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Fables de La Fontaine (éd. 1874)/Les Voleurs et l’Âne

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Voleurs et l'Âne.

XIII

LES VOLEURS ET L’ÂNE

Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient :
L’un voulait le garder, l’autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième larron,
Qui saisit maître aliboron.

L’âne, c’est quelquefois une pauvre province :
Les voleurs sont tel et tel prince,
Comme le Transylvain, le Turc et le Hongrois.
Au lieu de deux, j’en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d’eux n’est souvent la province conquise :

Un quart voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du baudet.