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L’Église chrétienne (Renan)/XVI. Les chrétiens et l’opinion publique

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Calmann Lévy (p. 305-318).


CHAPITRE XVI.


LES CHRÉTIENS ET L’OPINION PUBLIQUE.


Pour être juste, il faut se représenter les préjugés où vivait fatalement le public d’alors. On connaissait extrêmement mal le christianisme[1]. Le bas peuple n’aime pas qu’on se distingue, qu’on vive à part de lui, qu’on soit plus puritain que lui, qu’on s’abstienne de ses fêtes, de ses usages. Quand on se cache, il suppose toujours qu’on a quelque chose à cacher. De tout temps, les cultes secrets ont provoqué certaines calomnies, toujours les mêmes[2]. Le mystère dont ils s’entourent fait croire à des débauches contre nature, à des infanticides, à des incestes, même à l’anthropophagie[3]. On est tenté d’y voir une camorre organisée contre les lois. La délation avait, d’ailleurs, dans le droit antique, malgré les édits des bons empereurs, une importance qu’heureusement elle n’a plus[4]. De là un type de libelles en quelque sorte rédigés d’avance[5], et auxquels aucun chrétien n’échappait.

Tout était faux assurément dans ces rumeurs populaires ; des faits mal compris semblaient pourtant y donner du corps. Certaines enquêtes avaient tourné au détriment des inculpés. Les apologistes ne le nient pas ; le respect de la chose jugée les arrête[6] ; mais ils rejettent le mal sur les sectes dissidentes, et ils demandent qu’on n’étende pas à tous le délit de quelques-uns. Les réunions nocturnes, les signes de reconnaissance, certains symboles bizarres, tout ce qui tenait au mystère de l’eucharistie, les phrases sacramentelles sur la chair et le sang du Christ excitaient le soupçon. Ce pain que la femme chrétienne goûtait en cachette avant chaque repas devait paraître un philtre. Une foule de pratiques semblaient des indices du crime de magie, lequel était puni de mort[7]. L’habitude des fidèles de s’appeler entre eux frères et sœurs[8], et surtout le baiser sacré[9], le baiser de paix qui se donnait, sans distinction de sexe, au moment le plus solennel de l’assemblée, devaient provoquer les plus fâcheuses interprétations dans l’esprit d’un public incapable de comprendre cet âge d’or de pureté. L’idée de conciliabules où toutes les privautés, toutes les promiscuités étaient permises, sortait naturellement de pareils faits, dénaturés par la malveillance et le sarcasme[10].

L’accusation d’athéisme était encore plus redoutable[11]. Elle entraînait la peine de mort comme le parricide[12], et elle ameutait à la fois toutes les superstitions. L’aversion non dissimulée des chrétiens pour les temples, les statues, les autels, amenait sans cesse des incidents[13]. Il n’y avait pas un fléau, pas un tremblement de terre, dont on ne les rendît responsables[14]. Tous les sacrilèges, les incendies de temples, leur étaient attribués[15]. Les chrétiens et les épicuriens étaient à cet égard confondus, et leur présence secrète dans une ville était un épouvantail, qu’on agitait pour soulever la foule[16]. Le bas peuple était ainsi le foyer de la haine contre les chrétiens. Ce que les actes authentiques des martyrs traitent avec le plus de mépris et comme le pire ennemi des saints, c’est la canaille des grandes cités. Les fidèles ne s’envisagent jamais comme des gens du peuple ; ils semblent former dans les villes une petite bourgeoisie honnête[17], très-respectueuse pour l’autorité, très-disposée à s’entendre avec elle. Se défendre devant le peuple paraît aux évêques une honte ; c’est avec les autorités seules qu’ils veulent argumenter[18]. Comme on sent bien que, le jour où le gouvernement se relâchera de ses rigueurs, le christianisme et lui s’entendront vite ! Comme il est visible que le christianisme sera enchanté d’être la religion du gouvernement !

