils fe réduilént à établir les moyens de donner leur efpace en largeur parallèlement à la ligne de terre , & leur efpace en profondeur ob enfoncement dans le tableau ; la première fe donne pat les rayons vifuels , & celle-ci nar les feélions que font i’ur ces rayons les lignes tendantes au point de dilîance. Ces deux fortes de lignes partent des mêmes points du géometial qui donnent fouvent divers points fur la ligne de terre , dont les uns tendent au point de vue , & les auires au point de diftance. four rendre cela facile dans la pratique, prc-. pofons les trois points originaux a , 3 , c .^ pL.lF» fig. l.à placer en perfpedive. Vous élevez perpendiculairement fur la ligne de terre les lignes d , e , qui font deftinéesà donner des points qui doivent tendre aux rayons vifuels. Enfuite, avec le compas , vous prenez la diftance e j c, qui eft celle du point e à la ligne de terre 5 or cette diflanceeft la profondeur qu’on veut avoir en pcrf"peéiive dans le tableau. Vous la portez donc de e en g. Enfuite tirant du poinr^au point de diftance , la fedion h donne l’enfoncrment perfpeélif du point c, & le rayon vifueltirédu point e, vous a donné la place perfpeâive du même point relativement aux deux autres points «, k , misaulli en perlpective aux points i , k. Ces principes pofes & bien connus, ayant à mettre en perfpeflive le géometral irrégulier A , pi. IV. fig. 2. élevez (pour les efpa ;es de largeur ) les perpendiculaires partant de chaque point du plan géometral, jufqu’àla ligne déterre. Cespointsvenant defdites perpendiculaires, tendront par des rayons au point de vue. Puis ( pour les diftances en profondeur dans le tableau ) tirei une perpendiculaire a du point h oppofé au point de diftance B, fur cette perpendiculaire , marquez les diftances géometrales que vous avez à donner de tous les points du plan , à la ligne de terre ou bord du tableau a, b,c,d, placez ces mêmes mefures fur la ligne de terre en t , 2 , 3 , 4, puis de ces points, tirez des lignes au point de diftance jufqu’au rayon k venant de la perpendiculaire a , ^ ; enfuite de ces diftances , coupez les rayons viluels par des parallèles à la ligne de terre, & où le rayon Tifaeiy’partant du point h , rencontrera la parallèle de diftance 4 venant du même point k ; ce fera la place perfpeétlve de ce point A, & ainfi de tous les autres points du plan géometral irrégulier propoljé à mettre en perfpeftiye, ..

728

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Nota, On conçoit que cette méthode donnera la perfpedive de tous les plans tant réguliers qu’irréguliers.

Remarque.

■ Le plan peifpeâiffe trouve dans le tableaudu fens contraire à celui qui eft propofé pour le géonietral A. c’eft-à-dire, que le point g en bas dans le géonietral , femble être en haut dans le plan petlpeftif. Cependant il eft dans une égale pofition , relativement à la ligne de terre ; car le point §■ eft, dans le géometral comme dans la perfpedive , le plus éloigné du bord du tableau. Mais fi l’on vouloit que le géometral fdt mis perfpeftivement dans le fens oppofé , il fuffiroit de porter fur la ligne de terre les mefures de la perpendiculaire ! b , a, d’une manière contraire à ce qui a été fait , & de mettre le point a en I , le point lien a, & ainfi des autres. ARTicri VI.

Mettre en perfpecîlve un plan vu par Vangle. Du point accidentai.

Nous avons vu , dans l’article I , que ♦outes les parallèle ! perpendiculaires à la ligne de terre étant en perl’peftive , dévoient tendre au point de vue. Nous avons vu aufli que toutes les lignes qui fe prélenroient parallèlement à l’œil du regardant, le faifoient parallèles à la ligne de terre. Mais lorfqu’un objet le préfente obliquement dans le tableau , aucune de fes faces n’eft parallèle à la ligne de terre, ni rue peut tendre au point do vue , comme nous l’avons vu dans a. fig. 2. pi- If^. Ces plans vus obliquenent, fe peuvent mettre en perfpeiSive fuivant la méthode indiquée par cette figure. Cependant fi l’on avoir plufieurs rayons à réunir en un même point ; ce qui arriveroit , fi l’objet à mettre en perfpedive étoit orné de moulures , on feroit forcé de le trouver, & il feroit autre que le point de vue & le point de diftance : & où toutes ces moulures devroient fe réunir, ce point fe nommeroit ïe point accidentai : il faudroit le trouver par le plan de l’objet ; c’eft ce que nous allons démontrer dans cet article par ia. Jîg. 3. pi. IV, avant que de pafler à l’élévation des corps iblides.

Après avoir mis en perfpedive le quarré A vu par l’angle , fuivant la méthode démontrée dans ^fig. !• fi vous defirez trouver les points 4iccidentàux , prolongez les lignes a, h Se ad, iufqu’à la ligne horifontale, & où ces lignes y feront des fefHons B , C , elles vous donneront àes points accidentaux.

Vous remarquerez que ïe point accidentai ne fe place dans l’horiibn que dans le cas où l’objet pft pofé de niveau au plan de terre ou rerrein du taîjieau. Car ce terrein Sf tous les plans qui font P E R

de niveau, tendent à l’horifon qui lui-même fait le niveau du rayon principal. Vcyes Loi V. & Vil. Mais fi le pkn à mettre en perfpeâive étoit’ incliné de manière à ne pasfuivre le niveau du tefein , alors le point acci’ dental feroit ou dans le champ du tableau , ou hors du tableau , dans le lieuoù tendroit une ligne partant d’une des faces vifibles de la/cénograpkie , ou plan de l’objet mis en perfpective. Cette ligne, foit au-defT"us,foit au-defîbu-» delà ligne horiibnrale, feroit fixée fur une perpendiculaire prifc dans l’hoiizon, d’après le plan de l’objet fur le teriein ; ainfi fuppofez le quarré perfpeélif 2._^o’. ^. élevé du terrein , & déclinant de l’horizon , comme de ^ en a , le point accidentai de la face c d fe trouveroit en e , fiir une ligne perpendiculaire cleée au point h qui feroit ïe point accidentai du plan fur l’horizon. A^ofa. Quelques auteurs ont appelle ces points aériens , quand ils fe trouvent au-deffus dp 1 horizon , & terreflres quand ils font au-dcflbus, Articib VII.

Des Solives.

La petfpccJive d’un folide ejl une figure plane compofie des perfpeâives de chacune des faces du folide que Vœil peut voir à la fois. Leçon» d’Opt. de La Caiiie. Rien n’eft plus exaft que cette définition du fujet qui va nous occuper ; carun objet polygone , piramidal, fphériqueou autre , mis fur un tableau ou deffin en perfpective , n’eft autre chofe qu’une figure abfolument plane, qui raffemble toutes les faces qui font vifibles toutes enfemble dans la nature , ou oljet original. A’inCile folide , ea perfpeâivc,- diffère en cela du plan auiri en perfpedive , que celui-ci , quoique raccourci , fe voit en fon entier, au lieu queïe folide ne peut préfenter à l’œil qu’une partie des faces de fon original. D’où fuit ce corollaire de l’auteur que nous venons de citer. La perfpeâlive d’un polygone ne peut être femblable à fon original , à moins que le plan de ce polygone ne fait parallèle , ( pour l’œil du regardant . ) au plan du tableau.

L’opération fui vante va prouver tous ces principes.

Ayant à placer fur le bord du tableau un a/iî dont le plan aura deux pieds quartés , & la hauteur un pied ; marquez fur la ligne de terre la mefure donnée i , ij aulieu oil vous roulez pla^ cer yone folide , îk formez votre plan perfpectif fur les méthodes données , y^rr. I, Plan IL fig. 5. Enfuite du point b, planche f. fig- i. élevez une perpendiculaire à laquelle vous donnerez un pied de hauteur e. De ce point e , tirez le rayon vifuel : faites-en autant furie perpendiculaire

</> & des point» a &. ç du plan, ayant
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fïsvé des perpendiculaires ; oA elles fencoflt^eront les rayons vifuels partant des points e e , ce fera la hauteur perfpedive des quatre angles des quarrés. Si de ces angles on tire des parallèles fur les faces parallèles à la ligne de terre , & des lignes au point de vue pour les faces perpendiculaires à la ligne de terre , vous aurez l’élévation peifpective d’un corps folide demandée. On fentque cette opération fuffira pour parvenir à mettre en perfpe£live toutes les formes de folides dont toutes les faces latérales font égales en hauteur.

On voit, par le réfultat de l’opération, que toutes les faces du cube perfpeâif ne font pas vifibles , & : que l’enfemble de cette figure réellement plane, préfente trois faces, dont deux font fuyantes.

Article VII I.

I^Iever en ^erfpeŒve un folide dont Us hauteurs font différentes.

Pour faire cette opération , il faut établir une échelle d’élévation, Ainfi, lesmefures du tableau étant divifées en pied fur la ligne de terre 1,2, 3 , &c. pi, V. fig, 2. vous élevez arbitrairenientune ligne A , B , perpendiculaire à la ligne de terre, & vous la divifez par les mêmes mefures 1,2, 3,4, j, L’ufage de la première mefurecft pour les largeurs des plans ; celle d’élévation ell pour les hauteurs du cube. Des deux extrémités de cette dernière échelle , portez des rayons fur la ligne horizontale. A cet égard on peut prendre un point arbitraire furl’horilbn : il n’eft pas nécefTaire de tendre les rayons de l’échelle au point de vue ; puifque , à quelqu’endroit de l’horiCon qu’ilsfoient dirigés, l’échelle produira les mêmes mefures.

Votre échelle étant faîte, tracez perfpeftivement le plan du folide que vous voulez former. De chacun de fes angles, élevez des perpendiculaires, & prenant fur l’échelle d’élévation les hauteurs perfpedives des pierres en talus que vous avez à tracer , portez-les par des parallèles ■c, c ^c , c, c ,fit les lignes élevées du plan , & où les parallèles couperont ces lignes, feront Jes hauteurs demandées.

Article IX.

mettre en perfpeSlve un folide vu par Vangle , avec retraites & faillies.

Quoique, nous ne puiffions pas nous abandonner à tous les dérails de la perfpeftive, nous ne "voulons cependant pas obmettre les opérations qui fervent de principes & de bafes à toutes celles qui l’ont du même genre. Nous allons ici expoCer celles qui regardent lei corps faiUi(S & PEU

i^

tetraïtés^’^M un fimple efcalîer à deux marches , vu par l’angle.

Le plan ou l’alTiette des deux marches à mettre en pe’ffpeflive , ayant été ttzcéfig. 3, pi. V. de la manière qui a été expliquée dans Van. Vly fuivantlayîg’. ^. pi. IF’ , je commence par former mon échelle d^élévation B D , placée fur le point B , extrémité du rayon venant de A. point de vue qui a fervi à tracer mon plan en perfpective. Voulant donner à mes marches fix pouces de hauteur , faifant moitié de leur emmarchement dont les mefures qui ont fervi au plan, font marquées fur la ligne de terre, i /j/i^f ou %r pouces , je di vife mon échelle d’élévation en demi, pieds marqués 6 , 12 , & plus fi je voulois faire plus de deux marches. Ces marques de mort échelle feryiront à déterminer les hauteurs perfpeélives des deux marches en cette forte. Pre-mierement, de l’angle ^ du plan perfpeéiif, j’élève une perpendiculaire b, e , qui étant coupés en e par le rayon 6 , A , me donne la hauteur de la première marche. Enfuite du même plan pcrfpeftif, j’élève, pour former la féconde marche j uneautre perpendiculaire ^, (f, qui me donnera en d, la hauteur de la féconde marche parle point que donnerai cet endroit d^ la feftion du rayon ii, A. Cette même perpendiculaire coupée en a par le rayon 6 , A, donne en même’ temps audit pointa, la largeur perfpeâive de l’emmarchement de la première marche , & pae conléqrient le bas de lafeconde.Une fois mes deux marches étant profilées perfpeflivement fur l’angle le plus près de la ligne de terre , js tire de» points i> ^ e , a .jd , des lignes indéterminées aux points accidentaux E, F : j’élève de tous les angles du pznf,0 , A , i , k ,1 , des perpendiculaires , ainfi que je l’ai fait pour l’angle de devant. Se j’obtiens par ce moyen des points donnés par les fedlions que font fur ces perpendiculaires les lignes tendantes aux points accidentaux. Or, ces points produiront les angles de retour qui , étant profilés , achèveront 1 apparence perfpedive de l’efcalier propofé. Par cet exemple , on peut juger que cette méthode amènera facilement à tracer perfpeftivement tous les folides avec’faillies & moulures. En ne perdant pas de vue le principe de cetta opération fort fimple , favoir que les largeurs & profondeurs de toutes les moulures qu’on aura si faire doivent être déterminées fur la ligne d» terre ou une autre ligne qui lui foit parallèle , & que toutes les hauteurs foient marquées fur l’echelle d’élîvation dont nous venons d’ctâblu^ l’ufage.

Article X.

Méthode générale. Treillis p’-rfpe£llf. Quoique tous les principes fondainenc^, ;^

?- * .^ i 

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foient réunis dans les figures que nous arons données pour les opérations propofées, il faut cependant avouer ijue les procédés indiqués ne fuffiront pas pour réfoudre toutes les difBtuItés <iue préfcntent les différentes figures à mettre en perfpeélive. C’ell pourquoi nous devons préverir que pour acquérir une facilité de tracer exactement toutej les figures, il faut les étudier dans les auteurs qui ont traité de la perfpeftive pratique , eu mieux encore prendre des méthodes fûres fous un maître habile. Et lorfqu’on aura la connoiflance des diverfes fermes que prennent les objets félon leur plan , leur diftance & le point d’où ils font cenfés être vus, & qu’on aura l’habitude de les tracer , il fera bon , pour «xécuier promprement, de fe faire une méthode générale quî ind’que feulement les hauteurs & largeurs des objets en quelqu’endroit du tableau qu’ils foient fitués. Affuré de ces deux proportions , le peintre habile tracera ces objets avec affei de jufleffe fans multiplier les opérations pour chacun d’eux.

Lorfque les objets d’un tableau font corapli- ■qués , il faut faire un deffin à part de toutes les opéra-lions perfpcaives qu’il exige. Ainfi ayant un papier d’une proportion relative à celle de Votre tableau , faites far le bord inférieur la divifion proportionnelle des parties qui vous repréfenteront les pieds, pouces & lignes qui compofent fa largeur. Faites la même divifion fur 1 un des bords latéraux , pour en marquer la hauteur pioportionnelle, de la même manière à peu-près qu’on l’a fait fur la ligne de terre , & celle d’élévation, pi. V.fig i. & comme vous le montre ici ^ fig- i. pi. VI. De toutes les divifions de la ligne de tei r. marquées r , » , 3 , &c. tirez des rayons au point de vue , coupez- les par une diagonale au point de diftance & partout où fe feront les feftions, faites des parallèles à la ligne de terre , & vous aurez autant de pieds d’enfoncemsnt que vous aurez de pieds de largeur. Si 3e tenein de votre tableau a plus de neuf pieds d’enfoncement , telle qu’eft la mefure du tableau de A en B, il faut du point , tirer une nouvelle diagonale , & recommencer l’opération qui vient d’être faite pour les premiers neuf pieds. On peut augmenter ainfiles dégrés d’enfoncement jufqu’à l’horifon , fi on le veut. Quant au vuide qui fe trouve entre kScg , on le remplit en prenant une des largeurs des pieds q ui fon t fur u ne des parallèles fupérleure ? , comme par exemple furcelle o , i , & portant cette mefure fur la même parallèle qu’il faut prolonger de i vers g, en a, b ,c , , Se àe o en p pour l’autre extrémité du tableau ; vous faites alors paffer de toutes cesmefures des rayons au point de vue , & vous aurez partout des divifions qui établiront complettement le treillis pcrfpeftif. Cet ouvrage une fois exécuté fur loutes les .parciea du terrein à meubler , s’il s’agit d’y pla-P E R

cer un folide de dix pieds de large , dont lafacff la plus enfoncée foit à ûx pieds de la ligne de terre, & à fix pieds du rayon a, A, il faudra opérer comme le montre la jÇg’. i. pi. F/, dans laquelle nous n’avons pas raifemblé tous les carreaux qui doivent compofcr le treillis ou carré perfpeûif , pour ne pas embarraffer la démonftration par des lignes trop multipliées. D’abord , pour déterminer l’enfoncement de voue folide, que vous voulez à fix pieds perfpeâifs : du point de la divifion marqué du n°. 6 ( fur la ligne de terre ) , 51 faut mener une ligne à l’un des points de diflance C, & : vous aurez la feûion b fut la ligne a, A , quî vous donnera l’enfoncement demandé , & de ce point b , tirei une parallèle, vous aurez la bafe de la face poflérieure de votre folide. Pour en déterminer la largeur que vous voulez de dix pieds , il faut compter dix depuis le point 6, ce qui vous amené au n°. j6. De ce point 16 , menez un rayon au point de vue , & oii ce rayon coupera la parallèle 3 en « , ce fera le terme de la largeur Au folide. Quanta l’anglede devant, en fuppofant que le plan de ce folide foit un triangle régulier , dont le point g foit à un pied de la bafe , on le trouvera en opérant de cette forte : du n’. 5 de la divifion fur la ligne de terre , menez un rayon vifuel , & où fa feûioir fur la diagonale a B vous donnera le point ^y vous aurez un pied plus avancé que le pointai Sur ce point tirez une parallèle û, b , e, &c vous aurez , ( en prenant moitié de l’efpace A , ^ , ) le point §■, qui efl l’angle antérieur de votre folide. Ce plan perfpedif étant déterminé, il s’agira de trouver la hauteur qu’on veut êtro de douze pieds ; pour cet effet , du n°. 11 , fur l’échelle de hauteur , menez un rayon au point de vue , & où’ la perpendiculaire indéterminée, élevée fur le point b , coupera ce rayon ii en o, vous aurez la hauteur perfpcftive de la face poftérieure ds votre folide, dont la largeur fera fixée par les points^ , ç :, lefquels font donnés par les perpendiculaires élevées des points a, e , du plan. La hauteur de l’angle antérieur fera fixée par Iff même moyen ^ c’eft-à dire , en élevant lur le point (lionne par la parallèle R, l’.ir le rayon a, A) une perpendiculaire en m, qui étant porté parallèlement à o , ç , vous donnera en n le termff delà hauteur de l’angle.

Si vous voulez placer des figures dans diiFérensendroits de votre quarré ou treillis perfpectif , pour en avoir les hauteurs , du numéro 5 de votre échelle d’élévation a ,^, menez un rayon vifuel, & où les parallèles du plan couperont cette échelle fur la bafe û, A,- vous élèverez des perpendiculaires jufqu’au 5 , A , tjui vous donneront des points àtous les points des plans défirés , comme on le voit par les exemples de Ist même Jzgun 2 , en r , J, & en 5 , r. On peut, en multipliant les échelles de hauteurs

fur la ligne a, i, obtenir les mcfuresde
PER PER 731

«us les autres objers à élever dans le tableau , & les placerfur tous les plans podibles , dans une proportion fort exafte , même les objets qui doivent être placés au-deffus de l’horifon. Nous allons en donner nn exemple par une autre figure, pour ne pas mettre de confulïon dans les lignes 8c les lettres de renvoi.

