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Examen critique de la soi-disant réfutation/16

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XVI


Il est de toute nécessité encore de trouver M. Dessaulles dans le faux, comme on l’a d’ailleurs trouvé partout, dans ce qu’il dit sur les procédés respectifs des prélats de Québec et de Montréal, au sujet de l’Université-Laval. Mais ce qui n’est pas moins remarquable, c’est que toujours, à l’exception du seul évêque de Montréal, tout le monde, laïques, prêtres, évêques, archevêques morts ou vivants, recteurs, visiteurs de l’Université, professeurs, etc., etc., en définitive jusqu’au Pape, dont on a bien soin de restreindre l’infaillibilité sur les questions de fait, pages 88, 89, 90, 91 et 92 ; qui ne sont autre chose, que le développement de ce que mentionne cette longue et courte phrase ; tout le monde en un mot, sciemment ou non, volontairement ou non, s’est trompé ou a trompé !  !  !  !

L’Université a mal fait son devoir, mal surveillé l’enseignement de ses professeurs, n’en déplaise à M. Le Visiteur, (quel est-il je l’ignore, mais que l’on ne manque pas néanmoins de qualifier toujours du titre de vénérable p. 89) ; tout en disant dans le même paragraphe, que non-seulement la négligence mais aussi l’amour propre, qui se glisse habilement partout, (Oui, partout !) sans qu’on s’en aperçoive. — (Oh ! oui, M. L. et le reste, vous dites bien ici, tout en pensant à d’autres !…) — assez souvent, a poussé à défendre et à maintenir ce qui doit nécessairement être réformé ;

Défunt Mgr. Baillargeon, qui ne se pique pas beaucoup de délicatesse tant à Québec qu’à Rome ; à Québec, où il ne perd pas son temps pour obtenir des Prélats ses confrères, des lettres favorables à ses vues ; à Rome où il conduit tranquillement et sans l’informer de rien, Mgr. de Montréal, à la Propagande où il lui a d’avance, fermé les voies à tout succès ; plus tard, Mgr. l’Archevêque Taschereau, se prévalant de décrets anciens, aussi insidieusement obtenus, recevant des réponses à des questions infidèlement posées, le Cardinal Barnaro surpris, la toute bonne foi du St. Père lui-même, en défaut ; que dis-je ! …mouvements sur mouvements, requêtes, pétitions, demandes par signatures, tout au besoin, jusqu’aux récentes démarches auprès du pouvoir civil, tout dans l’ordre, tout expliqué, tout justifié, rien que de légal d’un côté ; tout censurable de l’autre ; voilà le résumé de cette question telle qu’il résulte de vos avant-derniers chapitres.

C’est dans la même page 93, qu’on trouve cette belle ligne : que s’il y a du blâme à déverser sur quelqu’un dans cette affaire (l’Université), ce n’est pas sur Mgr. de Montréal, mais uniquement sur le défunt Archevêque de Québec, Mgr. Baillargeon, qui n’a pas agi à Rome avec la loyauté qu’on était en droit d’exiger de lui. — Et quant aux tribunaux mal informés par lui, il n’y avait pas à se gêner pour décliner leur jugement. Jadis aussi, les hérétiques condamnés par les Conciles ou les Papes, en appelaient aux Conciles ou au Pape mieux informés.

Je ne prétends pas relever encore dans ces mêmes chapitres bien d’autres traits aimables, par exemple ; que si M. B. Paquet, Membre du Séminaire de Québec, et professeur de droit canon à l’Université-Laval, a obtenu une approbation si complète et des éloges si flatteurs, pour son écrit sur le « Libéralisme, » de la part des savants Rédacteurs de la Civiltà Catholica, revue qui à Rome, fait autorité ; il lui a fallu pour cela les tromper (p. 93). — Toujours des gens qui trompent ou se trompent !…