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Identification anthropométrique, instructions signalétiques/49

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IV. — Les sourcils (Pl. 45 et 46).

55. — Aucune partie du visage ne joue un rôle plus important que le sourcil dans l’expression générale de la physionomie, vue de face. Mais en raison même de la variété de dispositions qu’il présente, sa description complète et méthodique serait longue et compliquée.

56. — L’extrémité interne du sourcil est souvent désignée par le nom de tête du sourcil, et l’externe par celui de queue du sourcil. Rappelons également que nous avons vu plus haut (page 59), à propos des rubriques du front, qu’il importait de distinguer le fuseau poilu, qui constitue le sourcil à proprement parler, de l’arcade osseuse qui lui sert de support[1].

57. — Le tableau suivant résume les principales remarques auxquelles un sourcil peut donner lieu lorsqu’on l’analyse successivement au point de vue : 1° de ses rapports de voisinage, 2° de sa forme, 3° de son volume, 4° de ses particularités et 5° de sa nuance.

Rapports de voisinage.

Écartement de la tête des deux sourcils
sourcils rapprochés
sourcils écartés
Élévation (ou distance du milieu des sourcils au centre du globe oculaire)
sourcils bas
sourcils hauts.

Direction et forme.

Direction générale (ou inclinaison) de l’ensemble des sourcils (noter le sens de l’obliquité en procédant de bas en haut)
sourcils oblique interne
sourcils oblique externe
Forme du tracé général de la ligne précédente
sourcils arqués
sourcils rectilignes
et qqfois sinueux.

Volume.

Longueur totale des sourcils
sourcils courts
sourcils longs.
Largeur des sourcils
sourcils étroits (ou linéaires)
sourcils larges.
Abondance de l’implantation poilue
sourcils clairsemés
sourcils abondants (ou drus)

Particularités.

8° Umplacement du maximum de poils
sourcils réunis
maximum (du sourcil) en queue.
Direction des poils
sourcils en brosse
sourcils en pinceau.
10° Nuance quand elle diffère de celle de la barbe et des cheveux
sourcils blonds
sourcils noirs.

58. — Les caractères de rapport réagissent sur ceux de forme et inversement ; par exemple : plus le sourcil est élevé au-dessus du globe de l’œil, plus il a chance d’être arqué ; plus il est abaissé sur la cavité de l’orbite, plus il est rectiligne et plus les deux têtes ont tendance à se rapprocher, etc.

59. — Aussi serait-il non seulement impraticable, mais même complètement inutile de répondre séparément, pour chaque cas particulier, à chacune des dix rubriques précédentes. En application des prescriptions générales relatives aux traits complémentaires, on se contentera de noter, s’il y a lieu, un ou deux caractères bien tranchés, en se servant autant que possible des termes indiqués dans notre tableau.

Exemples : Sourcils rectilignes légèrement oblique-interne ; sourcils réunis (par un tourbillon de poils) et élevés (au-dessus des yeux). Les mots entre parenthèses ont été intercalés comme point de rappel et doivent, en pratique, être omis sur la fiche.

60. — La nuance des poils, qu’il est si facile d’altérer, était jusqu’à présent le seul caractère que l’on relevait d’habitude sur les signalements ordinaires en réponse à la rubrique générale sourcils. Or cette indication ne possède une valeur récognitive digne d’être notée que si elle diffère nettement et réellement de celle des cheveux et de la barbe, ce qui est assez rare.

61. — Insistons sur ce point que les qualificatifs d’emplacement et de forme : haut ou bas, rapproché ou écarté, arqué ou rectiligne, visent seulement l’implantation du sourcil considéré à l’état de repos. La forme (ou l’emplacement) remarquable est-elle due à une contraction musculaire plus ou moins habituelle, on remplacera les adjectifs cités plus haut par les substantifs correspondants accompagnés du mot nerveux. Exemple : élèvement (ou rapprochement} nerveux des sourcils.

62. — L’élévation du sourcil par contraction musculaire se distingue de l’implantation naturellement élevée, en ce que la première donne au sourcil un tracé plus arqué et, caractère principal, accentue les rides horizontales du front (voir Pl. 51, no 8). Inversement, le rapprochement et l’abaissement nerveux de la tête des sourcils tendent à en rendre le tracé moins arqué ou même sinueux et à accentuer les rides verticales intersourcilières (voir Pl. 50, nos 6, 7, 8 et 9).

Nous reviendrons sur ce point capital en parlant des rides et de l’expression physionomique.

  1. L’implantation du sourcil ne correspond pas d’ailleurs exactement au relief de l’arcade. Tandis que la tête du sourcil est généralement attirée en avant de l’orbite plus bas que le pourtour osseux, la queue passe bien au-dessus de l’arcade orbitaire que l’on aperçoit, à l’angle externe de l’œil, sous la forme d’un bord saillant largement arrondi.

    L’inclinaison de l’arcade osseuse étant nettement oblique en bas, tandis que la direction des sourcils se rapproche plus ou moins de l’horizontale, ces deux lignes se croisent par le milieu.