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Histoire d’une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne/01

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Calmann Lévy (1p. --16).

L’ABBAYE-AUX-BOIS

I


Ignace Massalski, prince évêque de Wilna. — Les Radziwili et les Massalski. — Les grands seigneurs polonais — Les troubles de la Pologne, — Le prince-évêque en exil. — Son arrivée à Paris avec sa nièce. — Lettre de madame Geoffrin — Réponses du roi Stanislas-Auguste. — L’Abbaye-aux-Bois.


Par un sombre jour de décembre de l’an de grâce 1771, un carrosse s’arrêtait à la porte du couvent de l’Abbaye-aux-Bois, rue de Sève[1] ; trois personnes en descendaient : une femme âgée, fort simplement mise, un homme d’apparence distinguée, dans lequel on reconnaissait facilement un étranger, et une petite fille pâle et délicate. Ces personnages n’étaient autres que la célèbre madame Geoffrin, le prince Massalski, évêque de Wilna, et la petite princesse Hélène, sa nièce, âgée de huit ans.

Le prince évêque, compromis dans la récente révolution de Pologne, avait eu à peine le temps de fuir pour éviter une arrestation. Il emmenait à Paris sa nièce et son neveu, orphelins confiés à sa tutelle. Il faut remonter un peu en arrière pour connaître l’enchaînement de circonstances qui amenait à Paris cette famille exilée.

L’évêque de Wilna était fils du prince Massalski, grand général de Lithuanie ; parvenu très jeune à l’épiscopat[2], il jouissait d’une grande influence. Les témoignages contemporains le représentent comme un homme instruit, érudit, doué d’une intelligence qui saisissait toule chose vite et facilement, mais en même temps léger, inconstant et joignant, à une excessive timidité, un extrême empressement de se mêler à toutes les affaires. Précipité dans ses desseins et irrésolu après en avoir entrepris l’exécution, sa conduite était souvent en contradiction avec les principes qu’il proclamait. Le prince évêque était joueur, il avait en trois ans perdu plus de cent mille ducats et se trouvait dans de continuels embarras d’argent, quoique les Massalski possédassent une fortune territoriale immense.

Sa famille était une des premières de la Lithuanie, où deux maisons rivales se disputaient l’autorité, les Radziwill et les Massalski ; ces derniers soutenaient la faction des Czartoryski et les aidaient de tout leur pouvoir à placer leur neveu Stanislas-Auguste sur le trône de Pologne, d’accord avec la Russie.

Les Radziwill, au contraire, ennemis jurés des Czartoryski, défendaient les anciennes formes de la République polonaise, et se montraient des plus hostiles à l’influence russe et à la nomination de Stanislas-Auguste.

Les grands feudataires polonais régnaient dans leurs provinces respectives en véritables souverains[3]. Ils avaient des chambellans, dés grands veneurs, des écuyers semblables aux officiers de la couronne. Ils disposaient d’une garde du corps composée de dragons, de cosaques et de fantassins, et souvent d’une milice nombreuse dont les officiers avaient le même rang que ceux de l’armée royale[4].

On comprend que le roi devait compter avec cette noblesse plus puissante que lui-même, quoique divisée entre elle en factions redoutables. Elle jouissait de tous les privilèges de la féodalité, n’était disposée à en céder aucun, et se souciait peu de l’autorité de la couronne ; mais chacun voulait posséder cet autorité tout entière dans son palatinat ou woivodie : aussi les Diétines[5] qui précédaient l’élection d’un roi ou d’une Diète étaient toujours meurtrières.

