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Historique des courses. — Passion espagnole

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LES COURSES DE TAUREAUX

« Spectacles sanglants et honteux,
de démons plutôt que d’hommes »
(Bulle du pape Pie V.) [1]

I

Historique des courses. — Passion espagnole.


Les Romains de la décadence s’enivraient au spectacle du sang versé par les bêtes féroces et les gladiateurs. « Aux jours où Rome voulait amuser son peuple immense, elle ouvrait son amphithéâtre, que venaient remplir les nobles dames et les pieuses vestales admises au premier rang. Elle enfermait dans le cirque quelques types de tous les peuples, hommes noirs, blancs, jaunes, cuivrés… elle jetait sur tout cela ses lions, ses tigres, ses éléphants et ses rhinocéros ; et tout cela hurlait, se déchirait, se dévorait ; et les belles patriciennes, et les timides vierges de Vesta battaient des mains[2]… »

À cette scène esquissée par M. Eugène Bonnemaire, il ne faudrait pas ajouter beaucoup pour en faire un tableau retraçant les horribles combats où, de nos jours, en Espagne, au Mexique, en France même, les chevaux et les chiens qu’on fait éventrer, les taureaux qu’on harcèle, en les blessant à coups de pique, en leur lançant des flèches enflammées, qui s’attachent à leurs flancs et les brûlent avant qu’on les égorge, et dont le sang se mêle parfois à celui des hommes, attirent des milliers d’enthousiastes spectateurs. Au lieu d’esclaves, les gladiateurs sont des citoyens libres et parfois de haute lignée. Des chevaliers, des sénateurs romains ne descendirent-ils pas dans l’arène ?

L’empereur Charles-Quint combattait le taureau, dans une fête, à Valladolid, pour célébrer la naissance de son fils, qui régna sous le nom de Philippe II. Sous Philippe IV, les courtisans de ce roi toréador avaient pour plaisir favori les combats de taureaux. Il en fut de même sous son successeur, Charles II, vers la fin du seizième siècle, où l’éclat des fêtes tauromachiques atteignit son apogée. Mais, lorsque le duc d’Anjou vint, du consentement de son frère, le duc de Bourgogne, s’asseoir, après la guerre sanglante de la Succession, sur le trône d’Espagne, en vertu du testament de Charles II, qui mourut en 1700, léguant son royaume au fils aîné de sa sœur, Marie-Thérèse d’Autriche, femme de Louis XIV, ce prince français, Philippe V, manifesta si vivement son dégoût pour ces jeux immoraux, que la noblesse, qui jusque-là figurait activement dans ces luttes, dut y renoncer, et les arènes furent abandonnées au peuple. « La cour du petit-fils de Louis XIV, dominée sans doute par l’influence française, affecta même de dédaigner ces spectacles [3]. »

Charles III, son successeur, avait aussi de l’aversion pour les combats de taureaux. Il s’efforça de détacher la nation espagnole de cette frénésie, source de désordres et de dissipation pour un peuple qu’il voulait ramener au travail ; fléau pour l’agriculture à laquelle elle enlève chaque année tant d’instruments précieux[4]. » Son ministre Florida Blanca seconda ses vues : on restreignit le nombre de courses dans les villes de province ; à Madrid même, on ne livra que des taureaux débiles ; le spectacle perdit son principal attrait[5].

Par malheur, sous Charles IV, le goût mal étouffé se raviva bientôt. On vit des fêtes plus animées, plus sanglantes que toutes celles des règnes précédents ; les gens de qualité se livrèrent sans entrave à cette passion pour le cirque, passion qui, loin de s’affaiblir, paraît, de nos jours, s’être réveillée plus vive, puisqu’on a cru devoir ouvrir, en plein dix-neuvième siècle, une école royale pour apprendre, aux frais de l’État, comme un art national, à tuer des taureaux. Un décret, daté du 18 mai 1830 et portant le sceau du roi, instituait à Séville l’enseignement officiel de la tauromachie. Dans cette académie, qui avait gravé sur le fronton de son portail le nom du pieux Ferdinand VII, on s’escrimait d’abord sur des mannequins, puis on allait, dans le plus proche abattoir, s’exercer sur des animaux vivants. En 1836, on l’a supprimée.