Chose singulière ! la seule partie de la société païenne avec laquelle les chrétiens eussent quelque analogie d’opinion était le groupe des épicuriens. Le nom d’athées était également attribué aux disciples de Jésus et à ceux d’Épicure. Ils avaient, en effet, pour trait commun de nier, par des raisons fort différentes il est vrai, le surnaturel puéril, les merveilles ridicules auxquelles croyait le peuple[19]. Les épicuriens y voyaient des supercheries de prêtres ; les chrétiens des supercheries du démon. Ce qui aggravait le cas des chrétiens, c’est qu’on les supposait capables par leurs exorcismes de faire cesser les prodiges locaux et d’imposer silence aux oracles qui faisaient la fortune et la célébrité d’une ville, d’un pays[20]. Quand Alexandre d’Abonotique voit ses fraudes percées à jour : « Ce n’est pas surprenant, dit-il, le Pont est plein d’athées et de chrétiens ! » Cela effraye le peuple, et rend à l’imposteur un moment de popularité. Il brûle les livres d’Épicure, et il ordonne de lapider les partisans des deux sectes. Amastris, ville chrétienne[21] et épicurienne, lui était particulièrement odieuse. Au début de ses mystères, on criait : « S’il y a ici quelque athée, quelque chrétien, quelque épicurien, qu’il sorte ! » Lui-même disait : « À la porte les chrétiens ! » La foule répondait : « À la porte les épicuriens[22] ! » Le nom d’épicurien, dans les pays supertitieux, était synonyme de maudit. Comme celui de chrétien, il faisait courir risque de la vie, ou du moins mettait un homme au ban de la société[23].

Les chrétiens se servaient des arguments des libres penseurs, des incrédules, pour tourner en dérision les croyances populaires et combattre le fatalisme[24]. Les oracles étaient l’objet des railleries de tous les gens d’esprit et de bon sens ; les chrétiens applaudissaient à ces persiflages[25]. Un fait curieux est celui de cet Œnomaüs de Gadare, philosophe cynique, qui, ayant été trompé par un faux oracle, se prit de mauvaise humeur et se vengea par un livre intitulé : les Fourbes dévoilés, où il ridiculisait agréablement comme une imposture la superstition dont un moment il avait été dupe. Ce livre fut accueilli avec empressement par les chrétiens et par les juifs. Eusèbe l’a inséré tout entier dans sa Préparation évangélique[26], et les juifs paraissent avoir mis l’auteur sur le même pied que Balaam, dans la classe des apologistes involontaires d’Israël et des apôtres parmi les païens[27].

Les chrétiens et les stoïciens, en réalité beaucoup plus ressemblants entre eux que les chrétiens et les épicuriens, ne sont jamais comparés, jamais confondus[28]. Les stoïciens n’affichaient pas de marques de dédain pour le culte public. Le courage des martyrs chrétiens leur paraissait une folle obstination, une affectation d’héroïsme tragique, un parti pris de mourir, qui ne méritait que le blâme[29]. Ces troupes d’affolés d’Asie, qui venaient demander la mort, les irritaient[30]. Ils les confondaient avec ces cyniques, vains et orgueilleux, qui recherchaient des morts théâtrales et se brûlaient vifs pour faire parler d’eux[31].

Certes il y avait plus d’une ressemblance extérieure entre le philosophe chrétien et le cynique : vêtement austère, perpétuelle déclamation contre le siècle, vie détachée, résistance ouverte aux autorités. Les cyniques, outre un costume analogue à celui des moines mendiants du moyen âge, avaient une certaine organisation, des novices, des supérieurs[32]. C’étaient des professeurs publics de vertu, des censeurs, des évêques, « des anges des dieux », à leur manière ; on leur attribuait une vocation pastorale, une mission du ciel pour prêcher et donner des conseils, mission exigeant le célibat et un parfait renoncement[33]. Chrétiens et cyniques excitaient chez les esprits modérés la même antipathie, à cause de leur commun mépris de la mort. Celse reproche à Jésus, comme Lucien reproche à Peregrinus, d’avoir répandu cette erreur funeste[34]. « Que deviendra la société, se disait-on, si cet esprit l’emporte, si les scélérats se mettent à ne plus craindre le supplice[35] ! » Mais l’immoralité, la grossière impudence des cyniques ne permettaient une telle confusion qu’à des observateurs bien superficiels. Rien de ce qu’on sait des cyniques n’autorise à croire qu’ils aient été autre chose que des poseurs et de vilaines gens[36].

