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L’Idylle éternelle/Chanson extasiée

La bibliothèque libre.
Paul Ollendorff, éditeur (p. 5-6).


CHANSON EXTASIÉE


Si je t’aime, enfant trop chérie,
Si pour l’encadrer dans l’azur
Mon âme éprise de féerie
A choisi ton visage pur,

C’est que toute délicatesse
Est dans le rhythme précieux
Et dans l’exquise petitesse
De ton cher corps délicieux :

C’est que les indicibles roses
Sur tes lèvres ont mis les leurs,
Que tes yeux, paupières mi closes,
Ont des regards ensorceleurs ;

C’est que ta voix musicienne,
Par les mots que tu n’as pas dits,
Evoque l’Idylle ancienne
Des impossibles paradis ;

C’est qu’il faut pour prendre la Lyre
Avoir des yeux extasiés.
— Je l’adore avec le sourire
Des rossignols pour les rosiers.