L’Ennemi de la mort/02

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Calmann-Lévy (p. 13-24).

II


Il était tard, le matin, lorsque le jeune homme se réveilla. À travers les contrevents mal joints, un peu de jour filtrait, éclairant petitement la chambre. C’était celle de son père, vaste pièce blanchie à la chaux. Du large lit à quenouilles, drapé d’escot rouge, où il était couché, le fils attendri reconnaissait les meubles et les objets qui la garnissaient. En face, un autre lit, le lit mortuaire. Dans un angle, un grand cabinet à colonnes torses, aux portes taillées en pointes de diamant, montait presque jusqu’aux solives. Dans un autre, à l’opposé, un ancien vaisselier sculpté, arrangé à l’usage de bibliothèque, était bourré de livres. Entre ces deux meubles se trouvait la cheminée boisée de noyer, au-dessus de laquelle était un tableau de trumeau rapporté, à la peinture assombrie. Dans le foyer brillaient des landiers de fer curieusement ouvragés, et sur la tablette s’espaçaient diverses curiosités ramassées çà et là dans ses courses par le docteur Nathan : une mignonne pendule rococo, dont le corps était en faïence à fleurs ; une buire antique de bronze ; une admirable main de déesse en marbre blanc, recueillie dans les ruines de la villa romaine de Longa, près Mussidan. Aux murs étaient accrochés d’anciennes estampes, un vieux portrait d’une dame en costume du xviie siècle, une belle paire de pistolets de ceinture à crochets, et un plat en étain de glace aux armes des Gastechamp, large comme une rondelle du xvie siècle.

Au milieu de la chambre, une longue table massive était surchargée de livres, de papiers pressés par des haches en silex, de boîtes contenant des médailles antiques, des fibules, des anneaux et autres menus bijoux. Sous la table, une peau de loup, et, à côté, un énorme polissoir à outils, des âges préhistoriques. C’est là que le docteur Nathan écrivait. Son grand fauteuil à dossier carré était devant la table, et une plume d’oie aux barbes grises était encore fichée dans l’écritoire de plomb.

Et puis, dans une encoignure, il y avait « Baltazar ». C’était le squelette d’un homme de haute taille, articulé en cuivre, qui avait servi au père de Daniel pour son Traité de mécanique humaine. Présentement il était debout sur sa planche, la jambe gauche en avant, un peu infléchie, les bras croisés sur la cage de la poitrine, en l’attitude symbolique d’un lutteur qui attend l’adversaire. Tout enfant, Daniel lui avait donné ce nom de Baltazar, qui l’avait frappé dans le vieux livre où le colonel ainsi nommé raconte ses exploits, vaillamment accomplis pendant la guerre de Guyenne, au temps de la Fronde bordelaise.

Tandis que dans le demi-jour le jeune homme revoyait toutes ces choses et remuait de vieux souvenirs en rêvassant, Sicarie entra doucement, et, puisqu’il était réveillé, ouvrit les contrevents, puis revint s’asseoir familièrement au bord du lit.

— Ainsi étant que tu ne dors plus, lui dit-elle sans autre préambule, mon pauvre Daniel, je te veux dire un mot des affaires de la maison, qui ne vont pas trop bien. Ton père, par sa grande bonté, s’est mis dans les dettes. S’il s’était contenté de soigner les malades pour rien, encore, à la garde de Dieu ! le bien pouvait le nourrir et entretenir ; mais il s’était donné à fournir les drogues à ceux qui étaient pauvres, c’est-à-dire à tous ceux qu’il visitait, car les quelques riches du pays n’usaient pas de lui mais des beaux messieurs de Montpaon ou de Mussidan, qu’ils supposaient plus habiles que non pas un médecin doubleau. Même des fois, comme le pain manquait dans une maison, le brave homme qu’il était, faisait porter de la mouture aux gens par le meunier du Prieur. Tout ça sans parler de quelques écus ou pistoles que les uns et les autres lui tiraient souventes fois en une pressante nécessité. Ainsi faisant pendant de longues années, ça se comprend qu’il ait mangé du sien. Au meunier il doit peut-être bien dans les cent pistoles ; par-ci, par-là, dans Mussidan, quelques centaines d’écus, et un fort compte chez le droguiste… mais la grosse dette, c’est chez le monsieur de Légé…

— Il lui doit beaucoup ?