Il n’est pas douteux que, dans un très-grand nombre de cas, la provocation ne soit venue des martyrs. Mais la société civile a tort de se laisser entraîner aux rigueurs, même envers ceux qui semblent les lui demander. L’atroce cruauté du code pénal romain va créer le martyrologe, source lui-même d’une vaste littérature légendaire, pleine d’invraisemblances et d’exagération. La critique, en dévoilant ce que les récits des Actes des martyrs ont d’insoutenable, est passée quelquefois à l’excès contraire. Les documents qui étaient d’abord présentés comme les pièces originales des procès des martyrs s’étant trouvés pour la plupart apocryphes ; les textes des historiens proprement dits relatifs aux persécutions étant rares et courts ; les recueils des lois romaines ne contenant presque rien sur la matière, il était naturel qu’on s’imposât la plus grande réserve. On put être tenté de croire que les persécutions furent en réalité peu de chose, que le nombre des martyrs ne fut pas considérable[37], et que tout le système ecclésiastique sur ce point n’est qu’une construction artificielle. Peu à peu la lumière s’est faite. Même dégagées des exagérations de la légende, les persécutions restent une des pages les plus sombres de l’histoire et la honte de l’ancienne civilisation.

Assurément, si nous étions réduits, pour connaître les persécutions, aux Actes des martyrs, le scepticisme pourrait se donner une libre carrière. La composition des Actes des martyrs devint, à une certaine époque, un genre de littérature religieuse, pour lequel on consulta bien plus l’imagination et une certaine exaltation pieuse que des documents authentiques. Si l’on excepte la lettre relative à la mort de Polycarpe, celle qui contient le récit des souffrances des héros de Lyon, les Actes des martyrs d’Afrique et quelques autres récits empreints du caractère le plus sérieux, il faut avouer que les pièces de ce genre, qu’on a trop facilement qualifiées de sincères, ne sont que des romans pieux. Nous reconnaissons aussi que les historiens de l’empire, sur ce qui regarde les chrétiens comme sur tant d’autres points, sont singulièrement pauvres de détails. Les vrais documents concernant les persécutions que l’Église eut à souffrir sont les ouvrages qui composent la littérature chrétienne primitive. Ces ouvrages n’ont pas besoin d’être des auteurs auxquels on les attribue pour faire autorité dans une pareille question. Le goût pour les suppositions d’écrits de tout genre était si répandu à cette époque, qu’un très-grand nombre des livres qui nous ont été légués par les deux premiers siècles sont d’une attribution incertaine ; mais cela n’empêche pas que ces livres ne soient des miroirs exacts du temps où ils ont été composés. La première épître attribuée à saint Pierre, l’Apocalypse de saint Jean, le morceau qu’on appelle Épître de Barnabé, l’épître de Clément Romain, lors même qu’elle ne serait pas de lui, les épîtres totalement ou partiellement apocryphes de saint Ignace et de Polycarpe, les poëmes sibyllins qui appartiennent au ier et au iie siècle, toutes les pièces originales qui nous ont été conservées par Eusèbe sur les origines du montanisme, les controverses des gnostiques et des montanistes sur le martyre, le Pasteur d’Hermas, les Apologies d’Aristide, de Quadratus, de saint Justin, de Tatien, d’Athénagore, révèlent à chaque page un état violent, qui pèse sur la pensée de l’écrivain, l’obsède en quelque sorte et ne lui laisse aucune appréciation juste de la situation.

De Néron à Commode, sauf de courts intervalles, on dirait que le chrétien vit en ayant toujours devant les yeux la perspective du supplice. Le martyre est la base de l’apologétique chrétienne. À entendre les controversistes du temps, il est le signe de la vérité du christianisme. L’Église orthodoxe seule a des martyrs[38] ; les sectes dissidentes, par exemple les montanistes, font d’ardents efforts pour prouver qu’elles ne sont pas privées de ce critérium suprême de vérité. Les gnostiques sont mis au ban de toutes les Églises, surtout parce qu’ils professent l’inutilité du martyre. C’est qu’en effet la persécution était bien alors, comme le veut Tertullien[39], l’état naturel au chrétien. Les détails des Actes des martyrs peuvent être faux pour la plus grande partie ; l’effroyable tableau qu’ils déroulent devant nous n’en fut pas moins une réalité. On s’est souvent fait de trompeuses images de cette lutte terrible, qui a entouré les origines chrétiennes d’une brillante auréole et imprimé aux plus beaux siècles de l’empire une hideuse tache de sang ; on n’en a pas exagéré la gravité. Les persécutions ont été un élément de premier ordre dans la formation de cette grande association d’hommes qui la première fit triompher son droit contre les prétentions tyranniques de l’État.