On annonçait, en 1857, à Madrid, pour le soir de la Saint-Jean, une course dans le cirque au dehors de la porte d’Alcala. « Les jeunes taureaux (disait l’immense affiche) recevront la mort de nobles et aristocratiques mains ; des jeunes gens appartenant aux premières familles de l’Andalousie, du Génil, du Guadalquivir, devant seuls paraître dans l’arène. La fête sera présidée par la belle duchesse de Medina-Celi. »

D’après le Courrier de Madrid, la course a été magnifique ! Vingt-six chevaux ont été tués : le cinquième taureau en a éventré cinq ; et le sixième, neuf.

Combien elles ont dû battre des mains, les sensibles Madrilènes, agiter leurs écharpes de soie et d’or, et sourire à ces nobles vainqueurs, souillés de poussière et de sang[6] !

C’est, d’ordinaire, sur des taurillons de deux ans que s’exercent les amateurs, les raffinés, qui descendent dans le cirque pour égorger par amusement d’inoffensives bêtes, selon les règles de l’art : c’est aussi par les novillos que débutent les futurs toréadors, pour s’affermir le pied, l’œil et le cœur.

L’origine des courses de taureaux paraît remonter à une époque très-reculée ; quelques auteurs la fixent au séjour des Arabes dans la Péninsule. « En tout ce divertissement, dit Aarsens de Sommerdyck, on remarque une certaine cruauté invétérée qui est venue d’Afrique, et qui n’y est pas retournée avec les Sarrasins. » Et il ajoute que déjà de son temps « toutes les villes avoient leurs festes de cette nature et n’auroient pas cru avoir aucun bonheur, si elles avoient manqué à les solemniser. »

Le goût des Espagnols pour ces jeux cruels est tellement développé, qu’il a malheureusement toutes les proportions d’une passion nationale. Les enfants y jouent au taureau, comme ils jouent, en France, au soldat[7].

Dans la moindre ville on trouve un amphithéâtre — Plaza de toros — plus ou moins remarquable, mais toujours dans de vastes proportions. « Le seul grand monument moderne que j’aie rencontré s’élevant en Espagne, m’écrivait, en 1859, M. Blatin (Mazelhier) est un immense cirque à Valence » où l’entreprise est faite aux frais et au profit des hospices de la ville. Les larges assises de pierres de taille, les épaisses murailles en brique de ce splendide amphithéâtre, semblent, dit le docteur Fée, présenter comme devant être éternels les jeux auxquels son enceinte est réservée.

Quelques-unes de ces places aux taureaux peuvent contenir plus de vingt mille personnes. Celle de Ronda que le conseil municipal de la ville a fait réédifier en pierres de taille pour remplacer le cirque de bois dont l’écroulement, pendant une représentation, avait causé la mort d’un grand nombre de spectateurs, éclipse, dans ses proportions comme dans sa beauté, l’amphithéâtre de Séville, et donne place à vingt-deux mille individus.

La tauromanie, sous ce beau ciel, atteint tous les âges, depuis le sommet jusqu’aux derniers degrés de l’échelle sociale. Tout ce qu’on a dit et écrit contre ce barbare divertissement, n’a en rien, dit M. Davillier, diminué la vogue dont il jouit depuis un temps immémorial. Les courses sont présidées par le principal alcade, à défaut du gouverneur civil de la province, ou par les plus éminents personnages, par les étrangers auxquels on prétend faire honneur ; quelquefois par les infants et par la reine elle-même ou le roi.

On y accourt de vingt lieues à la ronde. Le manouvrier qui gagne péniblement son pain, et le mendiant qui tend la main aux passants, trouvent toujours, au fond de leur bourse, quelque monnaie pour acquitter le droit d’entrée. « Il n’y a pas un bourgeois, disait Sommerdyck, qui ne veuille voir la feste de taureaux toutes les fois qu’elle se fait, et qui n’engageast ses meubles, plutost que d’y manquer, faute d’argent. » Et pourtant les bonnes places sont chères, surtout à l’ombre. Théophile Gautier fait remarquer que le lundi, jour des courses, toute la ville est en fête : les femmes du peuple mettent jusqu’à leur matelas en gage pour avoir quelques réaux à dépenser ce jour-là, et suivre la foule au cirque.

