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La Mystification fatale/Première Partie/V

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Texte établi par Léandre d’André, Imprimerie André Coromilas (p. 12-13).
§ V. — Conclusion : mystification.


Que la procession subsidiaire doive constituer le vrai dogme sur la Trinité chrétienne ; que, quoique non déclarée dans le corps du symbole de Constantinople, elle puisse néanmoins résulter par déduction de tel ou tel passage des SS. Écritures ou des écrits des saints Pères ; que, par les règles de la logique et par une discussion approfondie on ne puisse faire autrement que d’y arriver nécessairement, c’est une question à part, sur laquelle des centaines de volumes ont été écrits, soutenant le pour et le contre. Mais ici rien de semblable ; ce dogme a été professé pour la première fois publiquement dans le troisième concile de Tolède ou dans tel ou tel autre qui l’ont suivi, par appel à une autorité, c’est-à-dire l’autorité du deuxième concile œcuménique, comme l’ayant établi et déclaré dans le symbole qu’il a promulgué ; ce qui était une fausseté radicale. Ce dogme a pris racine dans les esprits sous cette recommandation ; il a marché et s’est propagé sous ce sauf-conduit. Ce n’est que lorsque cette fausseté fut signalée qu’on a commencé à argumenter à ce sujet. La conclusion en est que ce dogme, vrai ou faux n’importe, n’a pris naissance et extension qu’au moyen d’une mystification, ce qui m’a induit à donner ce mot pour titre à mon travail ; car, comme dit Joseph de Maistre, « il ne s’agit que de donner aux choses un nom vrai, ce qui est un point de la plus haute importance. » (Du pape, liv. IV, ch. IV.)