— Quand ça irait dans les onze ou douze mille francs, ça ne m’étonnerait point, car il doit y avoir des intérêts en retard… Mais, d’ailleurs, tu trouveras dans le tiroir de ton père des papiers qui te le diront. Tiens, voici la clef qu’il me confia lorsqu’il se sentit perdu, le pauvre malheureux, en disant : « Tu la remettras à Daniel… Il me fâche bien fort de mourir sans l’avoir revu… » Maintenant, mon petit, je te veux prier de ne pas te faire trop de mauvais sang. S’il ne fallait que plusieurs pintes du mien pour te tirer d’affaire, je me ferais saigner coup sec ; mais ça ne servirait de rien ! Et puis, au finale, tu as de quoi, bien assez pour répondre… Mais tu dois avoir faim, pauvre ! Allons, je m’en vais, lève-toi.

Et la bonne créature sortit, laissant son « petit » s’habiller.

Cela fait, Daniel vint à la cuisine, où il déjeuna debout d’un morceau de pain, d’un fromage de chèvre et d’un verre de vin blanc. Puis il alla sur la porte, et, abrité par l’auvent, il regarda la pluie qui tombait toujours. Au fond, la grange et l’écurie faisaient face à la maison ; à droite et à gauche, les étables, un hangar et de hauts murs enfermaient la cour au centre de laquelle était un puits préservé par une petite tourelle à toit pointu. Les brebis, enfermées depuis trois ou quatre jours, bêlaient à force et les poules vaguaient tristement sous le hangar où dormait César dans un tas de bruyère. Proche de là, Mériol, aidé du berger Jannic, grand « drôlard » de seize ou dix-sept ans, curait l’étable aux vaches. Le jeune maître embrassait d’un regard fixe tout cet ensemble en songeant à ce que lui avait appris la Grande ; il appréhendait et brûlait à la fois de connaître sa situation : il rentra.

Dans le tiroir de la grande table, Daniel trouva, en effet, un papier où était consigné tout le détail des dettes paternelles, fait par le docteur lui-même, peu avant sa mort. Le total s’élevait à un peu plus de quinze mille francs. À la suite, le défunt avait ajouté quelques lignes :

« Je te demande pardon, mon cher fils, de te laisser une succession embarrassée de dettes. Mon excuse est d’avoir vécu dans un pays de misère. Tu pourras te tirer d’affaire en vendant les bois des Goubeaux, au-delà de Saint-André. Ils valent à peu près ce que je dois, et ainsi faisant tu ne toucheras pas au Désert. Mes créanciers t’accorderont, je pense, du temps pour t’acquitter : ce ne sont pas de mauvaises gens, excepté le cousin de Légé, qui est dur. Mais, pour tout cela, mon ami Cherrier, le notaire de Saint-Vincent, t’aidera autant qu’il le pourra, j’en suis sûr.

» À présent, je dois te dire, en conscience, qu’il te serait plus avantageux de vendre le moulin de Chantors, avec les prés qui en dépendent, car il ne rapporte rien depuis que le meunier est mort : sa veuve ramasse à peine assez de mouture pour se nourrir et ses enfants. Mais que deviendrait-elle et eux aussi ? Personne ne les voudrait garder dans ces conditions : il leur faudrait partir tous et prendre le bissac. J’ai dû t’avouer cela, mon cher garçon ; tu feras selon que ton cœur te dira. »


En lisant ces dernières lignes, où se révélait la bonté de son père, Daniel sentit sa gorge se serrer ; il demeura immobile, un instant, la tête accotée au fauteuil.