Noca. J’obferveraî encore une fois que les ■échelles d’élés^ation fe peuvent faire à tous les «ndroitsdu tableau qu’il fera commode à l’artifle de choifir ; & il peut en mener les rayons fur la partie de la ligne horizontale qui lui plaira, ainfi que je i’ai dit Art. VII , parce qu’il en réfiilte tofljours les mêmes hauteurs progreffives. Jepaiïe à la manière de trouver le plan &r la proportion des objets qu’on veut mettre en Tair. Après avoir fait le treillis perfpedif fuivant la méthode qui vient d’être indiquée , & avoir divifé &cotté les bords du deflin ; fî je veux placer un parallelipipede élevé à quatre pieds de terre, ce cube ayant deux pieds & demi de long , fur un pied d’ipaiffeur, ainfi que le montre le plan A, fy- 3- P^- ^l’t fi J2 veux, dis-]e, qu’il foit placé à un pied d’enfoncement dans, le tableau, & à fix pouces du rayon ^,v ; j’en trouveaifément laperfpeftive fur le treillis en <z , ^. Si mon intention eSt telle que je veuille l’objet diftant du plancher comme de c en 5 ; du point J 5 je tire un rayon au point de vue v ; puis ayant mené fur le rayon inférieur ^ v , des parallèles partant des lignes du plan rt , g , je levé fur l’échelle perfpe 6live de hauteurs, des perpendiculaires partant de la faction des parallèles fur le rayon inférieur. A la rencontre de ces perpendiculaires far le rayon lupérieur 5 , v, je tire des parallèles indéfinies A , À , & aux endroits o , o, , j où ces parallèles rencontrent les perpendiculaires élevées fur les points b ,i du plan ,i’ai des points qui me donnent le terme des largeur & profondeur de mon parallelipipede du côté 0,0,0^0, & j’ai le terme de largeur & profondeur du côté .oppofé, en élevant des perpendiculaires qui offrent les points donnés par les mêmes parallcles. Pour attacher ceyci//(/e au plancher avec une corde en fon milieu , il faut , d’angle en angle du plan & de la face fupérieure du parallelipipede, tirer des diagonales. Leurs rencontres donneront les milieux de ces partiei , par lefquels imilieux vous avez une perpendiculaire exacle que vous élevez indéfiniment. Il s’agit maintenant d’avoir le point de fon attache au plancher ; pourl’obtenir , du milieu d’en bas, ou plus fiaiplement du milieu déterminé fur la face fupérieure , menez une parallèle fur le rayon 5 , v. où elle le rencontre , prenez un point. Enfinte tirez du point c qui marque le bord du plancher , un rayon en c, v , &c ayant élsvé fur le point , (venant du milieu en r fur le point j , v , ) une P E R

Î

perpendiculaire jufqu’à la rencontre du rayon c , V , vous menez une parallèle de z^ en j , & à la rencontre de la perpendiculaire du milieu , vous avez le point d’attache de la corde au plancher.

S’il arrivoit que le parallelipipede ou tout iutre /oUde fût incliné au-deffus, ou au-deffous de l’horifon , alors fa déclinaîfon donneroit , par les moyens propofés , /V. 4. pi, ly, des points accid ^ntaux auxquels tendroient toutes les moulures dont i ! feroit fufceptible. On Cent par cet exemple , que le treillis pe-ppeclif donne les moyens prompts de mefurer les objeti en l’air , à quelque profondeur^qu’on les veuille placer dans le tableau.

Son ufage propre, comme nous l’avons dit, aux feules perfonnes inflruites , eil d’une commodité infinie. La tradition nous apprend que le Poujjïti , h Sueur, la Hyrs ., & les autres peintt^s favans en perl’peftive de notre Ecole , n’employoient pas d’autre méthode.

R T I c r E

X I.

Donner au point de diflanct dans le tableau , îs. valeur de tel éloignement qu’on pourra defirer^ Nous avons démontré dans l’expofition des loix d’optique. Loi VII. pi. II. fig. i. que le point de diftaace devoit être éloigné du point da vue de telle forte, que la plus grande dimmfion du tableau formât avec l’œil un angle ds quarante-cinq dégrés au plus. Or, la longueur d’un tel angle ayant à-peu-près un qyarr en fus de fa bafe, on conçoit que le point de diflanccne peut jamais fe trouver dans le tableau avec le point de vus qui y eft le plus fouvent placé. Il fe préfente d’abord un moyen , qui eft de prolonger, ( en allongeant le tableau par une toile , ou quelqu’autre objet, ) la ligne horifontale, autant qu’il peut être nécefiairo pour y- mettre s point de diflance à un éloignement convenable.-Mais ce moyen rencontre des diitîcultés fouvenc infurmontables , furtout pour un grand ouvrage. On l’applanit, enrcduifant l’échelle de la lign*da terre ^ & : ce moyen aura le même réfuhan que l’opération qui éloigneroit en effet le point de diftance en prolongeant l’horifon , comme : nous allons le démontrer.

Cette méthode confifte à prendre une portion de la diftance réelle de l’csiî au tableau , afia qu’elle puiiTe y être conteftue , & qu’elle tier.nalieu du vrai point de diftance. Il faudra obferver , en ufant de ce procédé , de n’employer que des mefures régulières, telles que la moitié, la quart, ou telles a’-itres portions des profondeurs géomitrales des objets , pour trouver enfuits leurs enfoncemens rerfpeél’.f ;. Nous apportons, en exemple !a_/ ?g, i. de Hpl.lV. Soit un tableau ^3 ° >P->1 ’ '^O’î^ i^ bord- inférieur (bit divifé eii Z » ï a i j

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huit parties égales , lefquelles repréfentent autant de pieds ; de chacun de ces pieds marqué’s par des points z,3, 4,î, 6, 7,8, tirez des rayons au point de vue A , fi voire intention eft d’avoir un carrelage enfoncé, parallèlement, dans le tableau , & qui , par-là-, aura autant de profondeur que de largeur , comme ici , de huit pieds. lî faut d’abord déterminer la place d’un -point de diftance emprunté en proportion régulière avec la diftance réelle. Ainfi^ dans cet exemple, ayant fixé le point de diftance réel à dix pieds du point de vue , (i nous le rapprochons de moitié, il pourra ’e marquer dans le tableau en B , toujours fur l’horizon.

Ce point B repréfentatif de la diftance réelle , en pourra tenir lieu de la manière fuivante. Il faut, pour avoir la parallèle h, e, enfoncée de htiit pieds dans le taîjleau , au lieu de prendre le point 8 ’pjur avoir la diagonale au point de diflance, ne prendre que le point 4, qui efl la moitié de la largeur des huit pieds , & (é proportionne à la moitié du rapprochement du point de diftance au point de vue. De ce point 4 , mettant une ligne au point emprunté B , vous aurez june feftion en c , fur le rayon A , o , qui vous donnera un point pour la parallèle A c , marquant l’enfoncement de huit pieds perfpeftifs de la bafe du tableau,

La preuve en eft que, fi de l’angle «, je tire une ligne t / ? , à un point de diftance placé à dix pieds effeftifs du point de vue , j’aurai la feûion au même endroit c , fur la ligne a 8 , par cette diagonale a , l> , l> , que par l’autre diagonale 4 , B,’& que l’es autres feélions produifent les mêmes parallèles comme d, e ,/, g. Dans le cas oà l’on youdroit que le treillis perfpeélif eiit une profondeur plus confidérable , comme , par exemple , de feize pied> , il faudioit du point a , qui donne la largeur de huit pieds , tendre au point emprunté B. Cette diagonale donnera fur le rayon A , o , le point d marquant l’enfoncement perfpeftif de feize pieds. Si on vouloit à ces feize pieds de profondeur perfpedive, ajouterencore huit pieds, ce qui fej-oit vingt-qi.aire depuis labafe du tableau, alors on partiroit de la feftion à , fur le rayon a^ A , pour tirer une ligne au point emprunté B , & l’on auroitla feâion k , qui donneroit le point néce’faire à une parallèle déterminant les vingt-quatre pieds d’enfoncement defiié.

Nous avons montré ci-devant, article IX’. & pi. fL fig. 1- comment on peut remplir de carrelage les efpaces vuides entre les bords du tableau & les rayons a, o , projettes au point de vue. *

J.I faut obferver encore que la : diagonale 4, ’B, partant du milieu 4 du tableau , ne rencontrant que la moitié des rayons vifuels qui font A , 5 , jô.<5> A, 7, ASj 5c que par conféq^uejit , n’y P E R

ayant que quatre feélions , elles ne produïfene les profondeurs que de deux pieds en (feux pieds. On remédie àce défaut , en prenant des demipieds X , X, X , X , d’où on tirera des rayons vîfuels , qui recevront des feflions de la diagonale 4, B , & produiront autant de parallèles, &conféquemment de profondeur que la grande diagonale a , ^ ^ , comme en en peut juger par les fécantes i , i , i , i.

On peut abréger cette opération , & obtenir les mêmes feélions fur les rayons vifuels A ,ao , partant des points numérotés fur la bafe du tableau , en tirant des diagonales d’angle en angle des quarrés perfpeélifs , comme on le voit dans la figure par les diagonales de a en c , de h en d^. & de m en ^ , qui donneront des points d’oil L’on obtiendra des parallèles néceffaires à former le treillis perfpeélif.

Si l’on defiroit une diftance aufli éloignée dti point de vue que celle qui eft prcpofée dans notre exemple , & : que , faute d’efpacé dans le tableau , on ne pilty placer le point de ladiflance emprun’ tée à la moitiéde la diiianceréelle , commeonl’à fait ici en B ; alors on prendroît, toujours fur l’horizon , ^un point comme en C , éloigné du point de vue feulement du quart de la diftance réelle, & Ton y tendroit une ligne partant d’une mefure faifant le quart de la largeur du tableau, comme ici du point 2 , & l’on voit qi :e le point h fe trouve parallèle à c . donné par la ligne a, b b : car le point 2. eft, par rapport au nombre des pieds 8 , en même proportion que les deux pieds ik demi de C en A , Ibntàli diftance de dix pieds à laquelle tend la ligne a , ù à.

Et par la railbn que pour avoir toutes les fections dans la moitié que donne .’inervalc 4, 8,. il a fallu di/i fer les pieds en demi pieds ou fix pouces ; de même , pour avoir toutes les feâions dans le quart que donne l’^interi’alle 1,2, iî faut divifer les deux pieds ou huit parties de trois pouces , alors vous aurez des parallèles pour huit pieds de profondeur , & les réfultats étant les mêmes, les trois diagonales produiront des fuperficies telles qu’elles doivent être , étanîj vues à dix pieds de diftance du tableau. Articih XîI,

Méthodes rtièchani^uer.

Les moyens que noirs venons d’indiquer pouf mettre en perfpeélive les obj.etsqui doivent entrer dans un tableau, font des pratiques mathématiques qui s’étendent à touresles formes, &les expriment avec la plus rigoureufe exactitude, fans avoir befoin de la nature. Mais quelques maîtres ont indiqué des pratiques purement méchaniques ou plutôt machinulcs , par leiquels orL parvient à copier la nature atfez fidclemenr.

Paul Lomazzo enfeigne d&ns Ibn traité de Isj
PER PER 733

^efntrii-e , ufie méthode fort fimple dont îl attrî- ^ve l’invention à Bramante , architecie célèbre. Elle a , depuis , été préfenrée par Dubreuil & d’autres écri’ains fur laperfpeclive. C’eft la méthode de copier la nature fur un voile divifé par carreauTc au travers duquel on voit la partie qu’on aura choifi : cette méihode !e pratique mieux en-Cori » avec un beau verre encadré dans une bordure de bois plate. A l’arrafement de ce cadre, formez des divifions, fur chacune dérqutUes vous fixerez, une très-petite pointe. Attachez des fils à ces pointes, dont les uns étant perpendiculaires & les autres honontiiux , donneront des carreaux conformes aux divifions. Puis ayez un papier deftiné à rc’ceyoii’ votre deiïïn dans les même. ? proportions que celles de votie verre , & fur lequel vous aurez tracé autant de carreaux qui feront auffi proportionnés à ceux du verre. Tout étant ainfi préparé, placez votre verre bien verticalement devant l’objet que vous voulez imiter. Vous vous en éloignerez de manière à voir d’un même coup d’oeil tout ce qui s’.ippercevra dans l’encadrement du verre ; & fixant votre regard fur ur. point principal du tableau original , par le moyen d’un petit anneau fixé fur la table qui portera votre cadre, alîn de le voir toujours de même , comme au travers d’une loupe , vous copierez ce qui fe trouvera fur les carreaux correfpondani de votre papier , dans chacun des carreaux du verre , & il en réfultera les mêmes grandeurs & emplacemens proportionnels & perl’pedifs. On fent bien que cette méthode devient nulle fi l’on ne veut pas fe reftraindre à tout ce que préfeme le naturel.-

Léonard de Vinci, Trattato délia pittura, chap. 322. donne une règle iur la diminution linéale des figures, n Si les figures du fécond plan , » dit-il, font cenfées auili éloignées du premier 7) plan que celles-ci 1° font du regardant , alors » elles paroiffcnt de moitié moins grandes : il en » fera de même de cellesdu troifieme plan , &c » On voit que cette leçon , quelque jufte qu’elle puifle être , ne donne que la mefute -ie hauteurs égales entr’elîes ; mais qu’elle n’établit aucun moyen de profondeur pour leurs plans , ni pour les efpaces intermédiaires, d’cù il fuit qu’elle îi’eft pas d’un fecours bien étendu. Nous avons cependant cru pouvoir placer ici cette règle générale qui feri’ira à juger de la jufteffe des diminutions perfpeéli’-es dans les grands ouvrages. Ce feroit ici l’occation de parler des moyer^s précis qu’offre la chambre obfcure , fi le goût général pour la phyfique expérimentale n’a"oit univerfellemen trépan du laconnoiffance&même l’ufage de cet ingénieux in"ruinent d’optique. Mais, comme il eft dangereux pour une perfonne qui veut perfe-ftionner fes organes & fa raifon par l’exercice du deffin , de produire des ouvrages par un moyen qui ne laifTe rien à faire àrappUcatron ; comme d’ailleurs on n’efl pas à P E R

m

po.rtée d’avoîr une chambre obfcure partout oii la nature offre des objets piquans à faifir ; comme aufli l’on ne peut pas toujours avoir les chaffis propres à la méthode de Bramante , )’indi,queraî ici un moyen fimple, d’un ufage univerfel , & qui a été employé avec le fuccès qui naît de la clarté & d’une jufte combinaifon par un ariifte habile, M. Grillet , qui a confacréfon favoir à l’enfeignement du deffin.

Si l’on veut copier, par exemple , le payfags que prélente la jÇj, 1. pi. Vil. il faut, (après avoir pris la diftance convenable , ) commencer par deffiner exaclement l’arbre A. Se la partie du terrein du premier plan B C. Ces cbjeis une fois bien placé.*, ferviront d’échelle pour routes les autres parties dupayfage.Car, portant une parallèle occulte du point rt de la petite fabrique fituée fur la montagne, jufque furie tfonc de l’arbre A., & de même une autre parallèle àfabafe, vous avez la la hauteur perfpedive de c en d ., Se pour la largeur du même objet , vous iaifléz tomber des àplomb fur la terralTe, & vous avez fa jufte étendue de e en/ ! Vous répétez cette opération mentale pour la petite tour g- , pour le petit pont qui efl : deffous, pour les touffes d’arbres hSzi, & ainfi vous obtenez lesm.efures& proportions relatives à l’arbre & au tertein , de tous les objets de la nature foumis à votre coup d’œij , vus bien en perfpective.

On conçoit que cette méthode fera d’une utilité réelle pour les perfonnes qui ne favent pas la perfpeûive ; mais que celles qui en feront inftrujtes , en uferont avec bien plus d’aifance & de fuccès.

PERSPECTIVE DES PLAFOA’DS^

Akticie phemiek.

Principes de la perfpedlve des Phifonds. En déraontfant les principes furlefquels roulent ]a peripeftive propre au plafond ; il réfultera qu’une colonne ou wxi pilier vu dans le fens ve’- csl , c’eft-à-dire, dont les hauteurs font paralles à la furface du tableau, portera fou plan & fon épaiffcur au point de vue ; mais que les mêmes objets-vus en plafond , conferveronr, au contraise, la grandeur géor»iétrale de leur.5 plans , & que leurs hauteurs tendront au même point de vue.

Les objets qui fe peignent dans les plafonds, font cenfe.’ être vu’, au-deffus du plan du plafond , au travers d’une fi^rface diaphane qui eft fituée au-defTus de notre tête, dans une pofition perpendiculaire ail rayon principal , & par confé- :, quent parallèle à notre œil.

Le peintre ayant choifi le lieu A, pU Vïî^ fig. 3, d’cii fon plafond doit être vu de la manière, la plus a-antageufe, y placera le point de vues en B’, parce que Is regardant étant placé dan* n4

P E R’

cet endroit , & levant la têre pour tourner facilement fes yeux perpendiculairement au-deffus , le ravon principal C , qui agit fur fa prunelle , s’arrêtera en ce point B. du plafond , ce qui y détermine le point de rue.

Ce point une fois pofé , & le regardant étant placé devant l’un des bords du plafond parallèle âfonœil, il faudra tracer la ligne horizontale a a , parallèlement à ce bord 3 5 , appelle ligne de terra dans la perfpeûire ordinaire. Si, maintenant , il a à peindre dans fon plafond une ouverture de croifée telle que C , D , £, F , la largeur en étant donnée fur la ligne de terre , ou plutôt fur le bord du plafond è A , en tire des rayons au point de vue B , lefquels donnent les lignes de hauteurs tendantes audit point de vue B. Se des angles de la croifée E , . F , & C , D , tirant des rayons à l’œil du regardant d : leurs feûions fur les rayous au point de yaek , i ,k, l , détermineront la perfpeftive de la croifée propofée.

Il rélulte de la démonftratîon ci-deffus ; premièrement , que le bord dîi plafond è, 3 , a le même office que la ligne de terre dans la perfpeâive verticale , & qu’il fert à marquer les points de largeur des objetsd’où l’on doit tendre au point de vue , avec cette différence que dans Ja perlpeftire des plafonds , ce font les lignes de hauteurs qui y font tendantes, & que dans l’autre , ce font les plans.

a°. Que la difiance n’eft pas arbitraire ici, comme il arrive dans les perfpeûivesordinaires, mais qu’elle efl : déterminée par l’éloignementde l’œil du regardant au plafond en B , où l’axe optique le rencontre perpendiculairement. °. Que les objets perfpeftifs, dans les plafonds , ont une apparence plus étroite du côté du regardant que du côtéoppofé, ce qui eft conforme au réfultat des perfpedives ordinaires-, puifque les lignes tendantesau point de vue , partant de la ligne de terre , il eft néceflaire qu’elles y foient dans leur écartement réel , & qu’elles fe rapprochent à mefure qu’elles s’en éloignent , & tendent au peint de vue.

°, Enfin , nous voyons que les parties du plan de l’objet qui font repréfenrées ici dans l’original par l’épaiffeur du tableau fous le linteau , depuis l, jufqu’cn n . confervenr leurs largeurs dans la peinture des plafonds, & ne diminuent qu’en raifcn de leur élévation , comme on le voit en Z , m. dans la figiire tracée perfpeâivement en Nous donnons, _^^. i. pi. F7/f. la figure perfpeflive de la croifée C , D , E, F , qui a fervi à établir nos principes , telle que le regardant A doit lavoir au plafond ; car ne pouvant donner notre démonflration que fousune apparence perfpeâive , nous n’avons pu développer la fîjure telle qu’elle naît des principes que nous établil-P E K

Ta ligne b ,1 , eft la partie du plafond quî tient lieu de la ligne de terre.

Celle rt, d, eft l’horizontale ovl fe voirie point de vueE, & toutes ces données font dans des rapports exafls avec les mêmes qui font fur l ?L figure 3. de z planche VIL

A R T I c X

I I.