On meurt en effet pour des opinions, non pour des certitudes, pour ce qu’on croit et non pour ce qu’on sait. Le savant qui a trouvé un théorème n’a pas besoin de mourir pour attester la vérité de ce théorème. Il donne sa démonstration, et cela suffit. Au contraire, dès qu’il s’agit de croyances, le grand signe et la plus efficace démonstration est de mourir pour elles. Là est l’explication des succès extraordinaires qu’ont obtenus quelques-unes des tentatives religieuses de l’Orient. « Vous autres, Européens, vous n’entendrez jamais rien aux religions, me disait le plus intelligent des Asiatiques ; car vous n’en avez jamais vu se faire chez vous ; nous, au contraire, nous en voyons tous les jours se faire. J’étais là quand des gens hachés en morceaux, brûlés, enduraient pendant des journées des supplices horribles, dansaient, sautaient de joie de mourir pour un homme qu’ils n’avaient jamais connu (le Bâb), et c’étaient les hommes les plus considérables de la Perse. Moi, qui vous parle, j’étais obligé d’arrêter ma légende, qui courait en quelque sorte devant moi, d’empêcher les gens de se faire tuer pour moi » Le martyre ne prouve nullement la vérité d’une doctrine ; mais il prouve l’impression qu’elle fait sur les âmes, et c’est là tout ce qui importe pour le succès. Les plus belles conquêtes du christianisme, la conversion d’un Justin, d’un Tertullien furent amenées par le spectacle du courage des martyrs, de leur joie dans les supplices et de l’espèce de rage infernale qui poussait le monde à les persécuter.