Cependant la Grande reparut, le venant querir pour dîner.

— Eh bien, fit-elle, inquiète, ça se monte haut ?

— Dans les quinze mille francs… un peu plus.

Elle eut un gros soupir de satisfaction :

— Ah !… Je craignais que ça ne fût davantage ! Alors, continua-t-elle, tu peux payer tout ce que tu dois sans que ton revenu diminue d’un sol, en vendant le moulin de Chantors, qui ne donne pas une quarte de blé au maître.

— Oui, mais écoute ça.

Et Daniel lut à la Grande l’écrit de son père.

Elle leva ses grands bras vers les poutrelles :

— Ha ! le pauvre brave homme ! De dessous terre où il est, il fait encore du bien aux malheureux !

Ils restèrent, un moment, silencieux, puis la bonne géante dit :

— La soupe est trempée, mon Daniel : viens dîner.

Ils « dînèrent » tous deux seuls, Mériol et Jannic ayant profité d’une éclaircie pour faire un charroi de fumier dans les terres. Ce fut l’occasion pour Sicarie d’entretenir encore son petit de ses affaires et de lui fournir des conseils sur la manière de se libérer. Ses principales recommandations furent, d’abord, qu’il ne fallait pas avoir l’air d’être pressé, afin de vendre plus cher ; ensuite, que, si l’on divisait en lots les bois des Goubeaux, on aurait plus d’acquéreurs, qui, en se poussant les uns les autres, feraient hausser les prix.

— Il y a plus de petites bourses que de grosses ! prononçait-elle.

On ne peut pas dire que ces conseils fussent mauvais, mais cela venait à l’idée naturellement, et Daniel avait déjà imaginé ça tout seul. Toutefois il laissait parler la Grande tout à son aise afin de ne la pas contrarier, car il l’aimait fort. Et, en vérité, elle le méritait bien, pour l’affection qu’elle lui avait toujours portée. Depuis qu’à l’âge de huit mois il avait perdu sa mère, la brave femme l’avait remplacée. À son grand regret, elle n’avait point elle-même de lait à lui donner, mais elle trouva une chèvre qui le nourrit jusque vers quatorze mois, où il fut dététiné. À mesure que grandissait l’enfant, sa sollicitude semblait croître avec lui. Cette géante à la voix rude, aux traits grossiers, à la carrure hommasse, fut pour lui la mère la plus tendre, la plus délicatement bonne, la plus ingénieuse en attention : n’ayant pas eu d’enfants, elle avait reporté sur son petit Daniel tout l’amour maternel sans emploi qui débordait de son cœur.

— N’aie pas peur, va ! lui dit-il lorsqu’elle eut longuement patrociné, je pense à tout ça, et suivant le conseil de mon pauvre père, demain j’irai voir monsieur Cherrier qui m’aidera, j’espère, à tout arranger.

Là-dessus, ayant bien dîné, avec de la soupe, une omelette au cerfeuil et du fromage, Daniel but un dernier coup et se leva. Au manteau de la cheminée pendait une clef, qu’il fourra dans sa poche ; après quoi, prenant derrière la porte le bâton ferré de Mériol, il sortit.

À une portée de fusil de la maison, au milieu d’un petit bois de vieux chênes qui semblait un îlot sur les terres grises, était à la mode huguenote le cimetière particulier de la famille. Des murs noirs, moussus, l’entouraient ; au-dessus de l’entrée, se lisait au linteau une sentence de la Bible : « Heureux ceux qui reposent dans le Seigneur ! »

