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Humour et humoristes/Auguste Germain

La bibliothèque libre.
H. Simonis Empis (p. 192-193).

AUGUSTE GERMAIN


M. Auguste Germain est un homme heureux : bouche pincée, moustache brune, lisse et retroussée légèrement, il trouve à vivre un charme infini, et un sourire coquet et coqueteur plisse toujours ses lèvres.

Un railleur, sans doute, persifleur et siffleur ? Ah ! cet auteur dramatique est au contraire le plus sentimental des hommes quand il ironise. Sa moquerie s’enveloppe et se pare de mélancolie, et des larmes légères viennent s’y suspendre. Le sourire de M. Germain est fleuri de bonté.

Une vieille guitare, votre âme, n’est-ce pas, monsieur, une vieille guitare qui rend de si tendres sons, si pitoyables, si rêveurs, et qui chante parfois, quand vous le voulez bien, de ces airs lointains et délicieusement fanés et pleins de souvenirs, comme nos grand’mères, les jours de bonheur, en chantonnaient encore, près du foyer…

Grandes misères des petits métiers, et petits tourments des grandes positions, joueurs et joueuses des cours, vieux mendiants, trottins anémiés, théâtreuses et cocottes et danseuses, demoiselles de magasin, calicots et couturières, vous avez pour tout ce qui souffre et peine, ou croit peiner et souffrir, des pitiés et des caresses… Il est vrai que vous y trouvez notre amusement.