Trouver furies plafonds les dlmenfions des ohjetî. Nous allons donner l’application des principes que nous venons d’établir , en expofant les méthodes connues pour opérer dans les plafonds. Il doit être dit avant tout , que pour l’intelligence de ces opérations, quelque ficiles qu’elles l’oient , li faut bien le rappeller des moyens propofés dans la perfpedive verticale. Dans cette fup. poûtion, fi l’on a à pe ndre un plafond de neuf pieds de long furfix de large, C, D^ E , ’Pifig. it- pi, VIII. dont uneécielle proportionnée i, 2, 3, &c. après avoir fait des divifions relatives à celles du plafond fur la ligne de terre ; après avoir mis le point de vue, & la ligne horizontale en leurs places convenables , d’une part, à l’étendue du lieu , & à l’endroit d’où il peut être le plus aifément apperçu , & de l’autre part , c’eft-à-dire , par rapport au point de diftance, quar.d il fera placé au même éloignement que celui de i’œil du regardant au plafond -.éloignement que je mets ici de neuf pieds de A en B , fuppofant que la pièce a q’uatorze pieds de haut : après , dis-je , toutes ces opérations préliminaires, fi je veux prendre au pourtour une corniche d’un pied, & au-deffus un focle de deux pieds , je prends fur la ligne du plafond E F , figurant une ligne de terre, un point en 1 , & un autre en 3. Affuréde ces mefures , je projette un rayon vifuel de E en A, & où des rayons tendans au point de difiance B, & partant des points r, : ;, couperont le rayon au point de vue comme en i2, è ; je tire des parallèles à la ligne de terre l> , c & : a, d. Pour le retour, je le trouve fur des rayons vifuels tirés des angles E, C , D , par les lestions qu’y donnent les parallèles c , j, e,/, g, A.

Oifenation. On voit que plus les objets s’approchent du po-nt de vue, moins ils montrent de leur hauteur : c’eft une fuite du réfultat n*. 4 des principes que nous avons pofés dans l’article précédent.

Articik II r.

Mettre en perfpe clive Us mener es d’arckiteSurej dans les plafonds.

Pour donner un exemple des différentes mé ? thodes uCtées pour mettre en perfpeâive les détails

d’ornemens d’architeâure dans les pls-s
PER PER 735

fonds , nous propoferons une corniche très-fimple , telle qu’elle eft géométralement profilée ena,/- ,cj, pi. IX.f.g. i.

Pour l’opération dont il s’agit , fi l’on fuppore , par exemple , que la corniche à peindre en perfpe £live, doive être d’un pied de haut, on porte cette grandeur fur un des angles du plafond dans le deflin qu’il eft ne’ceffaire d’en faire , ainfi que nous l’avons déjà dit.

Avant tout autre procédé, il faut placer le point de vue au lieu qui lui doit être deiliné, comme ici en A , centre du plafond , où l’on voit que les bords B , C , en font à égal éloignement. EnCuite menez un rayon d , h , partant de l’angle du plafond au point de vue. Tirez des points au profil géométral e ,/, c, des lignes tendantes fur le bord du plafond : elles vous y donneront les points g,h , a. De ces points , tirez au point tiediftance deslignes quevousarrêterez au rayon d, A , cette opération donnera les hauteurs de la corniche , qui doivent fe trouver fur le profil perfpeélif que vous avez à former. Pour avoir les largeurs, ou les faillies différentes qui doivent fe defïïner auffi fur ce profil , il faut porter fur une ligne de niveau au bord du plafond C , les mefures defdites faillies en i , k, l , b , Si. pofanc une pointe du compas fur l’angle du plafond d ,a, vous portez par des demi-cercles les mêmes points fur le bord du plafond d,l, m ,n.De ces derniers points , tirez des rayons au point de vue A, & de leur rencontre avec les perpendiculaires venant des points de hauteurs, d, g,k , a , prifes far 3e rayon d’angle , tous formez le profil ptrfpeâif a , q. On trouve le développement de la corniche perfpeéiive telle qu’elle doit être exécutée fur le plafond, en tirant de tous les angles du profil perfpe(Sif que nous venoçs de tracer, des rayons parallèles au bord B , ce qui donne les moulures I , a , 3 ; & : pour avoir les mêmes moulures du côté C , vous élevez des points de fectionsç , r, s ,t ,v :, donnez fur les rayons d’angles, les lignes 4,5,6, èc vous avez exactement le trait de la corniche demandée , vue en plafond. Elle eft de la même largeur dans les quatre côtés, le point de vue étant au centre, ainfi qu’il a été Convenu.

Dans le cas contraire, où, comme dans a figure 1 , même planche , on voit que le point de vue A eft plus éloigné du bord du plafond D que de celui E ; l’opération devient un peu plus longue , en ce qu’il faut former deux profils perfpeitifs , au lieu d’un feul, qui eft fuffifant pour l’exemple précédent. Ces deux profils font néeeflaires, parce que la corniche doit avoir une apparence perfpeûive plus large fiir la partie du piafondla plus éloignée du point de vue, & qu’on ne peut obtenir ces différentes largeuTs que par des profils aufîi différens.

Afin de ne pas multiplier les opérations y noBs P E R

lîf

fuppofons dans cette figure 2 , que le profil géq«  métrai eft le même que celui de la corniche précédente , ce qui donne aiilîi le même profil perfpedlif du côté D, que fur le bord C de la f.gure I.

La différence de l’opération confifte donc à former le fécond profil perfpedtif fur le bord E^ Il doit partir du premier, & on l’obtient , 1°. en tirant, des points a, h , c, donnés fur le rayoft d’angle d^ À , par les lignes venant des hauteuft de la corniche , des parallèles g-, A , au bord E. 1°. En prenant pour les faillies ou largeurs de lar dite corniche , les diftances qui exiftent de» points donnés fur les rayons d’angles a , b ^ aux extrémités des faillies e,/ ; Se en les portant furies parallèle !;^, A , eni, en A, &c. Le fécond profil psrfpeéiii, tel qu’on le voit de m à ^ , étant tracigjpar ces moyens ; des moulures z , k^ du fecçnd profil , élevez des perpendiculaires ; & des points des moulures e, y", du premier profil perfpeftif , tirez des parallèles : de la Rencontre de toutes ces lignes, vous aurez les points n , o, qui vous donneront un profil d’angle , d’o^ menant des lignes 1,2,3, pour le bord E, & celles 4 , j , 6 , pour le bord Û du plafond , vous aurez toutes les moulures demandées. En traçare le profil de l’apparence perfpeâive de la corniche, vous obferverezque du côté de la corniche DD, l’angle ne donne pas une ligne droite, ainfi que dans la ^giire ï . Comme cette ligne d’angle fait voir les formes de la corniche, il faut que les renflemens apparoiflent du côté dg la plus grande largeur , comme en a , n ; & que les gorge j ou cavités fe portent fur l’apparencg la moins large E , comme nous l’avons fait de {I ) à o.

Article IV,

Mettre en perfpeSive fur un plafond un eorfsfcyi lide placé au de-làdefoii cadre.

Nous avons préfentéles moyens de peindre de* objets dans l’intérieur du cadre , ou des bords du plafond ; on fent qu’il eft à préfent néceffaire de donner des exemples pour ceux qui font cenféi porter fur le nud du mur , ou même au de-là du mur.

Si dans l’efpace d’un plafond quarré dont fe volt une partie fous les lignes A, B , C , fig. 3. pi. Vin, lefquelleslignes enformentlesbordsou nud des murs qui fe trouvent en D, E, vous avcx à peindre, d’abord, une corniche qui fera d’un pied quarré dans fa coupe, dont la hauteurfetroavera au nu du mur en Ujb, a l>8z a,b : enfuite des pilaftres d’un pied quarré, couronnés par un membre faifant foffite : entre lefdits pilaftres , vous porrez la hauteur géométrale de la corniche en c,dy pouï l’avoir fur le rayon d’angle/, tendant au point de vue , ainfi que nous l’avons vu dans les figures précédentes. Quant à la faillis 73<f P È R

perfpeftîve de la corniche, elle eft ômîfe dans cette figure 4 , pour ne pas multiplier les lignes dans l’opération ; la hauteur de la corniche ayant ~ été déterminée par la leftion ^, de la ligne de diftance tirée du point d, je porte fur la ligne du plafond ou ligne de terre C, F, la mefurepropofée pour la hauteur des pilaftres, que je fuppoic être de fept pieds, en h. De ce point , j’ai, par une ligne tendante au point de diftance , la hauteur perfpeftive en f, fur le même rayon d’angle c ,f. Des points de feilions o^, f , je tire en tous fens des parallèles aux quatre bords du tableau par les moyens indiqués _^g. I, & ces parallèles déterminent les hauteurs des objets. Quanta leur épaiffeur, je place les plans géojnétraux 0^0, , au-deflbus de la ligne de terre C, F, & je les y fais toucher , fl je veux que la face de ces objets foit d’à-plomb avae le nu du mur E. Je tire alors des angles de ces planso, 0,0, des rayons viluels qui s’arrêtant fur les parallèles ^j A :, A ; , A ; , donnent perfpedivement toutes les faces & épaifleurs vifibîes des objets vus en plafond.

Si on veut que l’objet, (qui eft ici le même pilaftre d’un pied , ) Ibit cenlé vu au-delà du nu du mur , comme dans le plan G , diflant de m , de lalignede terre ; il faut, fur le deflln, placer le géométralà la diftance defirée, &de-là tirer des rayons au point de ’Tie ; & pour fixer le terme des hauteurs, fur une ligne de terre occulte ra , 71 , (tirée de l’endroit d’eu l’on veut que l’objet foit éloigné de la réelle ligne de terre, ) placez la hauteur géométrale defirée, & de ce point tirez la diagonale/i , q, qui coupant le premier rayon vifuel partant du géométral, vous donnera la hauteur perfpcélive de ce corps plus éloigné , en 5 -, car fi vous opériez à cet égard comme on fait dans la perfpedlive verticale, en levant des perpendiculaires des angles du plan G, jufqu’à la ligne réelle du tableau , vous auriez, parce procédé, le plan en P, plus avancé dans l’intérieur du plafond, au lieu d’en être plus éloigné , ainfi qu’il a été demandé. Obfervation générale,

Nous nous femmes contentés, dans les exemples que nous venons de donner , de propofer les opérations fur des formes quarrées, comme étant les plus fimples. On fent que li l’on a des formes circulaires à exécuter , on peut , en opérant , appliquer les moyens que nous avons démontrés ■ àzns les figures 3 & 4 de la planche III. répondant à l’article IV. du Traité de la Perfpedtive verticale ou ordinaire, touchant la manière de divifer les cercles pour les mettre en perfpcfti ve. Perspective des ombres.

Li< :on(our i’me ombre reçut fur une furfaçe , JP E K

n’é/’î anirt chofe qii’une perfpeSlve dont le point lumineux tient lieu de Vœil ^ Le contour de la Juv face éclairée eft V original, & lafurface qui intir. ■iepte l’ombre , eftletabkau, La Caille , Leçons élémentaires d’optique.

Cette définition d’un favant mathématicien , nous exprime comment les formes des ombres font foumifesà des règles de perfpeûive. Avant que d’expofer celles qui renferment les principes fondamentaux de laperfpeâive des ombres, nous dirons un mot de leurdlftérence. Les ombres font produites ou par un corps lumineux tpès-étendu , tels que le fcleil , la lune, ou le feu d’un grand incendie , &c. ou bien paï la lumière d’une lampe, d’un flambeau , &c. Article premier ;

Effet des omhres produites par les grands corps lumineux.

Les grands corps lumineux, à une grande diftance, produifent des ombres parallèles , parce que les rayons de la lumière qu’ils nous tranfmettent , font prefque parallèles. Si le foleil entre par le trou du volet d’une chambre bien ferrnée , il y produit un rayon de vive lumière, i**. Si l’on fe place de telle forte qu’on voye ce rayon dans fon exadle étendue, Yojezpl. I.fig- 3. on le verra égal dans toute fa longueur ; & l’on fçait que fi le rayon combe bien perpendiculairement fur la furface qui recevra fa baie , il fera de même grandeur que le trou qui fert de paflage au rayon, °. Si l’on fe place de manière à voir ce rayon par une de fes extrémités , alors l’extrémité oppofée à l’œil du regardant, femblera diminuer par l’effet delaperfpeâive. C’eftainli que les rayons du foleil échappés d’un nuage , paroiffent être divergens en approchant de la terre , & fe rétrér cir à mefure qu’ils s’en éloignent. D’après ces obfervations , fi l’on oppofe au foleil la planchette A, B ,fig. i. pi. X. on voit que la privation des rayons lumineux produit une ombre égale à la planchette, enrt,<2jZ>,è, de rnaniere que fi le foleil éioir plus bas , elle auroit une ombre prolongée dont les bords fuivroient les deux parallèles à la ligne de terre, commeon le voif par leslignes cccuhe^ c,-C,c, c. 11 en eft de même de l’ombie du mur C, D , qui produit une ombre également parallèle , recevant la lumière de la m^me man :ere qi.e la planchette , & étant vue de mêm^ par le regardant. On obferve en cette figure , que la prcjeftiô^ extrême de l’ombre fuie en a, i, & elle a la même tendance au point de vue que 1 orig’nal en A, parce que ce tt-tme de l’ombre , préfenreà l’œil du regardait une 1 gnequi eu ’^ita-Weie za

plan de la planchette, & doit comme lui donner
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tin raron vifuel, é :ant de même perpendiculaire a la ligns de terre.*

Nous allons démontrer la fi ;ite de ces principes , parl’explica :ion des figures Vivantes. - Dans .fi_fure 2. même pUnche , la planchette eft firuée parallelemen : au bord dj tableau , en £ , F , & : le principe de la lumière au-defllis de l’horizon , efi : placé en G , derrière la planchette, tjui le trouve alors placée entre le corps lumineux & le regardant.

Pour trouver la pro^eftion régulière de l’ombre , il faut d’abord convenir de la hauteur da Ib’eil ou autre corps lumineux , & de Ton emplacement dans le ciel rarrapport au point de vue. Si on leluppore en face du regardant, alors il fera p=rpend cnlaire au point de vue , & : les paralleies données par i’cmHre , luis-ront la mâche des rayons viiuels. Mais , dans l’exemple propofé , la planchette E , F, é :ant parallèle à la ligne de terre , & le principe de lumière -’tan ; en G . il arrive que la tendance de l’ombre çerfpeâive a , « , i , 6 , doit être dirigée vers un point accidentai dans l’horizon , en H , lequel eft toujours perpendiculaire an point lumineux adopté.

Cette figure montre encore que le terme de l’ombre purtée eft fixée par des rayons parrans du foieil , & pafTant fur les angles du corps qui interceptent ialumtereoù ces rayons rencontrent lestendanes au point acciden :al ", ils y font des feâior.s^, ^, qui dérermineiit la longueur de l’ombre parallèlement à la ligne de terre. Lzfijwe 3 réloud la proj’oluion inverle. Nous y avons fuppofé que le foieil étant hors du tableau , (& c’eQ : le cas le plus ordinaire,) éclaire les objets par le devant , & que les ombres pro • duites par lei corps qui s’oppofent à la continuité de la lumière, font pt-ojetîtes vers l’houzon. Dans le ca. propofé , les rayon ; b, b, fe rendront au point O , déterminé arbi-raireraent par le peintre fur l’horizon, tk fixeront les paralleies a, a , b , b , donnée ? par la largeur du fo ! ide I , K. Ce point peut erre un point accidentai ; car il n’eft pas oïjligatoire que les ombres tendent , dans un tableau , au point de vue dererminé. Maintenant, pour obtenir le terme de l’ombre i , b , on defcend d’à-p’omb à ce point accidentai O , une ligne à une ditlance proportionnée à celle qu’on veut donner à la hauteur du principe lum’neu-, Ainfi, vous voulez que la lumière, qui eil derrière le regardant , par confeqaent devant le tableau , foit à la hauteur P , portez le point qui le repréfente en bas en ?.I , & dirigez à ce point M , une tangente aux a-gles du corps intermédiaire z , k, & où fe fera la fection j , fera le terme de l’ombre.

Il peut paroî’.re étonnant , au premier afreft , que les lignes venant d’en bas en M, puiflent remplacer celles qui fembîero’ent devoir partir j^u point lumineux P ; rqais ce moyen pratique ’ fiiaux-Ans. Tçr.’.e 11.

P ER


e" : parfaitement j- fie , & devient indipenfable po ;:r couper un des rayons a, O ; car or. voit de relire que les lignesqui parciroientde P, end.d^ ne pourroient donner aucunes fedions fur les parallèles a, o.

Articze II.

Effet des ombres produites parune petite lumierel Les ombres de la Icmiere artiâcieîle d’une lamre ou d’un flambeau, montrent i ;r.e di&ërence fenûble avec les grands corps lumineux , f :>écialement dans deux cas : i°. l’orfque cette lumière plus petits eft très-voifine du corps oui l’intercepte. 2°. Lorfqu’elle fait, avec ce coros, une ligne parallèle à la ligne de terre. Dans le premier cas , on fent que la lumière d’un flambeau étant vcifine d’un folide , produit une ombre teilemenr divergente, qu’aucunes de celles qui font produites par le foieil ou la lune, ne peuvent lui être comparées. Nous nous difpenierons de prouver cette Terjcé frappante pat une figure.

L’autre cas, non-moins vrai, nous pareil de-< voir être fournis aux yeux par un exemple. Surpofons donc que le flsm’reau A. fijr. 4, pi- X’ , fe trouve fur le même tlin qLe la pianchcte B , Se placé fur une ligne parallèle au bord du tableau, qui fait le mi :ieu perfpeâif de ce fo ;iJe, airfi que l’indique la ligne a ,a, a. Le point d’où psrtiront les pro ;e£lions de^ ombres fera en C, endroit où êic fixé le flambeau furie plancher. Ce choix par : du même rtir.cipa qui fait agir dans les opérations précédentes par rapport au foieil ; car, pournotre vue , i’à-p :cmb du foieil ne pe«t fe juger r .12 fur l’horiztj.n qui, lui-même , eii le point le plus éloigné que puifle appercevoir notre organe. Donc, du poinr C , partant du pied du flambeau qu’on fb^^polë d à-plomb au point éclairant, ayant porté des lignesqui paîTeront parles extrémités du foltce q-ii aura intercepté Ja lumière , vous aurez des ombres divergentes venant en è, d. Le terme de cette ombre fe fixe par des ravor.s by dy partant du point lumineux ou éclairanc : ces rayons touchant les argirs fuperieurs e, e, du folide, feront des lections fur les lignes qt i viennent du point C , & pafîenc par les angles de la ba’e de ce folide. Or ces iedtinns donneront, par les lignes tracées fur îe ; terrein , les formes de l’ombre demandée, Articis III.

lila^ch : des o.niref interceptées, J-ei co-ps folides qui interçepteat la h mîete, pr.îduifent des ombres qui j à leur tour , ’enz interceptées par d’autres corf s. L,ei.r marche alors A a a a %

75^

PE R

eft infiniment fimple : elles fuîvent la forme des objets qui s’oppolen : à leur iinprefïion fur le terrein ; c’eft ce que nous avons cru devoir montrer dans Ja_^j. j de ]a.pL X. ainfi le point éclairant A , donc le plan eft en E, rencontre le bâton B, B , qui porte une ombre fur le terrein depuis B , julqu’en C. Ceite ombre rencontre perpendiculai ement le folide D ; le centre de J’ombre alors fuît toutes leslurfaoes perlpedives parallèlement au profil i , 2., 3 , & ne reparoît qu’à l’endroit a , où finir f ombte du folide. Pour opérer avec fureté à cet égard, il faut agir , par rapport à l’omVre du corps B , B , comme fi elle n’étoit interrompue par aucun obflacle , & la prolonger fur le terrein en C , par les moyens indiqués dans les articles précédens. S’il y a complication de furface , on élèvera des perpend.culaires à chaque endroit où l’ombre B C , rencontrera fur le terrein les plans du €orps interceptant : alors , on fera fur d’avoir la jnarche vraie des ombres interrompues. Obfervation, Dans tout ce qui vient d^être dit fur la perfpeftive des ombres^ nous n’avons fait entrer aucuns des principes qui regardent leurs effets & leurs couleurs particulières, & <]ui par -là font étrangers à la perfpeûive. Telles font les loix de leurs degrés de force, tant par rapport à leur enfoncement dans le tableau , & a leur diflance des corps qui les occs-Ëonnent , que par rapport à leur rencontre ; Ces différentes caufes font infiniment multipliées , & ïi’ont trait qu’à la fcience des effets de la lumière & des ombres ,.communément nommée le clairahjcur.

