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L’Ami commun/III/12

La bibliothèque libre.
Traduction par Henriette Loreau.
Hachette (tome 2p. 169-177).


XII

COMBINAISON


Le soleil montant toujours s’épancha sur toute la ville, et, dans son impartialité radieuse, condescendit à parsemer d’étincelles multicolores les favoris de mister Lammle, qui en ce moment déjeunait. Ce cher Alfred avait grand besoin qu’un rayon extérieur le brillantât quelque peu, car il paraissait bien terne et avait l’air très-mécontent.

Missis Lammle était vis-à-vis de son seigneur et maître. Les deux époux, attachés l’un à l’autre par le lien de leur mutuelle escroquerie, contemplaient la nappe d’un air maussade. Tout, dans la salle à manger, avait un aspect tellement sombre, en dépit du soleil, que si l’un des fournisseurs de cet aimable couple avait regardé à travers les stores il eût profité de l’avertissement pour envoyer son mémoire avec une lettre pressante. Mais la plupart des fournisseurs de mister Lammle n’avaient pas attendu jusque-là pour envoyer leurs factures.

« Il me semble, dit Sophronia, que vous n’avez pas reçu d’argent du tout depuis notre mariage.

— C’est possible, répondit Alfred ; mais peu importe. »

Est-ce un fait particulier à mister et à missis Lammle, ou l’observe-t-on également chez d’autres couples s’aimant d’amour tendre ? Toujours est-il que dans leurs entretiens conjugaux, ils ne s’adressent jamais l’un à l’autre ; mais à quelque personnage invisible qui paraît être à mi-chemin de la distance qui les sépare. Peut-être le squelette, enfermé dans le buffet, en sort-il pour assister à ces débats domestiques.

« Je n’ai jamais vu dans la maison d’autre argent que le mien, dit Sophronia au squelette, je le jure.

— Pas besoin d’en faire serment, répondit Alfred au même personnage. Peu importe d’ailleurs ; vous n’ayez jamais fait de vos rentes un emploi si avantageux.

— Avantageux ? reprit Sophronia ; je voudrais savoir comment.

— En gagnant du crédit et en vivant bien, » dit Alfred.

Peut-être cette question et cette réponse furent-elles reçues par le squelette avec un rire méprisant ; dans tous les cas c’est ainsi que les accueillirent mister et missis Lammle.

« Et que va-t-il arriver ? demanda l’épouse :

— La débâcle, » répondit le mari.

Missis Lammle jeta un regard au squelette et baissa les yeux. Mister Lammle fit exactement la même chose. Un domestique apporta le pain grillé ; le squelette se retira dans le cabinet, et s’y renferma.

« Sophronia, dit Alfred, après la sortie du domestique ; Sophronia ! dit-il beaucoup plus haut.

— Hein ? fit la dame.

— Écoutez-moi, je vous prie. (Il la regarda sévèrement jusqu’à ce qu’elle fût attentive.) J’ai besoin de vous consulter. Allons, allons ! pas d’enfantillage. Vous vous rappelez les termes de notre contrat. Nous devons travailler ensemble à l’intérêt commun et vous n’êtes pas moins habile que moi ; sans cela nous ne serions pas mariés. Que faut-il faire ? Nous sommes acculés dans une impasse : il faut en sortir ; mais par quel moyen ?

— N’avez-vous pas sur le métier quelque projet qui puisse rapporter quelque chose ? » demanda-t-elle.

Alfred se plongea dans ses favoris, et ne rapporta rien de cette excursion méditative. « Non, dit-il. Comme tous les aventuriers, nous jouons gros jeu ; il le faut, si nous voulons gagner des sommes considérables, et depuis quelque temps la veine est contre nous.

— N’avez-vous rien… » reprit mistress Lammle.

Alfred l’interrompit : « Nous, Sophronia, dites nous, nous, nous.

— N’avons-nous rien à vendre ?