Daniel ouvrit la porte et se trouva dans le petit enclos mortuaire recouvert d’un court gazon, à l’exception d’un endroit où la terre fraîchement relevée indiquait la tombe de son père. Point de pierres sépulcrales ni d’épitaphes ; de légères ondulations décelaient les fosses, hormis les plus anciennes, que le temps avait entièrement nivelées. Mais Daniel les connaissait toutes. Dans ce coin était l’aïeul venu s’établir au Désert, puis sa femme et ses fils. Là était le grand oncle David ; à côté de lui, reposait une nore de l’aïeul, puis la tante Noémi, et près d’elle un de ses frères, ancien marin, revenu manchot d’Aboukir. Plus loin, c’était deux sœurs de Daniel, décédées en leur jeune âge, puis sa mère et enfin son père.

Il s’attarda en cet endroit, songeant aux anciens qui de l’un à l’autre lui avaient transmis la vie, et regardant fixement les sépultures comme pour interroger ses morts.

Puis il s’en alla en suivant la crête d’une combe en forme de cirque, autrefois couverte de bois épais. C’est en ce lieu perdu, que, protégés par des fourrés impénétrables, les huguenots de la contrée se réunissaient « au désert », — appellation d’où la maison voisine, appartenant aux Charbonnière, avait tiré son nom. Au fond de ce creux envahi par du mort-bois, — buissons, ronces, églantiers, bourdaines, — un banc de grès qui trouait le sol servait jadis de chaire aux ministres ambulants de l’Évangile. Là prêchèrent le vaillant saintongeois Jarousseau et le pasteur Rochette, supplicié pour la religion par arrêt du parlement de Toulouse, en date du 18 février 1762.

Daniel, d’en haut, considérait ce rocher ; il méditait sur la puissance de l’idée religieuse qui soutenait les martyrs de la Réforme, comme elle avait soutenu les premiers martyrs chrétiens. Ni les guerres religieuses, ni les proscriptions en masse, ni les massacres, ni les exécutions juridiques, ni l’exil, ni les persécutions sanglantes, ni les galères, ni la destruction des temples par arrêt, ni la révocation de l’Édit de Nantes, ni les dragonnades, ni la spoliation des charges, ni la confiscation des biens, ni le vol des enfants, ni la privation d’état-civil, ni la dispersion des familles, ni les sournoises tracasseries des Jésuites, ni le maquignonnage des consciences officiellement organisé par les intendants, — aucune de ces mesures iniques, furieuses, cruelles, barbares, poursuivies durant un siècle, n’avait pu vaincre l’entêtement des huguenots dans leur foi : les églises réformées de Sainte-Aulaye et de Laroche-Chalais, dans la Double, étaient là pour l’attester.

Et Daniel pensif se disait que ce que n’avait pu faire la violence, la science le faisait. Son bisaïeul avait ramé sur les galères du roi avec Marteilhe ; son grand-père, qui avait bâti la maison du Désert, était un calviniste rigide ; son père, disciple de Rousseau, était un déiste, et lui, Daniel, le dernier de la famille, un pur mécréant. En quatre générations, la race avait passé de la foi à l’incrédulité, de l’enthousiasme religieux à l’indifférence raisonnée. L’héroïsme des ancêtres semblait accuser les descendants, et pourtant, — Daniel en avait le sentiment bien net, — il y avait là une transformation plutôt qu’une déchéance : son père avait été digne des aïeux, et lui-même ne serait pas indigne de son père…

Et il continua son chemin, lentement, la tête basse, écartant de son bâton les brandes encore mouillées. Autour de lui, dans les bruyères et les landes, et sous bois, dans la palène, l’eau stagnait en terrain plat ou bien s’écoulait, de l’humus saturé, sur les pentes faibles, jusqu’aux premiers plissements du sol. Là elle formait de petits filets fluant sous les hautes herbes, vers une combe où ils se réunissaient en un ruisseau qui s’en allait, avec le renfort d’imperceptibles affluents sourdant de partout, se perdre dans les nauves d’un vallon marécageux ou grossir un étang.