PERSPECTIVE

DES OBJETS RÉFLÉCSIS.

Cette partie de la perfpeftive eft applicable à tous les corps opaques , foit fluides , foit folides , qui réfléchiflent la lumière des objets. Ainfi , ce que nous allons dire à cet égard, fera commun aux eftétf de la réflexion fur les miroirs & autres corps durs, d’une furface plane, polie, & aux réflexions q^ui fe font fur une. eau claire & tranquille.

Par ce mot de réflexion , on entend que les sayons lumineux, & par conféquent coloriés, qui partent d’un objet, & parojffent fe peindre fur une furface plane , ne s’y abforbent pas entiéttement, mais nous en donnent l’image,.en la renvoyant à nos yeux fous le même rapport qu’elle y eft parvenue..

A a T I. c t E B R E M î E R,.

’Amfi rien n’eft mieux fondé en faîfon que èette loi de Catoptrique ; Ufa^on d’incidsncs ejl ^g<4ài^iuiderefiestmy

P E R

Comm« toute la perfpeftive de téflexion fuf les corps fpéculaires, dérive Ae cette loi immuable , il eft bon , avant tout, d’en donner la démonftration, & d’en expliquer les circonftances néceffaires à notre fujet,

J-a ligne A, B , fij. i.pl. XL repréfente une furface fpéculaire plane. Si l’œil plùcé en C , regarde cette furface , il n’apperçoit le point incident D en E fur ladite furface , que parce que le rayon d’incidence D, E fait, avec la ligne du plan fpéculaire , un angle D , A , égal à celui C , B , que le rayon de, réflejfsion : E ,.C , fait fur le même plan A,B..

Donc , le rayon qui tend à l’œif , nommé ré" flexion, produit un angle égal au rayon que faic tomber l’objet D fur le corps réfléchiflant, & qu’on nomme rayon, d’incidence^.

Article II. Si un objet d’ une certairie éten* due ejl regardé fur une furface réfléchiffante, chaque point de cet objet produit un angle de réflexion égal à C angle de fon point d’incidence.. Si l’objet A , D , fig. z , donne trois points înijcidens fur la furface fpéculaire B , C en rt , ^ , c , ces trois points font réfléchis dans l’œil par trois rayons qui forment, avec la furface B ^ des an^ gles égaux à ceux des rayons incidens qui leur correfpondent : ainfi l’an gl e E fera correfpon dan t à l’angle e ; l’angle F à celui/" ; & celui G à ; l’angle g’. D’où il fuit que de tous les points lumineux de l’objet A, D, qui portent des rayons incidens fur le plan B , C ,. fe réfléchit autant de rayons égaux en angles, ( par rapport au» plan fpéculaire , ) qui tous frappent l’œil qui les re-» garde,. V

Olfervation.

De ce que les points incidens ne tiennent pas le même efpace fur la furface refléchiflante en a^ h,c, que l’original en A , D , il n’en faudroit pas conclure que l’œil les voit plus petits ; car nous jugeons moins la réelle dimenfion des ob^ jets par leur étendue apparente, & par la donnée des angles qu’ils nous portent à l’œil , que par le jugement de comparailbn que produit dans notre ame le méchanifme fecret de la vifion , ainfi qu’il a été démontré dans les loix d’optique I V , V , & VI. L’objet réfléchi nous paroît tel qu’il eft , fila furface qui en reçoit les rayons eft parfaitement plane. «Lefmus de l’angle de réflexion, <^/r La Caille , eft dans un rapport confiant avec » lefiBusdefon angle d’incidence.... Ce rapporC- »■ eft celui de l’égalité : félon toutes les expér » riences, la différence eft infenfible. » Quoique les rayons d’incidence ne pénétrent

lânt,.à.la même âiflanee ^ dans les Qiê)g@5 ^
PER PER 739

tnenfions que leurs originaux , aînfi qu’il efl : cîéontre par l’opération ihivante, qui tend à donner mathématiquement l’apparence des objets refléchis.

La (urface Ipéculaire eft en A , B , figure’^. l’objet original efl de C à D ; l’œil du regardant efî : en E. Si l’on veut avoir l’apparence de l’original , il faut prolonger la ligne F , A , au-delà de la furface fpéculaire. (Cette ligne F , A fe nomme la Cacheté en catoptrique. ) Sur cette ligne prolongée, marquez la hauteur CD enc , d, qui efl : celle de l’original, & vous verrez que les rayons de réflexion a ^ b , qui vont à l’œil y porter l’apparencec , <^, forment desangleségaux aux rayons d’incidence e, y" : vousverrezauflique d’après cette loi, l’incidence effective de l’objet elf réellement contenue dans l’efpaceo’,/ : ^ quoiqu’il nnus apparoiffe fitué Qnc,d, de grandeur égale à C, D,

Cette preuve efl : la féconde du principe donné dans le titte de cet article, & fait labafe des méthodes de mefurer les objets réfléchis fur les furfaces l’péculaires , comme on va le voir dans les exemples que nous allons donner, Ohfervation,

Avant que de pàfler aux opérations connues pour tracer la réflexion des objets dans leurs fituations différentes , nous devons prévenir contre une leçon donnée par Felibien, f^ies des Peintres , tome 3. cinquième Entretien. Cet écrivain, e.Ncellenc d’ailleurs, croit que le peintre doit rnelurer les réflexions^ par le point donné de l’incidence a la réflexion fur la furface fpéculaire , & non en répétant toute l’étendue de la cathète , comme nous venons de le démontrer. Quand ce fyftême ne feroit pas oppofé aux vérités de principes établies par les meilleurs auteurs fur l’optique , l’efFcf delà nature le détruiroit ; puifqu’il n’y a pas d’jreux qui ne voyent dans un miroir bien plan, ou dans une eau bien tranquille, que les objets y font répétés dans leurs diftances & dimenlions perfpeéiives. »Les images qu’on voit » parie moyen des miroirs plans, font toujours » autant au-delà du miroir, que l’objet efl endeçà, &c. Voyez La Caille. Leçons élémentaires d’Optique , N ’. 1 5 3 . » Ainfl , le regardant fitué en A ,fig. 4. pl.XL voit le vafe original B , réfléchi dans la glace (ffièfi/enK, de la même grandeur qu’il paroîtroit s’il étoit réellement ficué en C , comme dans cet exemple qui montre DE éeal à P F. ^

Article III. Donner Vapxiarence d’un objet dans une fitu ition droite & réfléchi dans Veau. No’.is ch ifurons l’eau tranqt.ille pour corps fpéciilaîj-e dans les exemples iuivans, comme ’ celui qui met le plus Ibuvent4e5 artifles dans le P E K

mt

éàs d’ufer des règles de la perfpeiîlîve de réflexion.

Soit A , B , un poteau , fig. i . pi. Xll. formé en efpecc de croix , & fuué dans l’eau. Il faut , pour avoir les largeurs & hauteurs, projetter des lignes de tous les points qui les terminent eit c , d,e,f. Enfuite j au bas du poteau , & à l’endroit où il ell au niveau de l’eau , tirez une parallèle à la ligne de terre , ou bafe du tableau en a,b ,& : pofant la pointe du compas à l’endroit où cette parallèle a , ^ , efl coupée par les lignes perpendiculaires, mefurez les hauteurs de l’objet , pour les rapporter enfuite fur les lignes projette es dans Peau en i ,k,l ■, &c. Et où le feront les ferlions de ces hauteurs , rapportées fur les perpendiculaires, vous aurez les points nécef-* (aires pour tracer l’objet réfléchi dans l’eau. Article IV. Pour avoir l’apparence dt réflexion d’un, corps incliné an bord de L’eau. .3. figure z, même planche, donne un arbrer incliné A. Pour trouver fa réflexion, il faut, vers l’endroit de fon pied qui efl au niveau de l’eau , tirer une parallèle a a, & : pofant l’une des pointes du compas fur une des parties de cette parallèle où touche le pied de l’objet , comme en B ; enfuite , de l’autre pointe , touchez les points de l’arbre qui vous donneront les extrémités propres à le tracer dans l’eau , telles , par exemple , quer le point 3, pour une portion du haut du tronc , & le point J, pour une des extrémités du feuillage. Enfuite former des portions de cercle en prenant le premier point B pour point de centre , & mefurant les angles b ,g , tk a , d, vous les marquez égaux en e &/". Vous répétez cette opération autant que vous le jugez convenable à la perfe£lion de votre fig ;ure rtflccliie , & vous avez ion trait exail tel qu’il vous paroît dans l’eau. ARTicinVl. Méthode pourtracerles réflexions des corps élevés , ou éloignés du bord de Veau. Ce que nous allons iraiquer peut ferv’r à déterminer les termes de la réflexion des objets fuués au-deffus do l’eau , foit fur une montagne , foit fur quelques conflrLÛions. Leurs refltxions dans l’eau , perdent d’autant plus en hauteur , qu’elles naiffent d’objets dont les plans ne font pas apparens ^ & font mafqués par ceax qui les portent.

On en voit un exemple dans la^j^. 3 . pi. Xlï. elle offre une partie de rempart , dans l’.".ng !e 8c au haut duquel efl une guérite. On voit que ce rempart marqué A , efl : conilruit en talus, & qu’ainli , û l’on mefuroit la face a ,b, dans toute fa hauteur, pour la reporter dans l’eau de !a iKcme grandeur , on coriin-.ettroit une faute ccrfidérabîe j car le plan e de la guéri re n’étant pas le même que celui du talu^, i) arri.eroit que la figure rtfl ?chie fercit plus grande que fon prr.pre original. Il faut ; donc trouver le plan jufte 4© 4 a a a a i j

74Ô"

P E R

l’objet quî doit être réflfchi , en laiflant tomber une perpendiculaire ^, £ , fur la diagonale £■- ; point de diftance. Cette mefiirr da plan fe doit prendre au niveau de l’eau , lieu où doit commencer la réflexion , car le pied du bâtiment peut le prolonger jufqu’en/,/,/, & plus bas encore. Il ne faut pas y avoir égard : ainfi c’efî : du pointe, produit par la feâlion que lan la perpendiculaire furia diagonale , qu’il faut me urer les hauteurs de l’édifice au-delà du talus qui doivent fe ri-’fléchir dans l’eau.

Il en efl : de même du petit fanal élevé fur un mafiif de maçonnerie , jig. 4, même planche. On voit qu’ayant pris au niveau de l’eau le plan de ce malfif c , & ayant tracé des lignes occultes 6, c, vous avez une partie de l’etl’on par Je moyen de la perpendiculaire abbaifi’ée du centre du fanal A. C’eft donc du point de cette feclîon que vous meiurez la hauteur du fanal & du maffif.

On obfervera que le maffif donnant-fa réflexion danî l’eau, cache une partie de la réflexion du fanal , dont on ne voit que depuis d jufqu’en e. 11 en feroit de même fi l’ob.et A étoir cievé fur une partie de terre qui pût cacher une partie du corps qu’il porteroit, & qui ne feroit pas afffz éloigné du bord de l’eau pour qu’on s’en apperçût par la réflexion.

Obfervons aulTi que les mêmes lignes parallèles qui tendent au point de vue B , dans l’original , y tendent aiilïï dans ce qui eft réfléchi. Il en feroit de même fi elles tendoient à un point accidentai.

Si notre fujet n’ctoît pas reflreint à la partie de îa perfpeâive utile à Van ., ce feroit ici le lieu d’entrer dans le détail des pe.fpecii-.es curieujes , foit qu’elles tiennent .à la catoptrique , ou bien à la dio^ trique Mais ces i’ciences de |3ur amulément, fortent de notre projet. Lesper-Ibnnes qui voudront s’en inlfruire profondément, courront confulter le P. Dubreuii , ou mieux encore les ouvrages donnés par les PP. Mersenl. ’E & NiCERON , Minimes. Voici en quoi confiftent ces perfpeiflives.

Leur but elTentie ! eif de furprendre en amufant, & enmcntrant les objets difformes fi on les regardefans moyens, &■ qui prennentdes figures régulières , fi on les regarde d’un point de vue donné , ou dans un miroir difpofé de manière à les rapprocher, ou à travers des verres qui ne prennent de certaines repréfentations que ce qui eft néceffaire pour en produire une toute différente.

Sur la première forte de perfpeftive curieufe , nous citerons les peintures qu’on voyoit dans la m.airon habitée par les Minimes de la Place Royale avant leur deftruftion. Voici en quoi elles confiifoient. Sur le mur d’un long corridor bien éclairé, on avoir peint, dans une orcportion P E R

coloffale , un S. Jean écrivant dans l’île de Pathmos. Tous ies traits parallèles à l’horizon , étoient prodigieufement prolongés ; cei ;x qui étoiinc perpendiculaires, ou qui y tendoient, confervoient leurs juftes proportions. Cette incohérence dans toutes les parties qui compofoient cette figure , la rendoit tellement difforme , qu’en fe proriienant dans cet érroit corridor , on ne reconnoiflbit aicunes termes qui appartinfTentà la figure humaine. Polt mieux la déguifer encore , les mafles d’ombres , ou de demiteinte, paroiiToient ê :re , de près, de petites pierres , des parties de payfage , & autres objets répandus fans ordre ni liaifcn. Arrivé à l’extrémité du corridor , on faifoit regarder celui qu’on vouloit. furprendre , à travers un trou pratiqué à cet efret dans la perte qui fermoît cet endroit , & il étoic furpris à^y voir le tableau que nous avons annoncé. Cela fe concevra aifément , fi l’on fe rappelle cette loi d’optique qui répond à Iz figure 3, di la planche première ■ que nous ne voyons de grandeur réelle, que ce qui fe péfente en ligne parMtle avec nos yeux. Il y av-oit dans un autre corridor de la même maifon , une Madeleine qui oflroit la m.êrae fingularité. On difoit que le P, Niceron , auteur du Traité de PcrfpeCtive , avoir fait ces peintures. D’après cela , on conçoit que ces effets peuvent fe varier à l’infini , en les accordant à un point de vue donné. On a imiginé de faire des tableaux fur des planchettes é’.roites, difpofées en angles, & placées les unes à côté des autres, de manière qu’en les regardant parailelemer.t à l’œil , on voir une fig’./re difforme , féparce par des bandes ; mais fi on ies voit en racourci, d’un point donné de maniera à n’appercevoir qu’un des rang : de planches , vous aurez une figure très-reconnoiflable. Ce genre d’amufemenc produit une illufion plus complette , s’il efl donné à l’œil par la réflexion d’un miroir-plan. On le doit placer au-deffui du tableau préparé, qui étant fens deffus-deffous , de^vient encore plus étranger à l’objet qui en eft le rsfultat.

La Catoptrique offre encore des effets trcsamuians pa^ les miroirs cylindriques qui , pofés ai ; milieu d’une carte fur laquelle on a peint des figures fort étranges & méconnoiffables, lui font prendre des formes naturclies, qLand leurs traits épars font préiénté^ à l’œil par l’effet de la réflexion fur un poinr du corps cylindrique qui en rapproche tous les rayons.

Quelques nuages peints fur un ovale par M. A.ATEDÉE Vanloo, & VUS dans un Hiiroir plan, fituéau-deflus , de manière qu’il fait à- peu-près angle droit avec la toile fur laquelle font les nuages , offrent dans le corps fpcculaire le portrait du Roi Louis XVI.

Ce même artilie a montré publiquement un effet àeDiûptrique déjà connu dans lesouvrages

que nous avons cités j mais dont l’application, a
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à été parfaitement heureufe. Il avoit repréfenté en plufieurs figures allégoriques, la réunion des vertus qui conv’.ennent à un (buverain , telles que la prudence , a force, &.C. Ce tableau fortagréablement peint , ne montroit rien qui prévîn : lur ce qui en devoir faire le réfultar. Mais il y a. oit une efpece de lunette longue en face de cet ouvrage , au travers de laquelle on voyoit feulement le portrait reflémblant du Pv.oi Louis XV alors rfgnant.

Le méchanifp.e de cette opération confifte , comme nous l’avons dit, à fe iervir d’un verre à facettes, qui dirigeant diverfement les rayons que lui porte l’objet , n’en rapportent à notre œil «jue les points nécefîairesà former une repréiéntation qui lui eft : étrangère. On voyoit dans la bibliothèque de Sainte Geneviève des effets de Dioptrique de ce genre fort intéreffans, & dont l’exécution n’efl : pas irès-difficile, fi l’on en juge par les livres de Perfpeflive curieufe du P. Du-Jiamel & du P. Niceron.

Perspective propre aux Théâtres.

Lcrfque l’on veut imiter la nature par l’art d-e peindre , fur des champs féparcs les uns des autres , ainfi qu’il fe pratique dans ce qu’on nomme des décorations , on lent qu’il faut uTer de moyens plut compliqués que pour un tableau peint fur une même fuperficie ; car les chaCii offrent des intervalles qu’il faut remplir de manière qu’ils feniblent ne faire qu’un feu ! & même tableau, & ils font pofés à des diflances diverfes qui exigent une méthode propre à les unir tous enfemble. Le choix del’hori/on , celui du point de vue, demandent encore une attention particulière. Nous allons donc indiquer les principes adoptés fur tous ces points , pour la perfpefti ve confldérée relativement aux décorations théâtrales. Cette fcience rencontre des difficultés infurmontables par rapport à l’horizon & au point de vue qu’on doit y mettre ; car les fpeélateurs pour qui les décorations font faites, étant placés à toutes les hauteurs & à toutes les diftances que comportent la falle ; ne jouiflént pas tous fous Je ïe même afpeét , du ff^ftacle que leur préfente le théâtre. Cependant l’artifte ne peut partir que d’un point ; il le prend ordinairement au centre de fon ouvrage, fur un horizon très-bas, comme fi les perfonnes qui font placées au milieu du fond du parterre ou parquet , duffent feules regarder fon ouvrage. C’eft.fur’ce parti ordinairement adopté, que l’on doit compofer les efquiiTesou deiîins qui fervent de modèles aux décorations.

Ces deffins offrent l’enfemble de la décoration projettée-, & ils doivent être faits de manière qu’en les copiant , on ne puiffe rien perdre des objets qui les ccmpofent , & qu’on n’ait rien de fort confidérable à y ajouter. Pour cet effet ;, ij P E R 74f

faut que le peintre connoiire parfaitement la difpofition des canaux ou couliflM, ic toutes les pro^ ptjrtions do fon théâtre, loutce qui regarde la découverte eue peut offrir chaque coulifie, relativement à la diflance qui fe trouve entre elles, & leur plus ou moins de faillie réciproque. Le choix de la diflance doit être encore un. objet de fes réfleiàons. Quoiqu’à cet égard 5e peintre itfe d’une afîez grarde liberté , puifque de l’orcheflre au fond de l’amphithéâtre, la falle eft remplie de fpeftateurs , il ne doit riéanmoins jamais porter le point de diflance au-delà del’eP. pace qui fe trouve du bord de l’avant- fcene , àla partie de l’amphithéâtre qui en eft la plus éloignée. lSI cependant la falle préfentoit très-peu de profondeur, comme celle de Vitruve à Veronns , ou à Paris celle de la rue Feydeau j alors , pour le meilleur effet de fori tableau théâtral , il pourroit fuppofer avec grande difcrétion , que cette diftance eft un peu au-delà do la pro^ fondeur de l’amphithéâtre, fur :out fi Vavant^ fane étoit fort lai ge , & que la jcem ne fût pas divîfje en plufieurs parties, -ainfi qu’on le voie fur le théâtre de Vitruve.