  1. Justin, Apol. II, 3.
  2. Cela se vit déjà, lors de la proscription des bacchanales. Tite-Live, XXXIX, 8. Voir la façon dont Lucien présente le culte d’Abonotique. Alex., 39 et suiv. Les calomnies dont le culte juif était l’objet au moyen âge, et qui, dans certains pays, n’ont pas encore disparu, se rattachent au même ordre d’idées.
  3. Juvénal, xv, 11 et suiv.
  4. Rescrits de Trajan et d’Adrien ; Justin, Apol. I, 7 ; Méliton, dans Eus., H. E., IV, xxvi, 5.
  5. Justin, Apol. I, 26 ; Apol. II, 12, 13, 14 ; Dial., 10, 17, 108 ; Athénagore, 3 ; Minucius Félix, 9 (d’après Fronton), 10, 30, 31 (d’après Fronton) ; Tertullien, Apol., 2, 4, 7, 8, 39 ; Ad nationes, I, 7, 16 ; Ad uxorem, II, 4 ; Lettre des Égl. de Lyon et de Vienne, dans Eus., H. E., V, i, 14, 26, 52 ; Apulée, Métamorph., IX, p. 620-621, Ruhnkenius.
  6. Justin, Apol. I, 7. Comparez le passage de Basilide sur le martyre, où il soutient que ceux qui souffrent ὅτι χριστιανοὶ πεφυκότες, auraient presque toujours mérité de souffrir ὡς ὁ μοιχὸς ἢ ὁ φονεύς (dans Clém. d’Alex., Strom., IV, 12).
  7. Minucius Felix, 8, 9 ; Tertullien, Ad uxor., II, 4. Voir Le Blant, Sur l’accusation de magie (Mém. de la Soc. des ant., t. XXXI).
  8. Minucius Felix, 9 ; Athénagore, Leg., 32. Les cyniques avaient la même habitude. Arrien, Diss. Epict., III, xxii, 81.
  9. Athénagore, l. c. ; Clém. d’Alex., Pædag., III, ii, p. 110-111.
  10. Celse, dans Orig., I, 1 et suiv. ; III, 55. Cf. Saint Paul, p. 242.
  11. Justin, Apol. II, 3 ; Athénagore, ch. 4 et suiv. ; Actes de saint Polycarpe, ci-après, p. 457 ; faux rescrit de Marc-Aurèle, à la suite de saint Justin.
  12. Lucien, Peregr., 21.
  13. Orig., Contre Celse, VII, 62 ; VIII, 17 et suiv.
  14. Eusèbe, IV, 13. Cf. Homél. pseudo-clém., vii, 9 et suiv.
  15. Ælius Aristide, Eleusinius, I, p. 423, Dindorf.
  16. Lucien, Alexander, 25.
  17. Actes de Polycarpe et des martyrs de Lyon. Cf. Eusèbe, H. E., III, 33 ; IV, 9.
  18. Martyre de Polyc., 10. Cf. Méliton, dans Eus., H. E., IV, xxvi, 6.
  19. Lucien, Alex., 25, 38, 43, 44-45, 46, 47, 61 ; Ælius Aristide, II, p. 401 et suiv., Dindorf (Bernays, Lucian und die Kyniker, p. 38-39, 100 et suiv.). Κοινοὶ τῶν θεῶν πολέμιοι. Arist., I, 423.
  20. Fait d’Astyrius à Panéas, Eus., H. E., VII, 17 ; épisode du corps de saint Babylas à Daphné, sous Julien (Rufin, Sozom., Théodoret). Cf. Arnobe, I, 45 ; Lactance, De mort. persec., 10 ; Eusèbe, Vita Const., II, 50-51.
  21. Voir les Évangiles, p. 476.
  22. Lucien, Alex., 38.
  23. Ibid., §§ 45, 46, 47 ; Apulée, Apol., entière. Voir surtout les fragments des traités d’Elien, sur la Providence et sur les Apparitions divines, fragm., 10, 89 ; édit. Hercher.
  24. Voir, en particulier, Minucius Félix, Firmicus Maternus, Arnobe. Comp. le Misopogon de Julien, p. 89, 90. 95.
  25. Minucius Félix, 26 et suiv.
  26. Eusèbe, Præp. evang., V, 18-36 ; VI, 6, 7 ; Chronique, an 3 d’Adrien ; Théodoret, De cur. Græc aff., serm. vi, p. 561, 562 ; x, p. 631 ; Tillemont, Emp., II, p. 279 ; Fragm. philos. græc. (Mullach), II, p. 359 et suiv.
  27. Bereschith rabba, ch. 65 ; Schemoth rabba, ch. 13 ; Ruth rabba, i, 8 ; Talm. de Bab., Aboda zara, 3 a ; Chagiga, 15 b. Cf. Grætz, IV, p. 192, 469-470.
  28. C’est bien plus tard que le Manuel d’Épictète fut adopté par les moines chrétiens.
  29. Épictète (Arrien), Dissert., IV, vii, 6 (comp. II, ix, 20-21) ; Marc-Aurèle, XI, 3 (voir cependant les Apôtres, p. 235). Comp. moriendi contemptus, Tacite, V, 5 ; Tertullien, De spect., 1 ; Ad nat., I, 17, 18 ; De patientia, 2 ; Min. Félix, 8 ; Épître à Diognète, 1 ; Lucien, Peregr., 13 (voir ci-après, p. 465-466).
  30. Tertullien, Ad Scap., 5 ; Justin, Apol. II, 4.
  31. Voir surtout la Mort de Peregrinus de Lucien. Ci-après, p. 464 et suiv.
  32. Lucien, Peregr., 15, 36, 44. Comparez τὰ τέλη τῶν κυνῶν (36) à οἱ ἐν τέλει χριστιανῶν (12), signifiant le clergé.
  33. Lire le très-curieux chapitre d’Épictète sur le parfait cynique (Arrien, Diss., III, xxii ; cf. IV, vii, 30 et suiv.). On croirait lire un traité chrétien sur le ministère pastoral, ou une lettre adressée, vers 1230, à un jeune clerc voulant se faire franciscain.
  34. Celse, dans Orig., II, 38, 45, 73.
  35. Lucien, Peregr., 21, 23, 33. Comparez Celse, dans Origène, VIII, 48, 54 ; Min. Félix, 11, 12.
  36. Le chapitre précité d’Arrien trace un idéal, qu’Épictète semble regarder comme impossible, et qui en tout cas n’était guère réalisé de son temps (§ 80). Il semble même qu’il se mêle à ce morceau une certaine ironie (§§ 85, 93, 99).
  37. Voir Origène, Contre Celse, III, 8.
  38. Origène, Contre Celse, II, 13.
  39. De fuga in persec., 8, 9.