— Rien absolument. J’ai donné au juif une délégation sur notre mobilier ; il peut le saisir demain, aujourd’hui, tout à l’heure. S’il ne l’a pas fait, c’est probablement à cause de Fledgeby.

— Quel rapport Fledgeby a-t-il avec ce juif ?

— Il le connaît, et m’avait prévenu de sa dureté ; il essayait à cette époque de l’attendrir pour un de ses amis, et n’y parvenait pas.

— Supposez-vous que Fledgeby ait essayé de vous le rendre…

— Dites nous, Sophronia.

— De nous le rendre favorable ?

— Je sais que le juif n’a pas encore fait ce qu’il pouvait faire, et que Fledgeby se donne les gants de lui avoir retenu la main.

— Est-ce que vous croyez Fledgeby ?

— Non, ma chère ; je n’ai jamais cru personne depuis que j’ai commis la faute de vous croire ; mais les apparences sont en sa faveur. »

Après avoir jeté ce mot de rappel aux observations mutines de Sophronia, mister Lammle se leva de table, peut-être pour dissimuler un sourire, peut-être pour cacher une ou deux taches blanches qui lui marquetaient les environs du nez. Il arpenta la salle et s’arrêta devant le feu. « Si nous avions pu, dit-il, lui colloquer Georgiana… Mais c’est une affaire finie, à quoi bon y revenir ? »

Adossé à la cheminée, sa robe de chambre ramenée en avant, il avait regardé sa femme en disant ces mots. Elle devint pâle, baissa les yeux ; et sous l’influence du remords, ou peut-être de l’effroi, car elle avait peur de lui, peur de son pied ou de sa main, bien qu’il ne l’eût pas encore frappée, elle se hâta de se relever à ses yeux. « Si nous faisions un emprunt ? dit-elle.

— Mendier, emprunter, ou voler, pour nous serait la même chose, Sophronia.

— Alors, il n’y faut pas songer.

— Autant dire que deux et deux font quatre, ma chère ; l’observation ne serait ni moins juste, ni moins originale. »

Mais, voyant qu’elle ruminait quelque chose, il releva sa robe de chambre, en mit la jupe sous son bras, et de l’autre, empoignant ses énormes favoris, il regarda silencieusement sa femme.

« N’est-il pas naturel, demanda celle-ci en levant sur Alfred un œil timide, de penser aux gens simples et riches que l’on connaît.

— Très-naturel.

— Les Boffin, par exemple ?

— Très-juste.

— N’y a-t-il rien à faire avec eux ?

— Que voulez-vous faire ? »

Elle se replongea de nouveau dans ses réflexions, et le mari attacha un nouveau regard sur elle. « J’ai souvent pensé à eux, dit-il après une pause infructueuse ; mais cela ne m’a conduit à rien ; ils sont bien gardés ; cet infernal secrétaire est toujours là, entre eux et… les gens de valeur.

— Si on l’éloignait ? dit-elle comme frappée d’une idée subite.

— Très-bien ; réfléchissez, ne vous pressez pas, dit le mari d’un ton protecteur.

— Si, en le faisant éloigner, on présentait cela comme un service personnel rendu à mister Boffin ?

— Très-bien, Sophronia.

— Depuis quelque temps, vous l’avez remarqué, Alfred ! le bonhomme devient soupçonneux, irascible.

— Et avare, ma chère ; ce qui n’est pas encourageant. Néanmoins, réfléchissez, ne vous pressez pas.

— On peut toujours éveiller ses soupçons, dit-elle. Supposez que ma conscience…

— Et l’on sait quelle est votre conscience, chère âme.

— Supposez qu’elle ne me permette pas de garder plus longtemps ce que m’a dit cette jeune personne au sujet du secrétaire ; supposez que mes scrupules m’obligent à le répéter à mister Boffin ?

— J’aime assez cela, dit Alfred.

— Supposez, qu’en le répétant, j’insinue que mon extrême délicatesse…

— Très-bien, Sophronia, d’excellents termes.