Le choix de l’hori^oh, du poinf de rue, & des autres points , étant une fois arrêté ; il faut, . comme nous l’avons dit , bien connoître la fitua" tion des couliffes ou canaux , pour s’occuper efficacement du projet ; car on ne pourroit pas, f^r une fcene de cinq ou fix couliffes , produire les inventions qu’on pourroit rendre furcellcs qui comme à l’ancienne falle de :- Tuileries, ou à celle :: du château de Verfailles ii ; de Bordeaux , en offrent douze ou quat.rze.

Le defiin étant arrêté d’après lés dimenfions du théâtre pour lequel il faut opérer, il s’agit de trouver deux chofes : i°. quel doit être l’avan’» cément des couliffes fur la fcene ? ■l°^ à quelle hauteur doivent monter les objets, fuivant les diminutions perfpedlives ?

On réloudra la première de ces deux di’Fculfés par le moyen que nous allons expofef dans Hfiga de z pLmche J^Il. elle offre le plan d’un théâtre avec fix canaux ou couliffes de chaque côté. Le point de vue étant en avant en V , à la diftance convenue, & d’aptes les principes que nous avons expofés au commencement de ce’c atticle.

Votre projet cft de montrer un rang de pilîefs à fept pieds de diftance l^un de l’aiitre , lefquels doivent paroître fe fuivre. Vous faites le deffift du plan de votre colonade en a , <i , <2 , &c. puis menant un rayon de a, i , au point de vue V, vous obtenez une feâion fur le dernier chaffisy en b. Du point donné par cette fedlion, vous tirez une tangente au plan de la première colonne marquée fur le chaffis 2 , & cette ligne coupans les autres couliffes i^ ’, 4 , ; , 6 , 7 , donnent des points qui déterminent la faillie de tous le ? çhaffiSi

V42 P E R

On conçoit que pour le côté oppoTé , les fti^fures fe trouvent données par cette opération, fi le projet eft d’y repréfenter la même colonnade donc la ligne de plan foit perpendiculaire au bord de l’avant-fcene.

La féconde difficulté, c’eft-à-dire , celle qui jfconcerne les hauteurs perfpeftives de la décoration , fe réfout par les mêmes principes appliqués fui’ le profil des chaffis , comme on le voit dans la figure de la plane/te XIV. Cette coupe du théâtre elt fur la même échelle que celle du plan de la figure précédente, planche XlII. Suppofons que vous vouliez faire voir un rang de piliers en colonnes , dont celle du premier chaffis doit être de la grandeur a, b. Il faut alors porter cette hauteur derrière le dernier chaffis en A , & à la diflance obligée par le plan a , i , pi- XIl. Sur le haut du nud du fût de ce pilier , prenez un point t , qui efl fa plus grande élévation , d’où vous tirez un rayon au point de vue V , & du point d, donné fur le dernier chaffis 6 , menez une ligne fur le premier au point b , & par les feâions que vous donnera cette ligne fur les chaffis 1,3 ,4,5 ;, vous aurez les hauteurs que doit avoir chaque colonne mife en perfpc(3 :ive relativement à Con éloignement du point de vue.

Les toiles de plafond s’arrêteront fur les points ^^a,a.,a,a.,d car nousfuppofons ici qu’elles portent la corniche, s’il doit y en avoir une. Les détails d’ornemens , moulures, & autres objets réguliers qui feront fur les difFérens chaffis, doivent varier entr’eux par rapport aux profondeurs , à railbn de leurs différentes diftances du même point de vue. On les tracera exadlement, fi, en fuppofant chacun des chaffis dans la couliffe qui lui appartient, on les tend au même point de vue. À cet égard, chaque chaffis doit avoir Ton point de diftance particulier, comme faifant partie d’une autre toile ou tableau. Quant aux parties fuyantes qui fe trouvent au deffous de l’horizon , les lignes de profondeur doivent fe tirer parallèlement au bord inférieur des chaffis ; car on fent que fi on les relevoit , jsomme on le feioit en tout autre cas, pour donner la tendance régulière au point de vue , il arrîveroit queles parties baffeilaifferoienr un vi ide entre le trait donné par la perfpcâive & le plancher réel 4" t.héatre/ ce qui feroit infiniment (Choquant.

Tels font les principes fondamentaux de cet art admirable qui, à l’aide de ladilpofition delà lumière , produit des effets fi agréalîles Sz fi furprenans. Nous n’entreprendrons pas d’entretenir ici le ledteur de toutes les difficultés qui naiflent des variétés qu’exige la diCpcfition des d^ff.’rentes fcènes, comme lorfqu’on offre un ou plufieurs édifices préfïntés obliquement au-devani delà "fçène , ou lorfque le théâtre eft meublé d’objets .étrangers 4 l’ordire des chsflis , ou lorfijue i’ai tifte Peu

âoît travailler pour des théâtres dont les coulîlTeâ ou canaux ne font pas parallèles à l’avant-lcène. Non-feulement ces fortes de leçons fortiroient du projet fimple qae nous nous femmes propofés d exécuter dans ce traité , mais encore nous favoris que ce n’eftque par des études partie. .hères &une pratique confommee, qu’on peut s’acqujtteravec fuccès de ces travaux , qui réunilfent ce que la fcience de perfpeftive a de plus difficile : c’efl dans ce genre que MM. Sarrazim , De Leuze & : SuBRO , montrent de nos jours tant d’intelligence, ce goût & de réfolu :ic,n , en traçant les décorations théâtrales les plus compliquées , de la manière la plusiure& : la plus rapide, & :en n’y oft’rant rien qui ne puifle être regardé avec intérêt des différentes places de la laile, ’■

Envain l’imagination la plus riche , Servan-DONi lui-même , auroit-il fourni au peintre un projet de décoration digne de ^on nom, fi celui-ci ne iait l’adapter à la nature de fon théâtre par les moyens pratiques qu’exigera la dilpofirioa delà falie , celle des canaux , l’ouverture de l’avant-fcène , & la nature même du tableau qu’il aura à mettre en décoration ; quelles règles en effet peuvent diriger celai qui eft chargé de la tracer , pour donner dei formes à ce qui fe découvre fur les coaliifes , par les fpeftateurs qui font fitués dans les loges de côté ? Cependant il faut que la décoration ne foit pas interrompue pour eux , & qu’il y ait entreles travaux des differens chaffis , un accord de perfpeiSive qui fe dérange prelque toujours du parti pris pat l’artifte pout le point de vue commun. Nous donnons une idée de l’inconvénient qui fe préfente à cet égard au peintre chargé d’e ;;écuter une décoratiou théâtrale : planclie Xlll. nous y montrons nue, des loges A & B, lesfpeâateuis découvren ; infiniment davantage de la peinture des ch.sffis placés fur les canaux o, o, o, o, & :c. & que ceux qui voyent la décoration des environs du point de vue commun V , verront beaucoup moins de chacun des chaffis ; ajoutez à ce travail l’inconvénientqui naitde la différence de ces points de vue A , B , V , & vous acrcz l’idée de l’embarras d’un peintre de tableau théâtral, qui n’auroit paî acquis une fcience pratique qui luifervîc à ne rien préfenter d’abfolument déîedlaeux, de quelque cpté que fon ouvrage puifle être regardé, CONCLUSION.

Sans parler des effets récréatifs que nous offre la perfpe.ftive curieufe, ce feroit connaître bien Superficiellement la fcience de perfpedivc en général , que de ne pas fentir combien elle eft noceffaire à l’exaûitude dans toutes ies parie ; de. l’art de peindre, combien elle fournir de moyens à une imagination féconde , & combier : ion én^de

’ gft importante aux llatuaires , aux arehiteftes èi..
PER PER 743

%iir graveurs. Nous allons etfayer de prouver fuccintement ces vérités. Après ce que nous venons de dire fur la perfpeitive théâtrale , il feroit fuperfiii de déduire les raifons qui en feroient fentir la nécelTué pour les décorations ; c’eft le genre de peinture où on peut le moins le palTer de rous les détails de la perfpeiiive, puifqu’on n’y peut travailler d’après la nature , & que l’on imi’ation fcrupuleufe peut feule fuppléer la fcieiice dont nous parlons, dansles tableaux de médiocre étendue.

Néanmoins , comme il n’y a pas de points dans l’ouvrage d’un peintre , qui ne fe vcyent en raccourci , il n’efl guère poffible de rien exécuter avec fentiment ’& exailitude , fi l’on n’eft pas pénétré de la perfpeâive. Nousfommcs éloignés de croire que pour peindre une main ou une tête , on doive en faire le plan & l’élévation géométrales , pour enfuhe mettre ces parties mathématiquement en perfpeâive ; mais nous difons que celui qui l’aura bien étudiée , donnera la place à chaque chofe d’-jne manière plus précife & plus facile. Nous difons encore que l’étude approfondie de cette fcience, fait connoître au peintre tous les moyens que lui peuvent fournir les plans dont il peut alors concevoir la multitude, & par-là, il peut rendre immenfes les plus petits efpaces de la fuperficie qu’il doit remplir, & qu’il doit étendre dans tous les fens, pour tromper délicieufemcnt les yeux.

Dans ces temps heureux pour I’Art , où le peintre n’avoir pour but que celui d’inftruire, de toucher & de furprendre par les reffources que donnent la connoidance de la morale , & celle des fciences accefloires de la peinture ; dans CCS temp^ oil le fuc^ès dépendoit plus d’iine étude profonde Hc d’^ne vive fcnfibilité , que d’une hab tude purement pratique ; dans ce.s temps, dis-je , on femoit le prix de la perfpective pour le peintre, au point de le croireà-peuprès nul, quand il ne poflsdoit pas cette fcience. » Autant vauJroit-il mourir, difoit Lomazzo » danâ un’ de fes founers , que de vouloir defliner fans favoir la perfpedive. »

Tanto potria monr, quel che nonfappl In profpettlva dlfignar niente. , , . Quant au ftatuaire , nous ne voulons pas nous occuper à lui proui’er que , par rapport à l’exécution des bas-reliefs, il doit éire fort inftruit de la perlpeâive." Cette difcuffion feioit fuperflue , puifque l’art de faire des bas-reliefs, comme ont fait les modernes, eft celui de faire des deffins en fculpture. Pour nou.s mx’i nous rangeons à l’opinion de ceux qui n’en vifagentpasles bas-reliefs comme une imitation hiftorique j propre à tranfmettreàla poftérité les adi’ons compliquées par jtne repréfentatioii indioative des obj,etSj coWHis P E R ^41

l’ont faît les anciens ; nous croyons que les efforts que font les fculpteurs pour approfondir leurs Icènes par des plans préfentés perfpe^livement , ibnt inutiles. Cependant les objets qui ferventà ce genre de récit, devant montrer dans les fonds, des forêts, desédifices, desponts, &c. rien n’y fera choquant, comme le font beaucoup de bas-reliefs antiques , lî l’artiile a des notions de la perfpeâive. Mais laiffant de côtécette partie de l’art du ftatuaire, ne doit-il pas être delTinateurî Or, rend-on la nature de relief fur une fuperfîcie platte , fans ufer de perfpective , & l’art de copier la nature ne lùppofe-t’il pasaulli l’art de la regarder . ? Affurémenton Ix verra mal,fi, pour en rendre toutes les furfacesy on ignoré comment Se à quelle difiance il faut que l’œil les confidere, afin de les bien apprécier. En vain alléguera-t-on les fuccès desartifles célèbres qui ont ignoré les plus fimples notions de l’optique : c’eft un prétexte à la pareffe , & une autorité pour l’ignorance qui ne tourne ja-» mais à l’avantage de ceux qui la réclamenr. Quelques connoiffances de perfpeâive détermineront aulli heureufement le ftatuaire fur la grandeur qu’il peut donner à Ion ouvrage , fur les formes qu’il doit offrir d’après les proportions des édifices, & les dillances d’où il doit être vu. Par lamême raifon , les connoiffances qui fe puifenn dans les loix de l’optique & de la perfpeélive y. font indifpenfiibles pour l’architeâe. S’il ne juge pas mathématiquement quel eftet doit pro-duire l’enferuble & les détails de fes conftructions par rapport aux endroits d’où Us peuvent’ être regardes, il s’expofe aux erreur» les plu» groilieies, qjelle quefoit la beauté de fon imagination & toute fa profondeur dans les autres par-ties de l’art de bâtir. At.ffi les artrftes qui n’ignorent pas en quoi confifte la belle architecrure qui doit fatre l’ornement des cités, commencent par b’affurerparun deflin perfpeâif ^ de l’effet d’enfcmble de leurs conceptions ; & c’eft d’après ce deiGn qu’ils fondent l’opinion du public qui doit jouir de l’exécution. Quanr au» coupes , aux façades deffinées géométralement ,. on ne peut les ombrer avec jufteffe , fi l’on n’efl pas familier avec le traité des ombres en perspective ; & c’eft cette étude-là feule qui peut faire’ perdre dans les écoles de delTin d’architeéture ji les routines vicieufes qui font employer des om-^ bres & des reflets fi fou vent contraires à- la mar-che de la nature.-

Quoique l’art de la gravure ne s’employe îs’ plus fouvent qu’à traduire les ou-vrages de pein-ture par des moyens étrangers aux peintresmêmes, celui qui l’exerce ne doit pas moins* s’inftruire dans la perfpeétive , je ne dis pas feu-’ lement pour redreffer les fautes contre cette’ fcience qu’il rencontreroit dans un tableau digned’ailleurs d’être tranfmis à la poftérité par fon’ burin i îaais auffi pour faire fuivr© à toutes fef 744

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tailles les mouvemens des rayons vîfuels , qu ! tendent à la convergence en fuyant vers le fond du tableau. D’ailleurs , un graveur ne peut prétendre à une réelle dillindion , cju’en proportion de fon habileté dans l’art de defiiner la nature. Sous ce point de vue leul , la peripeâive eft une fcience qu’il doit connoîcre comme le ftatuaire & Je peintre.

Mais celui qui croît apprendre la perfpeflive comme une chofe de légère importance , & qui le contentera d’en avoir les premières notions , n’en retirera pas le fruit que nous en avons promis. Il fiutl’etudier fous un maître quîconnoifTe les loix fondamentales de l’optique, par où nous ^vons commencé cet article , & qui les rappelle fans cefluj dans toutes les leçons pratiques qu’il démonn-era , & : que nous n avons pu qu’effleurer. Si l’on manque d’une rcffource auffi importante , des efforts & quelques uns dej ouvrages que nousavors cités , pourront y fuppléçr. (/ !/•tUle de M- RoniiJ.)

PIERRE à 3roy«r. Voyez Porphyre,

PIERRE de liel. Voyez Fiel.

PIERRE GRAVÉE FACTICE. Voici la manipulation ufltre pour faire des pierres gravées factices. On prend de ce blanp qui te trouve chez les épiciers droguifles en gros pains, & qu’ils appellent hLanc d Efpagne ou de Jiouen ; on l’hu-Kiedle avec de l’^au , d< : on le paiirit pour le former en gâteau à-peu-près de la confillance que fe trouve la mie de pain irai ? lorfqu’on la paitrir entre les doigts. On emplit de ce blanc hirme<^é un anneau de fer de deux ou troi ; lignes d’epaiffeur, & du diamètre qui convient à la pierre que l’on veut mouler, Si on pe veut pas faire forger exprès des -anneaux de fer, ceux qui le trouvent tout faits dans les cifeaux , y font irèspropres ; on n’a belbin que de les en détacher avec la lime. On emplit l’anneau de cette pâe , & on l’y preffe avec le doigt ; on met enfui e deffus une couche de tripoli en poudre féche , au moins giiez épaifîe pour fufflre au relief que l’on veut tirer : en fe fert pour cela d’un couteau 3 couleur pareil à ceux des peintres ; on preffe légèrement le tripoli avec le couteau , & : on met deffus , du côté de la gravure , la pierre que Ton veut mouler , fur laquelle on appuie fortement avec le pouce , ou , pour mieux faire encore ,’ avec un morceau de bois tel que le manched’un ouîil.

Il elt effentîel $lors de foulevgr un peu , tout ^efuite, la pierre par un coin, avec la pointe d’une aiguille ençhâlTée dans un petit manche de bois, & après l’avoir laifTée encore un inftant, on la fera fauter entièrement de defflisfon ’ çmpreinte avec la peinte de l’aiguille , ou on jt’gii d^taçher^ en prenait le moitié a^ec les deux , P I E

doigts Sr en le renverfant brufquement. Il faut beaucoup d’adreffe & d’ufage pour bien fairg cette dernière opération. Si la pierre ne refle pas affez longtemps fur le moule après avoir appuyé deff"us, & qu’on vienne à l’en faire fautetf avant que l’humidité de la pâte du blanc d’Ef. pagne ait atteint la furface du tripoli , le renvet" fement de la pierre caufera du dérangement dans l’empreinte. Si la pierre relie trop longtemps fur le moule , après avoir appuyé den"us, l’humidité de la pâte du blanc d’E'pagne gagne tout-à-faiç les çreun de la gravure , dans lefquels il refle infailliblement des parties du tripoli. Il faut donc, pour réuflîr, que le renvetfcment de 1^ pierre ^eiiSe dans le moment où Thumidiié der la pâte du blanc d’Efpagne vient d’at.eindre la furface du tripoli , qui touche à toute la furface de la pierre que l’on veut mouler. Si l’on ne faifit pas ce moment , on manque une infinité d’empreintes ; il y a même àe^. pierres dont la profondeur de la gravure rend cette opér ’ ration fi diffcile, qu’on eft obligé, après les avoic imprimées fur le tripoli, de les laifferen cet éiat, jufc|u’à ce que le tout Ibitparfaitement l’ec , avanc deféparer la^Jérre ai l’empreinte. Quoique cette pratique foit plus fûre , il faut convenir qu’elle nelaiffe pas l’empreinte aufli parfaite que l’autre, quand elle eft bien exécutée.

Le choix du tripoli eft encore une chofè delà dernière importance. Le chymifte Homberg , dans le mémoire qu’il ^ donné parmi ceux de l’Académie des fciences gn fiz, veut que l’oa fe ierve de tripoli de Venile qui efb ordinaire-, menr jaune ; mais il s’en trouve en France de rougeâtre qui fait le même effet. Il faut feulement le choifir doux & tendre au toucher comme du velours , en rejertant tout ce qui feroit dur & qui çontiendroit du fable. Il ne faut pas tenter d’en ôter le fable par les lavages ; on ôteroic en même temps une ontluofité qui fait que , lorfqu’on Je preffe , fcs parties le joignent & fe collent enfemble , &, par pc moyen, en font une furface autli polie que celle du corps avec lequel on le preffe. Il faut donc fe contenter , après avoir paffe le tripoli par un tamisde foie très-fin , de le brover encore dans un mortier de verre ou de porcelaine , avec un pilqn de verrç , fans le mouiller.

Le renverfement de z pierre que l’on vient . d’imprimer étant fait , il faut en cor.fidérer attenr tiveraent la gravure, pour voir s’il n’y eff pas reHé quelques petites parties de tripoli ; dans lequel cas, comme ces parties manqueroient a l’empreinte , il faut recommencer l’opcration en remettant de nouveau blanc d’Efpagpe dansl anneau , & de nouveau tripoli deffus. Lorfque Ton eft content de l’empreinte, on la met fcchcr, & quand elle eff parfaitement feche , on peut , avec un canif, égalifer un peu

la
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Te trjpolî quî déborde l’empre’ntâ , en prenant bien garde qu’il n’en tombe pas fur l’empreinte. Lorlqu’on fera affûte que l’empreinte ell bien faite , & le moule bien iec , on choifira le morceau de verre ou de compoiTition fur lequel on veut la tirer. Plus les verres feront durs à fondre , plus le poli do l’empreinte fera beau. On taillera le morceau de verre de la grandeur convenable, en l’égrugeant avec de petites pinces , & : on le pofcra fur le moule , enlorte que ce verre ne touche en aucun endroit «a figure imprimée qu’il pourroit gâter par fon poids.