Si l’on affiche quelque prétention à l’élégance, il est de rigueur d’avoir sa loge aux taureaux, comme à Paris on a sa loge à l’Opéra.

À Madrid, les représentations se donnent chaque semaine, depuis le lundi de Pâques, jusqu’à la Toussaint. À Séville, la douceur de la température, pendant l’hiver, permet de ne pas les interrompre. Dans les villes de province, ce n’est guère qu’à l’occasion des grandes fêtes, et d’une manière irrégulière, que les courses ont lieu. Il n’est pas rare qu’on les répète deux fois dans le même jour. L’affluence y est toujours énorme.

Chacun vient chercher là des émotions. Aux mille péripéties du drame, quel enthousiasme délirant ou quelle fureur sauvage s’empare des spectateurs ! « C’est à peine s’ils peuvent rester en place : ils se lèvent, gesticulent, vocifèrent, interpellent à haute voix, et sur les tons les plus discordants, tantôt les toréadors, et tantôt les taureaux qu’ils excitent de toutes manières. Parfois ils descendent jusque dans l’arène. » Souvent, entr’eux, ils se disputent violemment, et vont jusqu’à se frapper au visage.

Si l’espada (celui qui porte l’épée et qui doit donner la mort), fait un beau coup, on l’acclame avec frénésie, on agite les mouchoirs, les écharpes et les ombrelles ; on jette au vainqueur des pièces de monnaie, des bouquets, des oranges et des cigares. Vestes, bonnets et chapeaux tombent à ses pieds. Cette avalanche de vêtements et de coiffures est la suprême manifestation de la foule enthousiaste. Mais si le torero manque d’audace ou de dextérité, les sifflets se mêlent aux huées, aux grossières injures[8]. On lui lance, avec d’humiliants projectiles, des vases pleins d’eau, des bâtons. À Séville, un matador (tueur), saisi d’effroi, n’osa donner le coup de la mort ; le peuple, ivre de fureur, cria : « Le traître à la prison. » Il fut arrêté, réprimandé par le gouverneur et sur le champ incarcéré. Si le président de la course eût refusé d’agir, les poings se seraient levés vers sa loge ; peut-être même aurait-on démoli le cirque, comme on l’a fait, il y a peu d’années, à Barcelone. Un Catalan devait arrêter un taureau par les cornes. En face de l’animal, il sent ses forces paralysées, et ne veut plus affronter la bête. Aussitôt on murmure ; la tempête populaire est près d’éclater. L’autorité donne l’ordre de commencer le combat des chiens, annoncé sur le programme. Les spectateurs sont devenus furieux ; un cri de menace épouvantable, universel, retentit ; l'œuvre de la dévastation et la démolition des barrières commencent. On insulte, on blesse grièvement, à coups de pierres, des agents de la force publique et des gardes-urbains inoffensifs. Le colonel commandant de la marine est en péril. « S’il avait fait usage des armes à feu, nous aurions, dit le Diario de Barcelone, à déplorer aujourd’hui de grands malheurs. »

Bientôt le cirque ne présenta plus qu’un monceau de ruines.

On bat des mains quand le taureau tue son homme, et l’on crie : Bravo ! Bravo ! » On a vu douze mille spectateurs demander d’une seule voix la grâce d’un taureau qui avait éventré neuf chevaux et un picador. La grâce fut accordée, et le taureau, chose inouïe, sortit vivant de l’arène[9]. Mais pour l’animal pacifique, ou lourd, ou fatigué, point de grâce, point de trêve : des milliers de mains frémissantes d’indignation s’offriraient pour le frapper à mort[10].

