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Identification anthropométrique, instructions signalétiques/69

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I et II. — Bras, avant-bras et main (droits et gauches) (Pl. 63 à 68).

15. — a) Le bras commence à l’épaule et finit au coude, que nous appelons articulation huméro-cubitale, et par abréviation cubital tout court. Le coude considéré sous ses quatre faces, se décompose en : cubital postérieur (ou coude proprement dit), cubital interne, cubital externe et pli du coude que, par analogie et abréviation, nous appelons cubital antérieur (Pl. 63 et 64).

16. — Ce sont ces deux extrémités, épaule et cubital[1], qui servent de points de repère pour la désignation de la situation d’une cicatrice au bras. Exemples : cicatrice courbe à cavité postérieure de 7 verticale sur épaule gauche externe (Pl. 61, no 2). Cicatrice sinueuse de 9/05 verticale à 4 dessus cubital gauche postérieur (Pl. 62, Pig. 2, no 3). Nævus à 11 dessus cubital gauche externe (Pl. 63, Fig. 1, no 1). Cicatrice rectiligne de 2 oblique interne à 4 dessus cubital gauche antéro-exteme (Pl. 64, Fig. 1, no 1).

17. — b) L’avant-bras est limité on haut par le coude (ou cubital), et en bas par le poignet (Pl. 63), repères qui jouent le même rôle pour l’avant-bras que l’épaule et l’articulation cubitale pour le bras, Exemples : Cicatrice courbe à cavité supérieure de 5/03, oblique externe, à 3 dessus poignet gauche antérieur (Ib., Fig. 1, no 4). Une ancre lie 6/3 à 6 sous cubital droit antérieur (Ib., Fig. 2, no 3).

18. — c) On distingue sur la main (Pl. 65 et 67) : 1° sur la face antérieure, la paume ; 2° sur la face postérieure, le dos de la main, abstraction faite des doigts ; puis viennent 3° les cinq doigts dont nous avons déjà fait l’énumération à l’occasion de la distinction des faces, savoir : le pouce, l’index, le médius, l’annulaire et l’auriculaire.

19. — Chaque doigt, le pouce excepté, se compose de trois phalanges réunies l’une à l’autre par des articulations, appelées jointures. Conformément à l’usage, nous numérotons les phalanges et les jointures en commençant par les extrémités supérieures : première jointure et première phalange ; deuxième jointure et deuxième phalange ; troisième jointure et troisième phalange. La première jointure se trouve ainsi contiguë antérieurement à la paume et postérieurement au dos de la main[2].

20. — Le pouce ne compte que deux jointures et deux phalanges. La partie de main qui le réunit au poignet a reçu, en pratique signalétique, le nom de base du ponce.

21. — L’intervalle entre chaque doigt se définit ainsi : entre pouce et index, entre index et médius, entre médius et annulaire, entre annulaire et auriculaire (Pl. 67).

Particularités spéciales aux régions I et II.

22. — L’entre pouce et index postérieur est très souvent le siège de petits tatouages, ancres, cœurs, initiales, etc., d’un très grand intérêt signalétique.

23. — Les doigts peuvent être amputés de la dernière phalange, des deux dernières on des trois phalanges.

24. — Très souvent, notamment à la suite de panaris, la dernière phalange est simplement entamée, sans être positivement amputée ; le doigt est dit alors raccourci.

25. — On indique également les cas où un rudiment d’ongle restant est plus ou moins recourbé ou dévié. Les doigts qui antérieurement ont été écrasés ont souvent l’ongle épaissi. Les blessures à la racine de l’ongle occasionnent ce que nous appelons l’ongle strié, caractère fréquent, d’une grande permanence et facile à relever, qui se note abréviativement ainsi : ongle médus gauche strié (Pl. 68, no 4).

26. — Les cicatrices et coupures des doigts doivent être relevées avec soin, du moment qu’il est visible que leurs empreintes persisteront la vie durant.

27. — Néanmoins, lorsque leur nombre est supérieur à quatre ou cinq sur chaque main, on est autorisé à ne noter que les principales. Les marques peu visibles, que l’on pourrait omettre à un examen subséquent, sont précédées de l’adjectif léger.

28. — Les jointures des doigts, et en général toutes les articulations, peuvent être ankylosées, soit légèrement, soit partiellement, soit complètement. Dans le premier cas le mouvement est simplement gêné, et dans le dernier, tout mouvement est impossible. Dans l’ankylose complète, il faut spécifier si les deux membres sont soudés en ligne droite, où à angle droit, ou obtus (voir les remarques relatives à la mensuration des doigts, 1re Partie, page 37, § 36 et suivants).

  1. Dans les extraits signalétiques destinés à être publiés ou lus devant les tribunaux, etc., avoir soin de remplacer les expressions abrégées de cubital antérieur, postérieur, etc., par la formule complète et plus correcte de face antérieure, postérieure, etc., de l’articulation du coude.
  2. Les anatomistes remarqueront que les points de repère articulaires, coude, poignet et en particulier les jointures, sont déterminés en pratique signalétique, non pas par la ligne articulaire théorique, dont la localisation précise offrirait quelques difficultés, mais par les plis et sillons de la peau qui les décèlent extérieurement. Il en résulte que les repères des faces antérieures ne sont jamais rigoureusement situés sur le même plan horizontal que leurs correspondants de la face postérieure. Ainsi, considérée chez, le soldat sans arme, la ligne repère du poignet antérieur est située près de 2 centimètres plus en bas que celle du poignet postérieur.

    Mais la différence est surtout sensible pour les repères basés sur les premières jointures des doigts, le pouce excepté. Tandis que, postérieurement, nos repères se confondent avec la ligne articulaire anatomique qui passe par les chiffres 2, 3 et 4 (Pl. 67), antérieurement, nous prenons comme ligne de base les plis qui se trouvent aux confins de la paume (voir J1, Pl. 65) c’est-à-dire un emplacement qui est de plus de 2 centimètres l/2 plus bas que celui de la face postérieure ; d’où quelquefois des hésitations pour la localisation précise des signes situés sur les faces latérales, qui se trouvent ainsi à cheval entre deux repères. Mais la détermination rigoureuse de la ligue articulaire anatomique aurait présenté pour nos agents bien d’autres difficultés et encore moins de rapidité.