Au moment décisif de la réunion des Diétines pour l’élection de Stanislas-Auguste, les Massalski répandirent à propos des sommes considérables, envoyèrent leurs troupes environner les Diétines dont ils se croyaient moins assurés, et, grâce à ces procédés électoraux très efficaces, aucun des gentilshommes proposés par les Radziwill ne fut élu. En apprenant ce résultat, le prince Radziwill quitta précipitamment son château, ou plutôt sa forteresse, et accourut à Wilna, escorté des deux cents gentilshommes qui formaient son cortège ordinaire et étaient la terreur du pays. Il força le palais de l’évêque, en chassa les juges nommés par les Diétines, et, adressant au prélat une violenta apostrophe, il énuméra rapidement le nombre des anciens évèques tués par des princes, pour s’être mêlés des affaires publiques, et termina ainsi : « Quand vous serez pris une seconde fois de la même tentation, rappelez-vous que j’ai cent mille ducats en réserve pour aller à Rome demander mon absolution[6]. »

L’évêque, au premier moment, fut consterné par les insolentes menaces de Radziwill et le laissa sortir sans résistance ; mais, reprenant tout à coup ses esprits, il fit sonner le tocsin, arma le peuple, rappela les juges, barricada l’évêché et la cathédrale et chassa Radziwill de Wilna.

Cet incident peint bien la violence des mœurs polonaises d’alors.

Après avoir si chaudement appuyé l’élection de Stanislas-Auguste, on pouvait s’attendre à voir le prince évêque soutenir fermement l’autorité du roi : il n’en fut rien.

Le traité de paix signé à Varsovie en 1768, entre la Russie et la Pologne, avait excité un grand mécontentement parmi les chefs du clergé catholique ; il accordait aux dissidents grecs, luthériens et calvinistes, les privilèges dont l’Église catholique romaine jouissait seule jusqu’alors[7]. La plupart des évêques refusèrent de se soumettre à ces conditions nouvelles. La part que les dissidents allaient pouvoir prendre aux affaires, les fonctions auxquelles il leur était désormais permis de prétendre, exaspérérent aussi la noblesse. On vit alors s’organiser de toute part des confédérations armées qui entrèrent en lutte avec le part de la cour et les Russes, dont les troupes, sous prétexte de soutenir l’autorité du roi, occupaient en Pologne des postes nombreux, et exerçaient des violences inouïes.

L’évêque Massalski fut un des principaux promoteurs de la Confédération de Bar, la plus célèbre de toutes. Son père, grand général de Lithuanie, venait de mourir, et le comte Oginski lui avait succédé dans cette charge importante. Il ne fut pas difficile à l’évêque de l’attirer dans la nouvelle Confédération[8].

Le 20 septembre, Oginski avait déjà attaqué et battu les Russes, fait prisonnier la moitié d’un régiment, et massacré l’autre ; mais, peu de temps après, la fortune lui fut contraire. Vaincu par le nombre, et dit-on par la trahison, il parvint à grand’peine à s’enfuir jusqu’à Kœnigsberg, à travers mille dangers.

Sa défaite fut le signal de la dispersion des confédérés. Le prince évêque avait quitté Varsovie dès le mois de juin pour se rendre à Wilna et aider Oginski de tout son pouvoir ; mais, apprenant la victoire des Russes et leur marche sur Wilna, il partit secrètement et en toute hâte pour la France, emmenant avec lui son neveu, le prince Xavier, et sa nièce, la petite princesse Hélène, dont la tutelle lui était confiée.

Les deux enfants, avec une complète insouciance, se laissèrent entraîner par leur oncle, enchantés de quitter un pays où ils ne voyaient que des soldats à mine farouche « dont l’aspect leur faisait peur ».

À peine eurent-ils franchi la frontière polonaise, que le prince pouvait lire dans les gazettes de Hollande : « Le major Soltikoff, à la tête des troupes russes, occupe Wilna et a fait mettre sous séquestre tous les biens appartenant au siège épiscopal. Tous les mobiliers faisant partie de ces biens ont été immédiatement enlevés et transportés à la résidence. Quant aux biens personnels et patrimoniaux du prince évêque, ils doivent être saisis en justice par le castellan[9] de Novogorod et placés sous son administration[10]. »

Le premier soin de l’évêque, en arrivant à Paris, fut de rendre visite à madame Geoffrin, qu’il avait vue pendant son séjour récent en Pologne, Il connaissait son influence sur le roi et espérait obtenir par elle la fin de son exil et la levée du séquestre de ses biens. Madame Geoffrin, malgré sa circonspection ordinaire et sa crainte de se mêler des affaires d’autrui, prit l’évêque sous sa protection et écrivit au roi[11] :