— Que notre délicatesse, notre honneur, reprit-elle en appuyant avec amertume sur ces paroles, ne me permettent pas de garder le silence en face d’une spéculation aussi révoltante. Une audace, une cupidité inouïes de la part de ce secrétaire ; un manque de foi indigne à l’égard d’un maître aussi confiant. Supposez que j’aie parlé de mon vertueux malaise à mon excellent mari ; et que, dans son intégrité, ce cher Alfred m’ait répondu : « Sophronia, vous devez découvrir cette trahison à mister Boffin, vous le devez immédiatement. »

— J’aime assez cela, répéta mister Lammle en changeant le pied sur lequel il posait.

— Vous disiez tout à l’heure qu’il était bien gardé, poursuivit-elle ; je le pense comme vous ; mais le secrétaire parti, la place est ouverte.

— Cela me plaît infiniment.

— Votre droiture inattaquable ayant rendu à ce boueur l’immense service de l’avertir de cette trahison, vous avez des droits à sa confiance. Que pourrons-nous en tirer ? je l’ignore ; le temps seul nous l’apprendra ; mais il est probable que nous en tirerons bon parti.

— Plus que probable.

— Vous serait-il impossible, par exemple, de remplacer le secrétaire ?

— Pas du tout ; il faut y arriver, conduire la chose adroitement ; cela en vaut la peine. »

Un signe de tête montra qu’elle avait compris. « Mister Lammle, reprit-elle d’un air rêveur et en regardant le feu, mister Lammle serait si heureux de vous être utile dans la mesure de ses forces. C’est à la fois un homme rompu aux affaires et un capitaliste accoutumé aux transactions les plus délicates. Mister Lammle, qui a fait de mes petits capitaux un emploi si habile, et dont la fortune particulière, la chose est notoire, le met à l’abri de toute pensée mauvaise, comme au-dessus de tout soupçon… »

Il ne put s’empêcher de sourire, et alla jusqu’à lui frapper sur la tête d’une manière caressante. Dans la joie sincère qu’il éprouvait de cette heureuse combinaison, le cher Alfred semblait avoir dans la figure deux fois plus de nez qu’il n’en avait eu de sa vie. Il était debout, calculant d’un air méditatif la portée de cette idée ingénieuse, tandis que Sophronia, toujours assise, regardait le feu d’un air absorbé. À la voix de son mari, elle leva les yeux en tressaillant, et l’écouta comme si la trahison dont elle avait le souvenir, lui eût fait craindre le pied ou la main de ce seigneur et maître.

« Il me semble, disait celui-ci, qu’il y aurait encore autre chose à faire : ne pourrait-on pas évincer la jeune fille ?

— Elle a sur eux un empire immense, dit Sophronia en secouant la tête, bien autrement grand que celui d’un salarié.

— Mais la chère enfant, reprit Alfred avec un mauvais sourire, doit s’être ouverte à ses bienfaiteurs, elle doit avoir en eux une confiance sans limites ? » Sophronia fit un signe négatif.

« C’est possible, continua le mari ; je n’insiste pas ; les femmes se devinent. Néanmoins, si on parvenait à les éloigner tous deux, cela pourrait être un coup de fortune. Moi, conduisant les affaires ; ma femme, menant les gens… Hein ? qu’en dites-vous ? » Nouveau signe négatif.

« Ils ne se brouilleront jamais avec elle, dit Sophronia, il faut accepter la jeune fille, comptez-y.

— Acceptons-la donc, répondit Alfred en haussant les épaules ; rappelez-vous seulement qu’elle nous est inutile.

— Reste à savoir quand il faudra commencer ? demanda Sophronia.

— Jamais assez tôt, répliqua mister Lammle. Nos affaires, je vous l’ai dit, sont dans le plus mauvais état ; nous pouvons sauter d’un moment à l’autre.