On aura un petit fourneau pareil à ceux dent fe fervent les peintres en émail, dans lequel il y aura une moufîle ; on aura eu foin de remplir ce fourneau de charbon de bois , de façon que la mouffle en foit environn- e deflus, deffbus & par fes côtés. Lorfque le charbon lera bien allumé, & la mouffle très-rouge , on mettra le moule , garni du morceau de verre fur lequel on veut tirer l’empreinte , fur une plaque de tôle , & on 1 approchera ainfi par dtgrés de l’entrée de la moufle, au fond de laquelle on le portera touta-fait , lorfqu’on le jcpera affez chaud pour que la grande chaleur ne fafTe pas caffer le morceau •de verre ; on bouchera alors l’entrée de la moufle avec un gros charbon rouge , de façon cependant qu’il le trouve un petit intervalle par lequel on puifTe obferver le verre. Lorfque le verre paroitra luifant, & que fes angles commenceront a s émoulTer , on retirera d’une main , avec des pincettes, la plaque de tôle ; & avec l’autre main, fur le bord même du fourneau , làns perdre de temps, on preffera fortement le verre avec un morceau de fer plat que l’on aura tenu chaud. L’iinpreffion étant finie, on laifTera le tout à l’entrée du fourneau , afin que le verre refroidiffe par dégrés , fans quoi il feroit fujet à caffer. Si l’on veut imprimer en creux une piirre qui eft en relief, ou en relief une^ic-rrs qui eft en creux, il faut en prendre l’empreinte exaiSe avec de la cire d’Efpagne , ou avec du fouffre fondu & mêlé d’un peu de minium. Il faut abbattre avec un canif & une lime, ce qui aura débordé l’empreinte, & on fe fervira de cette empreinte de cire d’Efpagne ou de fouffre , pour imprimer fur le tripoli.

Comme, par le procédé que l’en vient de donner, on voit qu’on ne peut avoir que des pierres d’une couleur , on va donner celui qu il faut fuîvre pour imiter les variétés & les-différens accidens que l’on voit dans les camées. Les agates-onyx dont on forme les caméej , étant compofées de couches de différentes cou ? leurs j & n’étant point tranfparentes, on a pris, pour les imiter, des morceaux du verre coloré dont on fe fervoît pour compofer les vitres des églifes : on a rendu ces verres opaques en les i[<atifiant dans un creufet avec dç la chaux J ? I Ê

f ; 

éteinte à l’âîr , du plâtre ou du blanc d’Efpagne ; c’eft-à-dire , en mettant alternativement un lit de chaux ou de plâtre , & un lit de verre. En expofantce creufet au feu augmenrépar dégrés pendant trois heures, & finifTant parun feuafT^z fort, ces verfes deviennent opaques en coni’ervant leurs couleurs-, & ceux qui n’en avcient point deviennent d’un blanc de lait , comme l’émail ou la porcelaine.

Si le feu a été bien ménagé dans le commencement , & qu’on ne l’ait point pouffe trop fort lue la fin , ces verres opaques font encore fufceptibles d’entrer en fonte à un plus grand feu : on peut donc fouder les uns fur les autres ceux de différentes couleurs, & par ce moyen imiter les lits de différentes couleurs que l’on rencontre dans les agates-onyx. On trouve mêrfie dans les vitrages peints des anciennes églifes, des morceaux de verre dans lefquels la couleur n’a pénétré que la moitié de leurépaiffeur : les pourpres ou couleurs de vinaigie jfont toutes dans ce cas , ainfi que plufieurs bleus. Lorfque ces vei^ras font devenus opaques, ainfi qu’on l’a dit , la partie qui n’a pointété pénétrée de la couleur , (e trouve blanche, ■& forme avec celle qui étoic colorée , deux lits diftérens , comme on en voit dans les agates-onyx. Lorfqu’on ne veut point foùdet enfemble des verres de différentes couleurs, il faut travailler fur ceux-là. Avant que de fe fervir de ces verres , qui ont des couches de différentes couleurs , il faut les faite paffer fur la roue du lapidaire , & manger de la furface blanche qui eftdeftinée à repréfenter les figures du relief du camée, jufqu’à ce qu’elle foit réduire à une épaiffeur plus mince, s’ileflpoffible , qu’une feuille de papier.

On pofe ce verre du côté de la furface blanche que l’on a rendu fi mince, fur le moule dans lequel efl : l’empreinte de la gravure qu’on veut imiter ; on le fait chauffer dans la moufle , & on l’imprime de la manière qu’on a dit ci-delTus. Les verres que l’on a rendus opaques en fuîvant le procédé cideffus, étant alors fufceptibles d’ê :re travaillés au touret,on y applique la pierre dont on vient de parler, & , avec les mêmes ou-, tils dont on fe fert pour la gravure en pierres fines, on enlève aifément tout le blanc du champ qui déborde le relief, 8c les figures paroifierîc alors ifolées fur un champ d’une couleur diffé^ rente, comme dans les camées.

Si l’on ne vouloir imiter qu’une fimple tête qui ne fût pas trop difficile a chantourner, on pourroit fe contenter , aptes avoir moulé cette tête, de l’imprimer enfuite fur un morceau de verre opaque blanc. On feroit erfuire paffer ca verre imprimé fur la roue du lapidaire , & on l’uferoitpar derrière avec de l’émeril & de l’eau, jufqu’à ce que toute la partie qui fait un champ à la tête, fe trouvât détruite , Se qu’il ne reffât abfolument que le relief- S’il fe trouve , après-' ' BbbUl>

74 ?

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Pi N

cette opération , qu’il foit refté quelqtfë pàttîc du champ, on i’enlcve avec la lime ou avec la pointe des cifeaux ; on applique cette tête, ainfi découpée avec loin, fur un morceau de verre opaque d’une couleur différente , on l’y colle avec de la gomme ; & quand elle y eft bien adhérente , on pofe le verre du côté de la tête fur lin moule garni de tripoli , & on l’y preffe comme fi l’on vouloir mouler. Mais au lieu de l’en retirer, comme on fait quand on prend une empreinte , on laifle fecher le moule toujours couvert de fon morceau de verre , & lorfqu’il eft fec , on l’enfoui ne fous la moufle , & on le.prefle avec la fpatiile de fer lorfqu’il efl en fufion , ainli qu’il a éié expliqué ci-devant. La gomme qui attachoit la tête fur le fond , fe brûle : ainfi les deux morceaux de verre , celui qui forme le relief, & celui qui lui doit fervir de champ , n’étant plus féparés, s’unifTent étroitement en fe fondant, fans qu’on puiffe craindre que dans cette fufion , le relief foufFre la moindre altération , puifque le tripoli, en l’enveloppant de toutes parts , lui fert comme d’une chape, & ne lui permet pas de s’écarter. Si l’on vouloir que quelques parties de relief, comme les cheveux , fuffent d’une couleur différente, il fufîîra d’y mettre , au bout d’un tube de verre, un atome d’une diflblution d’argent par l’efprit de nître , & faire enfuite chauffer la pierre fous la moufle , j ufqu’à ce qu’elle foit très-chaude fans rougir. Il faut prendre feulement garde que la vapeur de l’efprit de nître ne colore le refte de la figure. Les verres tirés des anciens vitrages peints des églifes , l’ont ce qu’il y a de meilleur pour faire ces efpeces de camées : il eft vrai qu’ils cntbefoin d’un très-grand feu pour être mis en fonte quand ils ont été rendus opaques , comme on l’a dit ; mais ils prennent un trèj-beau poli , & ne font pas plus fufcepJbles d’être rayés que les véritables agates. {^Article d& 31. deMoN-TAiîT t dans l’ancienne Encyclofédie.) Yoytz l’article Pâte.

PINCEAU’, (fubft.mafc.) Le peintre en huile, & ceux en général qui travaillent en grand , font plus d’ufage delà broffe que ài pinceau : mais les gens du monde , les meilleurs écrivains, & les peintres eux-mêm.es , dans la converfation , nomment pinceau tout inftrument terminé par un faifceau de poils qui fert à prendre la couleur , & à la-pofer fur le fond que l’on peint. L’n peintre qui va fe mettre à l’ouvrage & prendre fes broffes , dit : je vais prep.dre mes pinceaux ; les écrivains ont célébré epinceau du Correge , quoique cet artifte, qui peignoir dans la plus grande manière, fe fervît toujours de broffes.

Les brofles font faites de foies de porc , & ne font pas la pointe. Le pinceau eft fait de poils ^-dûux, ordinairement de ceux de la ijiieue des*

&c.-

^ujïetjt grîs, Srîlfe termine en pointe. ïl y a pinciaux’a.zws.r , à tracer, à peindre à l’huile^i il y en a de poils d’hermines, qui font plus par-ticuliérement affeflés à la niiniature. On ne donne pas le nom is pinceaux aux efpe ; es de broffes très-douces qui font faites de poils de blaireau ou de putois , & qui n’ont pas de pointe ; car la pointe eft ce qui conftitue le ; pinceau proprement dit. Elle eft plus courte & plus allongée , fuivanr le gré de l’artifte ou l’u- : fage qu’il en veut faire ; mais il faut toujoursqu’elle foit bien garnie de poils. Les pinceaux fe fabriquent à-peu-près de Ia'> même manière que les broffes. F’oye^ l’article Brosse. Plus ils font petits, pluslepoil doit en être fin. Quand le poil eft bien arrangé dans le moule conique qui fert à lui donner la forme, on lie le paquet avec un nœud pareil à celui que l’on fait aux broffes. On fe fert de fil fort & d’une groffeur proportionnée à ceWeàapinceau :-on lie feulement ce fil en deux gu tfois endroits un peu éloignés les uns des autres , & on a foin que le nœud foit bien ferré. On fourre enfuite le tout dans un tuyau de plume ouvert par les deux bouts : l’ouverture du petit bout de la plume étant la plus petite, doit répondre au côté de la pointe du pinceau. On fait entrer celui-ci, la pointe la première, avec un peu de force , parle gros bout du tuyau, & on ne le fait fortfr par l’autre bout qu’autant qu’il eft néceffaire pour lui laiffer la longueur qu’on fe propofe de lui donner , & qui eft plus ou moins grande fuivanc fa deftination. Il faut couper quarrément le poil du pinceau au bout oppofé à la pointe , un peu au-deffus du premier nœud, afin de pouvoir le pouffer dans le tuyau à l’aide d’un petit bâton coupé de même par le bout , & qui foit un peu moins gros que le tuyau. Une autre attention que l’on doit avoir , c’eft de laiffer tremper le tuyau de plume pendant quelque temps dans de l’eau chaude avant d’y fourrer les pinceaux.’ Cette précaution eft utile pour que les tuyaux : ne fe fendenr pas quand on y fourre les poiis à force •. elle a encore une autre utilité ; c^e^ que’ la plume qui a été dilatée par la chaleur de l’eau ,venant enfuite à fe ficher, fe refferre & re :icnc’ plus fortement le pinceai’.. Les gros pinceaux. rempliffent les plus gros tuyaux de plumes decygnes ; les plus petits Entrent a ce peine dans des plumes d’alouettes. On laiffe du vuide au gros bout du tuyau, pouj- pouvoir y faire eu^rer & y affujettir une ante debois ou d’i oire. PINCELIER, (fiibft. mafc.) C’eft une forte dé vafe ou de boëce , qui efl quelquefois de cui-vre, & plus ordinairement de fer-t’.inc. I^sft divifé en deux parties par i :ne cloifc :i du même métal. Dans une de ces JiviUons on met de l’huile ou de l’effence de térébenthine pour nétoyej

les pinceiijX ; On les y trempe , & on les
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greffe entre le doigt & le bord du vafe ou de la . cloilbn ; on fait ainû tomber Jans la partie du pincelicr où il n’y a point d’huile nette , la couleur dont les pinceaux font chargés après avoir iervi , &«jiiiles gâteroit fi on lui laiffoit le temps deféchsr. C’efl : de ce réfidu des pincelie/s que fe fait l’or-couleur.

PLANTEj ( fubft. fe’m.) Si l’oft mêle une certaine quantité d’alun dans une décoâlion de plantes colorantes , la terre de ce fel quitte fon acide &faifit les principes colorans. Telle eft : la bafe des flils- de-grains , tous compofés du fuc de quelques fubftances végétales mêlé d’alun , & paitri avec de la craie. Le célèbre BufFon a donc eu raifon de dire que la plupart des paftels ne font que des terres d’alun, teintes de différentes couleurs, Ainli toutes les plantes capables de donner une teinture , le font auffi de fournir des couleurs aux peintres : mais -ils ne doivent pas en faire un ufage inconfidéré. Kaye^ l’article Stii-de- grain. On y trouve des détails fur les couleurs que peuvent fournir différentes plantas exotiques & indigènes. Foyf^ au fîi l’article Laque.

PLINTHE. ( fubtl. fem. ) Ce mot eft dérivé du grec ’j-hivûoç , qui fignifie brique : la plinthe doit ce nom à fa forme ; elle doit être confidérée comme une table qui fupporte une colonne , un piédeftial , &c. En fculpture , a. plinthe eft la bafe qui fupporte la ftatue. Ce que le fculpteur appelle faire un lit fous plinthe , c’eft donner le preinier coup de fcie au bloc dont on doit tirer la ftatue , & fournir ainfl à la partie inférieure de ce bloc une aflife , une iafe , une plir.the , qui foutiendra le refte de l’ouvrage. La plinthe , dans ce fens , fait partie du bloc , & fera de même partie du morceau de fculpture qui doit en fortir.

PLUME, (fubft. fem.) La plume à dsfllner eft ia même que celle à écrire. Cependant quand on veut delïïner à la plume dei traits extrêmement &ns , on fe fert de plumes de corbeaux. POINÇON. ( fubft. mafc. ) C"eft , en terme de gravure , un morceau d’acier forgé un peu en pointe, pl’JS gros ou plus petit fuivant fa deftination, fur lequel eft gravé en relief, à l’un des bouts, quelqu’objet comme une tête, une figure , une lettre , un ornement, &c. Ce poinçon , après avoir été durci par la trempe , fert à imprimer la figure par laquelle il fe termine , dans une autre pièce de quelque métal que ce foit ; d’or, d’argent, de cuivre, ou même d’acier, pour la gra^’ure des cachets ; & toujours d’acier pour les matrices ou les coins de médailles , de jetons & de monnoies. Pour imprimer la figure du poinçon , on frappe fur le côte oppofé à cette -PIN


figure. L’împrelîîon d’un poinçon fur une matrice de monnoie ne doit jamais être retouchée , parce qu’il faut précieufement conferver l’identité de ia gravure ; mais pour les jettons ou les médailles, on y retouche fouvent, l’empreinte fournie par le poinçon ayant rarement toute la perfcâion que defire l’artifte. F’oye :^ les articles GRAVURE en médaillon , matrice , MON-NOYAGE. ( Article de M. Duvivier. ) Comme les graveurs de^achetsont été jufqu’à préfent employés fur-tout à graver des armoiries, ils étoient munis d’un grand nombre depoinçons^ repréfentant les différentes pièces qui reviennenc le plus fouvent dans le blafon , & ces outils fait foient la plus grande partie de l’ouviage. Poinçon. La fagacité & l’efpriî obfervateu ? de MrMorgez , garde des antiques de Sainte-Geneviève , & mon confrère à l’Académie des Belles-Lettres , lui ont fait découvrir les procédés des Anciens dans l’art de graver & de frapper les m.édiilles. Il a bien voulu me communiquée le Mémoire qu’il a lu dans nos Affemblées , & me permettre d’en extraire ce qui peut éclairer fur des manoeuvres que l’on a droit d’appeller nouvelles, puifqu’elles étoient reftées , jufqu’àlui , parfaitement inconnues des Modernes. Accoutumés à voir graver les poinçons & les coins par des moyens qui n’éroient pas ceux de l’antiquité, & à voir frapper les médailles à froid , les Antiquaires ne poiivoient trouver la route qu’ont tenue les Anciens. M. Mongez a eu la fageffe d’adopter la méthode que prefcrit Defcartes pour la recherche de la vérité ; l’oubli des idées reçues. Il s’eft prefcrit d’oublier , ou du moins de mettre à l’écart , les pratiques donc nous fommes témoins , §c par-là fes recherches font devenues fruftueufes.

L’examen d’un coin antique , confervé dans le cabinet de Sainte-Geneviève, lui avoir fait alTurer, dès 1785, que les Anciens n’employoienc pas, comme les Modernes, des coins de fer, mais de bronze. La fragilité de cet alliage , lorsqu’il eft immédiatement foumis à de forts movens de percuflion , fembloit dépofer contre la juftefTe de fon idée ; mais il conçut qu’en enveloppant le coin d’un mandrin de fer, on eij. vaincroit la fragilité.

Ce n’étoit encore qu’une conjeâure : l’expérience l’a changée en certitude. « On a d’abord » forgé les mandrins de fer ; on y a creule fur le » tour le&trous deftinés à recevoir les coinî. Ces » coins faits avec l’alliage des cloches , c’eft-àdire , environ une partie d’etain & quatre » parties de cuivre, ont été moulés & chaffés » dans les mandrins chauffes au ronge. Penn dant que lespièceséto’ent chaude àcedi’gré, » on a placé entre les coin- ; une midaiile froide , a & on a frappé un coup d’un marteau très-lourd Bbbb b ij

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» fur tout cet appareil. Les coins ont reçu l’em- 3J preinte de la médaille avec rous fes détails. » Voilà donc ces coins transformés en matrices qui pouvoient fournir , à choix , des médailles parfaitement l’emblables à celles dont on venoic de tirer l’empreinte , ou des poinçons propres à former d’autres matrices.

« Lorlque l’appareil , continue M. Mongez, a, « été refroidi , on a placé un flaon chauffe au » rouge entre les coins , & il a reçu les deux » empreintes , fans que les coins aient foufferts » la plus légère altération. On auroit pu frapper » plufieurs centaines de flaons , fans ufer les » coins ; car l’alliage des cloches, froid, eft 9 prefque aufli dur que l’acier. » Que les Anciens aient frappé ordinairement à chaud les flaons , c’efî ce que prouve le grand «ombre des médailles antiques _/bi.Trf£j , c’eflà-dire , plaqL’ées d’argent ou d’or. Il faut les fonder avec un poinçon , pour les diilinguer des médailles qui font entièrement d’or & : d’argent. Or les procédés nécpflaires pour doubler les métaux excluent le moulage ; ils exigent que les pièces l’oient eftampées , c’eft-à- dire , frappées a chaud.

