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L’Idylle éternelle/Pour une (2)

La bibliothèque libre.
Paul Ollendorff, éditeur (p. 151-152).


POUR UNE


Cher ange, mon rêve lassé
Veut se noyer parmi les ondes
De tes pesantes tresses blondes
Où Jadis persiste enlacé.
 
Que les souffrances du passé
Jettent en nous, comme des sondes
Qui tombent dans les mers profondes,
Leur émoi que rien n’a chassé !


Quand nos âmes sont assouvies,
Dans l’extase ardente ravies,
Il est doux de se souvenir

De nos angoisses, de nos fièvres,
Aux heures tristes où nos lèvres
N’osaient pas encore s’unir.