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L’isotopie et les éléments isotopes/Introduction

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Société « Journal de Physique » (9p. 5-6).


L’ISOTOPIE ET LES ÉLÉMENTS ISOTOPES


INTRODUCTION



Ce petit volume a pour objet de représenter aussi complètement que possible la naissance et l’évolution de la notion aujourd’hui fondamentale de l’isotopie ainsi que l’exposé de quelques problèmes qui se rattachent à cette notion. L’isotopie ayant été tout d’abord reconnue chez les radioéléments, a pu être étudiée dans des conditions qui ne sont pas en général réalisées chez des éléments ordinaires, car les radioéléments isotopes peuvent, dans bien des cas, être obtenus indépendamment par filiation, alors que les mélanges isotopiques d’éléments ordinaires ont une composition constante que des expériences laborieuses sont à peine parvenues à modifier. Ce n’est donc pas seulement un intérêt historique qui s’attache à l’étude de l’isotopie sur les radioéléments ; on doit penser, au contraire, que cette étude a été extrêmement efficace pour faire réaliser la nature du problème dans toute sa netteté. C’est pourquoi il m’a paru utile de donner la documentation qui établit par quelles méthodes nous pouvons, malgré leur dilution extrême, connaître les radioéléments et dégager d’une manière tout à fait précise le type chimique représenté par chacun d’eux. La chimie et l’électrochimie des radioéléments aboutissent à la notion d’isotopie comme conséquence nécessaire ; la chimie des éléments ordinaires par contre, ne laisse pas entrevoir cette conséquence, et c’est seulement l’ensemble des travaux sur les rayons positifs qui en a fait reconnaître la généralité. Ce double exemple est particulièrement frappant pour démontrer l’efficacité des méthodes de la physique pour les progrès de la chimie.

La première partie de cet ouvrage est ainsi consacrée aux radioéléments tandis que la deuxième traite des recherches sur les rayons positifs comprenant les travaux de J. J. Thomson et d’Aston pour l’exposé desquels j’ai utilisé principalement les ouvrages écrits par ces auteurs. Dans la troisième partie j’ai réuni nos connaissances actuelles encore très restreintes sur la structure des atomes et sur les relations générales qui semblent se dégager à ce point de vue. Dans la quatrième partie sont décrits les essais de séparation des éléments isotopes non radioactifs et les résultats obtenus ; cette partie comprend aussi quelques considérations théoriques relatives à cette question.