M. Mongez croit pouvoir affurer , généralement parlant , que les anciens monétaires mouloient les flaons dans une forme approchée de celle que dévoient avoir les médailles, qu’ils les chauffoient enfuite au rouge , & qu’il les frappoient dans cet état d’incandefcence. Il patte enfuite à la fabrication des coins. L’infpection du coin antique de la colleclion de Ste.-Geneviève , fes expériences, & l’identité de réfultat, qui fembie prouver celle de procédé, ine lui permettent pas de douter que les Anciens n’aient employé le b :onze à la fabrique des «oins. Mais comment les travailloient-ils î Ses obfervations lui ont appris qu’ils ne difFéroient pas moins des Modernes par la manœuvre , que par la matière dont ils failbient ul’age. « Un examen avec la loupe de toutes les s médailles antiques du cabinet de Sainte-Geneviève , & la comparaifon avec les mon- >■• noies modernes , dont les coins ou les poinn çons ont été gravés au burin (i) , m’ont conaincu , dit-il , que }a gravure des coins de » toutes les médailles grecques, & de prefque » toutes les médailles romaines, difFéroit abfo - <i) Comme l’objet de M. Mongez n’efl ; pas de développer le procédé des graveurs modernes en médailles, il leur donne, en le prêtant au langage ordinaire , le burin pour outil ; ce qui n’eft vrai, qu’en prenant le mot hurin pour un terme générique. Ce n’eft pas du burin proprement dit , mais d’onglettes S : d’echopf es , que l’on fait ufage dans la gravure des médailles, S ; les artiftes en ce genre emplcyent d’ailleurs divers auties infliumene , arec lefquels ils fculptent l’acier comme on fculptc le maibic. Fi>>f^ l’atcifle P O I

n lument de celle des coins modernes. Tous » les traits dss types anciens font arrondis ; on » n’y voit jamais d’angles vifs ou d’arrêtés ; lesjambages droits des lettres font formés de deux » petites éminences rondes, ouboulettes liées par » un trait ; tous les reliefs font arrondis : en un » mot, c’eft le même travail que celui de la gran vure en pierres fines. » Voye^ l’article gra-^ VURE en pierres fines . « Au contraire , les jambagcs en lettres gravées au burin fur les poinçons modernes , font formés de maffes quarrélong, à arrêtes vives, & terminés quarrément par des traits aigus & tranchés. «  . ...» Je vais faire l’application des obfer-

  • vations générales qui précèdent , au monnoyage

d’une médaille antique. Le premier » travail étoit de mouler deux coins de bronze, » & d’y graver au touret la tête & le revers ». Si l’artifte gravoit en relief, fon travail produi-Ibit un poinçon, dont, parle frappement, il tiroitune matrice. S’il gravoit en creux, c’étoit une matrice qu’il produilbit. M. Mongez fuit la dernière luppofition. o Le fécond travail étoit » de placer , entre ces coins gravés , un ou plufieurs flaons chauffés au rouge , & de les frapn per. On avoir alors une monnoie ou plufieurs » monnoies du même coin. Vouloit-on hâter la » fabrication que deux coins uniques auroierK » rendu trop lente , on eflampoit plufieurs coins ■>} de bronze chauffes au rouge avec les premicreâ » monnoies fabriquées». Ces coins devenoient de nouvelles matrices, fous lefquelles on frappoit des monnoies, avec la même précifion que fous les coins gravés. « Par ce procédé , on peuvoit réferver les deux coins gravés pour fervT » àe jufiificationon de pro.otypes, & l’on eilampoit autant de coins que l’on vouloit établir » d’ateliers de fabrication pour la même monnoie. »

On a des médailles de princes ou tyrans doas le règne a é :é fort court : cependant elles ont été gravées pendant leur règne. On ne leurauroit pas rendu cet honneur après leur mort , lorfque leur mémoire étoit tombée dans l’horreur ou le mépris. Le f.ran Marius ne régna que trci ; jours ; & cependant on a des médailles de fon règne, & même elles ne font pas lares. On n’auroit pas eu le temps de graver ces médailles par les procédés modernes ; mais on le pouvoir par le moyen Sa touret. Le travail auroit été encore plus expéditif, en fupfofant que i’alliage du coin ne tenoin q l’un fixième ou même qu’un feptième d’étain r c’eft ainfî , comme M. Mongez l’a trouvé par l’analyfe chymique , qu’étoit ordinairement fo.-mé le bronze des Anciens.

L’ne infcription antique nons apprend que les graveurs de médailles étoient nommés Jcalptorss : c’étoit par le même nom qu’on défignoit les graveurs en pierres fines. L’identité dans la

dénomination prouve celle des procédés.
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Ces procédés changèrent dans le cinquième fiècle , avant notre ère. Alors commença l’ufage général des coins d’acier, mal gravés au burin, ifc celui de frapper les médaillei à froid. « Ces recherches , dit M. Mongez en finiffant, paroîtroient n’être deftinées qu’à fatisfaire une curiofité digne de quelques éloges, » fi js n’en failois l’application aux arts pratiqués » par les modernes. Je leur indiquerai donc ici » une matière fulceptible de prendre toutes les » unefTes du moule ou du poinçon, lorfqu’elle » eft chaude , &c de les imprimer , fans Ce ramollir, lorfqu’elle eft froide, aux matières » métalliques chaudes • je veux parler du bronze » ou de l’alliage des cloches. ».

■ M. Mongez pouvoir ajouter que c’eft toujours bien mériter des arts, que de leur indiquer des procédés inconnus. Tel artifte dont les difpofitions naturelles fe refufent à la pratiqiie des procédés ordinaifes , & qui refteroit toujours médiocre , fera, peut-être, des chefs-d’œuvres , en fuivant des procédés nouveaux.

Pointe. ( fubft. fém.) Cet inftrument diffère fuivant les difterens arts dans lefquels on en fait iifage. La pointe des graveurs à l’eau- forte peut n’être qu’une greffe aiguille à coudre , emmanchée dans un bâton , un peu plus gros qu’une plume ; c’eft plus ordinairement une branche d’acier trempé, & fe terminant en pointe ; mais les meilleures de toutes les pointes font celles que l’on fait avec de’ vieux burin ;. Ce font fur-tout celles là que l’on doit choifir pour le travail à z pointe sèche, c’eft-à-dirc , fur le cuivre nud. s.

T OINTE des graveurs en hais. Elle eft compofée d’une lame d’acier mife dans un manche <je bois fendu & tortillé d’une ficelle. Cet outil eft affez mal défigné par le nom de pointe , puif-que la forme eft bien plutôt celle d’un canif. Pointe des graveurs en pierres fines. C’eft un éclat de diamant , ferti dans une tige de fer, & ajufté à un manche. Elle fert, étant montée fur le touret , à creufer plus promptement qu’à 3a boutterolie , les parties qui doivent être profondes. On peut auffi faire ufage de cette pointe à la main , & fans la monter fur le touret. Pointe des fculpteiirs- C’eft un outil de fer bien acéré, dont ces artiltes fe fervent pour ébaucher leurs ouvrages en marbre. Quand le marbre eft dégrofTi , on le rapproche , à l’aide de cet outil , des formes du modèle ; c’eft ce que l’on appelle approcher à la pointe. On a auffi des pointes doubles, efpèces de cifeaux , partagés par le bas en deux parties , qui ont la forme de dents : ces pointes doubles le nomment auffi dents de çhiin. On s’en fert après avoir ejnployé 1 P O I 745,

la/ ?o/nffifimple. Les pointes font auffi néceffaires pour les endroits étroits & : profonds , où le cifeau ne pourroît entrer.

PONCER. ( V. aft. ) C’eft tranfportcrle trait d’un deffin fait lur papier, fur un autre papier, ou fur quelqu’autre furface que ce foit , en piquant le trait de trous fort voifins les uns des autres , & frappant deffus avec un tampon d«  toile claire , rempli de poudre de charbon ou de crayon noir tendre. C’eft une manière de calquer. PONCIS. ( fubft. mafc. ) C’eft ainfi qu’on appelle le deffin piqué , qui fert de patron pour porter le même trait fur une autre furface. PORCELAINE, (fubft. fém.) VeUiture fur la porcelaine. On peut fe paffer de prendre, à cet égard , les Chinois pour’ modèles. Leurs couleurs font allez médiocres , & en très-petit nombre. La cérufe , ou quelqu’autre préparation de plomb , leur fert toujours de fondant. Le plomb fe révivifie, c’eft-à dire reprend fort aifément fa forme métallique ; alors il noircit & gâte les couleurs : ces couleurs s’étendent , & font des traits qui ne font nî déliés ni bien terminés. On voit bien que je ne parle ici que des couleurs qui fe mettent fur la porcelaine , après qu’elle a reçu fon vernis de fa cuiffbn entière ; or , pour celles que les Chinois mettent fur le crud , en mettant le vernis pardelTus , il eft impoffible d’en former des deflins tant foit peu correfts.

On voit donc qu’il vaut mieux abandonner tout-à-fait les couleurs dont fe fervent les Chinois , pour y fubftituer celles dont on fe fett pour peindre fur l’émail. Comme ces couleurs font expofées à fupporter un feu très-fort , on ne peut y employer que les matières dont la couleur ne peut être enlevée par la force du feu. Il faut donc renoncer à toutes les couleurs tirets des végétaux & des animaux , peur s’en tenir uniquement aux fubftances que peuvent fournir les terres & les pierres qui conferventleur couleur après la calcination. Mais comme ces fubftances ne font colorées que par le moyen des métaux , la chaux des métaux , ou , ce qui eft la même chofe , les métaux privés de leur phlogiftique par la calcination , fourniflent la feule matière que l’on puiiïe employer avec fuccès ; d’autant plus que les terres & les pierres donnent toujours des couleurs plus ter- nés & plus fales , à caufe de la grande quantité de terre qu’elles contiennent.

On trouve ces manipulations décrites fort au long à l’article Email , dans la partie où il eft traité des couleurs pour la peinture de l’émail. On peut être affuré que toutes les couleurs qui réuffiffent dans cette peinture , réuffiront également bien dans celles fur la porcelaine. On y admet pour principe de ne point fe fervis 7î« 

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de "couleurs déjà vitrifiées, comme les veft-es colorés , les pains d’émaux , &c. ; & l’on exclud également toutes les compofifions où il entre du plomb. Les raifons que l’on y rapporte cour bannir ces couleurs de la peinture en émail , fubfiftent également pour les exclure de la pein--. ture fur la porcelaine. On y voit que l’étain donne les blancs pour éclairer & rehaufler toutes les autres couleurs ; que l’or donne les pourpres , les gris-de-lin , les violets & les bruns ; que l’on tire du fer les vermillons , les marrons, les olives & : les bruns ; que le cobalt fournit îes bleus & les gris ; que le jaune de Naples donne le jaune ; que le mélange du blanc & du rouge fait les couleurs de rofe -, que le mélange du bleu & du jaune tait les verds ; & : qu’enfin , le mélange du bleu , du rouge & da jaune, fait toutes les couleurs. On voit par-là qu’on eft en état de peindre fur la porcelaine avec une paîette garnie d’un auffi grand nombre de couleurs que celle d’un peintre à l’huile.

Il y a cependant une remarque effentîelle à faire , qui apporte uneefpèce de différence entre la peinture fur la porcelaine , & la peinture en émail. Pour tranfporter la couleur des métaux , pu plutôt celles de leurs chaux , fur l’émail , on cfl : obligé de [joindre à la chaux de ces métaux un verre qu’on appelle fondant , qui , par la fufion , vitrifie les couleurs , & les fait pénétrer dans l’émail. Pour que les couleurs y puiflent pénétrer , il faut que lui-même commence à entrer en fufion, lorfqu’elles y font déjà, parce qu’elles refteroient de relief fur l’émail, s’il h’entroit point en fonte ; il faut donc qu’il fe trouve une proportion dans la facilité à fondre entre l’émail fur lequel oh peint , & le fondant que l’on mêle avec les couleurs.

On voltaifément qu’une femblable proportion dans la facilité à fondre, doit fe trouver entre la couverte de la porcelaine fur laquelle on peint, & le fondant qu’on aura mêlé avec les couleurs : & la couverte de ]a porcelaine étant Bien plus difficile à mettre en fuiion que l’émail, on doit employer dans les couleurs un fondant bien plus difficile à mettre en fufion, que dans celles à peindre en émail , ce qui dépend d’employer moins de falpêtre & de borax dans lacompofition du fondant. Comme on ne doit point employer de plomb dans cette compofition , il efl plus facile d’en faire un qui foit dur à fondre , que de faire celui qui eft propre à la peinture en émail , à caufe de la quantité des fels qu’on eft obligé de mettre dans ce dernier , qui, à moins que ce verre ne foit bien fait , s’y font fentir & gâtent les couleurs,

La principale qualité du verre qui fervira de fondant, eft d’être blanc, & qu’il ne foit pas entré de plomb dans fa compofition , comme de

  • a cérufe , du minium, de la litharge , SL’c.

"^onrce ^ui eft de la plus ou moins grande fasci-- ^ P O R

lïté qu’il doit avoir à entrer en fufioft , H faut qu’elle foit proportionnée à celle de la couverte de la porcelaine , c’eft-à dire , que la couverte nefoitpas^ffez dure àfondre, pour q>ie la fufion du verre qui ferc de fondant n’entraîne pas la fienne dans les endroits où les couleurs fonc appliquées. On peut donc effayer ou fe fervir de veires blancs de différens degrés de fufibilité ,• pour s’arrêter à celui qui fe trouvera convenir au degré de fulibilité de la couverte. Le verra dont on fait les tuyaux de baromètre eft la plus facile à mettre en fufion ; celui des glaces vient après , & enfuite celui des cryftaux da Bohême , &c.

On ne doit pas craindre que la force du feu néceflaire pour mettre ces verres en fonte , em^ porte les couleurs ; celles dont on vient de par-«  1er font toutes fixes , & y réfifteronr : il n’y a que les couleurs tirées du fet dont , jufqu’à préfênt , l’ufage a été très-difficile , à caufe de leui ? volatilité au feu ; mais on a établi à la partie da l’article Email, déjà citée, qu’en tenant les fafrans de mars expofés au grand feu pendant : deux heures , avec le double de leur poids de fel marin, & les édulcorant enfuite., on les rend tout auffi fixes que toutes les autres couleurs. La proportion du fondant avec la chaux des métaux eft la même que celle de la peinture en émail ; c’eft-à-dire , prefque toujours en poids trois parties de tondantfuc une partie de couleur. Si l’on s’appercevoitque quelqu’une de ces couleurs ne prît pas à la tonte le luifant qu’elle doit avoir , on en feroit quitte pour ajouter quelques parties de fondant de plus ; par exemple les couleurs tirées de l’or exigent jufqu’à fix parties de fondant.

Les couleurs s’emploient facilement au pinceau avec la gomme, ou l’huile etTentielle de Lavande, mais fiTon s’efï fervi d’huile effentielle de Lavande, il faut, avant d’enfourner les pièces peintes, avoir la précaution de les expofcr à un très-petit feu jufqu’à ce que l’huile foit totalement évaporée.

On ne parlera point des couleurs qui femettenc fous la couverte ; il faut les placer furlecrud, dans lequel elle ne peuvent manquer de s’emboire , enforce qu’on ne fauroit en former un deifin correct. Elles ne feroient donc propres, tout au plus, qu’à faire des fonds d’une feule couleur ; or, en ce cas, il vaut mieux mêler la chaux des métaux avec la matière de la couverte , & y tremper les vafes. ( Extrait de L’article Porcelaine de M. de Montami , dans, l’ancienne Encyclopédie.)

PoRCEiAiNE. CoufEuns propres à. la peinture fur la Porcelaine.

Or. On prend un ducat que l’on bat pour lai réduire eji une laipe fort mince. On çoujg 'Éëtte lame en petits filets , que l’on doit dîffoudre dans trois drachmes d’eau régale. Quand la diffolution eft faite, on prend une demi-once de vitriol de Hongrie ; on le fait diffoudre dans de l’eau , ofi filtre la diffolution dans un inatras , & par-defTus cette liqueur filtrée , on verfe la diffolution d’or. L’or fe précipite fous la forme d’une poudre brune. Quand la précipiation efi : entièrement finie , on décante la liqueur qui fumage , & on verfe de l’rau bien pure par-deffus le précipité ; ce que l’on réitère plufîeursfois avant de tienédulcorer l’or. On le fait fécher enfuite , & tjiiand on veut en faire ufage , on le broie fur un plateau de verre avec de l’huile d’afpie. Quand la porcelaine a été recuite, on polit cet or aves un bruniffoir de jafpe.

Pourpre. On fait diffoudre un ducaî de la Blême manière que pour l’or. On prend enfuite de l’étain d’Angleterre, qu’on réduit en limaille ; en en diffoud une demi - drachme dans une drachme d’eau-forre , & une demi - drachme d’efpric de fel. Voici comment fe fait la diffolution d’étain. On ne met que très-peu d’étain à 3a fois dans le d.ffolvant, & on lui donne à chaque fois le temps de fe diffoudre entièrement avant que d’y en remettre de nouveau : car, fi on mettoit tout l’écain à la fois, la diffolution s’échauft’eroit , feroit effervefcence , & : la partie la plus fpiritueufe en partiroit. C’eft pourquoi il faut boucherie inatras , & ne jamais l’ouvrir que les vapeurs ne fe foient entièrement appaifées ; c’eft pour lors que l’on peut y remettre de nouvel êtain. On étend enfui :e la dilfolution d’or dans environ fix onces d’eau chaude, ik l’on verfe goutte à goutte de la diffolution d’étain. On Toit fur le champ fe faire un précipité noir , qui peu à peu devient d’un beau rouge de rubis. On laiiïe repofer cette couleur pendant cinq ou fix jours, au boat defqueis on la Uûuve tombée 2u fond du matras , fous la forme d’une poudre rouge. Lorfqu’on s’apperçoit que l’eau eft devenue entièrement claire , on la décante pour remettre de nouvelle eau fur le précipité ; on recommence cette opération jufqu’à ce que l’eau ïie fe charge plus d’aucune partie faline. Enfin , sn fait fjcherïla poudre, on en met une partie fur fi :< parties de verre blanc deVenife, on troye bien exaftement ce^mélange , auquel on peut joindre de l’huile d’afpie , quand on veut en faire ufage.

Noir. Une partie d’écaiUes de fer , une demi-partie de vitriol , deux parties de cobalt. On réduit toutes ces matières en une poudre impalpable. On les met en fufion avec trois parties de plomb fpathique , & une partie de sître ; ce qui produit une maffe de verre, que Ton réduit ECi une poudre très-pure, ^_QGK. Il y a deux Kianièrcs de k faire ^ P O R

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fuivant qu*on veut avoir un rouge clair ou foncée Le rouge clair fe fait avec la rouille de fer ou le fafran de mars. Le rouge foncé fe fait avec le vitriol de Hongrie , aptes qu’il a pafie par une calcination de huit heures. Il y a encore un autre rouge qui fe fait avec la magnéfie ; cettff couleur approche de celle des fleurs de pêcher ; cerratnes terres fourniffent aufli du rouge. Jaune, On le fait avec de l’antimoine mêlé avec du verre de plomb , ou avec du jaune de plomb d’Angleterre , ou de la tutie d’Alexandrie. On peut faire ufage de l’une de ces matiè* res , en la mêlant avec du verre de plomb. Verd. La bafe de cette couleur efl : la cendre de cuivre , mêlée avec de la mine de plomb fpa-thique. Si on veut la rendre foncée , on y joinc un peu de bleu ;fion veut qu’elle foitplus claire on y mêle un peu de jaune , fuivant la teinte que l’on veut obtenir.

Brun. Cette couleur fe fait avec des terres’ ou pierres qui prennent cette couleur dans le feu -". on la mêle avec du verre de plomb ou avec dé fpath. •

Bleu, On fait cette couleur avec du lapis li-^ luli , ou avec du cobalt , du fafre , du fmalt oi{ bleu d’énrail.

On ne s^étend pas ’beaucoup furies couleurs,’ parce qu’il fe trouve prefque par-tout des artiftes’ qui S’occupent de ces fortes de travaux. On peiy : voir d’ailleurs les arùcles Email & verre. H fuffit de dire que toutes les couleurs de la porce-’ laine fe tirent des métaux, mintrauv, pierres ou terres. Ces fubllances proJuifent autant de différentes nuances , que la Chymie emoloie dé" travaux différens pour ’ en tirer les couleurs. Celles dont on fe fert dans la peinture de la porcelaine doivent être mifes toutes dans un égal degré de fufibilité, afin qu’elles- puiffenc être appliquées toutes à-ia-fois. Il faut aufïï qu’elles foient alfées à fonde ; car toutes lescouleurs qui font difficiles à mettre en fufiorï perdent leur éclat & leur beauté dans un feu^ trop violent.