« Certains taureaux de Navarre, ardents à la poursuite, versent des larmes de désespoir, lorsque, vers la fin du combat, ils ont cru atteindre le matador, et que celui-ci leur échappe en les perçant de son épée. Quand ils se sentent frappés à mort, loin de chercher une place pour s’y coucher, comme font les autres taureaux, raidissant leurs membres, ils luttent jusqu’au dernier souffle, qu’ils exhalent debout et ne tombent qu’à l’état de cadavres[11]. »

À Saint-Sébastien, à quelques lieues de la frontière de France, on a donné, le 15 août 1862, deux combats à la fois. On avait partagé l’arène par moitié, au moyen d’une double cloison en planches, ménageant entre les deux clôtures un refuge pour les hommes que poursuivaient les taureaux. Les exercices se sont produits en partie double, plus périlleux, parce que l’espace était moindre ; plus attrayants aussi pour les amateurs de ces plaisirs délicats, parce que la lutte était plus acharnée, qu’on faisait à la fois plus de blessures, et qu’ils avaient plus de chances de voir un homme écrasé contre la barrière[12].

Mais le pauvre cheval ? Oh ! n’y prenez pas garde. Les habitués vous recommandent de ne pas le regarder. « C’est le côté malpropre, hideux, répulsif du spectacle, écrivait, en 1858, M. John Lemoinne, dans la Revue des Deux-Mondes. Quand il n’est qu’éventré, il continue à courir : ses boyaux pendants et sanglants traînent dans la poussière ; le picador le laboure de ses éperons aigus ; les valets de service l’accablent de coups de bâton ; tel qu’il est, ce cheval sera recousu et servira une autre fois. »

Et ces atrocités ne sont pas des faits fortuits : loin de là. Tous les observateurs en citent des exemples. Écoutez M. Blatin (Mazelhier) : « J’ai vu s’accomplir des traits d’horrible cruauté : un taureau était aveuglé de fureur, blessé en vingt endroits par les lances, les banderilles ; … il éventra quatre ou cinq chevaux, dont les yeux étaient bandés, les oreilles bouchées, et qui ne pouvaient ni fuir ni se défendre. Le dernier, étendu par terre, les entrailles sorties, conservait encore un souffle de vie… On relève la bête à force de coups… Comme elle est gênée, dans son pas chancelant, par ses intestins pendants auxquels se mêlent des lambeaux ensanglantés de peau et de chair, on repousse violemment une partie des entrailles dans le ventre, et d’un coup de couteau on se débarrasse du reste. Le cheval va tomber ; on le retient, on le raffermit, on l’épaule de chaque côté… Le picador, avec quelques précautions, l’enfourche de nouveau. Alors on ramène le taureau qui fond sur la victime et la renverse en l’éventrant une seconde fois. Pour le coup, le cheval était bien mort, et je m’en sentis soulagé ; sans cela les bourreaux l’auraient encore poursuivi dans son agonie.

« Au milieu des massacres dont j’ai été le témoin, indigné, j’en étais arrivé à garder toute ma compassion pour les animaux seuls, tant j’étais soulevé contre les hommes de l’arène, qui me semblaient être braves sans péril, et ne pas courir des dangers suffisants pour expliquer leur barbarie[13]. »

M. Fée, professeur à la Faculté de médecine, à Strasbourg, qui a longtemps observé les mœurs de l’Espagne, pendant qu’il remplissait, auprès de l’armée française, les fonctions de chirurgien, écrivait, en 1859, dans une excellente notice : « Les hommes n’excitent aucun sentiment d’intérêt. Cet intérêt repose tout entier sur les animaux destinés à une mort douloureuse, inévitable[14]. »

Tout admirateur qu’il est des prouesses espagnoles, M. Théophile Gautier n’en exprime pas moins sa pitié pour un de ces muets martyrs, un cheval qui vient de recevoir le coup mortel sous ses yeux, et dont il peint éloquemment l’agonie : « Le pauvre animal abandonné à lui-même se met à traverser l’arène en chancelant, comme s’il était ivre, s’embarrassant les pieds dans ses entrailles. Des filets de sang noir jaillissaient impétueusement de sa plaie, et zébraient le sable de zig-zags intermittents, qui trahissaient l’inégalité de sa démarche. Enfin il vint s’abattre près des tablas. Il releva deux ou trois fois la tête, roulant un œil bleu déjà vitré, retirant en arrière ses lèvres blanches d’écume, qui laissaient voir ses dents décharnées. Sa queue battit faiblement la terre, ses pieds de derrière s’agitèrent convulsivement et lancèrent une ruade suprême, comme s’il eût voulu briser de son dur sabot le crâne épais de la mort…