« 17 novembre 1771,


» L’évêque de Wilna est à Paris, où il compte passer du temps. Il m’a amené deux enfants, une nièce et un neveu, dont il m’a demandé en grâce de vouloir bien me charger. J’ai mis la fille au couvent et le garçon au collège… »


On voit que, dans cette première mention faite de l’évêque, madame Geoffrin, fidèle à son caractère prudent, ne se compromet pas ; elle se contente d’indiquer qu’elle a vu l’évêque, puis elle attend de savoir comment le roi prendra cette visite. Il paraît qu’il n’en fut pas mécontent, car elle lui écrit plus hardiment :


« Ce 13 janvier 1772,


» Je supplie Votre Majesté de vouloir bien écrire un petit mot de douceur au pauvre évêque de Wilna ; c’est un enfant, mais un bon enfant qui vous aime. Je vous assure qu’il ne fait pas un pas de condamnable depuis qu’il est à Paris. Il est le seul Polonais que je voie, il me craint comme le feu : réellement je lui ai défendu de parler des affaires de Pologne avec un seul de ses compatriotes, et je suis sûre de son obéissance. Il a deux domestiques, que je lui ai donnés. L’abbé Baudeau et le colonel Saint-Leu sont attachés à sa personne. »


Ce n’était pas seulement pour recevoir un mot de douceur du roi que l’évêque employait l’influence de madame Geoffrin : il s’agissait avant tout d’obtenir la levée du séquestre de ses terres. Le roi le comprit bien, mais il était peu disposé en sa faveur et se défiait de sa fidélité. Cependant il répond à madame Geoffrin :


« Ma dernière lettre pour vous en contenait une pour l’évêque de Wilna, telle que vous me la demandez par votre lettre du 13 janvier. À ce que je lui ai écrit et à vous, j’ajouterai seulement ici que, par une lettre qu’il a écrite à l’abbé Siestrzencewicz, je le vois dans la supposition que c’est moi qui ai demandé aux Russes de séquestrer ses terres. Rien n’est plus faux ; ni les siennes, ni celles de personne ne l’ont été à ma demande ; au contraire, je me suis donné les plus grands mouvements pour les en préserver. Mais qu’on se souvienne une fois pour toutes de la fable du cheval, qui, pour dompter le cerf, dont il était jaloux sans savoir pourquoi, appela l’homme, lui prêta son dos et se laissa brider. Quand ils eurent ensemble forcé le cerf, le cheval voulut secouer l’homme ; mais celui-ci était dessus, et, à grands coups d’éperon, il réduisit le cheval à souffrir qu’il y restât. L’application est aisée. Les Polonais sentent très souvent l’éperon du cavalier russe qu’ils ont appelé contre le roi, ou contre quelqu’un de leurs égaux.

» L’évèque de Wilna sait très bien contre qui il a voulu intriguer les Russes. Il a été puni par où il a péché ; mais encore une fois ce n’est pas moi qui lui ai attiré le châtiment. Au contraire, je me suis employé à l’alléger, en obtenant qu’on lui laissât pourtant quelque partie de ses revenus, et rien ne prouve mieux que ce n’est pas moi qui dispose de ces châtiments russes, que le séquestre des terres de mes ministres, dont deux sont mes proches parents, et qui a duré un an.

» Du reste, vous pouvez réitérer à l’évêque l’assurance de ma part, que, du moment où il y aura jour à l’aider, je le ferai. »


Le prince évêque eut l’air satisfait de cette promesse, témoigna toute la reconnaissance possible à madame Geoffrin, s’installa à Paris, comme s’il voulait y séjourner longtemps, puis s’occupa de placer son neveu et sa nièce dans les meilleurs établissements d’éducation qu’il fût possible de trouver. Nous avons vu qu’il choisit l’Abbaye-aux-Bois pour la jeune princesse.