Manière de peindre fur la porcelaine. î] tiff faut jamais peindre la porcelaine avant qu’ells’ ait été cuire. Il n’y a que ce qui doit êtie peinjf en bleu à quoi l’on donne la couleur dès la pre-*mière fois que la porcelaine fort du feu , & avant’ d’y avoir mis la couverte. La couverte efl un»’ compofition délayée , qui a la confiflance d’iinecouleur. en détrempe. Aprèi donc que les vafesont été expofés au feu pour la première fois , on’ y applique la couverte. Quand cette couleur * I été appliquée fur le v^re^ on l’arrtfe ayec la cou^

  • f^± P O K

verte , âe manière qu’il lui en refle l’épaîfleur de deux bonnes feuilles de papier , après quoi on donne à la couverte le temps de fécher. On porte également la couverte fur les parties qui doivent être de couleurs différentes , & fur celles qui doivent refter en blanc. Quand tout eft bien fec , on porte les vafes au fourneau , où on les meta recuire. Cette opération finie , on porte la porcelaine qui doit refter blanche tJans les magafins pour le débit ; mais les pièces qui doivent être peintes font mifes entre les mains des peintres. Quand les peintures font achevées, on porte a porcelaine au fourneau des émailleurs, pour la mettre à recuire. Ce n’eft point le peintre qui fait lui-même fes couleurs ; elles font préparées par une perfonne qui en a le fecret, & qui les livre à l’puvrier qui doit les broyer ; c’eft de lui que les peintres les reçoivent. Toutes les couleurs qui s’appliquent pardelTus la couverte, fe délayent avec de l’huile d’afpic ; mais la couleur bleue, qui fe met avant la couverte . ne Ce délaye qu’à l’eau , & on J’applique fur la porcelaine encore toute brute , parce qj :e le çobal , qui efl un minéral , s’unit fl étroitement à la pâte de la porcelaine, que l’on n’a befoin, ni de gommes, ni d aucun autre mordant pour l’y appliquer.

IWaniere défaire recuire les couleurs. Pour faire recuire les pièces, quand elles ont été peintes , on a de grandes mot/ffles de terre à potier ; dans le langage des fabriques , on les

fppelle-des cadettes. On place ces ipouffle^ dans

des fourneaux fais exprès, dont la forme ref femble à celle des fourneaux de coupelle ; ils font difpofes de manière que la fljmme du foyer puiffo circijler entre les mouffles & les parois du fourneau. 11 faut que , par le bas, il y ait des ventqufes qui entrent dans le fourneau , & aufll-tôt qu’il eft prêt , il faut mettre les pièces travaillées dans les mouffles ; en les ferrne de tous côtés, à l’exception d’un ? petite ouverture qu’on laifle par devant , pour pouvoir obferver ce qui s’y paffe. On aUume enfuire le feu , qu’il faut conduira ; avec beaucoup de précaution , ne chauffant les mouffles que par degrés , afin de ne pas faire rompre les porcelaines qui y font contenues. On augmente toujours le feu par degrés jufqu’à ce que tout devienne rouge. On peut voir, par le trou de la moiiffle qu’on a laiffé ouvert , f) . porcelaine aércafTez chauffée. l]’ir)dicé auquel on peut reconnoîcre qu’elle eft fuffiiamment recuite, c’eft que les morceaux qui font fous la muuffle , foient d’un rouge tranfparept , & qu’on n’y remarque aucune tache, ^cun endroit cbfcur. Pour lors on ôte tout le feu du fourneau ^ & on le laifTe retroidir. Tout cela demande une attention très-fciupuleufe. Si ]e feu n’a pas été affez fort , les couleurs ne fpnt c^s affea cuites j s’il a été trop fort j elles font POU

gâtées. Il faut donc , pour prévenir tout încon-^ vénient , ôter le feu dès qu’on s’apperçoit que la cuiffon eft faite. Quand le fourneau eft entièrement refroidi , on l’ouvre pour en retirer la porcelaine ; on polit les dorures avec un brunifibir de jafpe ou d’agathe, 8c toute l’opcration eft faite. Quoiqu’on n’en ait, donné ici qu’une courte defcription , on n’y a rien omii d’effentiel. ( Extrait de Van de la Verrerie , traduit de l’Allemand par M. D.... le baron d’Holl/ac. ) PORPHYRE, (fubfl. mafc.) C’eft le nom que les peintres donnent à leur pierre à broyer. Elle peut être en efièt de véritable porphyre , pierre çompofée , mais naturelle & fort dure , qui efl ordinairement d’un rouge-pourpre, piqué de taches blanches. Mais fouvent la piètre à broyer eft de gtanic d’Orient, ou d’une pierre fore compaéle , nommée écaille de mer. Voyez l’art. Broyer.

PoRPHYRissR. ( V. a. ) Porphyrifer les couleurs , c’eft les réduire en une poudre plus ou moins fine , fur le porphyre , ou pierre à broyer, au moyen d’une petite meule à rra n , qu’on, appelle mollette. On appelle couleurs porphyrifées y celles qui ont été pulvérifees furie por* phyre.

PORTE-CRAYON. ( fubft. mafc ) Yoyet l’aiticle CRAYON du Diftionnaire-théorique , & l’article DESSIN du Djflionnaire-pratique. POUF, (adj.) Ce mot eft en ufage dans quelques atteliers. Les Marbriers difent qu’un marbre eft pouf (uzrà il fe réduit en. poudre en le tjillanr. Dans un même bloc de marbre , ils reccnnoiffent des parties poufes & des partie» fières. Les patties poufes font celles dont le grain n’eft pas lié, & : fe détruit fous l’inftrument de l’ouvrier ; les parties^cV«.f font celles qui oppofent une forte réfiftance à l’outil. La crainte de rencontrer dans le marbre des parties de l’une ou de l’autre efpèce , exige des précautions de la part de l’ouvrier ou de l’artifle : il doit toujoufs diriger fes coups vers le centre du bloc.

Le mot pouf a. un fens un peu différent dan» les atteliers des fondeurs ; il exprime le jufte degré de réfiftance que doit avoir la mstière dont ils font le noyau. Ce noyau doit être poi-ff c’eft-à-dire , avoir une réfiftance qui ne l’oit ni trop forte , ni trop fpible. li doit avoir affez de forée & de dureté , pour réfifter à la violence di^ métal en fufion qui remplira l’efpace qii’occupoient les cires ; il doit avoir affez de mollcfle , de relTort & de liens pour céder fuffiramment au métal qui travaille , en fe refroidilTant dans le moule, & pour ne pas fe gercer & fe fendiller.-C’elî ce terme moyen , entre une trop grande 8s. ’ ' ’ m

tilfS’ti’opfoîtle réfiflance , quiconftîtue, dànsl«  îwyau , la qualité d’êcre pouf.

POURPRE. La couleur pourpre eft d’un rouge vineux.

PO’JRPRE de CaJJliis. Couleur dont on Ce fert dars la pein ure en email ; on l’incorpore & on 1 a :tache à l’email avec de la poudre de verre tRndrc. Le feu qui fond le verre fixe Xq .pourpze nir l’émail , tuais tans vitrifier certe couleur. Il la tempère l’eulemenr en proportion du verre ou fondant rj j’on y jain- , & lui fait prendre un ton pJu ;o’j moii, roie, p :usou moins cramoifi. Le pouip ,e de Cafji is n’eft que de l’or difîbus Jjar l’eau regaie^, & précipité par une diffblution d érain. ’oi^i le moy.en de le conipoi’er. Dars une once d’acide nirreux , mettez une demi once d’acide marin ; ce (éra de l’eau régale. Comparez -la toujours vous-même, & n employer jamais de (el anmoniac au-lieu d ac’de marin, quoiqiafrez cojimunément on la c jm e lï de la forte. Vous cour iezrifque de faire de l’or fulminant par dfs mélanges ultérieurs qu’il n’e(l : pas bel’oin d’expliquer jci ; cela n arrivera pa-s (i vouî la compofez vous-même , comme je viens de le dire. (. hargez par degré ce :te eau regaie d’autant de J :’ uiilcs d’or en îivrot , qj’elle en pourra didoudre. Le livrée efl de ving ;-quacre feuilles d or de Jîx pouîe :> en qu3rré.

D un ^utre côté , fiite ; dans une carafFe jine ^urre eau régale leniblable à la précédente. Joignez à ce diffblvan : prés d’une once d’eau bien pure, afin de l’afîcibiir. Il faut un peu plus d’eau , fi les acides font ttè< ;-çoncen,rés & fumans. Joignez-y quelques fragmen,, d’j :ain de Malaca. Celui de Cornouaill*. produit le même .effet, s’il eft pur ; inais n’y projettez l’étain que par très-petites p.©rtioH5 ; la diflolution doit s’en iaire très - lentement , pour éviter qu’elle ne devienne laiteufc. On peut, dans cette vue, placer la caraffe fur une afllette pleine d’eau fraîche. Au re.^e , il faut toujours la compoièr ibi-même, comme celle de l’or. Cette diflb !,ation faite , répandez-cn cinq ou fix gouttes feulement dans un grand verre d’eau. Joignez y dix ou douze gouttes de diflblution d’or. Sur le champ, l’or devient /’0K’ ;^.r£ , plus ou moins violet ; car, fur vingt elîais , les nuances ne font prelrjue jamais femblables. Il y a même du hafard dans cette combinaifon. Si le pourpr : ne fe montre pas tout de fuite au fond du verre , ce qui peut arriver lorfqu’on n’a pas de l’eau bien pure, il faut plonger dans le verre , au bout ,d’une plume neuve, un morceau d’étain , & l’y proiri^ner quelques îcflans. L’or fe raiTeiîiblera tout autour en nuage vineux -, mais ce moyen efl inefficace , lorfque la difTolution d’étain devient blanche ou iaiteufe dans l’eay. Cç qui le prouve, c’eft que ’ lieuux-Aris. Tome II,

P O V

lit.

Ndatis ce dcrnîôr cas, n’ayant po’at o’Dtcna de paurpre, je l’ai fait paroîre fur le champ pat* l’.iddition de celle qui rcftoit limpide , quoique mêlée a»ec de l’eau commune de rivière. Il faut dont réferv&r pour d’aurres ufages la difiblutioa etain , qui ne (e trouveioitpas propre a celui cî» Quelques mom^ns apiès que le p.ourpre s’efh formé , verfez dans un autre vai’e lo.ut ce cju’ii y a dans le verre, & continuez de la forte, jufqu’à ce que toute la diffolution d’or &’ celle d’étain foient épuifiL-es. Le^wurp’e le préc’pi era de lui-même infe :,fiblejnent dans ce va’é ; & pour l’or il faudra verfer par inclinaifon le plus d’eau qu’il fera poflible du vafe qu’ contient le précipité ; mais éviter que ce pr/cipité n.e s’échappe, & remplacer l’eau par d’autra , afia d’emporter les acides citrcux & marins pat i^n lavage abondant. L’eau qu’on n’auroit pas pu jeter ians qu’elle entiaîpât du piécipité, pourra s’évaporer au fuleil , & le pourpre , en fe defféchant , fe lèvera de lui-mcme en écaillns. La manganèfe fournit également, dans lapeinture en émail , Hz dans la poterie , une couleur ^oar/^r ; , mais inférieure à la p-écé.h n :e. On puut croire cependant que n-i^ pères connoilTcient des moj’en^ faciles de C ? procurée pour cet u&ge des cramoifis d’une grande beauté, comme on ie voit dans les c-,yn.aux de plufieura anciennes églifcs.

Au refbcj on prétend qu’uae dilToIution d’or, peu chargée, donne avec l’alkaU fixe, m précipité d'>'n cramoifi beaucoup plus pur que celui de Caffius , & que, pour empêpher l’or de fe revivifier dans l’eau , il fuffi : d’y joindre un«  très-Iégcre partie de difTolution d’érain par l’eau régale, avant de leprçcipi’er par ralkali fixe C^ On fuppofe encore que l’or, précipité r’e Wn. difTolvaat par !e mercure d ffous dars l !e.u régale, donne dans l’émail une .coultur d’ecarlate (2). Je trouve encote danv les Mtmoircs d» l’Académie des Sciences , que l’aryen :, difibus par Placide ni rau^ , & piécipiré par le feul nitrs arfi’nical , àev’içnt pourpre ; mais la- couleuc difparoît dans le teu ( ?j. (.Uioi qu’il en Ibit , ne pouiToit-on pas faire paffcr le p-scptc-pourpn de Cajjius dans la pei. ?iture à- l’huile , au ton qu’il prencffiir la porceiair.e ? C’eft- un probic’nie dont la folidiié as. cette couleur vaut b’en la peine que s’occupent ceux à q^r le ’emps & i’occafion ne manqueront pa., < ;u dont les vues font tournées vers les fjécula-ion mcrcantiles-On 4ira|)eut- êtreque je propofe une pré ; aration (1) Chymie exfe’rhtentah’ & raifonnù , p :r M. Baume, toni- î , article de L’or. Voyez auiîî Le Di&ionmùrt de l’indujîrie.

(2) L’art de la Peinture fur rené , page 162. (3) Année ij^ô, page i ;:.

C c c C C

7îi

POU

P R O

bien embacraffinte , & qui àevlér.iso’it coA- ♦’"dans des figures drapées : car toutes les exstn teufe. Mais i’eroit-elie jamais aLflî embarraffante, aufli dilpendieulc que l’outremer qu’on emploie cependant à des parties bien moins capitales que les carnations ? La valeur de l’iouvrage , dans un excellent tableau , dédommage affez l’artifle du prix de la matière. (^Traité de la Peinture au paftd. )

POZZOLANE ou POUZZOLANE. ( fubfî.

fem. ) Sable qui le trouve dans le territoire de Poiizzole, ville voifine de Naples. On doit le regarder commeun mélangede parties lableules, terreules & ferrugmeuCes , endurcies, liées & accrochées enfemble jufqu’à la- grcffeur d’un pois, & defféchées par des feux fouterreins. Cette efpece de fable efl ; d’un rouge brun & d’une forme crouteuTe. On fc fert en Italie de Poi{olane, mêlée de fable & de chaux, pour le cr ;pifiage des murs & des voûtes qui font deflinés à Recevoir de la peinture à frefque. TROPORTIONS. Dansle Diaionnaîre théorique , nous avons placé un article proportion , dans lequel M. Warelet donne lamelure détaillée de la figure humaine , d’après de Piles. La ftatuaire , c’eli-à-dire , la fculpture , confidérée comme fart de faire des ftatues , a pour but de repréfenter la plus belle nature. Comme elle eft privée du charme de la couleur , & qu’elle ne peut exprimer que les formes , elle fe promettroit vainement de plaire en offrant des formes imparaites. La psinture plus riche dans fes moyens de plaire , & : qui compte même fouvent ! a variété au nombre de ces moyens , n’efl {as toujours aftreinte à repréfenter les formes es plus belles Z<. les plus riches proportions : elle ne feroir pas même au-deffus du reproche , fi elle s’obftinoit à vouloir ne repréfenter toujours qu’une nature du plus beau choix, puifque cette naTure n’eft pas toujours, celle qui convient à toutes les figures qu’elle doit faire entrer dans fes compofuions. On en peut dire autant de la fculpture en bas-relief. Les peintres , à l’exemple de Raphaël , doivent donc varier les proportions ; mais , comme la nature ofFrs dans ce ^enre une richeffe inappréciable , on peut condamner l’art , quand il a recours à des prcporrions purement iinaginaires. Telle efl celle de dix têtes, inventée par Alber Durer , adoptée par plufieurs peintres , & qui n’en eft pis moins fauffe. Elle s’éloigne trop du vrai pour faire uÇon ; le fpeûateur fent qu’on veut le tromper , & dèï-lors fon - plaifir s’évanouir. La proportion de neuf têtes eft encore menfongère ; mais elle s’approche plus de la vérité , & etnpioyée adroitement, elle peut être prife pour elle. Peut-être ne tromperoit-elle pas dans les figures nues ; mais on peut hafarder d’en faire ufage avec dilGréfkfl rations ne font pas défendues à l’art, mais celles feulement qui font trop fortes pour en impofer.

Quoique la proportion de huit têtes foit un peu< plus haute que celle des antiques de la première claffe, elle en approche affez pour pouvoir être admilé dans les principes de l’école : mais elledoit y être généralement regardée comme l’échelle la plus forte, enforte que ce ne fer» pas en l’augmentant ,’ mais en la diminuant ^ qu’on chercliera des variétés.

La tête eft formée d’an ovale , qui fe divilé’ horifontalement en quatre parties égales , àmoins que la partie iupérieure ne foit un peu plus foible que les trois autres : c’eft ce que-Winkelmann croit avoir obfervé fur un grandnombre, d’antiques. La ligne du milieu trav’erfe les yeux ; celle qui eft au-deffous paffe par la : racine du nez , & celle qui eft au-deffus marquela naiffance des cheveux dans ia jeuneffe. L oreille commence à la ligne des yeux , & finit à celle du nez. Les yeux fe partagent dans leur longueur en trois parties égales , dont l’une eft occupée par la prunelle. La diftance qu’on doit obferver entre les deux yeux, eft celle de la longueur d’un œil. En partageant l’œil en deux parties égales , on prendra trois de ces mefures pour la longueur de la bouche.

Les trois parties inférieures de la tête , dont la première commence à la naiffance du menton , & dont la troifième fe termine à la naiffance des cheveux dans la jeuneffe , forment ce qu’on appelle une face. JJans la proportion où la tête occupe la huitième partie de toute la figure, la face en occupe la dixième parLic : c’eft donc la même choie de dire qu’une figure a huit têtes, ou qu’elle a dix faces.

Si on mefure les figures par têtes , la tête elle-même en occupe le hiTitième , & nous l’appelions la première partie ; la féconde commence au menton , & finit à la hauteur des mamelons ; la troifième fe termine au nombril ■,la quatrième aux parties naturelles ; la cinquième à la moitié de la ctiiffe ; la fixième audeffous du genouil -, la léptième au-dïffous du mollet, & la huitième à la plante du pied. Sil’homme bien proportionné étend fes bras en croix , on aura la mefure de fa hauteur , en mefurant l’efpace depuis le bout du doigt du milieu d’une main , juicju’au bout du même doigt de l’autre main : ia diftance entre les deux épaules eft de deux têtes, La largeur des hanches eft d’une tête & demie , ou , ce qui eft la même chofe , de fix nez, La longueur d’une main eft de trois nez, 6) d’une face : elle fait la dixième partie de la hauteur de toute la figure,, tandis que celle du pied en fait la fixième. Chez les femmes, Teipate entre les deux épaules n’eft que d’uae tête & <ie ;fiie , & la largeur Ses hanches e(î de deux têtes. On dofirt^ aux figures de femmes moins de IVelteffe qu’à celle àes hommes ; les emmenchemens on- moins de finefle , & les extrêmirés moins de longueur. La meilleure autorité pour les proportions eft celle de l’antique. La plus élégante proportion y efl à-peu-près de lept tètes trois nez , c’eft-ààire , de huit têtes moins un nez. La figure vigoureufe de l’Hercule FarnèTe , la. figure légère de l’Apollon Pythisn , la figure élégante P R O 7jf de îa Vénus de Médicis , ont toutes trois cettg proportion , ou du moins les deux premières ne l’emportent que de quelques parties de nez. Cette hauteur, voifine de huit têtes, eft réfervée aux figures divines ; les figures humaines de l’Antinoiis & du Laocoon n’ont de hauteur que fepe têtes deux nez , & quelque chofe de plus pour Ta dernière, /^oysj l’article Dessiî» , & fur-touc les planches d’antiques iliefurées auxquelles c,es article renyoye* c c c C Ij