En face de Daniel, un coteau chevauchait un boursouflement terrestre, avait un aspect de petite colline. Au sommet, la tour d’un ancien moulin à vent abandonné, qui avait servi de signal aux géomètres de la carte de Belleyme, se profilait sombre sur le ciel « éparé », — c’est-à-dire éclairci.

Un sentier de chèvre glissant contournait le flanc de cette éminence et, par des pentes roides, menait à la cime. Arrivé là, le jeune homme escalada lestement l’escalier demi-ruiné ; parvenu en haut, il regarda.

Tout alentour l’immense plateau de la Double s’étendait avec ses molles ondulations pareilles à des vagues et ses petits coteaux arrondis moutonnant au loin. Entre ces reliefs de l’écorce terrienne se creusaient des combes sinueuses aux déclivités douces, avec un fossé raviné au fond, et des vallons parfois resserrés, irréguliers, sortes de grands sillons collecteurs des eaux pluviales qui croupissaient aux endroits plus larges, parmi les joncs et les aches des paluds, ou bien allaient gonfler les étangs dont le trop-plein se déversait par des ruisseaux à la Drone et à l’Ille.

Sur tous ces plans variés, couverts de bois indéfinis, — hautes futaies de chênes, vieilles châtaigneraies aux dessous de fougères, taillis touffus. envahis par les ronces, les épines et séparés entre eux par des bruyères et des landes que hérissait parfois un boqueteau de pins, — de rares défrichements découpés de façon géométrique dans la forêt s’opposaient par leurs terres grises, sablonneuses, ou leurs argiles roussâtres, aux verts crus ou tendres et même aux teintes rouillées, cuivrées, jaunissantes, des parties feuillues. Au-dessus de tout cela, sous un ciel morne, de lourdes fumées, qui dénonçaient des fourneaux de charbonniers, demeuraient suspendues, presque fixes.

À l’Ouest, au-dessus des masses vertes pointaient faiblement les clochers d’Échourgnac, au cœur de la Double, et de Servanches, et celui qui surmontait la petite église romane de la Jemaye. Au Sud, le vallon de la Grande-Duche se creusait un peu, à quelque distance de Saint-Barthélemy. Au delà, dans l’éloignement, la vallée de la Chalaure et toute la partie Nord-Ouest de la Double étaient ensevelies en d’épaisses brumes terrestres qui se confondaient avec les nuées immobiles. À l’Est, le cours de la Beauronne délimitait le territoire doubleau et y enfermait le petit bourg de Saint-André. Enfin, la Risone au nom gracieux portait à la Drone les eaux du versant Nord. Çà et là, entre les frondaisons des massifs boisés ou les landes grises, apparaissaient les eaux plombées de quelques-uns des trois cents étangs qui empoisonnaient la Double. À droite, celui de Petitone étalait sa vaste nappe d’eau trouble d’où sortait un ruisseau qui s’allait jeter dans la Risone. De tous ces étangs épars aux queues interminables où pourrissaient dans la fange les végétaux champêtres et aquatiques, ainsi que des jonchaies et des marais aux boues infectes, s’élevaient des vapeurs pestilentielles qui s’épandaient sur le pays sauvage et solitaire. Nulle trace d’êtres vivants dans le paysage sombre, sinon, au-dessus des futaies, un vol de ramiers en mouvement de départ. D’aigres senteurs de marécages montaient de cette terre maudite qu’enveloppait une humidité froide et pénétrante. Une indicible mélancolie se dégageait de cette région désolée qui fut l’antique Sylva Edobola, où la liberté de l’Aquitaine périt avec Waïfer, son dernier duc souverain, et planait sur cette vieille « Terre de la Conquête », devenue le royaume des fièvres.

Et, contemplant tout cela, Daniel se disait gravement : « Celui qui assainirait ce pays, qui tuerait la fièvre et détruirait la misère, ferait une grande chose… une très grande chose… »