Deux couvents se disputaient alors le privilège de l’éducation des filles de qualité, Penthemont et l’Abbaye-aux-Bois. Saint-Cyr était passé de mode, et, d’ailleurs, créée par madame de Maintenon pour élever gratuitement les filles nobles et pauvres, cette institution ne remplissait qu’un mandat très limité. Les deux couvents que nous venons de citer étaient destinés, au contraire, aux jeunes personnes appartenant aux familles les plus riches et de la plus haute noblesse[12].

L’existence de l’Abbaye-aux-Bois remontait fort haut : elle avait été fondée dans le diocèse de Noyon, sous le règne de Louis le Gros, par Jean de Nesle, et sa femme Anne d’Entragues ; elle appartenait à l’ordre de Cîteaux[13].

L’abbesse et les religieuses de l’Abbaye-aux-Bois durent s’enfuir à la suite des troubles et des dévastations qui désolèrent le Soissonnais en 1654 ; elles se réfugièrent à Paris, où elles achetèrent le couvent des Dix-Vertus, situé rue de Sève, et que venaient de quitter les Annonciades de Bourges. Les Cisterciennes[14] obtinrent du pape la translation du titre et des biens de l’Abbaye-aux-Bois que le roi autorisa, par lettres patentes d’août 1607. Le 8 juin 1718, Madame, veuve de Philippe de France, frère de Louis XIV, posa la première pierre de l’église de Notre-Dame-aux-Bois[15], sans se douter que sa petite-fille, Louise-Adélaïde d’Orléans, devait plus tard en devenir abbesse.

À l’époque dont nous nous occupons, l’Abbaye-aux-bois était gouvernée par madame Marie-Magdeleine de Chabrillan, qui succédait à madame de Richelieu, sœur du célèbre maréchal.

Toutes les dames chargées de l’éducation des pensionnaires appartenaient à la plus haute noblesse, les élèves elles-mêmes portaient les plus grands noms du royaume, et, chose étrange, leur éducation réunissait la pratique des devoirs domestiques les plus bourgeois aux leçons destinées à les former à l’usage du grand monde.

La musique, la danse, la peinture étaient cultivées avec grand soin. L’Abbaye possédait un beau théâtre, de nombreux décors, et des costumes dont l’élégance ne laissait rien à désirer. Molé et Larive enseignaient aux pensionnaires la déclamation et la lecture à haute voix ; les ballets étaient dirigés par Noverre, Philippe et Dauberval, premiers danseurs de l’Opéra. Tous les professeurs étaient étrangers à l’Abbaye, sauf pour la botanique et l’histoire naturelle. Ces dames surveillaient seulement le travail des pensionnaires et assistaient aux leçons.

Mais elles jouaient un rôle plus actif dans l’éducation domestique que recevaient ces demoiselles après leur première communion, comme nous le verrons plus tard[16].