— Il faut d’abord s’assurer de mister Boffin, dit Sophronia ; pour cela il faut être seule avec lui ; si la femme est présente, elle saura l’apaiser ; il ne s’emportera pas devant elle. J’échouerai si elle est là. Quant à miss Wilfer, puisque je trahis sa confiance, il est évident qu’elle n’en doit rien savoir.

— Si vous lui demandiez un rendez-vous ?

— Non ; ma lettre serait commentée ; d’ailleurs il faut le surprendre ;

— Allez à l’hôtel, demandez à le voir en particulier.

— Cela ne vaudrait pas mieux ; laissez-moi faire. Ne prenez la voiture ni aujourd’hui, ni demain, en supposant que je ne réussisse pas tout de suite, et j’irai l’attendre. »

La chose venait d’être convenue, lorsque passa devant la fenêtre une ombre masculine. Coup de sonnette et coup de marteau.

« C’est Fledgeby, dit Alfred ; il vous admire, et a de vos moyens une haute opinion ; je vous laisse avec lui ; obtenez qu’il use de toute son influence sur ce Juif, un nommé Riah, de la maison Pubsey. » Ayant dit ces mots à voix basse pour les empêcher d’arriver à l’oreille de Fascination à travers deux trous de serrure, séparés par l’antichambre, mister Lammle quitta la salle, fit signe au domestique de garder le silence, et monta l’escalier à pas de loup.

« Mister Fledgeby ! dit Sophronia en lui tendant la main de la façon la plus aimable. Que je suis contente de vous voir ! Mon pauvre Alfred vient d’être obligé de sortir ; des affaires très-ennuyeuses. Asseyez-vous, cher monsieur. » Fascination prit un siège, et chercha si rien de nouveau ne lui était arrivé sous forme de barbe, depuis qu’il avait tourné le coin de l’Albany.

« Je n’ai pas besoin de vous dire, cher monsieur, combien ce pauvre Alfred est tracassé par ses affaires ; il m’a confié ce que vous avez fait pour lui dans cet embarras provisoire, et quel service vous lui avez rendu.

— Oh ! dit Fascination.

— Oui, répondit Sophronia.

— Je croyais, reprit l’autre en explorant une nouvelle partie de son visage, que Lammle était fort discret à l’égard de ses affaires.

— Pas avec moi, répondit-elle avec émotion.

— Oh ! vraiment ?

— Ne suis-je pas sa femme, cher monsieur ?

— Je… n’en doute pas.

— Et en cette qualité, cher monsieur, pourrais-je, sans qu’il le sache, bien entendu, — votre pénétration doit le comprendre, — pourrais-je vous prier de lui continuer votre appui, et d’agir de nouveau auprès de mister Riah, sur qui vous avez tant d’influence. Je ne me trompe pas ? c’est bien ce nom-là que j’ai entendu Alfred murmurer dans ses rêves ?

— Riah, son créancier ? dit Fledgeby en appuyant un peu sur le dernier mot ; Sainte-Mary-Axe, Pubsey et Compagnie ?

— Justement ! s’écria-t-elle en joignant les mains, Pubsey et Compagnie.

— La supplique du… » Fledgeby chercha si longtemps le mot qui devait suivre, que Sophronia crut devoir l’aider dans sa recherche : « D’une femme, » lui souffla-t-elle doucement.

— Non, répondit Fledgeby, du sexe, doit toujours être écoutée par un homme ; et pour ma part, je désire n’y pas manquer. Mais ce Riah est un vil coquin ; oui, madame, un vil coquin.

— Il aurait égard à vos paroles, cher monsieur.

— Un affreux coquin, sur mon âme.

— Essayez, cher monsieur, ne faites-vous pas tout ce que vous voulez ?

— Très-flatteur ; je vous remercie. Je ne demande pas mieux que de vous être agréable ; mais je ne réponds de rien. Ce juif est d’un entêtement !… quand il a dit « je ferai telle chose, » on est sûr qu’il le fait.

