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Lèvres de Velours (D. E.,)/02

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Sous les Galeries du Palais-Royal, Chez la petite Lolotte (p. 23-28).
Chapitre II

Lèvres de Velours, bandeau de début de chapitre
Lèvres de Velours, bandeau de début de chapitre

CHAPITRE II


AIMABLE PASSE-TEMPS


Le lendemain, dans la journée, la comtesse était sortie ; Lison et Mina s’étaient absentées, aussi Cécile, que la comtesse voulait emmener, avait prétexté une indisposition, était restée avec Lola. Je me disposais à sortir de mon côté, quand les deux soubrettes, restées à l’hôtel, entrant sans frapper dans ma chambre, se jettent à mon cou, et m’étouffent sous leurs étreintes caressantes. Les mignonnes, toutes lesbiennes qu’elles sont, jusqu’au bout des ongles, avaient le culte de Priape en grande vénération ; et, comme il y avait longtemps qu’elles n’avaient pas pu lui faire leurs dévotions, et que j’étais le seul porteur ici de l’emblème de ce culte, elles venaient me demander de les immoler en sacrifice. Je remets ma promenade à plus tard, et je me mets à leur disposition pour un petit holocauste pour chacune : « et, pour que l’autre ne languisse pas, ajoutai-je, pendant que l’une sera en route pour Cythère, nous allons nous installer de façon à y aller chaque fois de compagnie ».

Mes deux dévotes n’ont pas de peine à se ranger à mon avis. Comme on ne pouvait se déshabiller complètement en cas de visites, Cécile se rappela fort à propos la manière dont nous l’avions traitée, la comtesse et moi, certain soir à Paris, en attendant l’arrivée des visiteuses, moi sur une chaise, la comtesse à cheval sur mes cuisses, Cécile entre nous deux, fêtée par nos deux langues.

Les mignonnes, pour n’être pas gênées, quittent leurs pantalons. Je m’installe sur une chaise, la culotte rabattue, la queue en l’air, Cécile m’enjambe, et aidée par Lola, s’introduit la quille dans le ventre, attendant que Lola se glisse entre nous ; mais celle-ci a dans la tête une autre fantaisie. Elle me fait signe de la suivre, j’emporte la mignonne enchevillée sur mon lit, je l’étends sur le bord, couchée sur les reins, je me penche en avant, vers ses lèvres, formant un angle droit avec les deux moitiés de mon corps, les jambes et les cuisses verticales, le reste du corps, de la pointe des fesses à la nuque, horizontale. Lola saute sur ma croupe qu’elle serre vigoureusement entre les cuisses, et me donne le mouvement de va-et-vient, comme un cavalier consommé ; elle se démène si bien, que je lui laisse conduire chaque coup de cul donné à mon engin, qui s’enfonce brusquement, ou se retire doucement suivant les sauts de l’écuyère, jusqu’à ce que celle-ci, m’inondant les fesses d’une chaude rosée, m’oblige à lancer en même temps une liqueur brûlante dans le réduit tordu par des spasmes convulsifs.

Après quelques rapides ablutions, Lola prend maître Jacques dans sa main, l’enferme dans sa bouche, et quand il a repris sa belle dimension, elle se couche sur le bord du lit, relève ses jupes, me reçoit, et quand je suis dedans, elle s’accroche à mon cou, se soulève, glisse par terre, laissant retomber ses jupes, et me conduit tout doucement au milieu de la chambre, se serrant contre moi, pour ne pas désencheviller. Elle dit à la blondinette de bien relever tous ses vêtements, et quand celle-ci les tient au-dessus des reins et du nombril, elle la prend par les cuisses, la soulève comme une plume, la met entre nous, le chat sur ses lèvres, le cul sur les miennes et la tenant ainsi à bout de bras, elle la gamahuche délicieusement, tandis qu’arcbouté aux épaules de l’enfilée, je joue des reins, fouillant la fournaise ardente de mon priape quêteur, au même temps que je larde de coups de langue le petit point noir entre les fesses. La manœuvre dura à peine une minute, tant nous mettions d’ardeur dans notre véhément exercice et tous les trois nous jouissions divinement, pendant que Cécile, toute agitée, lâche ses jupes et nous oblige d’achever le doux mystère, ensevelis dans l’ombre.

Je me disposais à partir enfin pour ma promenade, mais Lola, qui revenait du cabinet de toilette avec un air de chatte amoureuse, les yeux brillants de luxure, me saute au cou, et plante ses lèvres brûlantes sur les miennes, mendiant encore un peu d’amour. Maître Jacques est au repos ; je dois d’ailleurs garder des forces pour le soir. Mais la folle gougnotte me sollicite avec des démonstrations si passionnées que je me décide à lui offrir une compensation. Elle se trousse jusqu’au nombril ; je la prends dans mes bras, je la soulève et la renverse, les jambes en l’air, la tête en bas, je plonge ma figure entre ses cuisses, la maintenant sur mes lèvres, en serrant sa croupe entre mes bras ; les jupes retombent retournées. Cécile porte ses soins à la mappemonde, parcourant la raie de sa petite langue rose, et l’enfonçant dans le petit point noir qui est tout en bas. Lola, qui a le nez sur ma braguette, l’entr’ouvre, y glisse une main douce et potelée, en retire maître Jacques tout contrit, mollet, le couvre de baisers, et le prend tout entier dans sa bouche ; le gaillard réchauffé retrouve un peu de force, et se laisse faire, sans penser à mal ; d’ailleurs, je comptais bien que l’ardente gougnotte aurait son compte, avant que maître Jacques fût en état de demander le sien. J’avais compté sans l’habileté de l’ouvrière, sans la douceur du moëlleux velours qui court sur ma verge ; et quand son clitoris se mouille sous mes lèvres, se tordant de plaisir, elle promène si délicieusement ses lèvres sensuelles sur la peau tendue, et aspire si amoureusement le gland dans son petit four bien chaud, qu’il y lance soudain sa brûlante liqueur, que les lèvres de la sangsue tirent goutte à goutte, suçant peu à peu, prolongeant une indicible volupté, tandis que sous ma langue vibre toujours le clitoris palpitant.



Lèvres de Velours, vignette fin de chapitre
Lèvres de Velours, vignette fin de chapitre