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L’Absente (Armand Silvestre)

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Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir L’Absente.
Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 103-104).

L’ABSENTE

En vain d’avril la tiédeur caressante
Jusqu’à mon front monte sans le charmer.
Il n’est printemps sans la douceur d’aimer !…
Tout m’est douleur, quand je pense à l’absente.

Il n’est lilas, il n’est rose qui sente,
Azur qui brille à mes yeux enchantés,
Sur les chemins que ses pas ont quittés…
Tout m’est douleur quand je pense à l’absente.

Ne croyez pas que ma peine récente
Du temps espère un rapide secours :
J’ai trop souffert pour ne souffrir toujours…
Tout m’est douleur, quand je pense à l’absente.

De l’espérance en mon cœur renaissante
J’ai repoussé la cruelle pitié :
Mon âme en deuil a perdu sa moitié…
Tout m’est douleur quand je pense à l’absente !