— Tant mieux ! s’écria mistress Lammle ; quand il vous aura dit j’attendrai, il le fera ; c’est tout ce que nous demandons. »

Elle est diablement habile ! pensa Fledgeby ; je croyais lui fermer la bouche, elle y trouve un argument.

« Car, cher monsieur, poursuivit-elle avec un air de franchise, pourquoi vous cacherai-je les espérances d’Alfred, à vous qui êtes son meilleur ami ? Il s’est fait une trouée dans son horizon. »

La métaphore parut mystérieuse à Fledgeby, qui en répéta les derniers mots d’un air étonné.

« Aujourd’hui même, cher monsieur, avant de sortir, il me parlait d’une chose qu’il a en perspective, et qui changerait totalement la face de ses affaires.

— Oh ! vraiment ? dit Fledgeby.

— Oui, soupira mistress Lammle, dont le mouchoir apparut sur la scène. Et vous savez, cher monsieur, vous qui étudiez le cœur humain, et qui avez du monde une si parfaite connaissance, vous savez combien il serait douloureux de perdre sa position au moment de gagner le port.

— Vous pensez donc, chère dame, qu’un bref délai empêcherait Lammle de sauter, pour me servir d’une expression consacrée à la Bourse ?

— Oh ! oui ! j’en suis bien sûre ; le moindre délai.

— C’est différent, dit Fledgeby ; je vais chez Riah ; j’y cours tout de suite.

— Mille grâces, cher monsieur.

— Pas du tout ; cette main qui m’est tendue par une femme charmante, et d’un esprit supérieur, me paye amplement d’une…

— Noble action, dit Sophronia très-pressée de se débarrasser de lui.

— Ce n’est pas cela, reprit Fledgeby qui n’acceptait jamais l’expression qu’on lui suggérait. Pas de femme plus aimable ! Puis-je imprimer un… un… sur cette main — bien le bonjour.

— Je compte sur votre promptitude, cher monsieur.

— Vous le pouvez sans crainte, dit Fascination, qui de la porte lui envoya un baiser respectueux. »

Fledgeby accomplit, en effet, son message d’un pas tellement rapide qu’on aurait dit que le dévouement lui prêtait des ailes. Dans tous les cas, il lui donnait une vive satisfaction ; car, sa figure avait un air d’allégresse, et, lorsqu’arrivé à Sainte-Mary-Axe, il ne trouva personne dans le bureau, ce fut d’une voix joyeuse, et presque vibrante, qu’il se mit à crier : « Êtes-vous là, Judas ? »

Le vieillard apparut et salua, suivant son habitude, avec un profond respect.

« Oh ! dit Fledgeby, qui fit un pas en arrière, et cligna d’un œil, vous méditez quelque mauvais tour, Jérusalem. »

Le vieillard leva les yeux, et regarda Fledgeby d’un air étonné.

« Certes, vieil hypocrite ! vous allez de ce pas chez Lammle, opérer la saisie en vertu de votre billet ; c’est convenu ; rien ne vous arrête. Pas une minute de répit ; entendez-vous ? »

La voix et le regard du maître n’admettant pas de réplique, le vieillard prit son chapeau qui était sur le comptoir.

« Vous avez appris que ledit Lammle, poursuivit Fascination, allait faire enlever ses meubles, du moins une partie, ce qui n’entre pas dans vos calculs ; et vous agirez immédiatement si vous ne rentrez pas dans vos fonds à l’instant même, Juif que vous êtes ! »

Le vieillard regarda le maître d’un air incertain, comme s’il attendait de nouvelles instructions. « Faut-il y aller ? dit-il enfin, à voix basse.

— S’il faut y aller ! voyez-vous ce Juif ? s’écria Fledgeby. S’il faut y aller ! mais c’est votre plus grand désir, vieux fourbe ! il me le demande, et il a déjà son chapeau, le misérable ! et ses yeux perçants cherchent son bâton qui est près de la porte.

— Vraiment, monsieur, faut-il y aller ?

— Mais oui, ricana Fascination, et tout de suite encore ; partez donc, Judas ! »