« J’insiste sur l’agonie de ce cheval, parce que c’est la sensation la plus pénible que j’aie éprouvée aux combats de taureaux[15]. »

Les cavaliers sont garantis aux jambes, aux cuisses, jusqu’au ventre, par des bottes bardées de tôle épaisse, matelassées et couvertes de peau de buffle ; leur pied est emboîté dans un large étrier à la turque qui le protège. Sont-ils renversés, le corps du cheval qu’ils montent leur sert de bouclier ; d’ailleurs ils sont promptement secourus. L’agilité, l’adresse de ceux qui combattent à pied peuvent les soustraire au danger qu’ils affrontent volontairement.


  1. Voir le texte complet de la bulle, à la page 39.
  2. La Presse Scientifique des Deux-Mondes, 1861, Tome II.
  3. Le Tour du Monde. — Voyage en Espagne, par Ch. Davillier, 1862, page 326.
  4. Bourgoing, Tableau de l’histoire moderne, t. II, page 384.
  5. En 1771, Henri Swinburne pouvait encore écrire : « Il n’assiste jamais personne de la famille royale à ces amusements… Les nobles ne se piquent plus de montrer leur courage, leur force ou leur dextérité, dans ces exercices fatigants et dangereux…… Il n’y a plus un seul gentilhomme qui se soucie d’y hasarder sa vie. » (Voyez son Voyage en Espagne, page 490.)
  6. On annonçait, à Madrid, pour le 7 janvier 1863, une course dans laquelle devaient figurer, comme espadas, plusieurs membres de la grandesse, notamment le duc de San Lorenzo, le marquis de Villaseca, etc. Les simples picadores devaient être aussi des marquis et des comtes (l’Akhbar).
  7. « Le spectacle des taureaux fait la joie des enfants et la jubilation des vieillards », écrivait Pepe Hillo, torero fameux, qui a publié un Traité sur son art.
  8. Je ne vous traduirai pas en français, je ne vous répéterai pas en espagnol, et je ne vous dirai pas, même dans le latin qui brave l’honnêteté, les invectives dont on accable soit les bêtes, soit les hommes ; la saturnale est complète. » — John Lemoinne, Quelques jours en Espagne. — Revue des Deux-Mondes, juillet 1858.

    « Il faut voir la liberté que chacun apporte aux courses ! Un des premiers effets de cette liberté est de supprimer toute gêne, à commencer par la gêne des habits… Quelqu’outrée que soit l’idée que vous vous fassiez de ce sans-gêne, il faut que vous enchérissiez, pour n’avoir pas même encore la mesure exacte de la licence du langage que la tenue de ces réunions favorise. Ce sont des expressions grossières, obscènes même, qui échappent, je veux bien le croire, à l’entraînement de la passion, mais qui affligent les oreilles chastes qui ne sont pas suffisamment familiarisées avec le vocabulaire des courses… » (L’illustration, 10 septembre 1853).

  9. Alexandre Dumas, Voyage de Paris à Cadix, 1861, page 122.
  10. « Le dernier taureau de chacune de ces fêtes, écrivait Swinburne, en 1776, est embolado, c’est-à-dire que ses cornes sont enveloppées ; alors on laisse entrer toute la populace dans l’arène, avec des bâtons dans les mains, pour apprendre le métier de toreador, pour assommer le taureau, ou pour être eux-mêmes jetés en l’air ou tués par lui. » — Voyage, page 435.
  11. Oduaga Zolarde, Les Courses de taureaux expliquées, 1854, p. 127.
  12. L’Union médicale, septembre 1862.
  13. Bulletin de la Société protectrice des animaux, 1859, page 390.
  14. Idem, 1860, page 29.
  15. Voyage en Espagne, page 91.