  1. La rue de Sève n’a pris le nom de rue de Sèvres, qu’elle porte aujourd’hui, qu’après la Révolution.
  2. Le prince Ignace Massalski était né le 18 juillet 1729, il fut sacré évêque de Wilna le 27 juin 1762. Son frère aîné, père de la princesse Hélène, avait épousé une Radziwill.
  3. Il faut, pour se former une idée exacte de l’existence des grands feudataires polonais, en lire la description dans le Siècle de Frédéric le Grand par Onken ; les Révolutions de Pologne par Rulhières ; Hermann, Geschichte des russ. Staats, t. VI, p. 110.
  4. L’évêque de Wilna payait, de ses propres deniers, tous les frais de la légion Massalski, composée de 16 000 hommes. Le comte Potocki, palatin de Kiowie, fat contraint, précisément à cette époque, de licencier les 25 000 hommes que sa famille tenait sur pied depuis longtemps. La prince Radziwill, oncle de la petite princesse Mélène, avait dix millions de revenu et entretenait 20 000 hommes de troupes régulières dans ses villes et châteaux.
  5. On choisissait, dans les « Diétines », les députés à la Diète générale et on décidait également quels seraient les juges chargés de tenir les tribunaux au nom de la nation, pendant l’interrègne qui existait forcément entre l’expiration d’un règne et l’élection du monarque suivant. Ces cours de justice, qu’on nommait les tribunaux de deuil, avaienl, pendant toute la durée de l’interrègne, une grande influence. On comprend l’importance que les grandes familles attachaient à dominer dans les Diétines.
  6. Voir les Révolutions de Pologne de Rulhières, pour plus amples détails.
  7. La Confédération de Bar avait été proclamée une première fois en 1768, Ses principaux chefs étaient Pulawski, Krasenski, l’évêque de Wilna et son père, grand général de Lithuanie ; elle fut le signal des guerres intestines de la Pologne. Louis XV et la Turquie prêtaient alors secrètement leur appui aux patriotes polonais, mais la chute du duc de Choiseul et la défaite des Turcs amenèrent celle des confédérés. La Confédération sa réorganisa en 1771.
  8. Oginski, possesseur de biens immenses en Lithuanie, avait épousé la fille du prince Michel Czartoryski ; il était devenu, par cette alliance, cousin germain du roi Stanislas-Auguste ; mais dès leur enfance, ils furent rivaux et jaloux l’un de l’autre (Voy. Rulhières, Révolutions de Pologne).
  9. Les castellans polonais avaient, à l’origine, notamment en Lithuanie, la surveillance des châteaux, tant sous le rapport militaire que sous le rapport juaiciaire ; mais, par la suite, ils ne conservèrent que leurs fonctions judiciaires ; ils faisaient partie du Sénat. On les divisait en castellans supérieurs et inférieurs, il y en avait 33 supérieurs et 49 inférieurs, ils prenaient rang après les woïvodes ou palatins.
  10. Le prince Radziwill, l’ancien ennemi de l’évêque, fut exilé en même temps que lui, et ses biens furent confisqués au profit des Russes ; mais ses ancêtres, semblant prévoir les malheurs qui attendaient leurs descendants, avaient fait faire les statues des douze apôtres en or, chacune d’un pied et demi de haut. Elles étaient placées dans leur église à Diewick. Lorsque le prince Charles vit commencer la guerre, il fit emporter les douze apôtres à Munich et il put vivre pendant quelques années du produit de la fonte de ces précieuses statues et donner la plus généreuse hospitalité à un grand nombre de ses compatriotes exilés comme lui.
  11. Correspondance du roi Stanislas-Auguste Poniatowsk avec madame Geoffrin, publiée par M. Charles de Mouy.
  12. Les princesses du sang, elles-mêmes, ne se dérobaient pas à l’usage ; la duchesse de Bourbon, née princesse d’Orléans, fut élevée à Penthemont.
  13. Citeaux, célèbre abbaye dans le diocèse de Châlon-sur-Saône, à cing lieues de Dijon, fondée en 1098 par saint Robert. C’est en 1107 qu’ont été dressés les statuts de Citeaux. Les abbayes de La Ferté, de Pontigny, de Clairvaux et de Morimond sont appelées les quatre filles de Citeaux. Saint Bernard abbé de Clairvaux, a donné son nom aux moines de Citeaux, qu’on appelle bernardins.
  14. Les religieuses cisterciennes sont aussi anciennes que les moines. Sainte Hourbelle, mère de saint Bernard, et plusieurs femmes de condition embrassèrent la règle de Citeaux et se distinguèrent par leurs vertus et leur austérité. Mais elles ne conservèrent pas longtemps cette première ferveur. Elles acquirent des biens temporels et, disent les annales de l’ordre, « leur iniquité germa de leur graisse et de leur embonpoint ». Elles possédaient de nombreuses abbayes sous le nom de « bernardines ».
  15. Dans cette pierre est encastrée une grande médaille d’or, donnée par S. A. R. Madame, sur laquelle est, en bas-relief, le portrait de cette princesse, qu’au revers, on voit assise sur deux lions, tenant de sa main droite une médaille représentant le dessin de l’église. Autour de cette médaille, on lit : Diis genita et genitrix Deum.
  16. Voir à l’appendice no 1 les détails et document sur l’Abbaye-aux-Bois.